Vitrail de l'Adoration des mages, réalisé au milieu du 15e s (proposition Lafond, notes), offert par un chanoine non identifié (armoiries). Attribution erronée au peintre verrier Guillaume de Marcillat (Sigal, 1931).
Beaucoup de ces pièces semblent provenir de la verrière même déplacées et recoupées. Ces travaux de réparation semblent s'être développés en deux temps, suivant le relevé des graffiti. Un premier groupe (2e lancette, 2e registre) peut être situé vers 1675 et se rapporte au vitrier du chapitre Jacques Couderc et à ses compagnons, Dupuy, Lyeulière (?), La Fontaine dit Parisien, Gatinois et Touming. Un second groupe de graffiti dispersés dans la verrière, témoignent des travaux de réparations menés en 1743 par Jean Sabatié, vitrier du chapitre et par son équipe : Le bon nantais, Louis Raymond et Antoine Aguzelle ; ce dernier a laissé un nouveau graffiti en 1749. La remise en plomb de la verrière en 1840 par le vitrier Passet de Narbonne (Narbonne, 1901) est confirmé par la présence d'un graffiti (3e registre de la 4e lancette). Après la dépose de 1939, Richard Burgsthal restaure le vitrail au monastère Sainte-Scholastique de Dourgne, à l'exception des panneaux du tympan, très endommagés lors de la dépose, et finalement restaurés en 1951-1952 à l’atelier Chigot avec de nombreux compléments neufs patinés. Lors de son intervention Richard Burgsthal signale avoir extrait de la verrière plusieurs bouche-trous du 14e siècle représentant des têtes et une petite scène d’Adoration des mages, qu'il propose d'incorporer dans une verrière basse, de qui ne sembla pas avoir été fait. Nouvelle restauration en 1976 par l’Atelier du vitrail de Limoges, dont témoignent 2 graffitis (1ère et 2e lancettes). Lors de ces deux dernières restaurations, nombreuses pièces remplacées simplement par des verres de couleur, ou peintes sans rapport avec le dessin original, sauf par exemple pour la tête du mage de la 3e lancette, peinte en accord avec les parties originales. Au cours de ces diverses interventions pose d'innombrables plombs de casse, souvent très larges, qui perturbent profondément le dessin original des coupes, simple et souvent rectiligne. Aspect de surface profondément perturbé par des dépôts minéraux et par d'anciens mastics. Sur la face externe, forte altération des verres et oxydation du manganèse donnant à la matière un aspect brunâtre très gênant. Grisaille originale bien conservée sur la face interne ; en revanche, grisaille fort altérée sur la face externe, spécialement lorsque les verres on été retournés. Présence d’une patine à froid brun rouge (posée par l’atelier Chigot) dans le but de masquer les parties claires des bouche-trous, ou des pièces où la grisaille est fort altérée ; cette patine est elle-même très fragile. Verrière déposée en 2007 lors des travaux de maçonnerie et restaurée en 2009-2010 par le groupement Rivière et Bataillou, avec pose d'une double verrière de protection.
Né à Mulhouse. Conservateur en chef du patrimoine - Centre André Chastel (Laboratoire de recherche en Histoire de l'art - UMR 8150 du CNRS) Institut national d'histoire de l'art, 2, rue Vivienne.
Directeur du Comité français du Corpus vitrearum.
Vice-directeur de la Revue de l'art.
Docteur habilité à diriger des recherches (Université François Rabelais, Tours).