1. Le projet fontinal :
Contrairement à d’autres communes du Conflent, celle de Casteil possède un nombre restreint de points d’eau de types fontaines ou lavoirs. Cela est dû à la proximité immédiate avec les cours d’eau structurants du territoire, dont les principaux sont les canaux de Dalt et Baix ainsi que du Col de Jou. L’eau provenant majoritairement de la fonte des glaces et de l’important réseau souterrain de sources, il n’est pas paru nécessaire de doter le village de points fixes.
Toutefois, l’absence de fontaines au sein du village a très souvent été décriée entre les 19e et 20e siècles, notamment lors de l’arrêt de fonctionnement des canaux, contraignant les habitants à effectuer de longs parcours pour s’approvisionner. Ce constat a été établi le 22 Juillet 1908, lors d’une session extraordinaire du conseil visant à préparer le projet fontinal de Casteil [A.C : Registre des délibérations. 1902-1931]. De plus, les eaux de la rivière du Cady ont souvent présenté des risques élevés de contamination et d’épidémies, comme ce fut le cas avec l’épisode de grippe en 1909. Ces risques sont particulièrement présents à la suite des fortes sécheresses estivales. À contrario, l’eau est en hiver recouverte de glace et à température basse, ce qui rend l’absorption plus difficile [A.C : Registre des délibérations. 1902-1931]. La solution proposée par la municipalité a donc consisté à faire établir une canalisation, pour amener les eaux dépourvues de toute impureté au village. Dans cette optique, il a été décidé de désigner un ingénieur géologue pour procéder à l’examen géologique des lieux, ainsi que de faire appel à l’expertise d’un pharmacien du nom de Carrère, chargé de faire l’analyse des eaux. Actif à Prades, Carrère est très certainement issu de l’ancienne famille de noblesse du Roussillon, dont plusieurs membres sont devenus médecins. C’est le cas de François Carrère (1622-1695), médecin en chef des armées espagnoles ou encore de Thomas Carrère (1714-1764), médecin et recteur de l’université de Perpignan, qui a analysé pour la première fois les eaux des sources de Molitg au 18e siècle [BONET, BALENT, MARTY et alii, 2017, p.p. 184-186].
Pour pouvoir financer le projet d’adduction d’eau potable dans le village, une autorisation d’emprunt communal au crédit Foncier de France a été émise en 1912. Les travaux débutés l’année suivante, ont été confiés à l’entrepreneur M. Barbier. En raison de la mauvaise qualité des maçonneries et de la tuyauterie, la réfection totale du projet fontinal est prononcée en 1921 et déléguée à un entrepreneur de Vernet-les-Bains (M. Poney), pour la somme de 3495 francs [A.C : Registre des délibérations. 1902-1931].
Jusqu’à la construction dans les années 1970 de l’usine de traitement d’eau du village, l’adduction en eau potable s’est faite à partir de prélèvements directs dans le Cady et les canaux d’irrigation. L’eau du canal de Dalt et Baix est intégrée au projet dès 1920, comme l’attestent les archives communales. La demande de prélèvement dans le cours d’eau est explicitée lors d’une assemblée générale des tenanciers du canal, tenue le 4 septembre 1924. Selon le Président de l’association syndicale, l’eau ne pourra être prise « que par un tuyau de sept à huit centimètres de diamètre ». De plus, le conseil municipal doit prendre à sa charge les entretiens et les réparations nécessaires au canal de Dalt, au lieu-dit du moulin et à la prise d’eau [14SP150]. Par ailleurs, le canal doit rester le plus longtemps possible en fonction. En effet, la ressource hydraulique est nécessaire à l’alimentation du village et est utilisée pour les usages domestiques, ainsi que dans les cas d’incendie [A.D.P.O., 14SP150]. Pour autant, l’utilisation de l’eau des canaux reste complexe, notamment pour les ménagères qui éprouvent des difficultés à laver le linge dans un lieu approprié. La construction d’un lavoir s’est donc révélée nécessaire, notamment d’un point de vue de l’intérêt public.
2. La modernisation du réseau d'adduction d'eau potable :
Une ancienne carte postale produite au début du 20e siècle, permet de visualiser l’emplacement actuel du lavoir en entrée de la rue Carsalade du Pont. La position baissée d’une lavandière au-dessus du point d’eau suggère que le lavoir n’est pas encore construit [DELATTRE, DELATTRE-ARNOULD, 2014, p.46].
