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  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Gers - Lombez
  • Commune Lombez
  • Adresse place de la Cathédrale
  • Emplacement dans l'édifice baies 0 à 2 (abside)

L’église Notre-Dame était celle d’une abbaye attestée au VIIIe siècle, dépendant depuis le XIIe siècle du chapitre cathédral de Toulouse, avant son érection en cathédrale par le pape Jean XXII en 1317. Probablement motivée par ce changement de statut, sa reconstruction entreprise avant 1336 fut achevée dans le courant du XVe siècle, selon une chronologie qui demeure peu précise (cf. Mesplé, 1970). L’édifice à deux nefs de dimensions inégales, l’une et l’autre terminée par une abside polygonale et élargie d’un rang de chapelles, conserve des vitraux du XVIe siècle dans huit de ses fenêtres.£Cinq verrières demeurées à leur emplacement d’origine dans les fenêtres hautes du flanc sud figurent d’est en ouest la Descente du Saint-Esprit (baie 102) et les Évangélistes occupés à écrire (baies 104 à 110). Ces représentations hautement colorées, aux formes puissantes, sont abritées de dais flamboyants dont le vocabulaire, s’il rappelle celui employé dans l’une des verrières de la cathédrale d’Auch (baie 17), apparaît ici sous une forme très simplifiée. Alexandre Du Mège et Ernest Lami de Nozan ont tôt attribué les vitraux de Lombez à Arnaud de Moles, mais rien ne permet de souscrire à leur opinion lorsqu’on examine cette production d’un art bien moins raffiné que l’ensemble d’Auch, même si elle est contemporaine ou de peu postérieure. Une inscription lisible au bas de la baie 102 indique que ce groupe de baies a été restauré en 1905 par le Bordelais Henri Feur.£Les trois lancettes du fond du chœur (baies 0, 1 et 2) regroupent d’autre part des vestiges de verrières légendaires relatives à la Passion et à la Vie de la Vierge, dont l’arrangement résulte de la restauration pratiquée en 1892 par le peintre verrier toulousain Amédée Bergès, qui les a largement complétés. L’état précédent de ces vitraux, où se retrouvent certains caractères de la série mieux conservée des fenêtres hautes, est documenté par Ferdinand de Guilhermy, qui les a décrits en 1857. Les scènes qui formaient un ensemble très mutilé étaient réparties au sommet des cinq fenêtres de l’abside principale dont le bas avait été muré. En baie 3 était conservé un morceau du Portement de croix (disparu) et l’Entrée à Jérusalem maintenant remontée en baie 1, sous la Nativité et la Fuite en Égypte que l’érudit passe sous silence parce qu’elles devaient être méconnaissables. Ladite baie 1 était à l’époque occupée par les fragments de deux des Comparutions du Christ depuis transférés en baie 2, sous les restes de la Mise au tombeau et de la Résurrection qui y sont demeurés. La baie 4 hébergeait la Présentation de la Vierge au temple aujourd’hui déplacée au milieu de la baie axiale. La Crucifixion, déjà en place en haut de celle-ci, dominait alors « un panneau mutilé » au-dessus de la représentation de « deux évêques se parlant », isolée par « divers morceaux rapportés » des « deux écussons » encore visibles au soubassement. L’écu de droite a depuis été reconnu comme celui de Jean de Bilhères de Lagraulas, titulaire de l’évêché de 1473 à son décès en 1499, devenu abbé de Saint-Denis en 1474 et promu cardinal en 1493 (cf. Samaran, 1921, p. 92). L’écu voisin, aux meubles héraldiques en partie semblables, désigne son neveu et successeur Denis de Bilhères, remplacé en 1513 par Savaric d’Ornézan. Accolée depuis 1892 à ces armoiries, à bon escient d’après leur technique commune, la figuration des deux évêques conversant autour d’un autel passe pour un portrait des deux prélats, le second étant considéré comme le commanditaire des vitraux de l’église, ce dont il est permis de douter. L’image dérogerait en effet aux codes de représentation des donateurs et, surtout, la chape fleurdelisée du personnage de gauche permet d’identifier saint Louis d’Anjou. La signification de la scène doit plus sûrement être recherchée dans la légende de ce franciscain canonisé par Jean XXII le 17 avril 1317 après un procès instruit par les évêques de Saintes et de Lectoure. Cette partie de verrière, d’une facture plus délicate et d’échelle plus réduite que les panneaux du cycle christique, doit avoir été rapportée ici ; elle pouvait garnir l’une des chapelles latérales si ce n’est la chapelle absidale de la nef nord où, en 1865, Marcelier de Gaujac mentionnait des vitraux dont « les panneaux inférieurs ont été enlevés et remplacés par du verre blanc pour donner plus de jour au chapitre ». L’abbé Cazauran signalait d’ailleurs en 1889 au chevet de la nef secondaire une « verrière sacrifiée pour compléter celles qui se trouvaient en meilleur état » lors d’une campagne antérieure à celle de 1892 (monographie paroissiale manuscrite, citée par Lagaeysse, 1988, p. 433). Il apparaît en tout cas clairement que le programme primitif, très amoindri au fil du temps, avait subi de drastiques altérations avant la restauration de la fin du XIXe siècle. Suite au débouchage de la partie inférieure des fenêtres, Bergès a donc regroupé ce qui subsistait dans les trois baies centrales du chœur en y introduisant force compléments. Il a en même temps exécuté des grisailles pour les baies 3 et 4, et renouvelé le vitrage de la chapelle absidale de la nef nord (baie 5, la Vierge immaculée, l’Annonciation et la Visitation, signée et datée de 1892 ; baie 7, grisaille).£Guilhermy fait également mention de vitraux disparus après 1857, par exemple une sainte Anne fragmentaire dans la première chapelle nord du côté ouest. On peut encore déduire de ses notes que l’un des trois évêques de la famille Daffis qui se succédèrent de 1597 à 1657 à Lombez avait fait placer ses armoiries dans les vitres blanches de deux baies (non localisées). L’érudit, qui datait « du XVII ou du XVIIIe siècle » l’écu deux fois reproduit dans chacune « avec palmes, mitres et crosses », en donne en effet une description conforme à celui qui timbre la verrière offerte en 1612 par Jean Daffis à la cathédrale de Toulouse (cf. notice, baie 103). Ces panneaux perdus ont manifestement inspiré les blasons épiscopaux teintés d’émaux qui ponctuent les oculi percés au-dessus des chapelles nord (baies 101 à 107) : exécutés à la fin du XIXe siècle dans le style du XVIIIe, ces écussons placés au milieu de bornes figurent les armoiries de Charles Guillaume de Maupeou (1721-1751), d’argent au porc-épic de sable, et celles de son successeur Jacques Richier de Cerisy (1751-1771), de sinople à la bande d’argent côtoyée de deux cotices de même, et au lion passant d’or en chef ; le troisième reprend les armes des Daffis sans en respecter les couleurs, et le quatrième a été remplacé au XXe siècle par un fermaillet.

