Au sujet de cet ornement, le conseil de fabrique commence à discuter en janvier 1840. Le 2 janvier 1844, la direction des cultes, au ministère de la Justice et des Cultes, écrit au préfet du Gard à
propos d’un ornement pontifical de drap d’or pour la cathédrale dont le devis s’élève à 8 200 francs. Le ministère est d’accord sur le devis mais ne peut donner que 2 000 francs. Il semble que l’on ait pu, au fil des mois, augmenter l’enveloppe budgétaire puisque, le 7 janvier 1845, l’évêque de Nîmes écrit au préfet du Gard : J’ai l’honneur de vous informer que j’ai reçu l’ornement pontifical
pour lequel Monsieur le ministre des Cultes a bien voulu allouer une somme de 8 200 francs sur les fonds du trésor. L’ornement vérifié par MM. les membres de la fabrique a été trouvé bien confectionné et conforme au devis qui avait été soumissionné par MM. Jouve frères de Lyon. Je vous prie Monsieur le Préfet d’en faire ordonnancer le payement le plutôt (sic) qu’il vous sera possible car le fabricant assure qu’il n’a aucun bénéfice sur sa facture. A l’examen des documents, apparaît le nom des fabricants : la maison Jouve est connue à Lyon sur plusieurs générations et dès avant la Révolution ; elle fabrique des étoffes et commercialise tout ce qui concerne les ornements liturgiques. Dans le contexte de cette opération, les chanoines de la cathédrale délibèrent le 12 janvier 1845 d’acheter et de confectionner des toiles ouates pour mettre entre les chappes et autres pièces de l’ornement pontifical drap d’or afin de les garantir de la poussière et de tout frottement.
Comme souvent, il y a discussion serrée sur les prix : Pareillement, le conseil a rejeté la demande en augmentation de prix du fabriquant de l’ornement pontifical attendu que les franges ne sont qu’en or tordu au lieu d’être à grains, ainsi qu’il était indiqué au devis, et de plus à cause de la
légèreté de la doublure. Finalement, comme il importe de conserver les chappes drap d’or destinées aux cérémonies pontificales, le conseil a été d’avis et a chargé la même commission de faire confectionner 4 tabourets pour servir aux quatre chanoines assistants du pontifical. Les tabourets semblent être fabriqués pour que les chanoines ne s’assoient pas sur l’étoffe comme ils seraient obligés de le faire avec un siège à dossier.
La différence entre « or tordu » et « or à grains » n’est pas claire aujourd’hui. Elle pourrait tenir à la plus ou moins grande complexité, donc richesse, des franges, le second étant plus riche que le premier.
Cet ornement permet de mieux connaître un ornement identique qui se trouve à la collégiale Saint-Jean de Pézenas.