1. Les canaux structurants :
Le territoire de Casteil comprend deux canaux structurants, qui sont ceux du Col de Jou (Coll en catalan) ou de la Llipoudère ainsi que de Dalt et Baix (Dalt y Baix). Ils sont gérés par la commune depuis 2008, date de la dissolution des deux Associations Syndicales Autorisées (ASA), qui s’occupaient de leur gestion et de l’entretien. En effet, le début des années 2000 est marqué par une baisse importante de l’activité agricole, parallèlement au développement d’une politique d’urbanisation des terres. Contrairement à d’autres communes, les canaux de Casteil ont été jusqu’à la fin du 20e siècle principalement réglementés le jour, en raison de l’abondance de l’eau. Dans la seconde moitié du siècle, aucun propriétaire n’arrose la nuit [A.D. 66 : 175EDT122].
Canal du Col de Jou ou de la Llipoudère :
Le cours d’eau est mentionné dans les sources archivistiques dès les années 1870, avec la constitution en Association syndicale libre des propriétaires intéressés par la construction et l’exploitation de ce cours d’eau. Très vite, les propriétaires de l’association émettent le souhait de transformer ce groupement en Association syndicale autorisée, comme l’atteste le règlement de 1873 intégré dans un acte reçu par M. Vergès, notaire à Villefranche-de-Conflent. De plus, il indique que la construction, l’entretien, l’usage et la surveillance du canal est géré par les propriétaires fonciers, membres de l’association syndicale tout juste créée. L’article 3 précise également que « les propriétés supérieures qui participent ou non à l’arrosage, fourniront gratuitement aux inférieures, le passage de l’eau d’irrigation, au moyen de rigoles. (…) Les rigoles seront creusées et entretenues aux frais des propriétaires qui devront en user ». Aussi, « les propriétaires dont les terres seront traversées ou bordées par ces rigoles, les cureront, à leurs frais et recueilleront les terres provenant du curage. Ils pourront exiger que ces rigoles, lorsqu’elles seront établies sur des plans inclinés soient bordées de murs en pierre sèche et pavées aux frais de ceux qui s’en serviront » [A.D. 66 : 14SP150].
La société autorisée créée par arrêté préfectoral du 19 octobre 1876, porte désormais le nom de « Société du canal d’arrosage dit Coll-de-Jou », dont le siège est fixé à Casteil. L’assemblée générale du syndicat de l’association se compose de 26 propriétaires et l’arrosage est réparti sur 96 hectares de terres [A.D. 66 : 14SP150].
L’avant-projet de construction du canal du Col de Jou, réalisé le 20 février 1873 et dressé par l’ingénieur ordinaire du nom de Serra, donne des indications géographiques permettant de visualiser le tracé du canal. En effet, il précise que « la prise d’eau sera établie sur la rive gauche de la rivière de la Llipodère, un peu à l’amont du chemin de Velmanya à Castell avant le confluent de cette rivière avec un petit ravin sans nom ». Le volume d’eau à dériver devra être réglé par une vanne de 0,60 m de largeur et 0,60 m de hauteur. « Ce canal se développera d’abord avec une pente de 0,002 m par mètre jusqu’au col dit Jasse de Mariailles où il franchira le chemin de Velmanya ; puis il suivra le lit d’un autre ravin dont il se séparera pour aller traverser le ravin de Mariailles où son tracé reviendra à la pente de 0,002 m par mètre pour gagner le col Mijane ; il empruntera ensuite le ravin de Trabès sur une longueur de 381 mètres et, se soumettant de nouveau à la pente de 0,002 m, il coupera le chemin de Castell à Velmanya, en se prolongeant, le faîte entre les deux communes de Castell et de Sahorre et il se maintiendra sur ce faîte jusqu’à ce qu’il tombe dans la rivière de Jou où il se terminera avant d’arriver au col ayant même nom » [A.D. 66 : 14SP150].
Le plan parcellaire de 1873 fait apparaître plusieurs ouvrages d’art, dont 12 aqueducs (ponceaux). Cinq d’entre eux sont prévus au croisement du canal et de ravins, tandis que les autres servent au franchissement des chemins et passages. L’avant-projet des travaux signale par ailleurs que ces aqueducs prévus d’être construits, « seront exécutés en maçonnerie de moellons dont la plus petite dimension ne pourra être inférieure à 0,20 m » [A.D. 66 : 14SP150].
