Dossier d’œuvre architecture IA66006177 | Réalisé par
  • patrimoine industriel
usine de préparation de produit minéral
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pyrénées-Orientales
  • Commune Arles-sur-Tech
  • Adresse rue du 14 Juillet
  • Dénominations
    usine de préparation de produit minéral
  • Précision dénomination
    four de grillage
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Un premier four de grillage destiné à la calcination du minerai carbonaté (sidérite) est construit entre 1901 et 1905, suivi d’un second au cours des années 1910. Comme le montrent les cartes postales du début du XXe siècle, ces fours de section circulaire étaient bâtis en briques réfractaires (cuves), en acier (sommiers) et en fonte (colonnes, marâtre, plaques de garde, goulottes de défournement, trappes). La ventilation, utile à la calcination dans la zone supérieure des fours ainsi qu’au refroidissement dans la zone inférieure, était assurée par une soufflerie latérale. Les premiers ventilateurs mécaniques sont fournis par le constructeur Farcot. Leur motorisation fut renouvelée en 1940 (moteur Oerlikon de 22 CV), époque où un poste de transformation est implanté sur le site. Les deux fours étaient reliés au transporteur aérien par une passerelle se raccordant à l’est de l'estacade de déchargement du minerai, permettant la réception du minerai carbonaté cru (sidérite) au-dessus du niveau des fours. Le charbon était introduit manuellement par couches, toutes les 5 à 6 tonnes de minerai chargé. Ces fours de grillage pouvaient alors produire 60 t. de minerai grillé par 24 heures. Le carbonaté traité et défourné était ensuite déversé dans des wagonnets élevés par un monte-charge au niveau de la plate-forme supérieure dominant les trémies de stockage. Le minerai grillé encore chaud était déversé dans ces trémies où il subissait un arrosage à la lance pour assurer son refroidissement, opération généralement effectuée par le chef de la station. En 1943, ces installations sont décrites comme vétustes. L’incendie qui détruit la station recette-stockage-grillage, dans la nuit du 5 au 6 mars 1948, touche la superstructure des fours mais leur machinerie et les bâtiments qui les abritent demeurent intacts.

Reconstruite et modernisée suivant des plans dressés par la PIC (Préparation Industrielle des Combustibles), la station d’Arles est remise en service en mars 1949. Les nouvelles trémies de stockage, au nombre de 9, sont édifiées au début de l’été 1948 par l’entreprise de travaux publics Allard, associée à l’entreprise Jorda, chargées de la livraison et de l’installation de la structure porteuse, soit 16 poteaux béton, des voiles de soutènement et des consoles en béton permettant la pose de la charpente métallique pour la couverture de la station. Le chargement des fours se fait alors par reprise du minerai cru dans ces trémies, au moyen de wagonnets Decauville chargés au niveau inférieur et remontés en tête des fours par un monte-charge (acheté d’occasion au garage CEMA d’Ivry). Une fois grillé, le minerai défourné est manutentionné dans des wagonnets de 500 l. roulés et encagés manuellement dans le monte-charge pour être mis en stock dans 6 trémies réparties sur 3 travées. Pour répondre aux commandes, en particulier celles de CCNM, un troisième four de grillage est construit entre juin et août 1955, mis en service le 3 septembre 1955. Son revêtement réfractaire (briques et coulis réfractaires des établissements Valuy de Bollène-la-Croisière) est construit par la Société d’Entreprise et Fumisterie Industriel (SEFI) de Marseille tandis que les pièces en fonte et en acier sont fournies par les Usines Chimiques et Métallurgiques de Decazeville (UCMD). En septembre 1958 est édifié un nouveau silo à minerai pourvu de 4 trappes (2 travées de 2 trappes), par l’entreprise de travaux publics Balency et Schuhl. A cette époque, chaque four produit 75 t. de minerai grillé par jour pour 100 t. de minerai enfourné. En 1956, les installations d’Arles-sur-Tech traitent 5 200 t. de carbonaté et produisent 3 950 t. mensuelles de minerai marchand pour les hauts-fourneaux, soit 3 750 t. de grillé et 200 t. de carbonaté pour les aciéries. Cette production est livrée à Dilling, Decazeville et Isbergues Les mines de Batère emploient alors 120 personnes dont 45 occupées sur le site d’Arles.

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, le carreau compte encore trois fours mais tous ne fonctionnent pas et plusieurs démolitions interviennent à cette époque. Un nouveau four est mis en service en avril 1970, sur l’emplacement d’un désaffecté (vraisemblablement le four sud), puis un autre en avril 1971 (four est). Le cuvelage métallique de ce dernier est fourni par les établissements Dachs et Rabeu de Prades tandis qu’il est équipé d’un système de ventilation de la société VIM (La Ventilation Industrielle et Minière, Saint-Cloud). Les installations de chargement et défournement des fours sont modernisées à cette période. Les soles tournantes – reliées aux trémies de stockage par des transporteurs à bande – sont adoptées, l’une étant fournie par les établissements Dachs et Rabeu de Prades en octobre 1969, tandis qu’un nouveau dispositif de chargement automatique des fours est à l’étude à la même époque. Dès 1970, les manœuvres sont commandées et contrôlées depuis un pupitre installé au centre de la station. Le démontage du four nord, vraisemblablement à la fin des années 1960, rapporte le nombre de fours à deux, configuration encore visible.

