La statue située depuis le 5 juin 1982 sur le socle du monument national des guérilleros, à Prayols, a été réalisée par Manolo Valiente. Elle représente un homme, un guérillero, s'opposant à l'envahisseur, barrant la route à la tyrannie, reprenant ainsi la célèbre expression prononcée par les partisans de la Seconde République espagnole ""No passarán"", symbole de la lutte pour la démocratie. La même attitude humaine était mise en scène par Charles-Henri Pourquet au début des années 1920 sur certains monuments aux morts. En effet, la statue, réaliste, du soldat, fabriquée en série - celle située par exemple sur le monument aux morts de Massat (Ariège) -, en fonte de bronze avait pour titre ""La Résistance"" et symbolisait alors l'opposition à l'envahisseur allemand. Celle située à Prayols témoigne, par ses formes géométriques et son esthétique, du courant artistique le constructivisme et symbolise le refus de la dictature. Né à Séville (Espagne) le 30 novembre 1908, décédé à Montpellier (Hérault) le 30 juin 1991, Manolo Valiente est peintre, graveur, sculpteur et céramiste, poète sous le pseudonyme de Juan de Pena. Rejoignant le PCE (parti communiste espagnol) avant la guerre civile espagnole, il est blessé lors de combats en 1937, et, fuyant l'Espagne franquiste, il franchit la frontière en 1939. Le 10 février 1939, il est interné au camp d'Argelès-sur-Mer puis à celui du Barcarès, celui de Bram, soigné dans les hôpitaux de Perpignan, Carcassonne et Lézignan. Enfin, il est libéré en novembre 1942. Il vit pendant 25 ans à Caixas (Pyrénées-Orientales), commune dans laquelle il réalise l'ébauche et l'épreuve de la statue de Prayols. Cette ébauche, restaurée le 5 novembre 2005 est exposée et forme un monument communal. Puis, Manolo Valiente s'est installé à Perpignan.