Cet élément du patrimoine vernaculaire a fait l’objet de nombreux débats dans le second quart du 20e siècle, liées aux différentes possibilités de financement. En octobre 1937, la commune s’est vue allouée deux subventions, dont la première à hauteur de 2.000 francs par le Conseil Général et la seconde de 1000 francs par la Commission Départementale (CD). Ces subventions ont temporairement été annulées, en raison de leur non-utilisation dans l’année qui a suivi leur octroi. Toutefois, le Conseil Général a pu donner délégation à la CD, visant à statuer sur la demande de la commune pour le renouvellement des subventions [Projet lavoir de Casteil. 1937-1939].
Par courrier en date du 2 Mars 1938, l’Ingénieur du Génie Rural fait savoir au maire de Casteil que le projet de construction pourrait être confié à un géomètre de Vernet-les-Bains, nommé M. Blachere. Dans une seconde lettre écrite le 17 Mars 1938, il explique que « la conduite d’évacuation des eaux usées sortant du lavoir serait prévue à 30 m de longueur ». Le possible déversement des eaux usées du lavoir dans le « ravin de Dietrich », soit le correc dels Esmorzadors est également évoqué [Projet lavoir de Casteil. 1937-1939].
Des travaux de rénovation ont été apportés au lavoir entre 1958 et 1959 par l’architecte Cyprien Lloansi, également chargé à la même époque de réaliser ceux de l’école communale [A.C : Registre des délibérations. 1950-1986].
Aussi, l’alimentation en eau potable du village a nécessité l’installation d’une borne-fontaine fondue dans les années 1930 par l’usine métallurgique de Pont-à-Mousson en Lorraine, créée en 1856. Implantée au niveau de la place de la République, la borne-fontaine a été donnée à la commune de Vernet-les-bains et remplacée par une nouvelle achetée en 2007 (installation en 2008) [Témoignage recueilli auprès de la municipalité de Casteil].
3. Source des Pradets :
En dehors de l’alimentation en eau par les cours d’eau évoqués plus haut, le village était fourni en haut jusqu’à la fin du 20e siècle par les sources dites « des Pradets », localisées à l’entrée du village de Casteil. Celles-ci ont fait l’objet d’un important programme d’assainissement porté par la commune voisine de Vernet-les-Bains, consistant à l’adduction d’eau potable à partir de la source des Pradets et à construire un réseau d’égouts. En effet, la construction d’hôtels et de villas de villégiature dans la première moitié du siècle pour l’activité thermale, nécessite un approvisionnement important en eau, que la rivière Saint Vincent ne peut assurer seule en raison de son faible débit [A.D. 66 : 175EDT122]. Au côté de ce cours d’eau, la source des Pradets est une des seules à ne pas être utilisée par les associations syndicales des canaux de Casteil. Malgré la faible incidence sur la commune que pouvait constituer ce prélèvement, il a été demandé en contrepartie d’assurer l’alimentation en eau des futures habitations qui pourraient se construire en aval de la source [A.C : Registre des délibérations. 1902-1931].
Le rapport du Professeur à la faculté des sciences de Toulouse et géologue M. Joseph Caralpz, daté du 15 Avril 1912 et adressé au préfet sur le projet fontinal de Vernet-les-Bains, fait état de la nécessité de prélever l’eau de la source « pour faire face aux nécessités de l’hygiène et aux exigences modernes ». Aussi, l’eau distribuée par les fontaines publiques n’est pas complétement pure. En effet, même si l’eau paraît saine du fait de sa provenance, aucun système de captage n’a été aménagé afin de canaliser le liquide. Il en résulte que l’eau est souvent trouble, « parfois même vaseuse surtout à la suite des orages ou de la fonte des neiges ». Cette eau provient essentiellement de la rivière de Saint Vincent [A.D. 66 : 175EDT122].
