L'histoire de la décoration prévue pour le réfectoire de l'internat des jeunes filles au titre du 1% est singulière et reflète tout particulièrement le rôle prépondérant des architectes dans le dispositif du 1%, au moins jusqu'à la décentralisation.

C'est notamment à travers la correspondance de l'architecte Etienne Cuquel à son ami Georges Blond que l'on apprend la genèse de cette décoration. Ce dernier aurait ainsi orienté le choix de Cuquel sur le peintre Camille Liausu (1894-1975) qu'il lui présente durant l'été 1961. En mars 1962, l'architecte, alors en cours de rédaction de son rapport sur la décoration au Ministère de l'Education nationale, est en panne d'inspiration sur le sujet à proposer. D'ailleurs, même « [son] épouse ne semble pas avoir une idée très nette sur la question » comme il l'écrit à son ami ! Il va même jusqu'à lui demander : « Peut-être que Mme Blond, ancienne élève du lycée de jeunes filles, aurait une idée lumineuse sur le sujet qui peut plaire à des jeunes filles en fleurs ! ». Le thème retenu - avec ou sans la participation de ces dames ! - sera finalement celui de « vols d'oiseaux ».

Le 12 avril 1965, le projet est soumis à la commission nationale qui prescrit des mises au point. L'architecte relaye cet avis au peintre et lui demande « d'envisager de nouvelles esquisses sur le même thème en restant à l'échelle des panneaux et en maintenant des coloris qui ne soient pas trop sombres afin de ne pas éveiller de critiques malveillantes ». Le nouveau projet est finalement validé lors de la commission du 25 juin 1965. L'arrêté ministériel portant agrément de Camille Liausu pour l'exécution « de deux panneaux peints à l'huile sur toile marouflée de 4m x 1,50 m environ chacun, qui seraient placés sur les murs du réfectoire de l'internat du lycée de jeunes filles de Cahors », est signé le 21 juillet. Les deux toiles sont achevées en avril 1966 pour un montant de 18 000 francs puis marouflées sur place, au cours de l'été, par l'entreprise Malesset de Paris.

Elles ont vraisemblablement été détruites lors des divers réaménagements des bâtiments à la fin du 20e siècle.