Baie 0 : une lancette (4 registres).£Baie 1 : une lancette (3 registres).£Baie 2 : une lancette (4 registres).£Baie 102 : une lancette (plus courte que les suivantes).

  • Catégories
    vitrail
  • Structures
    • lancette, en arc brisé
  • Matériaux
    • verre, en plusieurs éléments, rouge, bleu polychrome, jaune d'argent
  • Précision dimensions

    Baie 0 : h = 750 cm ; la = 100 cm. Baie 1 et 2 : h = 900 cm ; la = 100 cm. Baie 102 : 250 cm ; la = 100 cm environ. Baie 104 : h = 280 cm ; la = 100 cm.

  • Iconographies
    • Calvaire
    • fond de paysage
    • sainte Marie-Madeleine
    • saint Jean
    • Vierge£décor d'architecture
    • Présentation de la Vierge au Temple£saint Louis d'Anjou
    • évêque
    • armoiries£Entrée à Jérusalem
    • Zachée : arbre
    • Fuite en Egypte
    • Nativité
    • Adoration des bergers£Jésus devant Pilate
    • Pilate se lave les mains
    • Jésus présenté au peuple
    • Caïphe
    • Mise au tombeau
    • la Résurrection£Pentecôte
    • décor d'architecture£saint Jean : Patmos£saint Luc : boeuf£saint Marc : lion£saint Matthieu : ange
  • Précision représentations

