• enquête thématique départementale, inventaire préliminaire de l'architecture civile médiévale
château
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Conseil départemental du Lot
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lot - Lacapelle-Marival
  • Commune Lacapelle-Marival
  • Cadastre 1826 A2 785, 786, 789 à 792  ; 2014 AB 419, 420, 421

Lacapelle-Marival, ou Merlival, a fait partie de la baronnie de Cardaillac. Bertand III de Cardaillac, sénéchal du roi d'Angleterre pour le Limousin, le Périgord et le Quercy en 1261, est seigneur de Bioule, de Lacapelle-Marival et autres places. L'un de ses fils, Géraud, serait à l'origine de la branche des Cardaillac-Lacapelle, mais L. d'Alauzier (1952) pensait plutôt à une descendance féminine avec alliance avec les Castrie.£Aucun autre renseignement ne vient éclairer l'histoire de la seigneurie et du château avant la fin du 15e siècle : J. Depeyre (1960) s'étonnait d'ailleurs que G. Lacoste ne cite pas une seule fois le château ou même le bourg de Lacapelle-Marival pendant la guerre de Cent ans (de fait, il mentionne la prise du bourg en 1388). Astorg de Cardaillac, seigneur de Lacapelle-Marival, Saint-Sernin et autres lieux, est mentionné en 1499 (G. Lacoste, 1886) et, en 1504, il dénombre au roi pour Lacapelle-Marival avec une maison et toutes justices (L. d'Alauzier, 1985). Sa succession suscite un procès terminé en 1521 par un arrêt du Parlement de Toulouse, qui attribue Lacapelle-Marival à Gilbert de Cardaillac, au détriment de sa nièce (L. d'Alauzier, 1952). Une expertise faite vingt ans plus tard fournit une description très précise de l'état du château de "feu Gilibert", décédé en 1536 ou peu avant, et des travaux réalisés par son successeur, dont le nom n'est pas mentionné.

Henri-Victor de Cardaillac, marié en 1624 à Elisabeth de Pluvinel (H. de Terrebasse, 1911), obtient de Louis XIV l'érection de la seigneurie en marquisat en 1645. En 1732, le château et les terres sont vendus au maréchal Loupiac de La Devèze, dont hérite, en 1742, son petit-fils Joseph de Glandié, seigneur de Vareix, qui occupe les lieux. En 1757, la seigneurie passe à son frère Louis de Vareix, puis en 1766 à son neveu Alphonse-Louis de Montet. Le château est pillé de fond en comble en 1789 (C. Didon, 1996).

De fait, le château de Lacapelle-Marival n'a jamais fait l'objet d'une véritable étude, et les éléments principaux de son histoire et de sa description, sans cesse repris, sont dus à la brève notice de J.-A. Delpon, de 1831. Ainsi reconnaît-on habituellement dans ce qu'il est convenu d'appeler le "donjon" le premier château qui aurait été construit vers 1270 par Géraud de Cardaillac, alors que rien ne permet d'attribuer au 13e siècle une quelconque partie de l'édifice qui nous est parvenu. Si un premier château a existé, il pouvait se trouver dans le "fort", à proximité de l'église.

Les dispositions d'ensemble et les formes du donjon, et l'un des décors peints conservés, appartiennent bien à la fin du 15e siècle ou au début du 16e, et il faut donc en attribuer la construction à Astorg de Cardaillac. C'est sans doute à cet état qu'appartenaient l'escalier en vis et les croisées et demi-croisées décrits par l'état des lieux de 1541. Les rares vestiges de fenêtres de l'état d'origine indiquent que la mise en chantier du deuxième corps de bâtiment s'est faite au cours de la même campagne de travaux ou peu après. Les procès engendrés par la succession d'Astorg de Cardaillac semblent avoir interrompu les travaux (ce que constatent les experts de 1541) qui ne sont repris qu'au début des années 1530 par l'héritier de Gilibert.

La distribution et l'aspect du château ont été profondément modifiés dans le deuxième quart du 17e siècle, sans doute pour Henri-Victor de Cardaillac (les initiales E et H surmontées d'une couronne de marquis figurent sur le plafond peint du corps de logis sud), avec en particulier la construction d'un escalier à volées droites, le remplacement des croisées par de grandes fenêtres rectangulaires et l'ajout d'un niveau au corps de logis secondaire.

