Ce paravent, retrouvé dans les combles il y a une vingtaine d'années, est probablement un vestige du mobilier du château dont on sait qu'une partie fut pillée en 1791 ou 1792 et une autre mise aux enchères suite à la confiscation des biens de Jean-Romain Dumontet, le dernier seigneur de Lacapelle, en application de la loi du 8 mars 1792.

Datable de la seconde moitié du 18e siècle, il est à mettre en relation avec le paravent du château de Riblaye (inscrit MH, PM82001616) à Montauban, de facture et de style proches, attribué au peintre Valette-Penot (1710-1777). On peut noter également les toiles peintes du 18e siècle encore en place dans les salons du château Beausoleil à Montauban, ou encore celles du château de Saint-Romain-le-Puy, en Haute-Loire.

Ce décor de camaïeu rappelle les motifs que l'on peut trouver à la même période sur les faïences de la manufacture d'Ardus près de Montauban, qui s'inspirent également des faïences de Delft. Il n'est pas sans évoquer non plus le "cabinet en camaïeu" du château de Champs-sur-Marne, réalisé au milieu du 18e siècle par le peintre Christophe Huet (1700-1759). Par ailleurs, les motifs d'arbres isolés accompagnant une architecture champêtre se retrouvent sur certaines compositions du peintre François Boucher (1703-1770), dont le projet de décor pour l'opéra Issé peint en 1741. C'est également le cas dans l'œuvre peint de Jean-Baptiste Huet (1745-1811) qui comporte de nombreuses scènes champêtres et notamment des dessins de pastorale que le peintre propose à la Manufacture Oberkampf pour les toiles de Jouy.