• enquête thématique départementale, habitat et production sur le PNR du Haut-Languedoc
château de Campan
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc Naturel Régional du Haut-Languedoc - Anglès
  • Commune Anglès
  • Lieu-dit Campan
  • Cadastre 1840 M 8, 9, 10 ; 2013 M 213
  • Précisions anciennement commune de Anglès-du-Tarn

En 1840, lorsque le plan cadastral est dressé, le château ouvrait sur une grande cour au sud et l'accès au château était fermé à l'est par un mur de clôture, percé d'un portail situé contre un bâtiment implanté parallèlement au château, qui avait selon la tradition historique la fonction de chapelle. La cour était fermée à l'ouest par un long bâtiment agricole perpendiculaire au château.£L'occupation du site pourrait remonter à la 2e moitié du 13e siècle pour le moins, ou au 14e siècle. En effet, une tour ronde au nord-ouest est protégée par un dispositif de fossés en eau et est percée d'un niveau d'archères très longues pouvant être datées de la 2e moitié du 13e siècle ou du début du 14e siècle. Si la tour était rattachée à un corps de bâtiment, il ne peut s'agir de l'actuel se trouvant contre la tour, à l'est, mais d'un plus ancien. Les sources ne remontent pas à une période aussi ancienne et la première mention de la famille de Citton (Guillaume) apparaît au milieu du 16e siècle (Pech, p. 224). Dans le compoix de 1592, Jean-Philippe de Citton, protestant, est mentionné seigneur de Campan. Un corps de logis flanqué d'une importante tour de plan rectangulaire au nord-est est élevé selon toute vraisemblance dans le 4e quart du 16e siècle. Il se compose d'une pièce par niveau, la cuisine au rez-de-chaussée donnant sur une cave creusée dans le rocher et la grande salle à l'étage ; le dernier niveau et les salles de l'étage de la tour étant réservées aux chambres. L'élévation occidentale de la cuisine conserve une bouche à feu dirigée vers l'extérieur qui atteste de la première emprise de la maison forte et de l'absence de construction à l'ouest. Les modénatures des encadrements d'ouvertures associent large chanfrein et cavet, pointe d'accolade sculptée sur le linteau et les piédroits des cheminées ont des pilastres cannelés adossés à chapiteaux doriques et un arc segmentaire sommé d'une clef saillante à tableau. Il faut peut-être aussi attribuer à cette campagne la mise en défense de la partie haute de la tour et de quatre bretèches. La maison forte bénéficie d'une importante campagne d'agrandissement dans la 1ère moitié du 17e siècle, qui peut être directement liée à la nouvelle alliance de la maison de Citton, lors du mariage de Marquise, fille héritière, avec Guillaume de Saïx de Paulignan, famille originaire de Carcassonne, en 1636.£La maison forte est agrandie dans l'alignement du corps de logis et en direction de l'ouest d'une nouvelle unité d'habitat de plan rectangulaire flanquée à l'angle sud-ouest d'une tourelle en encorbellement et suivie d'une autre construction à l'angle nord-ouest rejoignant la tour ronde. Un système défensif cohérent est ainsi établi dans la partie occidentale, la tourelle étant armée de bouches à feu et au deuxième étage, un dispositif en encorbellement était placé en avant de l'élévation en retrait afin de ménager l'espace nécessaire pour un chemin de ronde rejoignant selon toute vraisemblance la tour. Ce dispositif a été détruit depuis. Côté nord, la porte du premier étage de la tour donnait, selon toute vraisemblance, sur une galerie extérieure qui permettait de rejoindre la grande salle du corps de logis, alors agrandie, par deux portes extérieures. Le logis peut être pourvu dorénavant d'un véritable organe de distribution et d'une nouvelle entrée : une tour d'escalier rampe-sur-rampe à mur d'échiffre de plan barlong pourvue d'une entrée monumentale, une porte en arc plein cintre à claveaux à crossettes et appareil en bossage est alors élevée au sud, contre le corps de logis. Au même titre que la partie occidentale, cette unité architecturale est équipée de nombreux points de surveillance et de défense : bouches à feu et logettes intérieures de tirs au rez-de-chaussée, contre la porte monumentale et à tous les repos et paliers de l'escalier, couvrant ainsi les trois directions, est, sud et ouest. Une bretèche aménagée au deuxième étage permet aussi de protéger l'entrée. Au pavillon d'entrée est associée une tourelle sur trompe à l'angle nord-est qui assure la double fonction, esthétique et de défense, en complétant la tour d'escalier d'un arsenal de bouches à feu. La campagne de travaux se termine par un agrandissement d'une autre unité architecturale correspondant à l'emprise d'une pièce par niveau en direction du sud-est, dans l'alignement du corps de logis et en retour à l'est contre la tour barlongue, flanquée d'une tourelle en encorbellement accueillant à chaque niveau des bouches à feu battant les deux directions opposées : nord-est et sud-est.£La campagne de travaux est suivie par la construction de deux corps de bâtiments à l'ouest et à l'est de la cour. Le bâtiment élevé contre l'entrée orientale avait été achevé en 1666, date inscrite sur le linteau (Pech, p. 223) et le bâtiment agricole en 1671, date également inscrite sur le linteau de l'entrée (tradition historique). Cette dernière date correspond également au mariage de Jean de Saïx, fils de Guillaume, avec Jeanne du Poncet, alliance qui est probablement indiquée dans un blason déposé et découvert dans les bâtiments annexes qui associent les armes parlantes de la famille du Poncet (d'azur à un pin d'or, le tronc chargé d'un d'un croissant d'argent) à celle de Saïx (d'azur à deux faces d'or accompagnées de cinq étoiles de même, 2 en chef, 2 entre deux fasces et 1 en pointe) (ACRMH, dossier de protection). Le château est détenu pendant environ un siècle par la famille de Saix de Campan puis il devient propriété de la famille de Bedos, originaire de Puylaurens. Marguerithe de Saïx épouse en effet en septembre 1703 André de Bedos de Montlong, sieur de Saint-Sernin. Leur fils Jean-Gaston a le titre de seigneur de Campan et de Paulignan (Pech, p. 228). Sa petite-fille Lucie-Alexandrine Dominique de Bedos-Campan, héritière, épouse en 1805 Jean-Eloy Fortuné de Peytes de Montcabrier. Veuve, elle met à la vente le château et les terres, le nouveau propriétaire recensé en 1841, lors de l'établissement du premier cadastre est la famille de François-Xavier d'Aussillous (ADT, 3 P 205) ; en 1882, le château est déclaré en ruines (ADT, 3 P 207). De nouveaux bâtiments sont élevés contre l'élévation nord du corps de logis avec un four et d'autres dépendances aménagées au rez-de-chaussée. Des bâtiments agricoles sont construits probablement dans la 2e moitié du 19e siècle à l'est du château, établissant une nouvelle entrée du château. Les deux anciens bâtiments bordant la cour et l'entrée originelle du château ont été démolis dans la 2e moitié du 20e siècle. Les façades et toitures du château ont été inscrites sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques le 17 mai 1961. Toitures et couronnement de murs ont été uniformisés, privilégiant génoises à trois rangs et tuiles. Depuis quelques années, le nouveau propriétaire, passionné par l'histoire de l'édifice, s'est attaché à faire réapparaître des éléments originels du château : fossés en eau, bouches à feu.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : 2e moitié 16e siècle
    • Principale : 1ère moitié 17e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
  • Dates
    • 1666, porte la date, datation par tradition orale
    • 1671

