À la fin du XIXe siècle, la commune de Bioule compte un peu plus d’un millier d’habitants et la paroisse protestante dénombre, selon le pasteur, 350 âmes. Un projet de reconstruction d’un temple ainsi que d’un presbytère est à l’étude dès les années 1860 au cœur du bourg catholique. Les protestants, farouchement opposés au projet en raison de l’éloignement de leurs habitations situées dans des hameaux pour la plupart distant de 3 kilomètres du bourg, n’obtiennent qu’en 1881 la construction d’un temple. Il se trouve à l’écart du village, en direction de la Bouffière où se trouve encore aujourd’hui le cimetière protestant. Ce temple est le seul du territoire à avoir été construit si tardivement.

La construction, d’un montant global de 19 650 francs est rendue possible grâce notamment à la participation des membres du Conseil presbytéral qui s’engagent financièrement pour assurer l’exécution des travaux : le pasteur de l’Eglise de Bioule, Louis Bosc, les propriétaires Jean Brousse, Jean Vinche et Jean Bourdès de la Bouffière, David Bourdoncle de Pérayret, et François Bourdès, au Duc. Les travaux de construction du temple sont mis en adjudication, le 5 janvier 1881.

Le temple, son emplacement et son mobilier appartiennent à la commune. A l'époque de la construction, le maire Paul Bessey de Boissy, le Conseil municipal et le ministre de l’Intérieur et des cultes, sont parvenus à faire baisser le devis en remplaçant le clocher et la flèche projetés par le simple porche et campanile visibles de nos jours, pour une économie de 1651 francs. Fait surprenant, le temple de Bioule est l’œuvre de Laurent Hess, architecte du département du Tarn dont on connaît peu de réalisations en Tarn-et-Garonne.

La sobriété de la construction entièrement en brique est fidèle aux convictions des protestants dont la foi repose sur le respect de l’autorité de la Bible. Cette dernière, sculptée dans du calcaire de Bruniquel, est représentée livre ouvert, au-dessus du portail d’entrée.

Les vitraux ont été réalisés en 1882 par le verrier Jean Gibert à Montauban ; l'un d'eux porte la date "1882" accompagnée de la signature "Jn Gibert".

Aujourd'hui, le temple n'est ouvert qu'à l'occasion de cérémonies.