Le décret du Président de la République autorisant l’ASA du canal du Col de Jou à établir ce dernier est daté du 22 avril 1879 [A.C. Canaux d’arrosage. Col de Jou]. En 1888, le cours d’eau est toujours en construction, puisque les syndics du canal demandent à achever les travaux en régie à travers la forêt domaniale de Casteil. Le 9 Septembre 1894, le syndicat du canal du Col de Jou obtient le renouvellement de la concession de passage d’eau autorisée pour trois ans, dans la forêt domaniale. En contrepartie, il devra « tenir en bon état les passerelles qui ont été construites sur le canal pour le passage des bestiaux usagers et sera obligé de réparer les dégâts que les eaux de ce canal peuvent occasionner aux chemins et sentiers, notamment aux abords du Col de Jou » (article 4) [A.D. 66 : 14SP150].
Contrairement aux autres canaux du territoire du Conflent, le cours de l’irrigation partagé entre tous les tenanciers s’effectue de jour. En effet, l’utilisation de l’eau est beaucoup moins restreinte, en raison de l’abondance de l’eau à l’année. Ainsi, le règlement d’eau du canal d’arrosage du Col de Jou daté de 1908, indique un cours commençant tous les jours à 4h du matin, finissant à 8h30 du soir [A.C. Canaux d’arrosage. Col de Jou]. Cette gestion est également pensée pour éviter au maximum le gaspillage d’eau, puisque pendant la nuit, « les heures non occupées et les eaux perdues, pourront être utilisées par les propriétaires inférieurs, sans que cela puisse porter atteinte à l’arrosant qui a eu le cours le dernier, une fois que celui-ci aura fini d’arroser sa propriété [A.C. Canaux d’arrosage. Col de Jou].
Des travaux de réparations au canal ont été réalisés entre 1933 et 1934, sous la maîtrise d’œuvre des architectes Félix Mercader et Samuel Banyuls. D’importants dégâts ont été causés au canal par les chutes de neige et les crues de 1930 et 1932. En effet, selon le mémoire justificatif en date du 25 février 1933, son état à la prise et sur le tronçon situé à Mariailles est très délabré et ne permet plus l’arrosage des terres situées en aval que d’une façon très précaire. Les travaux projetés ont concerné dans un premier temps la réfection des murs de soutènement en pierres sèches, endommagés par les crues de décembre 1932. La seconde phase a consisté à faire une déviation partielle du canal, en raison du mauvais état du tronçon cité plus haut, entre les ravins de Las Canals et du canal de Sahuc. Cette déviation s’est opérée sur une longueur de 700 m. L’ensemble de ces travaux portés dont le montant total s’est élevé à 14.000.00 francs, ont fait l’objet d’une subvention accordée par le ministère de l’Agriculture de 3.317 francs [A.D. 66 : 14SP150].
Surface irriguée du canal en 1933-1934 : 32 hectares, 64 ares et 06 centiares. À cette époque, les principales cultures alimentées par le canal sont celles des arbres fruitiers (pommiers, poiriers). Elles permettent de donner un revenu net à l’hectare de 6.000,00 francs [A.D. 66 : 14SP150].
Canal Dalt et Baix :
Le canal est initialement formé de la branche principale de Dalt (Traduction ; d’en Haut), qui constituait à l’origine le canal de dérivation du moulin à farine de Casteil. Sur le cadastre de 1810, la branche de Baix (Traduction ; d’en Bas) est en effet absente. La première réunion de l’association syndicale des tenanciers arrosants du canal est mentionnée dans les sources archivistiques en 1871. Toutefois, l’acte concernant sa création est un arrêté préfectoral, daté du 2 juillet 1858 [A.D. 66 : 111W165].
