Jésus, sur le visage duquel se concentre la plus intense lumière, figure sur ses doigts une distinction touchant le verset qu'il commente et que désigne du doigt, dans un livre ouvert, un vieil homme barbu.. Tout autour, personnages attentifs à la leçon. Selon un poncif cher aux épigones du Caravage, les personnages sont en demi figure ; une table, au tout premier plan, sert de transition entre eux et le spectateur. Assez court d'imagination, le peintre s'est efforcé à modeler en lumière, dans un espace noir et bitumeux, ces quelques types caravagesques qui demeurent creux et sommaires au regard de leurs modèles.

Ce tableau marque peu d'invention quant à la couleur : ocres rouges, rouges vermillon, rouge sombre, rose de garance avec à peine un bleu ou vert. Quoique aussi peu ingénieuse, la seule composante plastique qui soit notable, est l'arabesque reliant les visages et les mains des personnages. Dans cette peinture opaque et bouchée, on devine le souvenir affaibli de Hanfredi, de Valentin ; tel vieillard aux besicles de la "vocation de Saint Mathieu", type cher aux suiveurs de Caravage, connaît dans cette indigente peinture un nouvel avatar ; mais c'est à un tableau sur ce même thème de Prancesco Francanzano, que, plus directement sans doute, descend la figuration qui nous occupe : les deux protagonistes, Jésus et le Docteur au livre y prennent une attitude si comparable qu'il convient d'y voir une possibilité de lien.