Afin de résoudre cette problématique, il a été décidé de capter et d’amener l’eau sur les différents points de Vernet à partir d’une canalisation souterraine, depuis la source des Pradets. Celle-ci se jette directement dans la rivière du Cady par l’intermédiaire des ravins des Esmoursadous (sud) ainsi que de la Guilla (nord) et ne dessert aucune usine. En réalité, il s’agit donc de plusieurs sources formant une résurgence, dont la convergence des deux ravins est assurée par un réseau souterrain. Selon le géologue précédemment cité, la résurgence « émerge par plusieurs griffons sur la lisière supérieure d’une prairie longeant la rive droite du torrent et tout en bas d’une moraine latérale, relativement puissante, essentiellement formée de matériaux granitiques ». Cet environnement géologique contribue à la pureté de l’eau, qui est décrite comme étant « limpide, incolore, sans odeur ». L’eau est filtrée naturellement à travers les sables et les graviers, provenant de l’altération de la moraine granitique. Le débit de la source a été mesurée à 18 litres/seconde, ce qui paraît suffisant pour les besoins estimés [A.D. 66 : 175EDT122].
À l’issue de cette première analyse d’eau, des travaux de captage provisoire ont été réalisés. Le projet initial de ces travaux prévoyait de construire un long bassin de captage à parois étanches, permettant de concentrer l’eau des divers griffons. Aussi, le bassin devra présenter vers l’aval « un trou de vidange destiné à évacuer de temps à autre (…) les matières vaseuses qui pourraient être entraînées, susceptibles d’altérer la limpidité de l’eau ». Il fut également prévu d’établir en amont un caniveau cimenté, pour dévier latéralement les eaux pluviales qui descendent de la montagne. Aussi, la canalisation prévue pour amener l’eau à Vernet devra être en fonte, et « enfoncée dans le sol à une profondeur suffisante (1 mètre environ) de façon à mettre l’eau à l’abri des variations de température et plus spécialement des gelées susceptibles d’amener la rupture des conduits » [A.D. 66 : 175EDT122].
Ces premiers travaux de captage devaient permettre d’avoir un nouveau résultat d’analyse satisfaisant. Or, celle réalisée à partir de l’eau source des Pradets par l’Institut Bouisson-Bertrand de Montpellier en 1920, a révélé des traces de pollutions liées à la présence de quelques colonies microbiennes (colibacilles), dont les causes de leur présence pourraient toutefois être « accidentelle ». En effet, le prélèvement a été fait à ciel ouvert et « les eaux de la source à leur sortie étaient polluées par de nombreux suintements superficiels », liés à un dépôt de fumiers déposé au-dessus de la source [A.D. 66 : 175EDT122]. Par suite de ce constat, de nouveaux travaux de captages estimés à 83.200.45 francs ont été effectuées à la fin des années 1920. L’exécution des travaux est alors confiée à la Société Auxiliaire des Distributions d’Eau (S.A.S.E.) de Paris, sous la direction M. Emmanuel Taillefer. Les travaux ont consisté à aménager des terrassements pour dégager les griffons (sorties d’eau) en les remontant à l’intérieur de la moraine granitique, jusqu’au niveau exempté de toute contamination extérieure. De plus, il fut question d’installer des drains constitués de tuyaux en béton, afin de recueillir et de collecter les eaux mises à jour par les fouilles.
L’exécution du projet s’est révélée complexe en raison de l’importance des travaux de terrassements et de la formation du terrain, constitué de gros éboulis et blocs de granit. Il a donc été nécessaire d’assoir les travaux de captage sur un radier de béton, pour éviter la perte d’eau en profondeur.
Tous ces travaux ayant pour objectif de faire une dérivation de la source, la commune de Vernet-les-Bains s’est engagée à indemniser les usiniers, les irrigants et les autres usagers des éventuels dommages qui auraient pu être causés. Pour autant, l’impact sur les propriétaires terriens de Casteil est resté faible, en raison de la situation des prises d’eau des canaux syndiqués en amont de la source. Seuls trois propriétaires ont une prise en aval mais n’ont pas été impactés par le manque d’eau [A.D. 66 : 175EDT122].
