Dossier d’œuvre architecture IA66006054 | Réalisé par
  • recensement du patrimoine thermal
établissement thermal
Œuvre étudiée
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  • (c) Inventaire général Région Occitanie
  • (c) Médiathèque de Perpignan

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Dénominations
    établissement thermal
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    hôtel de voyageurs

Les bains de la Preste sont mentionnés depuis le 14e siècle et, malgré l'accès difficile de la station, ils sont fréquentés sous l'Ancien Régime. Ce sont alors des bassins extérieurs. En 1817, le docteur Jacques Hortet et son épouse font construire un véritablement établissement thermal équipé de cabines de bains en marbre et d'une buvette. L’établissement est entièrement reconstruit en 1882 ; il s'agit désormais d'un bâtiment très important abritant les activités thermales au niveau inférieures et les installations hôtelières aux niveaux supérieurs.

Des bains modestes sous l'Ancien Régime

En 1597, le roi d'Argagon donne à la commune de Prats-de-Mollo la maison, l'eau des bains et un terrain associé. il s'agit d'un bail emphytéotique, concédé la commune qui exploite déjà une piscine voûtée, en activité jusqu'en 1813 (Auberge, 1861, p. 31-34).

Les eaux sont analysées en 1734 par le Dr. Louis Coste dont les résultats sont publiés en 1753 par son élève le docteur Marcé (Marcé, 1753). Elles sont à nouveau analysées par le médecin Thomas Carrère en 1756. En l'année 1768, le vicomte d'Albaret, fils du gouverneur de la province de Roussilon, vient prendre les eaux de La Preste et décide, aidé par l'état, de procéder aux réparations nécessitées par l'état des bains ainsi qu'à la construction de logements. La communauté de Prats-de-Mollo lui afferme les bains pour douze ans et un premier établissement est construit, avec un bassin pour les bains collectifs couvert par une voûte et cloisonné de façon à permettre quatre bains concomitant.). En 1775, l'intendant Jean-Baptiste de la Porte fait réparer les bains existants, un simple bassin couvert, ainsi que les petits bâtiments tenant lieu de logements. L'intendant du Roussillon, Raymond de Saint Sauveur, à l'initiative d'un plan de développement des ressources thermales du Roussillon fait rénover les bains et élever à côté un logement pour les malades.

L'établissement HorteT 1817

En 1813, la commune cède les bains à la Caisse d'Amortissement qui les revend à Jacques Hortet, propriétaire à Prats-de-Mollo. Ce dernier l'offre en cadeau de mariage à son fils, prénommé également Jacques, qui vient d'achever ses études de médecine. Les jeunes époux font édifier un établissement plus confortable en 1817, qui comporte huit cabines de bains en marbre blanc, utilisées jusqu'en 1910. Ces nouveaux aménagements sont décrits par le Dr. Hortet à la veille de la saison de 1817 : "l'ancien bassin a été démoli ; une belle fontaine, ornée de deux colonnes de stalagmites, reçoit l'eau des sources et va la conduire dans un grand réservoir où l'eau très chaude a le temps de se tempérer ; des canaux la distribuent dans différents cabinets, contenant chacun une baignoire, à robinets d'eau chaude et d'eau tiède, construite en marbre blanc, taillée à Montpellier ; les parquets des cabinets sont aussi en marbre" (Feuilles d'affiches, 17 mai 1817, cité par Frenay, 1987 p. 112-113). Le chevalier de Basterot, dans son Voyage pittoresque dans le département des Pyrénées-Orientales publié en 1824, indique que l'édifice a été embelli par des terrasses où ruisselle les eaux du Tech en contrebas de l'établissement thermal. Une allée plantée est mentionnée et il est précisé que la fontaine à stalagmites de l'établissement est surmontée d'une copie de l'Apollon du Belvédère.

Lambron indique qu'en 1853, l'établissement compte toujours 8 baignoires et 25 chambres, qui sont occupées de juin à mi-septembre. Le nombre annuel de malades est d'environ 200 et celui de bains donnés de 4 000. Lambron indique que le bénéfice de l'établissement s'élève à environ 20 000 F.

