Selon Anny de Pous, la « petite tour » est une construction d’époque comtale [DE POUS, Tour de Badabanys. Juin/Juillet 1967], tandis que la « grosse tour » d’époque mallorquine [A.D.66 : 53J88]. La première est mise hors service en 1346 par Pierre IV d’Aragon puis rasée en 1659 par Vauban au même titre que la seconde [A.D.66 : 53J88].
De la « tour grosse », la vue sur les localités de Olette, Jujols, Goa, Rodès, Comes ainsi que Saint-Estève de Pomers sont dégagées. Toutefois, la cité de Villefranche-de-Conflent n’est pas visible, contrairement à la « petite tour ». Selon les historiens, cette dernière pourrait avoir été réemployée en tant que poste de guet, dont la mention est attestée en 1890 [EPPE, 2017, p.135]. Sa citerne a été curée par l'O.N.F. à la fin des années 1970. Lors de cette intervention, des tessons de vases en céramique ont été mis au jour [DE POUS, Conflent, Numéro 106, 1981, p.106].
L’accès à la « tour grosse » s’effectue à partir d’un chemin muletier d’une longueur de 1600 m pour 1 m de large, qualifié de « stratégique » par le génie de sentiers et déclaré d’utilité publique par décret du 6 février 1886 [EPPE, 2017, p.137]. Elle communiquait très certainement avec le fortin d’Ambouilla (18e siècle ?) et les batteries construites au 19e siècle au niveau du Fort Libéria. Cet ensemble fortifié apparaît sur le plan des chemins muletiers réalisé en 1965, faisant apparaître le long chemin sinueux jusqu’à la « Tour grosse ». L’édifice est également mentionné sur le cadastre napoléonien ; la citerne est indiquée par un double cercle, complété de la mention « Se. Latour Lacroix ». Celle-ci peut se rapporter à la présence d’un point d’eau (source ?) liée à la citerne existante et au nom du propriétaire du site (?).