    Verrière recomposée en 1892 avec des panneaux du XVIe s. de plusieurs provenances. Registre supérieur – à sa place d’origine ? : sous un entablement surmonté d’une coquille rouge (nervures gravées et teintées de jaune d’argent) et entre des pilastres, le Calvaire devant un paysage peint sur verre bleu ; à gauche du Christ (buste refait), la Vierge et, devant elle, sainte Marie-Madeleine embrassant le pied de la croix (bien conservé) ; à droite, saint Jean remplacé par un bouche-trou, fragment d’une figure féminine du début du XVIe s. sans rapport stylistique (drapés complétés). 2e registre : sous un vaste portique architectural vu en perspective (complété), la Présentation de la Vierge au temple, scène placée en baie 4 avant 1892 ; la Vierge de profil, nimbée, accueillie par le grand-prêtre entouré de trois clercs (assez bien conservé) ; plus bas, les bustes de spectateurs dont, à droite, Joachim suivi de sainte Anne (panneaux complétés). 3e registre : dans une niche en forme d’abside ouvrant par un arc en accolade redenté, deux évêques face à face autour d’un autel orné d’une coquille abritant une statuette (transformée en Christ de douleur). À gauche, l’évêque de Toulouse saint Louis d’Anjou mains jointes, en chasuble pourpre couverte de la chape fleurdelisée, son attribut habituel, bordée d’un orfroi orné de pierreries. À droite, un évêque en tunique verte et chape rouge à l’orfroi orné de même, accueillant le saint (panneau inférieur complété ; peinture usée, carnations teintées de sanguine, pièces des orfrois montées en chef-d’œuvre). Registre inférieur : dans un encadrement moderne, deux écus demeurés authentiques avec la mitre et l’amorce de crosse placées sur celui de gauche et une partie des houppes rouges qui flanquent le second. À gauche, les armoiries de Denis de Bilhères, écartelées au 1 et 4 d’argent à la croix de gueules, au 2 et 3 de gueules à l’étoile d’or (complété). À droite, sous le chapeau de cardinal (refait), l’écu de son oncle Jean de Bilhères, écartelé au 1 et 4 d’argent à la croix de gueules, au 2 et 3 de gueules au besant d’argent, les armes de l’abbaye de Saint-Denis brochant sur le tout, de France au clou d’argent surmonté de la couronne royale (nombreuses pièces montées en chef-d’œuvre).£Verrière recomposée et complétée en 1892, notamment des motifs néo-flamboyants qui structurent les registres. Registre inférieur : l’Entrée à Jérusalem, scène provenant de la baie 3 ; partie centrale restituée (buste du Christ, têtes de saint Pierre et de l’apôtre qui le suit), le reste de la composition – Zachée dans l’arbre, tête du 3e apôtre, âne et personnages de la partie inférieure – restauré dans une moindre mesure. 2e registre : la Fuite en Égypte, scène refaite sauf les têtes de la Vierge et de l’Enfant, et à l’arrière-plan, le miracle du champ de blé, les fabriques du lointain et une pièce du fond bleu qui épousait l’arc surbaissé de l’encadrement primitif. 3e registre : la Nativité ou l’Adoration des bergers, scène moderne à l’exception de quelques pièces d’origine en haut à droite, la tête d’un berger, des éléments des fabriques et les restes du ciel bleu constellé d’étoiles. Restauré en 1892 par Bergès aux frais des familles Dufaur et Drevon (inscription au soubassement).£Baie 2 : Verrière recomposée et complétée en 1892. Registres scandés de motifs architecturaux modernes. Registre inférieur : la Comparution devant Pilate, scène provenant de la baie 1 ; à gauche, Pilate assis sur un trône, se lavant les mains dans le bassin que tend son serviteur muni d’une aiguière (tête du serviteur : bouche-trou ancien ; autres bouche-trous dans la partie supérieure ; panneau inférieur refait) ; à droite, le Christ précédé d’une foule (assez bien conservé). 2e registre : l’Ecce homo ( ?) provenant de la baie 1 ; à gauche, une groupe d’hommes manifestant (assez bien conservé). À droite, Caïphe ( ?) debout, que devait côtoyer le Christ (moderne sauf le haut de la robe du personnage). 3e registre : la Mise au tombeau, scène largement refaite, le panneau supérieur seul conservé, comprenant les personnages secondaires, les fabriques et le ciel étoilé du paysage (pièces montées en chef-d’œuvre). Registre supérieur : la Résurrection, scène moderne à l’exception du soldat de droite, de quelques pièces du tombeau et du ciel étoilé. Verrière largement complétée en 1892 par Bergès.£Baie 104 : Sous un édicule flamboyant orné d’oculi redentés, devant un paysage maritime, saint Jean assis, revêtu d’une tunique rouge, écrivant sur le phylactère posé sur ses genoux, l’aigle symbolique près de lui (refait avec la partie droite du phylactère et le socle).£Baie 106 : Dans un édicule tendu de damas vert, saint Luc en tunique rouge et manteau bleu doublé d’hermine, assis à l’avant d’un lutrin, un phylactère sur les genoux, taille sa plume, le bœuf symbolique couché auprès de lui (bien conservé).£Baie 108 : Dans un édicule tendu de damas bleu, saint Marc portant des lunettes et coiffé d’un turban bleu, en robe rouge et manteau vert, un livre ouvert sur les genoux, examine sa plume ; à droite, le lion ailé (refait) couché sous le pupitre sur lequel est posé un livre à reliure rouge (ensemble peu restauré).£Baie 110 : Dans un édicule tendu de damas vert, auprès d’un lutrin, saint Mathieu assis, en tunique bleue et manteau rouge, un phylactère sur les genoux, écrivant auprès de son symbole, l’ange, qui tient l’encrier (scène bien conservée, dais refait ?).