Autour de 1860 (Auberge, p. 37), des travaux sont en cours pour édifier une petite salle de bain avec buvette qui doit contenir quatre baignoires en marbre blanc. Une grand douche ainsi qu'un local pour les inhalations sont alors également en projet de même que l'amélioration du captage des sources

L'établissement de 1882 : soins et logements réunis

Une nièce, née Hortet, hérite des bains : son mari Paul Faure construit en 1882 un nouvel établissement thermal, long corps de bâtiment de 70 m de long sur 11 m de large élevé sur trois étage où les curistes pouvaient à la fois se loger et se soigner. L'édifice abrite 60 baignoires individuelles, deux buvettes, trois salles de douches et deux salles d'hydrothérapie, une centaine de chambres, des salons de musique, de lecture et de conversation (Grenier, 1985, p. 340). Faure améliore les infrastructures : il fait réaliser le captage des sources et relier le site à Arles-sur-Tech par une grande voie carrossable mais, voyant trop grand, les dépenses qu'il engage s'avèrent excessives. Le 25 mars 1890, le tribunal civil de Céret procède à la saisie des nouvelles constructions et les met aux enchères en avril 1890. L'adjudicataire, Bauny, commerçant à Narbonne, dépose le bilan cinq ans plus tard et l'ensemble est à nouveau mis en vente en 1895 par le tribunal de Céret. Paul Faure rachète alors les thermes mais en est dépossédé en 1897 par Donnadieu. En 1900, La Preste n’accueille que 269 baigneurs avec leurs familles.

Le nouvel établissement comporte 85 chambre en 1882, jugées alors confortables. Les aménagements comportent également à l'ouest, dans un pavillon nouveau de vastes salons de musique, de conversation et de lecture, un café et un billard et était doté d'un éclairage électrique. Pour la partie thermale, une première galerie zénithale distribue une buvette, 17 cabinets avec des baignoires en marbre blanc, auxquels ont été ajoutés rapidement deux cabinets équipés pour l'hydrothérapie et une salle d'inhalation (Gazette des eaux, 1882). La disposition de l'édifice, faisant communiquer partie hôtelière et partie thermale permettait d'éviter les changements de température pour les patients. L'ensemble a été agrandi et surélevé et la galerie zénithale a été remplacée par une nouvelle à deux pans.

Le 14 mars 1910 est constituée la Société des Eaux de La Preste qui fait remplacer la partie la plus ancienne de l'établissement par un nouveau pavillon central. L'écrivain Paul Valéry y séjourne en juillet 1914.

La station se remet difficilement des inondations de 1940 et de l'occupation des lieux pendant la guerre et ne réouvre qu'en 1974. Rachetée en 1981 par la Chaîne thermale du Soleil, l'établissement est l'objet de travaux de modernisation en 1997.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle

Les installations thermales et hôtelières sont réunies au sein d'un grand bâtiment implanté sur un axe nord-sud. L'élévation principale mesure 138, 5 m de long. Elle est composée d'un pavillon principal daté de 1910 au nord poursuivi par un long bâtiment de part et d'autre qui ne possède que trois travées de large.Un mur de soutènement porte la route qui longe le bâtiment, au niveau des thermes qui en occupent le rez-de-chaussée. Une terrasse surélevée longe l'hôtel. Les photographies anciennes montrent qu'elle était le lieu de grandes fêtes dansées.

Le bâtiment central compte trois étages, rythmée par 13 travées régulières sur 70 m de long. Les curistes y recevaient des soins et y logeaient. L'édifice comportait 60 baignoires, deux buvettes, trois salles de douches et deux salles d'hydrothérapie ainsi q'une centaine de chambres, des salons de musique, de lecture et de conversation (Grenier, 1985, p. 340).

La partie sud possède des ouvertures plus soignées sur cinq travées et porte la date de 1902 ; il s'agit du pavillon construit à l’initiative de Donnadieu pour abriter le restaurant et les cuisines. Les baies sont marqués par des encadrements saillants en brique qui font écho à deux cordons en brique qui soulignent les niveaux. Les grandes portes-fenêtre du premier étage ouvrent sur un long balcon filant dont le garde-corps est en bois. Des balcons individuels ont été ajouts aux deux étages supérieurs mais les photographies anciennes montrent que cela ne relève pas du parti d'origine. Le soubassement a reçu un parement en pierre, seule touche régionaliste de l'ensemble.

Deux avant-corps ponctuent la façade du grand hôtel : l'un, en arrondi, correspondait à l'emplacement de la buvette qui était protégée par une marquise, toutes deux disparues. Le second avant-corps, dont la marquise a également disparu, correspond à l'entrée du grand hôtel.