Le château de Campan s'élève sur les dernières avancées du plateau d'Anglès, sur une terrasse dominant le Thoré et faisant face à la Montagne Noire. Composé d'un corps de logis flanqué à l'angle nord-ouest d'une tour ronde dominant des fossés en eau installés sur trois côtés, le château présente ses élévations à caractère résidentiel au sud, sur le jardin. Il est caractéristique de ces édifices castraux d'origine modeste, constitués et agrandis au cours du temps. D'un modeste corps de logis de la 2e moitié du 16e siècle, il présente fièrement ses nouveaux attributs de la 1ère moitié du 17e siècle et s'agrémente de trois tourelles en encorbellement et d'une tour d'escalier de plan barlong parée d'une porte à claveaux à crossettes à refends et bossages. Comme souvent à cette période, le caractère résidentiel ne se départit pas d'un affichage ostentatoire des équipements militaires : pièces de tir, bouches à feu et bretèche. A deux étages carrés, l'édifice avait le rez-de-chaussée dédié aux cuisines, pièces de service et de stockage ; le premier étage étant réservé à la salle et aux chambres. Il conserve deux belles cheminées à pilastres adossés d'ordre dorique dans la cuisine et la salle. La mise en oeuvre des maçonneries est constituée de moellons de gneiss et de schiste, les encadrements des ouvertures sont plus variés : grès, gneiss, granite et schiste. Le grès est réservé pour les plus belles pièces : cheminée, supports de l'escalier monumental (pilastres, colonnes et arcs). Des dalles de schiste ont été employées pour les dallages de la tour d'escalier mais aussi, exemple rare, pour les différents niveaux de la tourelle en encorbellement sud-ouest, les dalles formant aussi un bandeau continu à l'extérieur. Les toitures des trois tourelles en encorbellement ont été conservées dans leur état d'origine : schiste et ardoise en couverture alors que les autres toitures sont couvertes de tuiles.

