La propriété est située à l’écart du village de Casteil, au niveau de l’actuelle D 116. Elle est délimitée au sud par un muret de faible hauteur agencé en gradins signalés par des piliers décoratifs à section carrée, terminés par deux rangs de tuiles canal. La terre cuite est employée sur deux frises disposées de part et d’autre du muret ainsi que les galets de rivière pour la maçonnerie. Cet agencement des matériaux, caractéristique de l’architecture régionaliste, se retrouve sur l’encadrement en plein cintre du portail d’entrée méridional, surmonté d’un rang continu de tuiles canal et encadré par deux petites ouvertures cintrées. Le portail est en bois, tandis que la maçonnerie de l’ensemble est en galets et pierres équarries de granit. Un des piédroits est complété par le nom « La Mainade » sculpté en fer forgé, renvoyant à celui attribué par les derniers propriétaires à l’habitation.
Dans la continuité d’anciennes terrasses agricoles développées au nord-ouest, se trouve un garage à toiture plate, fermé par un large portail de garage à lames verticales en bois et délimité par un arc parabolique, reposant sur des piédroits en cayrous. Un portillon latéral gauche donne accès à un escalier droit, ponctué de petites ouvertures cintrées agencées en gradins. Ce garage est en pierre apparente de moellons de granit disposés en opus incertum et à assise le long de la courbure de l’arc.
Construite à partir d’un plan en L, la maison Chevasson dispose d’un rez-de-chaussée surélevé sur une terrasse arrière nord, d’un entresol et d’un étage supérieur. Toutes les ouvertures à linteau droit ou cintré ont un encadrement en brique locale. Ce matériau se retrouve sur les frises de façades traitées en un rang simple ou avec des dents d’engrenage. L’appareil est en moellons de granit disposés en assises régulières, avec des chaînages d’angle équarris. Les toitures sont à double pente et couvertes de tuiles canal, avec un avant-toit parfois renforcé par une génoise décorative (faces est). Elles présentent deux souches de cheminées entièrement maçonnées en briques.
La construction sud accolée au corps de bâtiment principal à a un arêtier non axé, ce qui donne une forme quasiment monopente à la toiture. Sa face sud est percée de trois baies carrées, tandis qu’une porte de remise en bois est située à l’est. Une véranda aux parois vitrées agrémente la face ouest.
L’entrée principale de l’habitation s’effectue au sud, par un porche accessible à partir de deux marches en marbre rose formant un avant-corps et abritant une porte à menuiserie bois peint, protégée par une grille en fonte. Celle-ci est rehaussée d’un cadran solaire en terre cuite peinte. La couverture est à arc bombé et deux oculus sont placés de part et d’autre de la porte.
L’entresol est matérialisé à l’angle arrondi sud-est de l’habitation par une baie en plein cintre, identique aux baies géminées de l’étage supérieur.
La façade est a la particularité de comprendre un contrefort en cayrous en saillie, qui sépare à l’étage deux baies à arcs rampants. L’avant-toit comprend une génoise décorative à deux rangs et un rang d’arcatures en plein cintre (briques), à consoles, reliées entre elles par un corbeau en pierre de taille (granit).
Au nord, la façade est développée sur trois travées ordonnancées. Son rez-de-chaussée prend appui sur une terrasse polygonale, délimitée par un garde-corps peint et dispose d’une porte-fenêtre centrale à chambranle bois et panneaux pleins. Celle-ci est encadrée par deux baies en plein cintre, à fenêtre également vitrée. L’ouverture latérale nord-est présente un arc en anse de panier et a une fenêtre découpée en trois parties. À l’étage se trouve une terrasse à garde-corps identique au précèdent, reposants sur des consoles en béton. Elle est également maintenue par trois contreforts en grand appareil (granit). Deux baies oblongues jumelées sont placées dans l’axe de la porte-fenêtre et entourées de part et d’autre par une baie à arc surbaissé. Un oculus orne par ailleurs cette façade.
Enfin, le jardin d’agrément étendu autour du corps de bâtiment principal, comprend à l’est un petit abri de jardin ; au sud se trouve un puits maçonné en galets de rivière à margelle en briques, sol en carreaux de céramique bleu et décoration supérieur composée de volutes en fer forgé, tandis que la partie nord a une piscine, dont les extrémités à doucine sont typiques de l’art moderne catalan. Deux volières sur pilier de section circulaire (galets de rivière et rangs de cayrous) terminées par un chapiteau en briques, supportent une cage carrée grillagée à armatures métalliques, ajourées d’ouvertures cintrées. Ces volières ont une couverture à quatre pans égaux en tuiles canal.
Architecte régionaliste actif au 20e siècle