Dossier d’œuvre architecture IA66003701 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Tour de Goa
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Sahorre
  • Lieu-dit Lieu-dit La Soulane
  • Cadastre 1810 A3  ; 2022 0A 1254

Mentions : 1389 : Turris de Goa ; 1670 : Goua

Probablement élevée entre les 13e et 14e siècles, la tour de Goa est mentionnée pour la première fois en 1389. Elle constitue à cette époque la tour de garde de la baronnie de Sahorre, qui comprenait le village éponyme ainsi que ceux de Fuilla, Py, Mantet, Aytua et Thorrent [A.D.P.O. : 53J64]. Cet édifice est compris dans le réseau des tours à signaux, construites à partir des 11e et 12e siècles, dont le signal d’alerte en cas de danger est émis au moyen d’une épaisse fumée le jour et d’un grand feu la nuit. Les feux nocturnes sont par ailleurs appelés localement « alimaries » (illuminations). Le signal était alors reçu principalement par le château comtal (Saint-Esteve de Pomers (Clara), puis Joch) et un ensemble d’édifices fortifiés et religieux, dont l’abbaye Saint-Martin du Canigou. La tour de Goa communiquait également avec les tours de Badabanys situées à la jonction entre les territoires de Corneilla-de-Conflent et Feuilla, rasées par ordre de Vauban après 1659. Il s’agit de la « Petite Tour » (époque comtale) destinée à recevoir les signaux de la plaine et reliée au Moyen Conflent uniquement par la tour de Goa, ainsi que de la « Tour Grosse » (env. 13e siècle), dont il subsiste les vestiges du soubassement avec une citerne. Cette dernière pouvait voir le château de Corneilla-de-Conflent, contrairement à Goa [DE POUS, 1981, p.p. 42 et 45].

Ainsi, dans un rayon visuel de 50 km, la tour de Goa pouvait voir :

Badabany 1 (Petite tour, 6 km), Badabany 2 (Tour Grosse, 6 km), le clocher de Jujols (9 km), tours de Llar et de Cabrils (14 km), château d’Eus (15 km), château de Comes (16 km), tour d’Arboussols (17 km), tour de Montner (35 km), tour del Far (44 km), ainsi que les châteaux de Py, Vernet et Fuilla [DE POUS, 1981, p.43].

La tour domine un ancien lieu-dit ou domaine du nom de Goà, très certainement d’époque carolingienne [BASSEDA, Revue Terra Nostra, 1990, p.641]. Sur le cadastre napoléonien, elle apparaît à la limite entre les communes de Sahorre et Casteil, sous la dénomination « Tour Goua ».

Selon l’historienne et archéologue Anny de Pous, le type d’archère visible sur la tour ne paraît pas dans la région avant le 14e siècle [DE POUS. Notice de repérage. Tour de Goa. Juin/Juillet 1967]. L’édifice est encore en fonction au 17e siècle, notamment en 1670. En effet, il est fait mention à cette date des dépenses effectuées pour la garde de l’armée. [A.D.P.O. : 53J64].

La tour a été restaurée en 1990 lors d’un chantier de bénévoles pour le patrimoine mené par l’Union Rempart, avec le concours de la municipalité de Sahorre, de l’ancien Conseil Général des Pyrénées-Orientales, du Conseil Régional de l’ex région Languedoc-Roussillon, de la DRAC, de la DRAE et de la DRJS. Un premier prix national au concours de la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites a par ailleurs été attribué [panneau explicatif positionné sur la tour].

  • Période(s)
    • Principale : 13e siècle, 14e siècle , daté par source
    • Secondaire : 20e siècle , daté par travaux historiques

La tour de Goa est localisée sur un plateau rocheux le long d’une crête à 1260 m d’altitude, entre les territoires de Casteil et de Sahorre. Deux fois plus haute que large, elle comprend une base légèrement talutée. Elle se compose de deux étages voûtés et séparés par un plancher aujourd'hui disparu. Lors du repérage de terrain effectué par Anny de Pous en 1967, ces étages communiquaient entre eux par des échelles mobiles. Des trous de boulins pour l’échafaudage sont par ailleurs encore existants.  

Les étages sont armés de six archères appareillées en pierres de taille (marbre blanc de Py), disposées en décalages d’un niveau à l’autre. Certaines ont été reconstruites lors de la restauration de la tour, qui présentait à plusieurs endroits des brèches (tirs de boulets de canons ?). L’une d’entre elles a par ailleurs été remplacée par une ouverture plus large encadrée de pierres de taille à bordures arrondies, d’inspiration gothique. Le couronnement de la tour a également été repris dans les années 1990.

Enfin, la tour est maçonnée en moellons de granit ferrugineux par endroits, gneiss et schiste (pierres éclatées au marteau), liés à un mortier de chaux et de ciment. La terrasse supérieure restaurée est enherbée par endroits.

  • Murs
    • granite moellon
    • gneiss moellon
    • schiste moellon
    • marbre pierre de taille
  • Toits
    pierre en couverture
  • Typologies
    tour
  • État de conservation
    restauré
  • Précision dimensions

    6 mètres environ de diamètre pour 11 mètres de haut

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à étudier
  • Éléments remarquables
    édifice fortifié
  • Sites de protection
    parc naturel régional, site classé
  • Protections
    inscrit MH, 1982/12/21
  • Précisions sur la protection

    Inscription par arrêté du 21 décembre 1982

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Vers 1949
  • Sans date
  • 1810

Périodiques

  • 1981
  • 1981

Documents multimédia

  • Juin-Juillet 1967
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers