L'étude de la maison a été provoquée par des travaux en cours en 1987, qui ont permis l'analyse et la restitution de la plupart de ses dispositions d'origine (P. Garrigou Grandchamp, M. Grubert, M. Scelles, 1990), sans cependant pouvoir prétendre à une véritable étude archéologique.
La maison est située dans la rue qui va de l'église paroissiale à la place du Château, à la pointe sud-est de l'éperon. Le chanfrein qui abat l'angle nord-est sur plus de deux mètres de haut indique que l'étroite parcelle 203 n'était pas bâtie, ou tout au moins qu'un passage y était réservé.
La façade ouvrait sur la rue de l'Eglise par une porte rejetée contre le mur mitoyen nord-ouest, et par trois grandes arcades de boutique (les congés hauts des chanfreins indiquent le niveau des étals), dont les embrasures sont toutes quatre couvertes par des arcs brisés segmentaires. En raison de la surélévation du sol du rez-de-chaussée et de la déclivité de la rue, porte et arcades n'étaient accessibles que précédées d'emmarchements. Quatre trous d'encastrement, sur cinq, subsistent au-dessus, sans doute destinés à porter un auvent.
Au-dessus d'un cordon d'appui, l'étage présentait une série de quatre fenêtres séparées par des trumeaux : deux entièrement conservées, les deux autres restituables grâce à leurs vestiges encore visibles. Les fenêtres sont constituées de deux lancettes géminées couvertes de dalles ajourées en réseaux dessinant des arcs brisés à intrados trilobé, et des jours d'écoinçon munis d'une mince feuillure destinée à recevoir des verres dont des fragments, peut-être plus récents, subsistent dans l'un d'entre eux. Leurs embrasures munies de coussièges sont couvertes par des arcs plein-cintre segmentaires.
L'élévation latérale nord-ouest concentre tous les organes de distribution. A partir du rez-de-chaussée, un escalier droit intra-mural descend au niveau de soubassement qui fait fonction de cellier, tandis qu'un autre escalier à quartier tournant et volée droite, prise aux deux-tiers sur l'épaisseur du mur évidé grâce à un grand arc rampant, monte à l'étage. Au-dessus est conservé un troisième escalier, semblable au précédent mais plus court et qui devait être prolongé par un escalier en bois, permettait d'accéder au comble. Les saillies des marches en encorbellement sont taillées en biseau.
L'élévation postérieure, qui participait de la défense du bourg, ne comportait que trois petites baies rectangulaires éclairant le niveau de soubassement, le rez-de-chaussée et l'escalier ; un arc brisé appartenait sans doute à un évier ou à des latrines.
Le niveau de soubassement est couvert par un plancher soutenu par une colonne à tambours octogonale muni d'un chapiteau dont les angles sont abattus par une feuille d'eau. Au-dessus du rez-de-chaussée réservé au commerce, l'étage pouvait ne comporter qu'une grande salle ou bien être cloisonnée. On y trouve des placards muraux et une cheminée à hotte pyramidale qui semble appartenir à l'état d'origine, tout en ayant été partiellement remaniée. Les piédroits qui referment le foyer sont en faveur d'une datation tardive.