Dossier d’œuvre objet IM30001394 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Beaucaire
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Beaucaire
  • Commune Beaucaire
  • Lieu-dit
  • Adresse Place Olivier Lombard

Dans une réunion essentielle du 23 août 1734 (AM Beaucaire, DD4), le chapitre a cédé à la communauté des habitants de Beaucaire bâtiments et matériaux de son église. La communauté s'engage à démolir, reconstruire l'église, mais aussi à fournir une série de pièces de mobilier essentielles dont le maître-autel. Les artistes ou artisans sont invités à déposer des offres selon des dessins préparés en 1742 par Rollin. Le 8 juillet 1742, chaque opération est mise aux enchères et plusieurs artisans font des offres ; pour le maître-autel et les fonts baptismaux se présentent plusieurs marbriers : Bernard Mazeti, d'Avignon (5 500 livres), Pierre Roger, de Montpellier (5 200 livres) et Dominique Fossaty, maître marbrier de la ville de Marseille (5 000 livres). Des Beaucairois proposent également leurs services mais ce sont deux menuisiers et un serrurier, dont les compétences en matière de travail du marbre ont dû paraître insuffisantes. Au second tour de l'adjudication, l'entrepreneur Joseph Charavel, de Beaucaire obtient le marché de la totalité des travaux mobiliers. Il se charge ainsi, pour 4 100 livres (AC Beaucaire, DD5), de l'exécution de l'autel en marbre. Il semble logique qu'il se soit adressé au moins-disant des marbriers compétents, donc à Dominique Fossaty. Cependant, Charavel aurait fait baisser le prix de Fossaty de 900 livres par rapport à son offre initiale... C'est peut-être aussi dans un contexte de négociation entre l'entrepreneur et le marbrier que s'est décidée la réalisation en marbre de la chaire, Fossati récupérant sur la chaire ce qu'il perdait au maître-autel.

Du long développé du devis de l'autel (cf. annexe), il ressort que l'architecte fournit non seulement un dessin et des mesures mais aussi des coupes plus précises et des profils en grand. Les quatre marches étaient prévues en marbre de couleur et non blanches comme aujourd'hui. Le marchepied est bien garni avec des carreaux en losange de marbre d'Italie blanc et bleu, de six pouces en carré. Le dessin semble avoir été scrupuleusement suivi et le choix de matériau respecté. Toute la structure est de marbre blanc incrusté de panneaux de marbres de couleur. Cependant, la répartition des couleurs de marbre a dû faire l'objet de discussions et modifications. La brocatelle d'Espagne, à dominante rouge, qui est mêlée par des petites nuances de couleur izabelle (jaune clair tirant vers le beige), jaune, rouge pale et gris était prévue par l'architecte pour les deux grands panneaux du devant d'autel ; en définitive, elle est utilisée pour les filets entourant le devant d'autel, qui est de marbre vert. Dans ce genre d'ouvrage, le choix de deux teintes gouverne toutes les autres, d'une part pour atteindre l'harmonie visuelle, d'autre part pour faire ressortir les parties essentielles sur le plan religieux que sont le tombeau et le tabernacle. La porte du tabernacle n'est sans doute pas dans son état d'origine ; elle était prévue de cuivre de deux lignes d'épaisseur doré aux feux, sur laquelle sera représenté un ciboire ou autre sujet. La porte a pu être fracturée à la Révolution et le métal aura intéressé les dépeceurs d'églises. Le devis révèle encore des exigences techniques pour un travail soigné : tous les marbres seront proprement travaillés et terminés au ciseau pour être frottés avec le grais sans endommager les arrêtes ni les retours, et ensuite repassés avec la pierre ponce, et enfin poli au bouchon de linge à force de bras avec la potée d'émeri (poussière de métal servant à polir le marbre) pour les marbres de couleur et de la potée d'étain pour les marbres blancs parce que celles d'émeri les roussit, on doit ce servir d'un morceau de plomb par préférence au bouchon de linge ce qui fait prendre au marbre un poli très luisant et de longue durée quoy qu'il en coûte plus de peine & fournira plomb, crampon et généralement tout ce qui est nécessaire.

Les marches actuelles sont blanches et non de couleur; la porte du tabernacle a été refaite (après la Révolution ?); les choix de couleurs de marbre ont été harmonisés différemment que prévu.

  • Catégories
    marbrerie, sculpture
  • Matériaux
    • marbre, polychrome
  • Précision dimensions

    ensemble : h = 300 ; ensemble sans tabernacle : h = 206 ; table d'autel : h = 98 ; l = 330 ; tabernacle : h = 140 ; la = 102

  • État de conservation
    • bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    classé au titre objet, 1993/04/29
  • Référence MH

Annexes

  • AD 30
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012
(c) Inventaire général Région Occitanie
Édifice
église paroissiale Notre-Dame-des-Pommiers de Beaucaire

église paroissiale Notre-Dame-des-Pommiers de Beaucaire

Commune : Beaucaire
Adresse : place Olivier Lombard