Le tableau semble avoir été réduit dans ses dimensions du côté dextre, la tablette d'un angelot s'en trouvant tronquée, ainsi que les soldats, alors que du côté senestre les figures sont complètes.
Il faut commencer par lire la phrase écrite sur la tablette de senestre : SUREX/IT / NON / EST / IC, « il est ressuscité, il n'est pas ici », issue de l'évangile de Marc, 16, 6.
L'angelot positionné devant le tombeau présente un phylactère déroulé sur lequel est la suite du même évangile : ECCE LOCUS / UBI POSUERUNT / EUM / MAT XXVIII, « voici le lieu où ils le déposèrent ». La source de la phrase n'est pas dans l'évangile de Mathieu mais dans celui de Marc (16, 7). Ce sont les paroles de l'Ange qui accueille Marie de Magdala, Marie mère de Jacques et Salomé, très surprises de trouver la pierre fermant le tombeau roulée pour l'ouvrir. Sur la tablette tronquée, il y a peut-être la suite des paroles de l'ange disant que certains verront Jésus en Galilée où il les précède.
Les trois saintes femmes montrent diverses expressions, de l'étonnement à la prière en passant par la curiosité (main qui agrippe l'épaule de l'ange).
On a figuré un sarcophage, parce que c'est la représentation habituelle en peinture, mais la tombe était une pièce dans le rocher ; d'ailleurs le peintre a suivi réalité en concentrant l'attention des femmes et de l'ange à l'intérieur, sur la stupeur provoquée par l'absence du corps du Christ. Au contraire, les soldats qui montaient la garde à l'extérieur sont stupéfaits de voir le Christ élevé au ciel par trois figures du tétramorphe, lion, aigle et taureau.
Les stigmates sont marqués sur chaque pied et main mais la plaie mortelle n'est pas du côté du cœur.
Il faut noter la ressemblance assez frappante entre la sainte femme agenouillée ici et la pleureuse de la Mise au tombeau du musée de Pierre de Luxembourg, à Villeneuve-lès-Avignon, exécuté en 1552. Les deux représentent Marie-Madeleine. Des détails (plumes, drapés) des vêtements des soldats sont aussi proches de ceux de la Montée au calvaire de l'église d'Aimargues (1548) (IM30003036).
Est né à Châlons-en-Champagne en 1506. A travaillé à Avignon à partir de 1532.