Texte B. Sournia : Selon une tradition qui convient aux apothéoses, le peintre a composé son tableau sur deux registres : groupe des apôtres ; Vierge en Assomption. La composition est bâtie sur le losange de l'armature du rectange. Elle convient bien à unir les deux registres de la scène et à indiquer ses directions dynamiques. L'étonnement des apôtres, qui se lit au désordre et à l'emphase de leurs gestes, se partage entre le tombeau ouvert et vide qu'ils viennent de découvrir et la Vierge ressuscitée élevée parmi les nuées par les angelots.

Deux angelots sur l'avant scène maintiennent un cartouche garni d'un blason ovale ; armoiries : "d'azur chargé en abîme d'un coeur de gueules percé d'une épee de sable et, en chef, de trois fleurs de lys figurées au naturel". L'un des anges brandit une clef - "armes" de la Vierge et allusion à son accès au paradis. L'un des apôtres près du tombeau en retire le linceul ; survivance de la représentation populaire de saint Thomas examinant les témoignages de l'incroyable miracle de la résurrection du Christ.

Un autre apôtre maintient une épée dont on voit la garde imposante ; représentation, sans doute, de saint Jacques portant, anachroniquement, l'instrument de son martyre.