La fabrication de ce lutrin, qui n'était pas prévu dans le devis initial de l'architecte, a été un peu compliquée. Le conseil municipal vote 1 500 francs de dépense en février 1851, afin de fournir un lutrin en noyer aux chantres.
Dans une lettre au Maire, du 13 janvier 1852, Charles Questel écrit : « Je vous ai entretenu samedi dernier mais un peu vaguement du lutrin de l’église St Paul dont l’exécution, à ce qu’il paraît, a été décidée. Je vous ai fait savoir que je tenais essentiellement à ce que les modèles en fussent faits à Paris sous mes yeux. La forme et l’ornementation de ce meuble réclament une étude et des recherches qui ne peuvent être faites qu’à Paris dans les musées et bibliothèques. Les éléments sur lesquels je compte manqueraient totalement à Nismes à l’artiste qui serait chargé de l’exécution. Mon dessin mal compris peut donner un très mauvais résultat. Exécuté au contraire sous mes yeux et subissant les modifications que l’étude doit amener, j’espère parvenir à faire de ce lutrin une chose convenable ; je vous avouerai même, Monsieur, qu’en vous fournissant mon dessin, j’y mets la condition du modèle fait à Paris, sinon je vous prierai de me le rendre. » Il est question d’une fontaine pour laquelle Delafontaine et Cailleux ont fait un modèle en plâtre. Questel propose qu’ils fassent de même pour le lutrin, « qui servirait de guide à MM. Bernard et Colin. »
Il n'est donc pas question de changer d'artisans, qui ont parfaitement travaillé pour l'architecte sur tout le mobilier en bois de l'église.
Photographe prestation Fish Eye dans le cadre de l'étude du patrimoine industriel du département de l'Hérault de 2011 à 2013