Retable architecturé à tableau central, en pendant avec celui de sainte Philomène. Le prédicateur dominicain espagnol (1350-1419) en robe de son ordre s'élève vers le ciel, un livre à la main, un chapeau de cardinal et une mitre à ses pieds. Le style de l'oeuvre évoque l'école espagnole dans la lignée de Zurbaran (Cf. aussi l'Apothéose de Lotto à Recanati).
Tableau. Tenant un livre d'une main, le Saint élève l'autre vers le ciel dans lequel on voit un phylactère entouré d'anges portant : Timete Deum et Date ille (sic) honnorem (sic) quia venit hora iudicii ejus. Un chapeau de cardinal et une mitre gisent aux pieds du Saint, qui se dresse devant un paysage à l'horizon très bas. La couleur s'est gâtée et assombrie au contact des noirs et des terres dont le peintre a chargé abondamment cette composition et dont il s'est apparemment servi pour préparer la peinture : bleus du ciel, nuées violettes, orangés de la gloire qui éclate derrière la tête du Saint, blanc de sa robe, se sont neutralisés et embus.
Retable : Le retable de la chapelle Sainte Philomène et celui de la chapelle Saint Vincent Ferrier qui fait vis à vis à celle-ci, sont placés de telle sorte qu'ils peuvent être vus simultanément comme "pendants" par un 'spectateur tourné vers le maître-autel et placé dans la nef. Posées chacune sur un dé parallélépipédique, adossées à des pilastres cannelés, corinthiens, deux colonnes torses très mouvementées, baguées d'acanthe à leur naissance, lisses jusqu'au tiers environ de leur hauteur et ornées jusque là de petits enfants et de vigne figurés en bas relief, bagués, cannelés au delà, jusqu'à leurs chapiteaux corinthiens, portent l'entablement en ressaut à leur aplomb. L'architrave de ce dernier est composée de plates bandes ; la frise, ornée de gras rinceaux d'acanthe, et, à l'aplomb des colonnes, de têtes d'angelots taillées en bas relief. Un rang de denticules, une série d'oves puis de modillons, portent le larmier de la corniche. Un fronteau décore ce retable en amortissement ; il est chargé d'une tête d'angelot taillée en bas relief, enguirlandée tout autour ; orné au faîte, d'enroulements végétaux où est fichée une croix aux extrémités pommelées. L'ensemble est doré, à l'exception de la vigne et des angelots colorés au naturel. Ce cadre architectural sertit le "portrait" de Saint Vincent Ferrier.
Autel. Erigé sur un podium tout à fait ordinaire, orné de damiers noirs et blancs, le tombeau porte une corniche de marbre blanc : bande, cavet, quart-de-rond ; le socle sur lequel il est posé, également de marbre blanc, est mouluré en cavet. Le tombeau lui-même, en marbre blanc, est en pyramide tronquée : la face en est accostée de deux pilastres plats, sans chapiteau, dont les cannelures et les rudentures sont remplacées par des placages de marbres rose et noir ; au centre, encadré exactement par deux panneaux liserés de marbre rose plaqué, un disque de marbre noir porte une étoile de marbre blanc, à cinq branches , chargée au milieu d'une pastille de marbre rose. La table porte deux gradins plaqués de marbres roses, noirs, disposés en panneaux accostant symétriquement des motifs discoïdaux. Le tabernacle est posé sur le premier gradin d'autel : sa façade légèrement convexe est forée d'une porte cintrée en cloche : le battant en est de bois doré : un calice d'où se lève une hostie chargée du chrisme est réservé en méplat sur un fond de hachures horizontales. Ce portillon est accosté de pilastres soulignés par des placages de marbre noir, jumelés eux mêmes à des consoles délicatement contournées, aux extrémités végétales et plaqués de pierre jaune : ces pilastres portent un petit entablement - gorge entre deux filets. Le tabernacle est évidemment plus récent que l'autel. Il se rattache à toute une production dont le maître marbrier Rozier (ou Rougié ?) de Montpellier, a donné de beaux exemples.