Le hameau d'Espanel, aujourd'hui implanté à 500 mètres à l'ouest de l'église Saint-Germain, correspond à un déplacement de la population. Contrairement à de nombreuses agglomérations qui ont fini par attirer le lieu de culte, Espanel n'a pas obtenu ce privilège. L'église Saint-Germain est donc restée à son emplacement primitif qu'elle occupe encore de nos jours. Dans les sources, Espanel est qualifié de villa (agglomération non fortifiée) en 1239, mais dès 1270, l'agglomération est nommée castrum (village fortifié). D'après Florent Hautefeuille, il compte vraisemblablement un peu moins de 100 maisons et est doté d'un barri (faubourg mentionné en 1471) sur la route qui mène à Molières. Au Moyen Age, c'est un village de taille importante mais il est difficile de restituer précisément le tracé de ses enceintes. Le parcellaire de 1834 montre un château assez imposant sans doute isolé du village par une enceinte et peut-être un fossé. L'agglomération se développe le long du "chemin de Molières à Montpezat" au sud du château. En 1834, quelques ruelles délimitent une dizaine d'îlot bâtis qui pour certains ont conservé leur parcellaire médiéval. En élévation, quelques éléments d'architecture datant de la fin de l'époque médiévale ont été repérés (l'arc brisé (parcelle n°70) est peut-être plus ancien). La mise en oeuvre à trois registres de petites croix de Saint-André (parcelle n°87) atteste la présence d'une maison en pan-de-bois du 15e siècle. Par ailleurs, la lecture des façades donnant sur l'ancien "chemin de Molières à Montpezat" mentionné sur le plan cadastral de 1834 (et parallèle à la nouvelle R.D. n°20), laisse penser que de nombreuses maisons d'Espanel étaient construites en pan-de-bois à l'instar de celles du bourg de Molières. En outre, à l'est du hameau, creusé dans la roche (localement appelé "brésier"), une construction qui aujourd'hui abrite un chai troglodyte conserve encore un poteau de forte section avec des aisseliers qui pourrait dater du 15e siècle. Le hameau compte aujourd'hui une majorité de maisons reconstruites aux 18e et 19e siècles. On peut lire les dates portées "1758" (parcelle n°111), "1804" (parcelle n° 25). Plusieurs maisons ont connu d'importants remaniements au cours de la seconde moitié du 20e siècle. La comparaison des plans de 1834 et de 2012 montre également la disparition de plusieurs maisons. Quelques bâtiments publics du 19e siècle ont été conservés : l'école (parcelle n°8) et le lavoir (parcelle n° 660) situé tout à fait en contrebas, près de l'ancien cimetière au nord-ouest du village.