Dans sa séance du 31 octobre 1968, la commission départementale des constructions scolaires se prononce favorablement au projet de décoration du collège de Bretenoux proposé par Auguste Harzic. Celui-ci prévoit d'évoquer "les degrés de la connaissance et les harmonies de la couleur" à travers un "panneau de 3m x 3m environ composé de plaques de métal émaillé de formes et de couleurs variées" qui serait situé "sur le pignons sud-ouest de l'externat à 2 m de hauteur". Le choix de l'emplacement, voulu par l'architecte Lagneau, a été dicté par l'implantation même du bâtiment des classes (externat) en bordure de la route reliant Bretenoux à Biars-sur-Cère. L'avis formulé par l'architecte conseiller technique des constructions scolaires le 14 octobre n'a donc pas été suivi : ce dernier préconisait que "la surface décorée recouvre la totalité de la travée de la façade sur laquelle elle est prévue soit 3,5 x 7m". Il craignait par ailleurs que "la décoration du fait de la brillance des surfaces émaillées qui la constituent, n'entraine des reflets gênants pour son aspect" et proposait "une peinture mate, rappelant la fresque, moins coûteuse d'exécution". Le crédit prévu pour le programme, estimé à 18 947,53 Francs, n'a probablement pas permis ces modifications. Le 29 mai 1970, la commission nationale pour l'étude des travaux de décoration accepte le projet initial, malgré quelques réserves formulées sur son emplacement, et l'arrêté d'agrément de l'artiste est signé le jour même. La sculpture est installée en mars 1971. Alors qu'elle était encore visible en 2013, elle est l'objet d'un démontage peu scrupuleux et regrettable quelques années plus tard. Elle a probablement été détruite depuis la reconstruction du collège en 2022-2023.

Auguste Harzic (1902-1988), artiste peintre, céramiste et sculpteur originaire d'Algérie, est d'abord élève à l'école nationale des Beaux-arts d'Alger puis de Paris avant de devenir pensionnaire à la Casa Velasquez à Madrid en 1933. En 1937 il obtient le grand prix artistique de l'Algérie et participe à la décoration murale du Pavillon de l'Algérie à l'Exposition internationale de Paris. Si, dans les années 1920-1930, il cède à la mode du symbolisme à la manière de son compatriote Emile Aubry, avec des accents de Maurice Denis et du Douanier Rousseau, il verse ensuite dans l'abstraction à la fin des années 1940 alors qu'il s'installe sur Paris. Il y réalise notamment, en 1949 et 1950, le décor de la salle de jeux des hôpitaux Saint-Louis et Laënnec. Sociétaire du Salon des artistes indépendants à Paris dès 1956, l'Etat lui achète un tableau en 1955, "San Vincente de la Barquera". Il est également sollicité dans le cadre du 1% culturel au lycée de Pontoise et au collège de Vivonne en 1969 avant d'être choisi pour le collège de Bretenoux non sans une recommandation appuyée du député des Pyrénées-Orientales où il séjourne depuis le début des années 1960. Dans ces trois établissements scolaires, les œuvres installées sont en fer émaillé.