Dans les années 1980, une partie du minerai est accepté cru (sans grillage) par les usines de Decazeville. La nouvelle unité de préparation (concassage, broyage, stockage avec homogénéisation) est mise en service à partir de novembre 1983, installée dans la partie sud-ouest de la station, à proximité immédiate de l’arrivée du transporteur aérien. Le minerai de fer cru arrivé par le transporteur était ensuite déversé sur convoyeur à bande jusqu’au crible primaire (Ponts-Jumeaux, Toulouse) permettant la séparation du 0-8 mm, 8/40 mm et >40 mm (dans 3 trémies de 45 m3 chacune). Le 8-40 mm passait ensuite au broyeur giratoire (Blawn Knox) tandis que le >40 mm était envoyé au concasseur à mâchoires. Le minerai était de nouveau criblé pour récupérer le 0-8 mm, puis transporté à la zone de stockage par bande transporteuse jusqu’à une bande d’homogénéisation pivotante (sauterelle mobile), installée au nord de la station. La capacité de stockage de minerai homogénéisé était de 13 000 t. Ce changement marque l’arrêt des fours de grillage.

  • Période(s)
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1901, daté par source
    • 1948, daté par source
    • 1970, daté par source
    • 1983, daté par source

Demeurent aujourd’hui deux fours à cuve de section cylindrique. Le four sud se compose d’une sole tournante surmontée d’une cuve circulaire dont le revêtement réfractaire mesure environ 7 m de hauteur sur une épaisseur d’environ 60 cm (diamètre d’intrados de 4m30). Sa chemise est renforcée par des cerclages métalliques. Le second four, le four est, se compose également d’une sole tournante surmontée d’une cuve circulaire, revêtue de tôles, d’une hauteur de 7 m environ pour un diamètre intérieur de 5m30. Demeurent également les deux pavillons, en béton avec toit terrasse, dans lesquels étaient installés les ventilateurs mécaniques (une partie des installations de ventilation est conservée pour le four est).

Plusieurs trémies de stockage, en amont des fours, sont également conservées. Au plus près des fours se trouvent 9 trémies (construites en 1948), suspendues et construites en béton armé (dimensions : 5 m 50 de large sur 6 m de hauteur). A l'ouest, les 3 trémies de carbonaté cru de 120 tonnes de capacité unitaire sont à vidange centrale par trappe à casque. Dans leur prolongement, les 6 trémies à minerai marchand de 60 tonnes de capacité unitaire sont réparties sur 3 travées. La manœuvre des 6 trappes métalliques (établissements Delattre et Frouard) se fait individuellement et mécaniquement, au niveau supérieur des trémies, au moyen de jeux de tringles et de manivelles encore en place. Face aux 3 trémies de carbonaté cru, la structure métallique du monte-charge (traction par chaîne) est encore conservée. Plus à l'ouest, les trémies (2 travées à 2 trappes) également en béton, sont ouvertes vers la partie nord du site. L'ensemble des installations de 1983 (concassage, broyage, stockage avec homogénéisation) n’existe plus.

Les installations, y compris les fours, sont protégées par une charpente métallique couverte des tôles, en partie conservées.

  • Murs
    • béton
    • acier
    • fonte
    • brique
  • Toits
    béton en couverture, métal en couverture
  • Couvertures
    • terrasse
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • A DREAL. PV de visite des travaux souterrains des mines de Batère, XXe siècle.

  • AD Pyrénées-Orientales. Série J ; sous-série 165 J : 165 J 128. Mine de fer de Batère, Arles-sur-Tech, Pyrénées-Orientales. Anonyme, sd.

  • AD Pyrénées-Orientales. Série J ; sous-série 180 J. Mine de fer de Batère (société anonyme).

  • AD Pyrénées-Orientales. Série S ; sous-série 5 S : 5 S 104. Ligne d'Elne à Arles-sur-Tech, construction de la ligne (acquisitions, plans et profils), 1888-1909.

  • AC Arles-sur-Tech. Arles-sur-Tech : matrices cadastrales, XIXe-XXe siècles.

  • AC Arles-sur-Tech. Mines de fer de Batère (concession de « Las Indis »), commune de Corsavy. Dossier de déclaration d’arrêt définitif des travaux. EURL Les mines de Batère, 31 mai 1999.

Bibliographie

  • IZARD, Véonique. Visage et paysages du fer dans le massif du Canigou. Cent ans d'histoire de la sidérurgie. In BREJON DE LAVERGNEE, Marie-Edith, BOBO, Jean-Pierre, SOUTADE Gérard. Le Canigou, 1896-1996. Un siècle d'aménagements. Actes du colloque de Perpignan, 15 novembre 1996. Archives départementales des Pyrénées-Orientales, 1997.

  • GALVIER, Jacques. Le gisement de fer de Batère, Pyrénées-Orientales, France. Le Règne Minéral, novembre-décembre 1998, n°24, p. 5-18.

Documents figurés

  • Syndicat mixte Canigo Grand Site. Fonds SIPARC-Route du fer, XXe siècle.

Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble