La ferme-école de Royat a fonctionné de 1848 à 1928 et le mobilier conservé correspond majoritairement à cette période chronologique. D'abord tournée essentiellement vers la culture des céréales et l'élevage, la ferme a réorienté sa production en 1868 vers la viticulture et ce sont surtout des outils de ce domaine qui sont conservés. L'inventaire de la ferme-école, rédigé annuellement entre 1851 et 1912, permet de dater précisément l'arrivée de certains outils. Seuls 8 foudres et quelques barriques sont demeurés d'un ensemble qui était bien plus important. Six cuves en béton ont été mises en place au début du 20e siècle. 2 pressoirs Mabille avaient été achetés en 1881 à 450 francs l'unité : l'un d'entre eux a perdu sa cuve et est conservé dans le parc.£Les objets qui portent une marque de fabricant viennent de toute la France (Toulouse, Bordeaux, Agen, Beaune, Albi, Niort, Amboise) ce qui s'explique notamment par la recherche permanente d'outils perfectionnés de la part de la ferme-école. Celle-ci souhaitait en effet donner à ses apprentis une formation moderne, mais également, par son exemple, diffuser dans la région les pratiques les plus récentes, les plus efficaces et les plus rentables dans un contexte d'émigration rurale et de hausse du prix de la main d'oeuvre. En 1880 Jaubert, alors nouveau directeur, se félicite du succès rencontré en la matière : ""Les pratiques agricoles en usage à Royat ont eu dans le pays un grand nombre d'imitateurs. Les instruments perfectionnés importés par M. Lefèvre pour servir à l'instruction des apprentis chargés de les faire fonctionner se répandent chaque jour dans les exploitations rurales"". C'est ainsi la ferme-école qui a introduit la faucille, en remplacement de la faux, ou la batteuse substituée avantageusement au rouleau et au fléau. Le râteau, la houe à cheval, le scarificateur et l'extirpateur, autrefois quasi inconnus se rencontrent alors dans la majorité des fermes.£Parmi les objets mentionnés dans les registres de correspondance mais qui ne sont plus conservés à la ferme on trouve notamment : un alambic Salleron en 1879, un ébullioscope Malligand en 1883 et une charrue sulfureuse Lugan en 1885. Cette dernière, produite à Lugan en Tarn-et-Garonne, avait reçu en 1883 le 2e prix au concours du comice de Narbonne. L'ébullioscope de Malligand avait pour sa part reçu une médaille d'or aux expositions universelles de Paris et d'Anvers en 1878 et 1885. On reconnaît l l'alambic et l'ébullioscope sur une photographie ancienne prise à Royat.