La construction se trouve sur le plateau des Ambouillas au cœur d’un ancien haut lieu pastoral, dont les troupeaux en estive étaient conduits pendant la transhumance. Postérieure à 1810 en raison de son absence sur le cadastre napoléonien, elle a été identifiée en 1953 en tant qu’orri ou orry par les archéologues Anny de Pous et Pierre Ponsich, qui l'ont comparée avec celle de Taurinya (1400 m d'altitude, en contrebas du plateau de Llasseres) [PONSICH, Pierre, 1956. p. 314]. Des fouilles archéologiques permettraient de dater la période d’édification, comme cela a pu être fait sur la montagne d’Enveig (Cerdagne) entre 1992 et 1994, lors d’une campagne dirigée par Christine Rendu.
Lorsque Anny de Pous établie sa notice de repérage en mai 1969, elle indique que l'orri identifié est une « bergerie de pierre sèche ». De plus, son propriétaire est Fontanille-Vergès, habitant de Villefranche-de-Conflent [A.D.66 : 53J88].
Selon Anny de Pous, l’orri est « toujours rectangulaire et voûté en forme de carène renversée. Il peut mesurer de de 4 à 20 m de long sur 2 à 4,50 m de large » (…) et se rencontre en haute ou mi-montagne [Fonds Anny de Pous. Boîte n°508. Constructions en pierre sèche et transhumance. 1967, p.1]. Pour Christine Rendu, l’orri dont l’étymologie la plus probable se réfère au nom latin « horreum », signifiant grenier ou cave, se réfère à « certains établissements d’estivage liés à la traite des brebis et à la fabrication des fromages » [RENDU, 2003, p.588]. Le terme prend plusieurs sens, selon qu’il soit identifié au tant que construction ou place pastorale. Ce dernier cas se retrouve dans la toponymie, qui subsiste même lorsque le site n'est plus en fonction. Par ailleurs, depuis la redécouverte du mot qui avait presque disparu, l’orri est couramment employé depuis les années 2000 pour désigner toute cabane en pierre sèche [RENDU, 2003, p.588]. L’inventaire participatif Wikipedra dédié à ce type de construction, indique que l’orri étudié dans cette notice est en réalité une construction de type cortal, même si cette dernière définition ne correspond pas à la structure traditionnelle observable à cette altitude d’implantation (pilier central, couverture en appentis, etc.). Par ailleurs, l’abri du paysan-berger en tant que tel est par ailleurs identifié comme étant un orri dans les Pyrénées ariégeoises [RENDU, 2003, 601 pages].