  • Période(s)
    • Principale : limite 15e siècle 16e siècle
    • Principale : 2e quart 16e siècle
    • Principale : 2e quart 17e siècle

Le "donjon" est le corps principal du château : de plan rectangulaire, et non carré, il doit sans doute son appellation à sa hauteur et à son couronnement de mâchicoulis complété par des tourelles d'angle. Ses élévations montrent des phases successives de construction. Un mur de refend longitudinal divise les niveaux recoupés en quatre pièces par des cloisonnements transversaux. Le corps de logis secondaire est lié au donjon par un angle, tous deux desservis par l'escalier à volées droites et mur noyau du 17e siècle. C'est un bâtiment en simple profondeur, divisé par un refend médian, flanqué aux angles sud-est et sud-ouest de deux tours rondes qui étaient couronnées de mâchicoulis dont subsistent les consoles. Il ouvre au sud sur une esplanade terrassée dont le tracé suggère l'existence de bastions.

Le château conserve des ensembles de peintures murales et un plafond peint remarquables. Il mériterait une étude approfondie à confronter à la description de l'état des lieux en 1541.

  • Murs
    • grès
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise, tuile creuse
  • Étages
    2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans brisés
    • toit conique
    • toit en pavillon
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Techniques
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1939/01/24
  • Précisions sur la protection

    Château : classement par arrêté du 24 janvier 1939.

  • Référence MH

Bibliographie

  • Séraphin (Gilles), Donjons & châteaux du Moyen Âge dans le Lot, Portet-sur-Garonne, Editions midi-pyrénéennes, 2014.

    catalogue
  • Delpon (Jacques-Antoine), Statistique du département du Lot, Paris-Cahors, 1831, tome I.

    p. 471-472
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1885, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome III.

    p. 291
  • Lacoste (Guillaume), Histoire générale de la province de Quercy, Cahors, Girma, 1886, 1ère édition 1783 (réédition : Marseille, Laffite Reprints, 1982), tome IV.

    p. 20
  • Cadiergues (Georges), Histoire de la seigneurie de Lacapelle-Marival, Cahors, Imprimerie catholique, 1905

  • Terrebasse (Humbert de), Antoine de Pluvinel, Dauphinois : 1552-1620, Lyon, L. Brun, 1911, p. 62.

  • Salet (Francis), La Capelle-Marival, dans Congrès archéologique de France, Ce session, 1937, Paris, Picard, 1938, p. 319-320.

  • Durliat (Marcel), Le château de Lacapelle-Marival, dans Figeac et le Quercy, Actes du XXIIIe congrès d'études régionales, Figeac 2-4 juin 1967, Cahors, 1969, p. 44-49.

  • Tollon (Bruno), Lacapelle-Marival, dans Congrès archéologique de France, 147e session, 1989, Quercy, Paris, S.F.A., 1993, p. 333-337.

  • Didon (Catherine), Châteaux, manoirs et logis. Le Lot, Chauray, Ed. Patrimoine medias, 1996.

    p. 96-97

Périodiques

  • Labarthe (chanoine), Lacapelle-Marival et les seigneurs, par M. le Dr Georges Cadiergues, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. XXXI, 1906, p. 175-179.

  • Alauzier (Louis d'), Les tombeaux d'Espagnac, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXIII, 1952, p. 16-18.

  • Depeyre (Jean), Le château de Lacapelle-Marival, dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, t. LXXXI, 1960, p. 210-216.

  • Rochettes (M. des), Quelques Cardaillac du pays figeacois, dans Bulletin de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, t. LXXXVII, 1961, p. 7-9.

  • Alauzier (Louis d'), « Le dénombrement de 1504 en Quercy pour le ban et l'arrière-ban », dans Bulletin de la Société des Etudes du Lot, tome CV, 1984, 3e fascicule.

    p. 266

Documents figurés

  • Châteaux et manoirs du Lot, carte touristique, Département du Lot, 2015.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2014
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Lot