L'étoffe semble italienne et peut dater du 16e ou du 17e siècle, à partir d'un dessin créé fin 15e ou début 16e siècle. Elle fait partie des tissus à la grenade, qui apparaissent vers 1450 mais perdurent jusqu'au début du 17e siècle.
Cependant, seul le devant de la chasuble présente des fatigues d'usage ; le dos, monté sans économie, sous-entend que l'on avait du tissu en suffisance. Cette étoffe a pu servir aussi en ameublement.
L'ensemble a été déposé au musée d'Art sacré (D.P.C. 3 et 3.1) et se trouve en vitrine.
Informations données par le catalogue d'exposition de Gênes qui montre le même tissu sur un antependium rouge conservé à l’église Notre-Dame de l’Annonciation de Gênes. Il s'agit d'un satin de 8 liseré (soie jaune) et lancé (blanc et lame argent). Par la couleur et le dessin, on est proche des tissus faits en Orient, surtout en Turquie. L'étoffe est datable de la fin du XVe ou des premières décennies du XVIe siècle. Les rapports commerciaux des républiques vénitiennes et génoises avec la Turquie ont favorisé une vaste circulation des tissus provenant de l’Empire ottoman ; à l’opposé, les tissus vénitiens et génois étaient très appréciés dans ce pays. Marchands de Gênes, Venise et Florence s’installent dans le quartier de Galata, à Istambul. Gênes est deuxième après Venise dans le nombre de marchands turcs résidant. L’antependium, accompagné de deux tunicelles, est de fabrication italienne. Une chasuble du même tissu est conservée à Loano (Ligurie). Il faudrait également vérifier une étoffe de château de Soragna (La Rocca Meli Lupi), datée du début du XVIIe siècle et attribuée à une manufacture vénitienne.