L'intérieur des thermes, rénovés, compotent 75 cabines de bains. Au-dessus l'hôtel propose 85 chambres (il y en avait 145 avant les travaux) et 12 studios (Pierre Calvet arch.) directement accessibles par les thermes via un escalier doublé d'un ascenseur. Le pavillon central abrite les bureaux, le salon de repos et la buvette de la source Apollon. celle-ci est constituée d'un comptoir hexagonal qui entoure la fontaine sur laquelle est placée une copie de l'Apollon du Belvédère qui surmontait déjà la buvette en 1824. L'édifice était doté d'une salle des fêtes, d'un bar et d'une salle de restaurant.

  • Étages
    3 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Statut de la propriété
    propriété d'une société privée
  • Protections

Bibliographie

  • LAMBRON, Ernest, Études historiques dur les principaux établissements thermaux des Pyrénées au point de vue de la fortune publique, 1853. (Vernet, les Escaldes, Molitg, La Preste, Amélie)

  • Aubergé, Pierre-Joseph François, Hydrologie médicale de l'établissement thermal de La Preste (Pyrénées-Orientales), Perpignan : impr. de Mlle A. Tastu, 1861, 84 p.

  • RUIZ, Sophie, Les stations thermales du Languedoc Roussillon, étude Monuments Historiques, 1999, non publié.

  • Jeanbrau, Émile, Notice médicale sur l'établissement thermal de la Preste, près Prats-de-Mollo (Pyrénées-Orientales), Céret 1902, 20 p.

Périodiques

  • La Gazette des eaux, 05 janvier 1882, p. 186.

Documents figurés

  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 NEG 3510, [La Preste-les-Bains : vue plongeante sur l'ensemble de l'établissement]. - Toulouse : maison Labouche frères, [entre 1900 et 1940]. - Photographie.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 NEG 3510
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 867, Les Pyrénées-Orientales. La Preste[-les-Bains] : terrasse de l'établissement. - Toulouse : phototypie Labouche frères, marque LF au verso, [entre 1918 et 1937]. - Carte postale.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 867
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 1145, L'eau de La Preste tue le colibacille. 18 - 432. La Preste (Pyr.-Or.) : terrasse du Grand Hôtel "Les Sardanes" : danse catalane. - Toulouse : édition Pyrénées-Océan, Labouche-frères, [entre 1948 et 1960]. - Carte postale.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 1145
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 869, Les Pyrénées-Orientales. La Preste[-les-Bains] : la buvette. - Toulouse : phototypie Labouche frères, marque LF au verso, [entre 1918 et 1937]. - Carte postale.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 869
  • Etablissement thermal de la Preste (P.-O.) : hall d'entrée. - Toulouse : maison Labouche frères, [entre 1900 et 1940]. - Photographie

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 NEG 3514
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 1218, Etablissement thermal de La Preste (P.-O.) : salle des fêtes. - Toulouse : phototypie Labouche frères, marque LF au verso, [entre 1918 et 1937]. - Carte postale.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 1218
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 1139, L'eau de la Preste tue le colibacille. 5. La Preste (P.O.) : le bar du Grand Hôtel. - Toulouse : édition Pyrénées-Océan, Labouche-frères, [entre 1937 et 1950]. - Carte postale.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 1139
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 1146, L'eau de La Preste tue le colibacille. 18 - 433. La Preste (Pyr.-Or.) : la source Apollon : buvette de l'établissement. - Toulouse : édition Pyrénées-Océan, Labouche-frères, [entre 1948 et 1965]. - Carte postale.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 1146
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 1147, L'eau de La Preste tue le colibacille. 18 - 435. La Preste-les-Bains (Pyr.-Or.) : la grande salle à manger du Grand Hôtel. - Toulouse : édition Pyrénées-Océan, Labouche-frères, [entre 1948 et 1965, réédition]. - Carte postale.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 1147
  • AD Haute-Garonne, 26 FI 66 NEG 3507, Les Pyrénées-Orientales. 854. La Preste-les-Bains : les galeries des bains. - Toulouse : maison Labouche frères, [entre 1900 et 1940]. - Photographie.

    AD Haute-Garonne : 26 FI 66 NEG 3507
  • Carte postale ancienne (1910) ; établissement thermal de la Preste. Salle de Bains.

    Médiathèque de Perpignan : PoR 4344 PoR 4344
  • Lithographie signée Villain sur un dessin de N. Maurin, 1833 : bains de la Preste.

    Médiathèque de Perpignan : NUM E s R 436 Es R 436

Documents multimédia

Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2024
(c) Inventaire général Région Occitanie
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