Lacapelle-Marival, ou Merlival, a fait partie de la baronnie de Cardaillac. Bertand III de Cardaillac, sénéchal du roi d'Angleterre pour le Limousin, le Périgord et le Quercy en 1261, est seigneur de Bioule, de Lacapelle-Marival et autres places. L'un de ses fils, Géraud, serait à l'origine de la branche des Cardaillac-Lacapelle, mais L. d'Alauzier (1952) pensait plutôt à une descendance féminine avec alliance avec les Castrie.£Aucun autre renseignement ne vient éclairer l'histoire de la seigneurie et du château avant la fin du 15e siècle : J. Depeyre (1960) s'étonnait d'ailleurs que G. Lacoste ne cite pas une seule fois le château ou même le bourg de Lacapelle-Marival pendant la guerre de Cent ans (de fait, il mentionne la prise du bourg en 1388). Astorg de Cardaillac, seigneur de Lacapelle-Marival, Saint-Sernin et autres lieux, est mentionné en 1499 (G. Lacoste, 1886) et, en 1504, il dénombre au roi pour Lacapelle-Marival avec une maison et toutes justices (L. d'Alauzier, 1985). Sa succession suscite un procès terminé en 1521 par un arrêt du Parlement de Toulouse, qui attribue Lacapelle-Marival à Gilbert de Cardaillac, au détriment de sa nièce (L. d'Alauzier, 1952). Une expertise faite vingt ans plus tard fournit une description très précise de l'état du château de "feu Gilibert", décédé en 1536 ou peu avant, et des travaux réalisés par son successeur, dont le nom n'est pas mentionné.
Henri-Victor de Cardaillac, marié en 1624 à Elisabeth de Pluvinel (H. de Terrebasse, 1911), obtient de Louis XIV l'érection de la seigneurie en marquisat en 1645. En 1732, le château et les terres sont vendus au maréchal Loupiac de La Devèze, dont hérite, en 1742, son petit-fils Joseph de Glandié, seigneur de Vareix, qui occupe les lieux. En 1757, la seigneurie passe à son frère Louis de Vareix, puis en 1766 à son neveu Alphonse-Louis de Montet. Le château est pillé de fond en comble en 1789 (C. Didon, 1996).
De fait, le château de Lacapelle-Marival n'a jamais fait l'objet d'une véritable étude, et les éléments principaux de son histoire et de sa description, sans cesse repris, sont dus à la brève notice de J.-A. Delpon, de 1831. Ainsi reconnaît-on habituellement dans ce qu'il est convenu d'appeler le "donjon" le premier château qui aurait été construit vers 1270 par Géraud de Cardaillac, alors que rien ne permet d'attribuer au 13e siècle une quelconque partie de l'édifice qui nous est parvenu. Si un premier château a existé, il pouvait se trouver dans le "fort", à proximité de l'église.
Les dispositions d'ensemble et les formes du donjon, et l'un des décors peints conservés, appartiennent bien à la fin du 15e siècle ou au début du 16e, et il faut donc en attribuer la construction à Astorg de Cardaillac. C'est sans doute à cet état qu'appartenaient l'escalier en vis et les croisées et demi-croisées décrits par l'état des lieux de 1541. Les rares vestiges de fenêtres de l'état d'origine indiquent que la mise en chantier du deuxième corps de bâtiment s'est faite au cours de la même campagne de travaux ou peu après. Les procès engendrés par la succession d'Astorg de Cardaillac semblent avoir interrompu les travaux (ce que constatent les experts de 1541) qui ne sont repris qu'au début des années 1530 par l'héritier de Gilibert.
La distribution et l'aspect du château ont été profondément modifiés dans le deuxième quart du 17e siècle, sans doute pour Henri-Victor de Cardaillac (les initiales E et H surmontées d'une couronne de marquis figurent sur le plafond peint du corps de logis sud), avec en particulier la construction d'un escalier à volées droites, le remplacement des croisées par de grandes fenêtres rectangulaires et l'ajout d'un niveau au corps de logis secondaire.