La redoute ou fortin d’Ambouilla est indiqué sur le cadastre de 1810, accompagné de la mention « Sl Villeranche ».
Cet édifice aurait été construit par les Espagnols en 1793, selon différents témoignages recueillis sur le terrain. Toutefois, les historiens datent l’ouvrage de la période 1820-1830, par comparaison avec une construction similaire localisée sur la butte du Moulin-à-Vent (Perpignan) [EPPE, 2017, p.129]. Cette batterie servait principalement à abriter des pièces d'artillerie légère en cas de conflit, tractées par des chevaux ou des mulets. Elle n'était donc pas occupée de manière permanente [Panneau signalétique « La redoute d’En Bullas – Le fortin », sd].
Son édification s’inscrit dans un programme d’ensemble fortifié, notamment en 1819 avec un premier projet de batteries intermédiaires entre le Fort Libéria et la cité [EPPE, 2017, p.129]. La batterie ou redoute du pont Saint-Pierre, construite dès 1844, se compose de deux poudrières et trois postes de gardes. Elle sera reliée à la ville à partir de galeries souterraines aménagées entre 1850 et 1853 [EPPE, 2017, p.129].
La fortification est accessible par un ancien chemin notifié comme faisant partie des « chemins muletiers stratégiques de Villefranche-de-Conflent », déclarés d’utilité publique par décret des 6 février et 28 août 1886 [Anonyme. Itinéraires des Chemins Stratégiques. 1965]. Elle devait très certainement communiquer avec la « petite tour » de Badabays, dont la construction remonterait à l’époque comtale selon Anny de Pous [DE POUS, Tour de Badabanys. Juin/Juillet 1967]. Rasée par ordre de Vauban après 1659, elle pourrait avoir été réemployée en tant que poste de guet, dont la mention est attestée en 1890 [EPPE, 2017, p.135].
Le plan des chemins muletiers réalisé en 1965 mentionne le fortin comme étant un « ouvrage du Signal d’Embulla ». Cette indication fait écho avec celle du cadastre napoléonien, et laisse penser que la redoute avait dans un premier temps servie pour la surveillance du réseau de fortifications existantes.