En 1930 le projet n’est toujours pas achevé, comme l’atteste un courrier adressé la même année par le Maire de Vernet-les-Bains au préfet des Pyrénées-Orientales. Le Conseil d’Hygiène départemental n’a pas encore donné d’avis favorable en raison de la présence de colibacilles encore persistante. Par ailleurs, la stérilisation de l’eau par l’ozone n’a pas encore été approuvée (elle ne le sera qu’en 1931), alors que cette pratique visant à établir une zone de protection est courante dans la plupart des grandes stations thermales françaises. De plus, l’occupation temporaire du terrain sur lequel se trouve la source vient seulement d’être autorisée, par arrêté préfectoral en date du 30 Octobre 1928. Le terrain appartient en effet à un propriétaire privé et la procédure d’expropriation n’est pas encore terminée. Parallèlement à cette procédure, Joseph Anglade, Ingénieur du Service Vicinal désigné par arrêté du 21 Juillet 1928, s’est vu nommé pour procéder à l’estimation des parcelles privées de terrain et de la source des Pradets. Dans son procès-verbal descriptif et estimatif du 25 Août 1928, Anglade fait mention des numéros cadastrales des parcelles à acquérir, totalisant environ 2 hectares. Celles-ci correspondent aux numéros 71 (emplacement de la source), 72, 78, 79, 80, 92, 93 (jardins), 94 (jardins), 95 (jardins), 96 (jardins), 97 (jardin) et 98 (pâture) de la section B et se trouvent aux lieux-dits Las Perloures, Le Torrent, Les Prats, Fexe del mas, Fexe d’en Parou, Les prés et Le Bosquet. Les parcelles 71, 72 et 78 sont portées sur la matrice cadastrale au nom de M. Félix Llech, Receveur de l’enregistrement à Argelès-sur-Mer [A.D. 66 : 175EDT122].
À la suite de l’enlèvement du tas de fumier en décembre 1930, les nouvelles analyses de l’eau se sont révélées positives, avec une diminution des colibacilles et des germes microbiens. Avec ses nouvelles données, le Conseil Départemental d’Hygiène a ainsi pu donner son avis favorable au prélèvement des eaux de la source des Pradets, sous réserve de faire procéder tous les deux mois à une analyse bactériologique des eaux par l’Institut Bouisson-Bertrand [A.D. 66 : 175EDT122].
Dans les années 1940, l’architecte Félix Mercader, actif à Perpignan, a apporté des modifications au projet, telles que l’attestent les archives relatives au règlement des travaux (1928-1942) [A.D. 66 : 175EDT122]. Trente ans plus tard, la commune de Casteil s’est engagée dans un projet de création d’un parking en entrée de village, pour faire face à l’accroissement de la fréquentation touristique à l’abbaye Saint-Martin du Canigou [A.C. 2.81]. Ce parking a été aménagé au sud-ouest de la source des Pradets, sur un terrain cadastré 171 section B (ancienne parcelle 71 de la source mentionnée en 1928).
Selon le Rapport géologique produit le 26 mai 1977 au Centre Universitaire de Perpignan par Henri Got, collaborateur au Service de la Carte Géologique de France, le projet de création de parking n’avait aucun impact sur la potabilité du captage d’eau. En effet, la source localisée sur la parcelle 117 section B, n’est pas directement alimentée par les eaux d’infiltration du terrain sur lequel est prévu l’aménagement du parking. Son alimentation proviendrait bien des deux correcs encadrant le terrain (ravins des Esmoursadous et de la Guilla). Par ailleurs, le projet a consisté à intégrer un périmètre de protection de la source, matérialisé par une enceinte grillagée [A.C. 2.81].
A la fin du 20e siècle, le captage de la source constitue une part infime dans l’alimentation du village (moins de 5%), étant donné que celle-ci est fournie par pompage dans la rivière du Cady. Ceci a participé à la mise hors service de la source, depuis la construction de la nouvelle station de traitement d’eau potable à la fin des années 1970. La décision est également liée à l’aménagement d’une canalisation d’égouts à proximité de la source, dont la faible étanchéité aurait constitué un risque de pollution de sa nappe souterraine [A.C. 2.81].
Un nouveau projet fontinal pensé dans les années 1960, vise à doter la commune d’un ouvrage améliorant la distribution de l’eau et la construction d’un réseau de canalisations d’évacuation d’eaux usées. Ceci devait également permettre de moderniser le confort et l’accueil des touristes, accueillis dans les établissements construits dans la commune [A.C : Registre des délibérations. 1950-1986].
