La maison est ancienne et probablement antérieure au 18e siècle. Sur le cadastre de 1818, la demeure se déploie sur deux parcelles dont les élévations ferment la place devant l'église sans pour être encore totalement alignées avec les maisons de la rue Aimé Verdié. On remarque que les bâtiments fermaient une première cour, qui correspond à l'actuelle mais qu'ils communiquaient avec un espace ouvert qui a été progressivement fermé, attestant d'une évolution du parcellaire jusqu'à aujourd’hui.
Plusieurs pièces conservent leurs dispositions anciennes : ainsi la cuisine du rez-de-chaussée, avec ses puissantes poutres qui supportent des solives rapprochées, atteste d'un agencement antérieur à la Révolution française et sans doute plus ancien. Au même niveau, dans une pièce voisine, la cheminée en marbre noir présente un manteau de style rocaille contemporaine du dallage en terre cuite du vestibule, de la partie basse de l'escalier, de plusieurs pièces du rez-de-chaussée et du premier étage. C'est le cas de ceux du bureau d'hiver et de la cuisine attenants au salon de l'étage qui a fait l'objet de plusieurs aménagements. Le plus ancien remonte sans doute au 19e siècle avec la transformation du décor en gypseries du manteau de la cheminée, qui a peut être fait disparaitre un décor rocaille. Le plus récent date de la seconde moitié du 20e siècle, sans doute à l'époque où Claude Simon (1913-2005) s'installe régulièrement dans propriété dont il hérite en 1963, puisque le carrelage est refait. C'est à cette époque que la plaque de cheminée, datable du 18e siècle, est enlevée du foyer pour être placée dans la cage d'escalier, transformée en objet d'art. On peut présumer qu'une partie du dallage ancien de la pièce fut remployée dans le dallage de la pièce devenue le bureau d'été de l'écrivain.
Une réfection des dallages du rez-de-chaussée avait été opérée à la fin du 19e siècle ou au début du 20e siècle avec la mise en place d'un dallage en carreaux de ciment colorés. Il est probable que la calade à base de graviers de la cour intérieure soit contemporaine.
Les aménagements opérés par Claude Simon et sa compagne dans la dernier quart du 20e siècle n'ont fait qu'apporter la modernité à une demeure ancienne et n'ont pas affecté les parties agricoles de la propriété qui semble restée "dans son jus".