Il faut faire confiance à Olivier Lombard pour croire en l'existence de la signature « Guilelmus Ernestus» sur ce tableau, puisque que l'inscription mentionnée est invisible aujourd'hui.
A gauche, un moine en robe de bure est agenouillé au pied du Christ en croix ; à droite, le roi Louis IX (1214-1270) porte un manteau doublé d'hermines et un sceptre, mais a déposé sa couronne devant le Crucifié. Sur son bras gauche, est la Sainte Couronne d'épines rapportée en 1239 en France à prix d'or. Au sol, se trouve un livre ouvert, dont l'inscription donne toute sa cohérence à la scène : « permiscit Satanas piorum vigilias » ; cette phrase tirée de la Vie de Saint Antoine par le Père de l'Église Athanase d'Alexandrie pourrait se traduire par « Satan redoute la vigilance des hommes pieux ». La proposition d'interprétation qui est faite ici, c'est que le moine en robe de bure est saint Antoine le Grand, Père de l'Eglise. Dans le détail, on peut voir que la main droite du moine touche également le sceptre royal. Il est tentant de voir ici une représentation de l'union du trône et de la religion, du laïc et du clerc au service de Jésus-Christ.