Plusieurs règlements de répartitions de l’eau ont été établis dans le courant du siècle, dont celui daté du 1er juillet 1883, faisant état de 57 arrosants pour l’œil (branche) de Baix et de 60 arrosants pour l’œil de Dalt [A.D. 66 : 14SP150]. Le règlement précise l’attribution des heures d’arrosage par tenanciers ainsi que les conditions d’utilisation. Il est prévu que le cours de l’irrigation débute tous les jours à 4h du matin, pour se terminer à 8h30 le soir, tout comme le canal du Col de Jou. Selon l’article 3, les arrosants « qui finiront le cours de la journée ou ceux qui auront leurs heures divisées, c’est-à-dire une partie le soir et une partie le matin, auront le droit de garder l’eau pendant les heures non occupées ». Ils devront également fermer leur digue à la fin de leur tour, pour permettre à l’eau de couler vers la propriété inférieure. Quelques exceptions sont évoquées dans le document, notamment dans l’article 5. En effet, les propriétaires qui ne peuvent pas utiliser l’eau dans la propriété définie par le tour ont « le droit d’arroser toute autre propriété et même de la céder à un tiers pourvu qu’à l’heure indiquée le propriétaire arrosant après lui la trouve à son ambégue ». Ce dernier terme catalan désigne une petite rigole latérale avec vanne, permettant d’emmener l’eau chez les utilisateurs [A.D. 66 : 14SP150].
Au 19e siècle, la surveillance du canal est assurée par un des membres de l’association syndicale, comme ce fut le cas en 1894 avec la nomination de M. Michel Jampy. Ce dernier doit également s’occuper du maintien de l’eau et l’écurage du canal, en dehors des périodes de fortes crues. L’écurage s’effectue une fois par an, en avril ou en mai, selon les besoins de l’arrosage. Les réparations nécessaires aux canaux sont quant à elles réalisées par les tenanciers.
Tout comme le canal du Col de Jou, les crues de 1930 et 1932 ont occasionné d’importants dégâts sur celui de Dalt et Baix. Plusieurs éboulements ont endommagé le canal et la prise d’eau a été emportée. Une première tranche de travaux a donc été réalisée en 1934, par décision ministérielle du 28 Décembre de la même année et une seconde entre 1937 et 1938, à l’aide de subventions de l’Etat et du département. Ces travaux, estimés à 34.500 francs et réalisés sous la maîtrise d’œuvre des architectes Félix Mercader et Samuel Banyuls, ont eu pour vocation d’améliorer l’irrigation de plusieurs parcelles, de permettre aux propriétaires d’augmenter leur récolte et de défricher les terrains qui ont dû être abandonnés en raison du manque d’eau. Ils ont consisté à effectuer des bâchages en béton de ciment pour supprimer les fuites et à construire des murs de soutènement [A.D. 66 : 1933W363].
Surface irriguée du canal dans la première moitié du 20e siècle : 1919 : 21 hectares et 81 ares / 1938 : 21 hectares, appartenant à 36 propriétaires / 1939 : 32 hectares de terres domestiques [A.D. 66 : 1933W363] / 21 hectares et 2 ares de terres plantées en nature de vergers, prairies, champs et quelques petits jardins maraichers [A.C. Canaux. Canal Dalt y Baix. 1894 à 2010]. La surface irriguée correspond principalement à des prés-vergers plantés en pommiers, dont les fruits sont destinés à la vente, ainsi qu’à quelques jardins cultivés pour les besoins domestiques [A.D. 66 : 1933W363].
Surface irriguée du canal en 1941 : 21 hectares, 2 ares de terres plantées en nature de vergers, prairies, champs et quelques petits jardins maraichers [A.C. Canaux. Canal Dalt y Baix. 1894 à 2010].
Surface irriguée du canal en 1991 : 32 hectares et 64 a / 15 adhérents à l’association syndicale [A.C. A.S.A. Canal Col de Jou. Subventions dégâts inondations. 1993].
