Archives de l’évêché de Nîmes.
Divers courriers reçus par l’évêché de Nîmes, concernant des ornements liturgiques de la cathédrale,
1822-1853.
Lettre envoyée de Lyon à M. Laresche, chanoine et secrétaire de l’évêché, St Genis Laval ce 29
mars 1827, Monsieur Laresche à Nîmes.
Prévenus depuis quelques jours par Messieurs Murjad frère nos chargés d’affaires en votre ville, du mécontentement qui pezait sur le dernier que nous avions eu l’honneur de vous expédier, nous
n’avons pas cru, Monsieur, pouvoir mieux agir en cette circonstance qu’en donnant ordre à Monsieur Depeyre notre voyageur qui se trouvait alors à Alais de se rendre de suite à Nîmes pour voir, juger et examiner les choses de près afin de nous transmettre le résultat de nos observations et des siennes propres. Sans cela Monsieur, croyez que nous n’eussions pas autant tardé de vous
écrire pour vous en demander la teneur. Ce matin même, une lettre de notre délégué nous instruit et nous fait part de tout en ne nous laissant que l’amertume et le regret de n’avoir pas mieux rempli nos intentions. Il nous transmet l’arrêté pris par le conseil de fabrique et croyez Monsieur que nous ferons un devoir d’en remplir ponctuellement les articles, dûssent tous les nouveaux frais que nous allons être obligés de faire nous constituer en perte..
Votre confiance, oui Monsieur, toujours la même confiance. C’est tout ce que nous vous demandons et vous verrez que nous n’aurons pas cessé d’en être dignes !… Ainsi, sans nous étendre plus longtemps en stériles réflexions, renvoyez-nous après vous en être servi pour les cérémonies auxquelles vous les consacriez les ornements dont la confection vous a paru défectueuse et à laquelle nous n’avons sans doute pas apporté toute l’attention nécessaire et bientôt, nous aimons à le croire, nous aurons reconquis une estime que notre plus grand regret sera toujours d’avoir perdu un instant. L’ardent désir de vous satisfaire et nos ouvrages seront nos meilleurs et nos plus fidèles interprètes.
C’est dans cette ferme espérance que nous avons l’honneur d’être avec la considération la plus distinguée, Monsieur, votre humble et très obéissant serviteur.
J. Pignet
Lyon, 22 septembre 1828, Monsieur Laresche secrétaire de l’évêché, Nismes, Monsieur,
Nous avons l’honneur de vous donner avis que la commande que vous avez bien voulu faire à notre voyageur sera remise à la diligence le 24 du courant. Il n’a pas été possible de vous expédier d’abord le velours ainsi que vous le désiriez, attendu qu’il ne s’en est point trouvé de tout prêt ; nous avons été forcé d’attendre la fin de la pièce que vous recevrez. Nous espérons que vous serez satisfait ; nous avons mis tous les soins possibles à l’exécution du tout.… Perrin Theyrauld.
Du 6 décembre 1828, de l’évêché de Nîmes.
J’ai reçu votre lettre ; je payerai votre traite de 1100 francs à la fin du courant. Nous n’avons pas assez de franges pour notre ornement, je ne sais comment votre voyageur avait compté, il nous en
manque près d’une aune et l’emploi de notre chape est ajourné jusqu’à ce que cette frange soit arrivée. Nous désirons bien vivement l’avoir pour dimanche prochain, expédiés-la le plus
promptement possible ; quand elle ne devrait arriver que samedi au soir ; il n’y a qu’à l’attacher.
Vous voudrez donc bien m’adresser :
2 aunes ½ de franges or, 30 lignes, pareilles à celle que vous nous avez expédiée (dans les 2 aunes ½, se trouvera comprise l’aune qui nous manque)
4 aunes franges or grains d’épinards, 30 lignes, sans bouillon.
5 aunes galons or, 18 lignes, pareil à celui que vous nous avez envoyé, c’est-à-dire système et boyau ; nous vous avons fait observer que celui que nous avions reçu n’était pas assez battu en certains endroits.
L’article premier est celui qui presse essentiellement ; si les deux autres ne sont pas prêts vous pourriez les envoyer avec le quatrième dont je vais vous parler.
4° un voile pour mettre devant le saint sacrement, frisé or 5/8 [ ?] de hauteur, ½ aune de largeur, avec franges à grains d’épinard 19 lignes et 30 lignes, bouillons à un pouce de distance ; un agneau pascal, argent, brodé avec des rayons ou gloire, quatre glands et cordons or, doublure en taffetas, et le tout conformément à votre lettre, dont la facture s’élève à 211 f 65.
Nous désirons que, pour la somme totale de 215 francs vous y ajoutiez une guirlande brodée en or, et qui entoure l’agneau pascal ; cette somme de 215 francs jointe au montant des galons et franges, d’autre part, sera à votre disposition dès que nous aurons reçu et reconnu le tout. Je
doute que nous puissions avoir le tout avant Noël mais dans ce cas il nous faudrait au moins les articles 2 et 3 avant le 20 courant et l’article 4 pour le 6 janvier ; j’attends un mot de votre part pour les envois, mais si nous allons d’accord pour les prix vous pouvez commencer à faire travailler à mes lettres reçues. signé Laresche
Lyon, 11 décembre 1829, à M. Laresche, chanoine
Votre lettre du 7 nous est parvenue le 9 et aujourd’hui 11 nous remettons à la diligence un petit paquet marqué L n° 846, contenant l’aune frange qui vous pressait le plus ; impossible de fabriquer dans le tems que nous avons eu les 2 aunes ½ de même façon ; le surplus sera expédié avec le voile qui sera entre les mains des brodeuses demain au plus tard.
Nous nous apercevons que nous venons de faire une erreur dans le dernier paragraphe ; il est entendu que suivant vos ordres, le solde de l’article n°1 et les n°2 et 3 seront expédiés le 17 du mois courant ; quant au voile, nous le ferons aussi beau que nous le pourrons, et toutefois il ne sera pas possible de nous renfermer dans les limites que vous tracés ; remarqués que vous ne supprimés aucun des articles énumérés au devis , mais que, au contraire, vous y ajoutés une guirlande entourant l’agneau, laquelle ne peut se faire pour f. 4 = 35, somme que vous donnés en sus du devis. Nous ferons pour le mieux, et nous y porterons tant de soins que vous serés content, bien que l’augmentation présumée soit de f. 40 à 45.
Si par cas ce prix ne peut pas vous aller, répondés nous de suite, afin que nous puissions faire emploi des matériaux que nous disposons pour ce même voile.
signé Perrin Theyrauld
Joseph Pignet et Cie est un fabricant de Saint-Genis-Laval, dans la banlieue sud-ouest de Lyon.