  • Inscriptions & marques
    • armoiries, peint, sur l'oeuvre
    • inscription concernant le commanditaire, peint, sur l'oeuvre
    • signature, peint, sur l'oeuvre
  • Précision inscriptions

    baie 0 : À gauche, les armoiries de Denis de Bilhères, écartelées au 1 et 4 d’argent à la croix de gueules, au 2 et 3 de gueules à l’étoile d’or (complété). A droite, l’écu de son oncle Jean de Bilhères, écartelé au 1 et 4 d’argent à la croix de gueules, au 2 et 3 de gueules au besant d’argent, les armes de l’abbaye de Saint-Denis brochant sur le tout, de France au clou d’argent surmonté de la couronne royale. inscriptions sur le soubassement moderne, nommant l’archiprêtre G. Somabère, le maire Henri Bécanne, ainsi que les fabriciens de Scorbiac, G. Bécanne, Souville, Gramont et Clauzel, au-dessus de la signature de l’atelier

  • État de conservation
    • oeuvre restaurée

Champs annexes au dossier - Objets mobiliers

  • AGREGEE
  • CADA
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • INTE
  • NOTB_G Marcelier de Gaujac (M. de), « Quelques mots sur Lombez et sa cathédrale », Mém. Soc. archéol. Midi, t. 8, 1861-1865, p. 387-398.£Lavergne (Adrien), « Excursion faite par la Société française d’Archéologie dans le département du Gers », Revue de Gascogne, t. 23, 1882, p. 406-410.£Samaran (Charles), Jean de Bilhères-Lagraulas, cardinal de Saint-Denis, un diplomate français sous Louis XI et Charles VIII, coll. Bibliothèque du XVe siècle, t. XXVI, Paris, 1921, 120 p.£Marboutin (chanoine J.-R.), « Lombez », C. archéol. Toulouse, 1929, 92e session, p. 200-215.£Lafond dans Le vitrail français, 1958, p. 239.£Polge (Henri), Dictionnaire des églises de France, IIIA, Paris, 1967, p. 80-81.£Couarraze (chanoine Georges), L’ancien évêché de Lombez, Lombez, 1969, 255 p. ; id., Lombez, évêché rural, Lombez, 1973, 361 p.£Mesplé (Paul), « Lombez, la cathédrale Notre-Dame », C. archéol. Gascogne, 1970, 128e session, p. 292-307.£Barrié (Roger), « Les verres gravés dans les vitraux d’Arnault de Moles à la cathédrale Sainte-Marie d’Auch », B. Soc. Gers, t. 77, 1976, p. 18.£Loubès (abbé Gilbert), « Maîtres verriers gascons contemporains d’Arnaud de Moles », B. Soc. Gers, 1982, p. 360.£Lagaeysse (Éric), « Les vitraux attribués à Arnaud de Moles ou à son école par les auteurs du XIXe siècle à nos jours », B. Soc. Gers, t. 89, 1988, p. 433, 436.£Carsalade (Monique), La cathédrale et l’ensemble épiscopal de Lombez, Lille, 1991, 508 p. Gaich (Catherine), « Lombez », dans Occitanie, terre de cathédrales (DRAC Occitanie), s. l., 2017, p. 68-69.
  • NOTB_S MAP, ACMH 81/32/0089 ; 94/14/14, Lafond, Notes (1933).£Guilhermy, Localités de France, N. a. fr. 6102, f° 209-215 (1857).£Rollet, thèse, 1997, vol. I, p. 64-65.£Ollier (Noémie), Une cathédrale élevée au rang de cathédrale au début du XIVe siècle : le cas de Notre-Dame de Lombez (Gers), XIIe-XVIIIe s., mémoire de master 2, université de Toulouse-Le Mirail, 2013.
  • OBS2
  • PAYS
  • PETA2
  • REF_MED
  • REF_MED1
  • REFER
  • TICO1
  • TYPE
  • USER IVR73_SCPMIDIPYR
  • VALID accessible au grand public
  • VOIR_AUSSI
  • WCOM
  • IMP
  • REFCCRP non
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé au titre immeuble, 1846
  • Référence MH
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2019
Édifice
cathédrale Sainte-Marie, actuellement église paroissiale

cathédrale Sainte-Marie, actuellement église paroissiale

Commune : Lombez
Adresse : place de la Cathédrale