Inondations de 1940 :
La grande crue de 1940 dite Aïguat survenue dans les Pyrénées-Orientales entre le 16 et le 20 octobre 1940, n’a pas épargné la commune de Casteil, dont les deux principaux canaux d’irrigation ont à nouveau eu d’importants dommages. Les travaux de réparations de celui du Col de Jou ont été confiés en 1948 à M. Emile Oles, entrepreneur des Travaux Publics domicilié à Vernet-les-Bains [A.C. Canaux d’arrosage. Col de Jou. Sans date], tandis que ceux du canal de Dalt et de Baix à l’architecte perpignanais Samuel Banyuls de 1941 à 1943 et à l’entrepreneur en maçonnerie François Cabra (Corneilla-de-Conflent) [A.C. Canaux. Canal Dalt y Baix. 1894 à 2010]. La prise d’eau de ce dernier canal a été emportée sur une longueur de 80 m environ et de nombreux éboulements ont eu lieu. Pour ce faire, le projet prévoyait de rétablir la prise d’eau « par la construction d’un bâchage en béton de ciment d’une section intérieure de 0,40x0,30 ». À la tête amont, un mur de protection de 2 mètres de hauteur, formant martelière devait être construit en pierres sèches. Par ailleurs, le correc dels Esmorzadors ou Armousadous a également causé de très importants dégâts aux différentes branches du canal qui le traversent, dont la supérieure qui a été emportée sur 60 m environ. Pour la rétablir, il est décidé de construire des murs de soutènement en pierres sèches afin de maintenir la terre. La cuvette est prévue en béton de ciment coffré, avec les faces intérieures enduites au mortier de ciment lissé [A.C. Canaux. Canal Dalt y Baix. 1894 à 2010].
Les derniers grands travaux effectués sur les ouvrages hydrauliques de Casteil datent de 1993, à la suite des inondations des 26 et 27 septembre 1992. La partie du canal du Col de Jou sujette aux éboulements a été busée [A.C. A.S.A. Canal Col de Jou. Subventions dégâts inondations. 1993] et le cuvelage de celui de Dalt et Baix repris [A.C. Canal Dalt y Baix. Crue des 26 et 27 septembre 1992].
Comme de nombreuses autres communes concernées par les dégâts occasionnés par les fortes pluies, celle de Casteil a été mentionnée dans l’arrêté interministériel en date du 22 décembre 1992, reconnaissant le caractère de « calamité agricole aux dommages subis par les agriculteurs des P.O. le 26 septembre 1992 résultant des orages et inondations » [A.C. Canal Dalt y Baix. Dossiers agricoles]. En effet, les recensements des pertes de récolte (culture maraichères, vergers) permettent d’avoir une estimation en pourcentage de l’étendue des dégâts ;
*Vergers de pommiers de Pierre Cases : détruits à hauteur de 60% par la grêle
*Vergers de pommiers de Madeleine Pideil : détruits à 80%
*Parcelles pour le maraichage et pommiers de Maurice Pideil : destruction à 100%
Aussi, le tronçon du canal de Dalt et Baix traversant trois parcelles agricoles (B 133, B 134 et B135) appartenant à Jean Cases, a été emporté sur 18 m de longueur. Le projet de réparations du canal, également appelé « canal du Moulin », a donc consisté à refaire une grande partie du cuvelage et la mise à niveau du coffrage. L’entrepreneur en travaux publics Robert Hullot (Olette), a été chargé de la maîtrise d'œuvre [A.C. Canal Dalt y Baix. Dossiers agricoles].
2. Industries :
Plusieurs industries utilisant la force hydraulique ont été identifiées sur la commune de Casteil. Il s’agit de moulins à farine, dont un seul est actuellement en état de ruine, d’une station hydroélectrique et d’une scierie aujourd’hui disparues. Ce sont de petites industries, qui ont eu un fonctionnement essentiellement local, en raison de l’importance accordée à l’irrigation par les canaux structurants. Le rapport du chef de bataillon Malterre, chargé des études des Grandes Forces Hydrauliques du Sud-Ouest sur l’aménagement de la vallée de la Têt daté du 15 juillet 1918, fait le constat en ce début de siècle d’une utilisation intensive des canaux d’irrigations, au profit des industries. En effet, « la plupart d’entre eux sont utilisés pour l’irrigation, même dans leur partie haute, d’une façon tellement intensive qu’il paraît bien aléatoire d’y prévoir des installations industrielles importantes. Il en est notamment ainsi pour les ruisseaux des Cabrils, de Nohèdes, de Mantet, de Lentilla, de Boulès et également pour la Boudja et le Cady. Sur tous ces ruisseaux, on doit compter qu’au moins en étiage, la presque totalité du débit est absorbé par de nombreux et importants canaux d’irrigation et, même en dehors de cette période, l’industrie aura à compter avec la routine abusive des habitants qui pratiquent des irrigations presque continues et souvent nuisibles et qui, en dehors des époques d’arrosage, laissent fréquemment couler, sans utilité, les eaux dans les canaux de dérivation. Ces abus seront certainement très longs et très difficiles à faire disparaitre, avant d’arriver à une répartition et à une utilisation rationnelle des eaux. Aussi il est prudent, au moins pour le moment, de n’envisager l’utilisation industrielle des cours d’eau déjà consacrés à une irrigation intensive, que lorsque cette utilisation donne seulement un appoint de force venant s’ajouter à la force d’usines déjà alimentées par ailleurs. En ce qui concerne la partie basse de la vallée de la Têt, au-dessous de Villefranche, la dispersion des eaux par les canaux d’irrigation devient telle que l’on ne peut guère escompter que l’installation de petites usines d’un intérêt purement local » [A.D. 66 : 1911W12].