  • Murs
    • gneiss
    • schiste
    • enduit
    • enduit partiel
    • moellon
  • Toits
    tuile, schiste en couverture, ardoise
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit en pavillon
    • croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis en charpente
    • escalier hors-oeuvre : escalier droit en maçonnerie

Présentation succincte

  • NOTSUC Le château de Campan est représentatif de toute une série de châteaux modestes de la montagne qui se constiués au fil du temps. Dans la dernière campagne de construction opérée dans la 1ère moitié du 17e siècle, la distribution s'établit autour du grand escalier, pièce maîtresse du château qui est aussi paré d'un ensemble conséquent de tourelles en encorbellement, affichant ainsi non seulement un certain luxe résidentiel mais aussi un caractère militaire affirmé avec un équipement adpaté.

Champs annexes au dossier - Architecture

  • NOTB_G Cros (Philippe), Moitron (Philippe), Élari (Samir), Châteaux, manoirs et logis : le Tarn, Éditions Patrimoine et Médias, 1999, p. 148. Fernand Pech, Labastide-Rouairoux, Essai historique, t. II, Le 17e et le 18e siècles jusqu'à la Révolution, 2e partie, Montpellier, 1951, p. 222 à 230.
  • NOTB_S AD Tarn, 3 P 205, Tableau indicatif des propriétés, 1841 ; 3 P 207, Registre des augmentations, 1882 ; Archives de la Commision Régionale des Monuments Historiques, dossier de protection.
  • APPA
  • APRO
  • ARCHEO
  • AVIS
  • CCOM
  • CHARP
  • CHARPP
  • COORLB93
  • COORMLB93
  • COORMWGS84
  • COORWGS84
  • ENCA
  • EPID
  • ESSENT
  • ETACT
  • FEN
  • FEN2
  • FENP
  • INTER
  • MHPP
  • NOPC
  • OBSV
  • PAVIS
  • PETA_MA
  • PLU
  • PSAV_FA
  • SAV_FA
  • SELECT oeuvre sélectionnée
  • TAILL
  • TAILLP
  • TOITU
  • USER IVD81_ABEA
  • VALID accessible au grand public
  • VISI
  • VISIB
  • VOIR_AUSSI
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 1961/05/17
  • Précisions sur la protection

    Façades et toitures (cad. C 8) : inscription par arrêté du 17 mai 1961

  • Référence MH
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  • phototype argentique

    Photothèque du parc naturel régional : PNR HL_M-COROIR_06-1979_ANGLES_Chateau CAMPAN_251
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    Photothèque du parc naturel régional : PNR HL_M-COROIR_06-1979_ANGLES_Chateau CAMPAN_252
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    Photothèque du parc naturel régional : PNR HL_M-COROIR_06-1979_ANGLES_Chateau CAMPAN_254
Date(s) d'enquête : 1992; Date(s) de rédaction : 2013, 2015
(c) Inventaire général Région Occitanie
(c) Conseil départemental du Tarn