Afin de mettre en œuvre ce projet, il est décidé de construire une station d’épuration, telles que l’indiquent les archives communales de 1967. En parallèle, la commune a prévu le déversement des eaux usées du réseau de Casteil dans celui de Vernet-les-Bains (projet retenu ?). Pour ce dernier point, une subvention départementale à hauteur de 20% des travaux a pu être attribuée. La gestion financière a par la suite été transférée au Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple (SIVOM) du Cady, autorisé par arrêté préfectoral du 3 Mars 1972 [A.C : Registre des délibérations. 1950-1986]. C’est également dans les années 1970 que l’usine de traitement de l’eau de Casteil est construite. Elle est inaugurée le 4 Avril 1979 et le 6 Octobre 2017 (restructuration). Gestionnaire de l’alimentation en eau potable et de l’assainissement collectif, le SIVOM regroupe depuis le 1er Janvier 2014 les communes de Vernet-les-Bains, Corneilla-de-Conflent et Casteil [L’aigua del Cady. Sivom de la vallée du Cady. Services eau potable et assainissement [en ligne]].
4. Réseau d'eau potable et fontaines de l'abbaye Saint-Martin du Canigou :
L’alimentation en eau potable de l’abbaye s’effectue à partir d’un système de canalisation, dont la prise d’eau se trouve au niveau du correc de la Ridorta. Dans un premier temps, les moines ont tenté de construire un canal pour l’amenée d’eau mais ce projet n’a pas abouti.
Lors de la dernière phase de restauration de l’abbaye menée de 1952 à 1974 par le Père Bernard de Chabannes, la prise d’eau a entièrement été refaite ainsi que sa conduite sur un kilomètre (tuyau d’amenée), « pour mieux assurer l’hygiène de toute l’abbaye et l’arrosage des potagers, vergers, et nombreux jardins de fleurs » [DE CHABANNES, 1975, p.20]. Aussi, la citerne localisée en amont de l’abbaye au lieu-dit La Cirerole (0B 445), permet de réguler le débit de l’eau du ravin prélevée, en le faisant basculer à environ 4 kg/m3 au lieu de 10 kg/m3 [Témoignages des moines présents à l’abbaye].
Fontaines :
Saint-Michel terrassant le dragon :
Cette fontaine se situait à l’origine sur la place dite de « La Madone » développée de part et d’autre des bâtiments monastiques, comme l’atteste une carte postale de la première moitié du 20e siècle conservée aux archives départementales des Pyrénées-Orientales. Elle a par la suite été déplacée à son emplacement actuel (Nord du bâtiment d’accueil). Contrairement aux autres points d’eau de l’abbaye, la fontaine n’a jamais été connectée au réseau d’eau [Témoignage recueilli auprès de la Communauté des Béatitudes].
Fontaine du comte :
La fontaine localisée en amont de l’église Saint-Martin le Vieux, se trouve à l’emplacement d’une très ancienne source. C’est en ce lieu que Jacint Verdaguer aurait trouvé l’inspiration pour écrire le poème Canigó en 1886 [Témoignage recueilli auprès de la Communauté des Béatitudes de Saint-Martin du Canigou], relatant la légende du comte Guifred II de Cerdagne. Le 12 Juillet 1902, la fontaine est acquise par Monseigneur (Mgr) de Carsalade du Pont, au même titre que l’ensemble des ruines du monastère [RIBAS, 1993, p. 87].
Une plaque a été posée au 20e siècle au-dessus de la porte de la citerne, afin de rendre hommage au poète et à l’évêque. Il s’agit d’une œuvre du sculpteur et décorateur Gustave Violet (1873-1952), offerte par la « Penya Tramuntana » (association ?) en 1932 [GUAL, MALUQUER I FERRER, 2003, p.216]. Ce dernier est également l’auteur du buste en bronze de Mgr de Carsalade du Pont, placé dans un premier temps à l’abbaye Saint-Martin du Canigou au-dessus du mausolée du comte Guifred. Lors de la fête du Millénaire célébrant la fondation du monastère (2009), le buste a été déplacé dans l’église supérieure. Par ailleurs, cet évènement a également consisté à célébrer le retour des reliques de saint Gaudérique à l’abbaye, invoqué dans tout le Roussillon et le Conflent pour obtenir la pluie [Témoignage recueilli auprès de la Communauté des Béatitudes de Saint-Martin du Canigou].
Professeur à la faculté des sciences de Toulouse et géologue