L’état des moulins à farine du Conflent dressé en 1741, mentionne la présence de deux moulins sur Casteil, dont le premier appartenait à un roturier du nom de Gaudérique Bruzi, tandis que le second à Joseph Qués de Casteil. Aussi, François Pidell dont le nom est commun au village, avait un moulin sur Vernet. Ces moulins ont un produit annuel moyens en livres relativement bas ; ils sont en effet estimés à 30 (Bruzi) et 40 livres (Quès/Pidell) [ROSENSTEIN, 1989, p.35].
Sur le plan cadastral de 1810, un seul moulin apparaît sous la section cadastrale B1 108. Il est alimenté en eau par le canal de Dalt, dont la branche d’irrigation du canal développée à l’est, n’est pas encore construite. Celle-ci apparaît sur les plans des années 1870, notamment sur celui du 20 février 1873 établi pour le canal du Col de Jou. À cette époque, le moulin appartenait à Jean-Baptiste Quès, propriétaire descendant de Joseph Quès. Il n’est déjà plus en fonctionnement puisqu’il est démoli en 1870, comme l’attestent les matrices des propriétés bâties établies entre 1883 et 1913 [A.D. 66 : Matrices. 1016 W 42]. La démolition n’est cependant pas totale, en raison de sa conservation aujourd’hui partielle et de sa mention dans les états de sections des années 1940. En 1948, le « moulin » est la propriété de M. François Bohère (B 108 p), qui détenait de nombreuses autres terres autour ; des terres de 4 a (B 109 p), une châtaigneraie de 69 a (B 107) et des pâtures de 66 a (B 188) [A.D. 66 : Etat des sections. 1251W 35].
Le caractère ruiné du moulin apparaît cependant sur le plan cadastral révisé également daté de 1948, indiquant par ailleurs la présence d’une construction en amont, cadastrée 0B 244. La fonction de cette dernière n’est pas indiquée dans les sources archivistiques, seule l’analyse de terrain permet d’émettre des hypothèses.
En dehors du moulin à farine, les autres industries ne sont pratiquement plus utilisées dans le premier quart du 20e siècle. L’état des usines dressé par le Conducteur du Génie Rural, soussigné le 23 Juin 1919, indique en effet que le moulin de Casteil « ne fonctionne plus depuis très longtemps », tout comme l’usine hydroélectrique, qui servait à donner l’éclairage à la station thermale et au village de Vernet. A cette époque, l’usine appartenait à M. Ecoiffier, industriel et homme politique originaire de Prades [A.D. 66 : 1911W12]. De plus, elle se trouvait non loin de la scierie Cases, construite vers 1900. Selon les archives produites dans les années 1930, cette scierie aurait été créée pour « porter atteinte à l’usine électrique ». En effet, elle aurait prétendue devoir se servir de la source des Pradets, au détriment de l’usine. Seulement, l’eau de la résurgence n’a jamais été utilisée car elle ne pouvait être emmenée « qu’en traversant des propriétés particulières » et aucun canal indiquant que l’eau de la source servait à l’usine n’est existant. Par ailleurs, la scierie aurait été seulement acquise entre 1917 et 1918 [A.D. 66 : 175EDT122].
Entrepreneur des Travaux Publics