Elle appartient au type de Madone Sedes Sapientiae, Vierge comme trône de sagesse.

Siège à dossier, composé d'un soubassement à denticules, orné de fausses arcatures en plein cintre.

La Vierge romane est revêtue d'une étoffe légère à la multiplicité de plis fluides. Il ne faut pas tenir compte des têtes et de trois mains de ce haut-relief, sans doute mutilées lors des Guerres de religion. Le voile descendant au milieu du bras correspond au XIIe siècle comme les drapés collants sur les jambes, traités en stricte symétrie, en alternant les plis serrés et les plis en éventail. L'Enfant porte deux tuniques ; celle de dessous est sculptée de plis libres tandis que celle du dessus est plissée serré. On peut supposer qu'il bénissait de la dextre et tenait l'orbe en main gauche. La Vierge tenait peut-être un sceptre en main droite. Le siège, architecturé, est très solennel. Y a-t-il un lien à établir avec la Vierge à l'Enfant assise dans le tympan gauche de Saint-Gilles. La sculpture de Beaucaire est beaucoup plus géométrique – notamment en collant aux jambes une étoffe qui devrait naturellement tomber verticalement de par son poids. Si les Enfants ont le même positionnement, les deux Vierges Marie se démarquent l'une de l'autre : voile mi-long contre manteau à drapé ample ; symétrie des jambes et des plis contre liberté dans le traitement d'une jambe décalée par rapport à l'autre. Cette assez grande figure (175 cm par 79 cm pour l'ensemble) de mère qui ne regarde pas son enfant est une Vierge de Sagesse comme l'indique l'inscription : In gremio matris sedet sapientia patris, qui peut se traduire par « Sur les genoux de la mère siège la sagesse du père ». Il faut peut-être chercher dans le monde de l'enluminure l'inspiration du sculpteur de Beaucaire.