Huit verrières de même taille réparties dans la nef, et une supplémentaire au choeur. Le matériau utilisé est l'Altuglas ; c'est un verre acrylique, léger, résistant, transparent, qui se présente en feuilles ou en blocs. Il faut utiliser un catalyseur et un durcisseur qui est à rajouter toutes les quinze minutes, en même temps que l'artiste travaille. La matière a une odeur très désagréable et toxique, celle du méthacrylate de méthyle ; il travaille dans son jardin mais refuse de porter un masque. Il travaille à l'horizontale, parce que la matière est molle avant séchage. Il peint toute la surface, sur les deux faces, même les parties en blanc, et n'hésite pas à superposer les couches.

L'artiste peint sur toile à grandeur ; il décalque son résultat, puis découpe les calques en neuf morceaux. Il a commencé par la Genèse.

N ° 0. Sur le vitrage du choeur, vertical et indémontable : "le grand voile du temple se déchirant sur une Brèche de Feu à la mort de Jésus" : le feu de Dieu. Pierre Parsus décide de coller des pièces "d'étoffes sur le vitrage grâce un gras badigeon à base d'altuglas". Avant que l'altuglas durcisse, les participants projettent du riz qui s'y colle, créant "une plage scintillante, transparente, riche en aspérités... je pourrai peindre".

Juste après le dernier souffle de Jésus "Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent." Matthieu, 27, 50.

N° 1. Buisson ardent. "Tout sera démesuré, débordant, dans ce vitrail. Tout y sera rouge. Comment rendre autrement l'amour de Dieu ? Par une série de carrés concentriques l'Homme est invité à plonger dans cette fournaise et à porter du fruit. Le faisant, au coeur du mystère, il rencontre le Christ-cep. Il est représenté ici, identifié à une table d'autel. Dans la conduite des événements du monde (évoqué en bas) se joue l'absolu de cette entrée en Dieu." P. Parsus.

N° 2. L'apocalypse. "En bas, au coeur du monde ancien, blanc, exsangue, ravagé, les flammes de l'Esprit sur les convives de la Pentecôte. Flammes créatrices du Grand Oeuvre : le Monde nouveau, glorieuse boule d'or sertie de rubis et habitée par le Christ artisan de cette cosmique transmutation. Tout autour, l'univers des mondes participe à cette alchimie. A droite, sanguinolente, la chute de la Bête qui ne maîtrise plus rien." P. Parsus.

N° 3. Le pressoir. "Persistance du thème de l'oeuf, symbole de l'oeuvre en cours. Ici, à son sommet il s'identifie à une table de banquet où les convives se regardent et s'acceptent, le visage illuminé par l'Esprit-Saint. Plus bas, l'oeuf est construit par les disciples et missionnaires et, dans son centre, rayonne le point Omega figurant la fin des temps et l'achèvement de l'oeuvre. Au-dessous, le pressoir mystique. A droite, l'Apôtre, pêcheur d'hommes." P. Parsus.

N° 4. Résurrection. "Au centre, vertical comme un arbre, une colonne d'eau vive : le Christ jaillit des eaux de la mort. Il s'avance et de la terre qu'il foule s'élève le vert du renouveau. A gauche la Mort, masse noire qui accouche des ressuscités. A droite, tirée par le Christ du corps de la Vie, autre parturiente, s'avance la fraternité des vivants." P. Parsus.

N° 5. Marie. "La Vierge, la femme vêtue de soleil est assise en majesté sur la cité céleste, la Jérusalem céleste. Enceinte, elle porte le germe du Monde nouveau symbolisé par l'oeuf. A ses pieds, la bête : "Un jour, une femme t'écrasera la tête". Comme la lune reflète le soleil, la lumière dorée de cette femme est le reflet d'or de la lumière divine." P. Parsus.

N° 6. Jacob et l'ange. " Dans une dominante bleu nocturne (symbole de vie et de combat intérieur) l'Homme, jailli de l'eau, lutte avec la mystérieuse lumière dorée. La lumière devient miroir, la lutte devient danse, le face à face devient rencontre et découverte. Et sur le front de Jacob se pose une main de bénédiction." P. Parsus.

N° 7. La porte étroite. "Tombant d'en haut la lourdeur de notre matérialité, le veau d'or, au centre, chevauché par l'orgueil de la science. Sous le Veau d'or, une sorte de ballet tragique : masques, phantasmes, passivités, vanités enchaînées. Le bric à brac de l'Avoir, du Savoir, du Pouvoir. La Kermesse de l'intelligence et de la possession se consumant et se cognant au mur-miroir de leur prison. L'homme écrasé. En bas, seule issue offerte : la Porte étroite ouvrant sur la Vie." P. Parsus.

N° 8. Genèse. "Spirale, tourbillon, celui-là même des eaux qu'agitait l'Esprit. Dans une lumière vierge, naissance des formes et des couleurs, devenir des êtres, recherche d'une harmonie dans les mains de Dieu : celle qui lance et celle qui soutient. Dans l'angle gauche, en bas, l'arche de Noé, symbole de re-création. " P. Parsus.