Dossier d’œuvre architecture IA66006178 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
transporteur aérien
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées-Orientales
  • Commune Arles-sur-Tech
  • Adresse rue du 14 Juillet
  • Dénominations
    téléférique
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Les mines de Batère, exploitées dans le massif du Canigou entre 1000 et 1600 m d’altitude, étaient reliées aux installations d’Arles-sur-Tech par une route départementale et, à partir du début du XXe siècle, un transporteur aérien. A la tête des concessions minières de Las Indis et de Roques-Nègres (sur les communes de Corsavy et Labastide), de Saint-Pierre-de-las-Grillades, de Dalt (sur la commune de Corsavy) et de la Tour de Batère (sur la commune de Labastide), l’ingénieur Joseph Monin est à l’initiative de cet équipement. Le transporteur aérien est installé, entre 1898 et 1900, sur un parcours d’environ 9,2 km. Si l’implantation de la station de départ du câble s’abaisse au fil du XXe siècle (niveau 1525, puis 1470 avec un roulage intérieur sur voie suspendue, puis 1255), son point d’arrivée est fixé, dès le départ, à proximité immédiate de la nouvelle gare d’Arles-sur-Tech, sur la ligne d'Elne à Arles-sur-Tech dont la section Céret-Arles est ouverte le 26 juin 1898. Cette position permet l’expédition du minerai par voie ferrée. La station d’arrivée du câble est donc établie à l’altitude 273, ce qui représente un dénivelé total de près de 1200 m. Alors en fonctionnement au début de l’année 1901, un accident est rapporté par le journal L’Alliance : « lundi après-midi, le nommé Emmanuel Masdavail, dit Bonaventure, âgé de 43 ans, employé aux mines de Batère, trompant la surveillance des agents chargés du câble aérien, qui relie la mine avec la gare d’Arles, s’est hissé dans un wagonnet. Entre les stations de Jacoty et de Vilalte, Masdavail s’est dressé sur le wagonnet qui a basculé et le malheureux ouvrier a été projeté dans le vide, d’une hauteur de près de vingt mètres. La tête a frappé contre une pierre et il est mort sur le coup. Cet individu était sujet à des attaques d’épilepsie, nous dit-on » (L’Alliance, 27 janvier 1901).

Le transporteur aérien est divisé en plusieurs tronçons avec des angles très faibles aux stations intermédiaires, au nombre de trois : une première, celle de Vilalte (cote 1160) est implantée à 1200 m de la station de départ, la seconde, dite de Bigorrats (cote 885) à 1800 m en aval, la troisième, celle de Jacouty (cote 624) à 3300 m de Bigorrats et 2900 m d’Arles. A l’origine, les câbles aériens du transporteur reposent sur 98 pylônes, dont 52 en fer et 46 en bois. En 1934, il n’en compte plus que 52 en fer et 44 en bois. En 1943, le transporteur aérien est décrit comme vieux. La station de Bigorrats, édifiée en bois, est incendiée le 24 janvier 1949 par suite d’une imprudence des 2 ouvriers qui y étaient affectés. Cette station est alors reconstruite avec des éléments métalliques. Des améliorations sont également apportées aux dispositifs de tension des câbles et 2 pylônes supplémentaires sont ajoutés à l’aval. La substitution des pylônes en bois par des pylônes en métal se poursuit au cours de la seconde moitié du siècle. En 1960, des pylônes métalliques sont installés en aval du 1255.

En 1943, 15 personnes travaillent au transporteur aérien, dont 3 aux stations intermédiaires au jour et 12 au roulage et manutentions du fond. En 1946, 5 personnes travaillent au chargement intérieur du transporteur aérien, 4 à la station de départ, 3 à la station d’angle de Vilalte, 3 à celle de Bigorrats, 3 à celle de Jacouty. En 1950, 15 personnes travaillent au transporteur aérien.

Au milieu du XXe siècle, 6 trémies de 24 t. chacune et une trémie de 100 t. aliment les bennes du câble au niveau de la station de départ. Le câble porteur plein avance à 28 m/m, vide à 24 m/m et le câble tracteur à 18 m/m. Le câble porteur supporte 290 bennes de 175 litres (350 kg environ). À cette époque, le débit est de 400 bennes de 350 kg par poste de 8 heures. À la fin de l’année 1943, 50 bennes neuves sont commandées. Certains matériaux étaient également acheminés jusqu’aux mines grâce au câble aérien. Dans les années 1970, les caractéristiques du transporteur aérien (attribué alors au constructeur Applevage) ont quelque peu changé : le câble tracteur a 20 mm de diamètre et les porteurs 24 et 30 mm ; les bennes, au nombre de 300, sont espacées de 70 m et ont une charge utile de 450 kg. La vitesse du câble est de 2,25 m/s assurant un débit de 60 t/h. À cette époque, un concasseur à la tête des puits alimente le transporteur aérien installé au niveau 1255. La mise en marche et le chargement sont également automatisés.

En 1988, le transporteur aérien est démonté à 60 % : les câbles (2 câbles de transport et 2 câbles de traction) sont déposés sur l’ensemble du tracé et enlevés pour un tiers, 300 bennes sont enlevées, 31 pylônes sont démontés et enlevés. Les travaux de démantèlement reprennent en 1999 et 2000, travaux réalisés par l’entreprise Doromeu de Gérone : les câbles restants sont enlevés, les 29 pylônes métalliques restants sont découpés et les deux ponts-abris qui protégeaient les routes (avenue de Las Indis et RD 115) sont démantelés.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1898, daté par source

Un seul pylône métallique est conservé, "mémorial des mines de Batère", le long du chemin du Pin Parasol.

Documents d'archives

  • A DREAL. PV de visite des travaux souterrains des mines de Batère, XXe siècle.

  • AD Pyrénées-Orientales. Série J ; sous-série 165 J : 165 J 128. Mine de fer de Batère, Arles-sur-Tech, Pyrénées-Orientales. Anonyme, sd.

  • AD Pyrénées-Orientales. Série J ; sous-série 180 J. Mine de fer de Batère (société anonyme).

  • AD Pyrénées-Orientales. Série S ; sous-série 5 S : 5 S 104. Ligne d'Elne à Arles-sur-Tech, construction de la ligne (acquisitions, plans et profils), 1888-1909.

  • AD Pyrénées-Orientales. Série W ; sous-série 1688 W : 1688 W 1. Subdivision d'Arles, enquête sur l'emplacement des gares, 1903.

    AD Pyrénées-Orientales : 1688 W 1
  • AC Arles-sur-Tech. Mines de fer de Batère (concession de « Las Indis »), commune de Corsavy. Dossier de déclaration d’arrêt définitif des travaux. EURL Les mines de Batère, 31 mai 1999.

Périodiques

  • L'Alliance, 30 juin 1907, p. 2.

Documents figurés

  • Syndicat mixte Canigo Grand Site. Fonds SIPARC-Route du fer, XXe siècle.

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble