La figure traditionnelle du Christ Pantocrator accompagnée du collège apostolique, dont seules les têtes sont visibles, est peinte à la conque absidiale. Dans les Pyrénées, c'est une iconographie qui se multiplie à partir du milieu du 12e et au 13e siècle et qui souligne la dévotion christique où l'aspect majestueux et statique des disciples domine.
Dans l'inscription, les lettres qui semblent être alpha et oméga (1ère et dernière lettres de l'alphabet grec), sont un renvoi aux citations du livre de l'Apocalypse (Ap I,8 ; XXI, 6 ; XXII, 13.) et signifient que le Christ est le début et la fin du monde. De part et d'autre dans l'inscription il y a saint Pierre et Roma qui pourraient évoquer l’Église.
Le programme iconographique choisi pour ces peintures est comparable à de nombreux ensembles catalans connus mais leur style est plutôt a rapprocher des peintures aragonaises (comme celles de l'église de Saint-Jean-Bautista de Ruesta conservées au musée diocésain de Jaca). Corroborant ainsi ce lien artistique existant entre les deux versants de Pyrénées durant tout le Moyen Age.
Cette peinture de transition où se mêle la tradition d'une composition dédiée au Christ et la nouveauté dans un ensemble pictural encore très figé mais à l'ornementation foisonnante peut être daté de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle. Elle s'intègre à la petite dizaine d’œuvres romanes des Pyrénées françaises et fait partie des deux seuls exemples de décors de cette période conservés dans le département avec les peintures de la chapelle d'Eget à Aragnouet dans la vallée voisine.