La propriété est délimitée par un mur maçonné en galets de rivière et s’ouvre sur la cour intérieure par l’intermédiaire d’un portail en fonte ouvragé à volutes décoratives. Les piédroits du mur repris postérieurement en béton, supportent chacun un vestige de colonne à cannelure en pierre de taille (granit), qui est un réemploi provenant de l’abbaye Saint-Martin du Canigou.
Toute la partie est de la propriété est formée de jardins, rattachés aux actuelles habitations n°13/n°15 rue Carsalade du Pont et n°6 rue du Vieux Noyer.
La maison-ferme conçue à partir d’un plan en L, dispose d’un corps de logis principal (0B 42) à sous-sol, rez-de-chaussée et étage supérieur. Cette partie comprend une toiture en appentis et une charpente débordante en bois, maintenue au sud par un pilier quadrangulaire enduit. Le pilier permet également de soutenir la terrasse du premier étage, formant une structure de type brane. À l’origine, un deuxième pilier plus fin et en bois brut se trouvait en applique de la façade principale, comme l’atteste une photographie prise à la fin du 19e siècle. Aussi, l’accès au premier étage s’effectuait à l’ouest, par un escalier droit latéral supprimé vers 2008 lors du rachat des propriétaires actuels, dont les joints tracés en creux sont encore matérialisés.
Le bâtiment cadastré 0B 42, correspond à l’actuelle habitation n°13 rue Carsalade du Pont. Les faces sud et sud-ouest ont plusieurs travées de baies aux dimensions réduites. Deux ouvrants vitrés à petits bois forment les fenêtres, dont celles de l’étage sont à feuillure et complétées par des volets à lames verticales en bois peint. Son sous-sol, accessible depuis le jardin (partie de l’ancienne cour) par un escalier droit, servait d’étable. Il comprend des murs très épais, maçonnés en gros blocs de pierre. La première partie du sous-sol regroupait à l’origine une écurie ainsi qu’une étable à cochons. Elle conserve une charpente de plancher à solives en fer et voûtains en briques pleines. L’espace arrière abrite un ancien four à pain construit dans l’épaisseur du mur à appui et encadrement en blocs de granit équarris. Sa sole présente un dallage en terre cuite, tandis que la voûte en encorbellement est en briques réfractaires.
La seconde partie servait d’étable pour les moutons. Elle conserve de nombreux râteliers en bois, autrefois utilisés pour le fourrage du foin. Un des espaces garde une banquette maçonnée soutenant une mangeoire à bordure en bois.
Le rez-de-chaussée comporte une grande salle à manger, qui permettait autrefois de réunir tous les membres de la cellule familiale. Si la cheminée est un rajout de 2008, le sol est d’origine. Celui-ci présente des carreaux de céramique à motifs géométriques. Un premier couloir dessert la chambre où a dormi Jacint Verdaguer et une petite pièce de vie avec cuisine. Le second donne accès à une chambre, un W.C., ainsi que la cuisine avec la cheminée d’époque. Des papiers peints du 20e siècle sont présents sur les murs. Contrairement à d’autres modèles de maison-ferme, la cuisine a la particularité de ne pas être intégrée dans la salle commune.
La terrasse supérieure du corps de logis forme une galerie dans-œuvre à garde-corps en fonte. Elle correspond au premier étage, dans lequel se trouve un espace avec deux chambres et une petite cuisine, qui sert actuellement d’appartement. Il est également accessible en façade ouest depuis la rue Carsalade du Pont, à partir d’un escalier droit précédé d’un portail. La façade remaniée donne sur une cour, bâtie au 19e siècle (plan de 1810). Une chambre est également présente au niveau supérieur. Il s’agit au départ de trois pièces de vie, constituées d’un espace de cuisine, d’une chambre et d’un coin lavabo. Ce dispositif de toilette est par ailleurs systématiquement installé à proximité de chaque chambre du logis. Le nombre important de pièces de vie reflète le quotidien de la famille du 19e siècle au 20e siècle, dont les membres sont intergénérationnels.
L’habitation n°15 (0B 541 et 0B 544) développée sur un rez-de-chaussée et un étage, constitue l’ancienne grange de la maison-ferme, utilisée pour abriter le fourrage et la production locale de jus de pomme. Avant sa transformation en espace habitable, la grange comprenait en façade principale sur cour une grande baie fenière et une ouverture latérale surmontée d’un fenestrou. Actuellement, elle se compose d’une entrée axiale précédée de deux marches, entourée par deux autres portes de garage à lames verticales. La charpente de plancher en bois a été badigeonnée d’huile de moteur, afin de prévenir les risques d’incendie et de limiter la propagation des insectes xylophages. Cette technique utilisée dès l’apparition des voitures, remplace une plus ancienne consistant à appliquer une teinture à base de broux de noix [Témoignage recueilli sur le terrain]. Au rez-de-chaussée se trouve une ancienne cuve de fermentation pour contenir du jus de pomme, avec deux trappes d’évacuation en soubassement.
À l’étage, les deux portes-fenêtres remaniées ont des volets bois repliables en tableau. La toiture en double pente est couverte de tuiles mécaniques et repose sur un avant-toit à pannes et chevrons débordants biseautés. L’intérieur de l’étage est en cours de restructuration. Il comprend deux lavabos dont le premier à proximité d’un bidet et un second au niveau d'un coin cuisine. Ce niveau est relié au bâti cadastré 0B 634, au moyen d’un escalier droit. Tout cet ensemble développé en U n’apparaît pas sur le cadastre de 1810. Il s’agit d’annexes agricoles à la maison-ferme, correspondant à l’actuelle habitation n°6 rue du Vieux Noyer. Le bâtiment principal utilisé jusqu’à la fin du 20e siècle pour entreposer les pommes, possède une toiture à double pente en tuiles canal avec fenêtre de toit de type velux. L’avant-toit a été comblé par des pierres en petit et moyen appareil. Malgré les remaniements du bâti lié à sa transformation en partie habitable, la grange conserve des ouvertures traditionnelles en façades nord (baie fenière à l’étage), est (fenestrous) et ouest (oculi). Une remise à toiture en appentis postérieure à la construction de l’édifice est accolée contre le mur oriental.
Contrairement à l’habitation n°15, la grange est à maçonnerie apparente, constituée de moellons de pierres locales liés à un abondant mortier de chaux. L’appareil occidental d’origine semble avoir plus ou moins été conservé. Les chaînes d’angle harpées sont quant à elles en moellons équarris. Les parties annexes situées en continuité de la parcelle 0B 541, présentent quant à elles un moyen appareil en blocs de granit et gneiss. En façade nord, les trois baies rectangulaires à jambages en blocs de béton manufacturés remplacent des ouvertures de plus petites tailles. Le soubassement conserve des baies quadrangulaires fermées par des trappes en fonte (liées à l’activité extractive du jus de pomme ?).
Enfin, les toitures sont en tuiles mécaniques et reposent sur une charpente à chevrons débordants taillés en biseau.