La propriété s’ouvre à l’ouest par un portail ouvragé en fonte, délimité par deux piliers enduits de plan carré, dont la partie sommitale est décorée de tuiles canal. Il est prolongé au sud par un mur bétonné jusqu’à l’ancienne étable. Des murs en pierres sèches remaniés forment les limites nord et est de la parcelle agricole cadastrée 0B 249. Celle-ci est marquée au sud par un ancien terrassement en pierres locales, le long duquel se trouve une branche secondaire d’irrigation du canal de Dalt.
La typologie du bâti se réfère à une grande ferme de village sur cour centrale étendue pour le battage des récoltes. De volumétrie importante, la maison d’habitation comprend un rez-de-chaussée et un niveau supérieur. Le plan en L est issu du remaniement parcellaire effectué dans les années 1940. Toutes les ouvertures ont été reprises, malgré une disposition d’origine liée aux différentes fonctions conservée. De plus, les façades sont enduites, en dehors du soubassement rejointoyé en moellons de granit et gneiss, avec chaînes d’angle en pierre de taille. Les toitures à double pente sont en tuiles canal et la corniche d’avant-toit est décorée d’une génoise à deux rangs de même matériau.
En façade principale sur cour, le rez-de-chaussée (rdc) comprend deux grandes portes en bois à lames verticales, correspondant à une première étable pour les vaches. La face est possède trois ouvertures quadrangulaires à linteau en ciment, qui servaient à assurer la ventilation du bâti. Elles sont surmontées d’une annexe de l’habitation construite postérieurement en applique de la façade, soutenue par des aisseliers également cimentés.
Le premier étage correspondant aux pièces de vie, est accessible par un emmarchement en granit prolongé d’un perron d’entrée de plan carré, ouvert sur deux faces par de larges ouvertures en plein cintre. Une terrasse à garde-corps en fonte est placée dans la continuité ouest du perron. Elle donne sur une porte-fenêtre et une grande baie géminée formant l’angle nord-ouest de l’habitation, à pilier carré en cayrous. Ces ouvertures ont des volets bois repliables en tableau et à un battant (ouest). La partie du bâti formant retour d’angle, dispose au premier étage de trois baies quadrangulaires à persiennes et contrevents bois à cadres. À l’arrière du bâti se trouve une large terrasse recouverte de dalles en terre cuite. Deux portes-fenêtres s’ouvrent sur celle-ci ainsi qu’une fenêtre composée de volets à cadres. La terrasse donne sur la parcelle 0B 94, qui fut autrefois une petite cour pour les chèvres. Celle-ci communiquait avec l’étable des vaches (0B 356 et 0B 393), bâtie en pente sur un rdc et un étage supérieur. Les travées de baies de l’annexe agricole qui correspondent aux murs gouttereaux, ont été remaniées. Deux portes de garage en soubassement ouest se réfèrent aux anciennes entrées de l’étable pour les vaches. Les petites ouvertures non ordonnancées entre elles en façade est, assuraient le renouvellement de l’air. L’étage supérieur qui servait quant à lui de fenil, est matérialisé en façades par des baies à menuiseries PVC et chambranles bois repliables en tableau (Ouest), ainsi que par deux portes précédées d’un escalier droit latéral, encadrées de baies simples (est). Le mur pignon nord a une unique porte en rez-de-chaussée, accompagnée d’une petite baie.
La partie la mieux conservée de cette maison est sans doute l’annexe agricole nord, ouverte sur la cour par deux piliers massifs de section circulaire et carrée. Ces derniers servent de support intermédiaire à la charpente de couverture apparente en bois, dont les pannes et chevrons soutiennent la toiture en appentis. Cet ensemble élevé sur deux niveaux, était à l’origine utilisé pour la fabrication locale du jus de pomme et le stockage du foin (étage de pailler). Celui-ci est porté par un plancher et un parquet en bois brut. Contrairement à la maison d’habitation, l’appareillage est en moellons apparents présentant un mortier de hourdage à base de terre. Au rdc, les ouvertures ont été reprises et sont sommairement agencées. Une large porte donne sur l’actuelle étable pour chèvres, dont le sol est laissé brut. Un poteau de soutien en bois du plancher supérieur est conservé, ainsi qu’une niche carrée aménagée dans le mur ouest servant de support d’éclairage (lampe à huile). L’angle nord-est de cet espace abrite une pierre taillée dans du granit de forme circulaire, qui présente une rigole d’évacuation. Il s’agit de l’ancien réceptacle du jus de pomme, dont le dispositif de presse fonctionnait grâce à une meule placée à l’étage aujourd’hui disparue [témoignage recueilli sur le terrain].
Le mur nord prend appui sur l’habitation n°4 rue du Canigou, qui faisait partie de l’annexe. Développée à l’horizontal, la maison se découpe en trois parties distinctes. La première comprend un rdc matérialisé par une porte d’entrée rénovée (n°4), un étage supérieur et un niveau de combles. Les ouvertures sont disposées aléatoirement, à l’exception d’une travée de baie aux dimensions décroissantes vers le haut. La seconde partie a en façade nord trois fenêtres à carreaux et menuiserie bois (rdc), ainsi que deux fenêtres à feuillure et volets bois pleins à barres horizontales, caractéristiques du 19e siècle. Enfin, la dernière partie à trois faces dispose de percements réduits sur rue ainsi que d’une travée de baies remaniées à l’est.
De même que pour le corps d’habitation principal précédemment décrit, la maçonnerie de cet ensemble est enduite, à l’exception de la façade sud-ouest (moellons enduits à pierres vues) et du prolongement Est (maçonnerie apparente d’origine). Le soubassement est matérialisé par un enduit crépi avec dessin de fausse pierre de taille. La cour 0B 9 jouxtant le bâti est une ancienne aire de battage pour les récoltes. Une remise à récemment été installée en fond de parcelle.