L’édifice est à l’origine un oratoire bâti au 15e siècle après le tremblement de terre de 1428 et agrandi au 17e siècle. Il est encore qualifié d’oratoire en 1744, avant de devenir église paroissiale à la suite du départ des moines de l’abbaye de Saint-Martin du Canigou en 1786 [A.D. 66 : 53J64].
Également dédiée à Saint Martin, l’église conserve depuis la fin du 18e siècle le tombeau en marbre du comte Guifred mort en 1049 et de sa deuxième épouse Elisabeth. Réalisé en 1332, le cénotaphe a été classé au titre des Monuments Historiques en 1903. Les différentes parties qui le constituaient ont été reconstruites sur place, sous la forme d’une niche à arc brisé [CAPEILLE, 1914, p.123]. Le tombeau de Guifred et de sa femme se trouvait à l’origine dans un arcosolium taillé dans la partie sud de l’église haute de l’abbaye, commandité par l’abbé Berenguer de Colomer (1314-1335) en 1332. Destiné à recueillir les restes des époux, cet arcosolium en marbre rose abritait la statue couchée du comte en marbre blanc, accompagnée d’une inscription rappelant son décès [RAMOS I MARTÍNEZ, PUIGFERRAT I OLIVA, LÓPEZ I GUTIÉRREZ, 1995, p. 342]. Les habitants de Casteil ont par ailleurs creusé un bénitier dans l’une des pierres du tombeau [A.D.P.O. : 53J64].
Un bloc de marbre funéraire de la fin du 13e siècle comportant une épitaphe relative à l’abbé Père VII de Sahorre (1256-1287), est conservé à l’intérieur de la niche précédemment citée. Il s’agit également d’un réemploi, qui se trouvait à l’origine au côté de la pierre tombale de l’abbé, actuellement localisée dans le cloître de l’abbaye [RAMOS I MARTÍNEZ, PUIGFERRAT I OLIVA, LÓPEZ I GUTIÉRREZ, 1995, p. 343].
Dimensions de la plaque funéraire de Pierre de Sahorre : Longueur : 1m25 / Hauteur : 0,25 m / Profondeur : 0,18 m
La cloche d’origine de l’église date de 1770. Vers 1913, une horloge mécanique est installée dans le clocher, en remplacement de huit chapiteaux et colonnes en marbre qui s’y trouvaient. L’installation de cette nouvelle horloge devait permettre de faciliter la répartition des heures d’arrosage pour la population [A.C. Registre des délibérations. 1902-1931]. Les éléments sculptés sont visibles sur une carte postale, publiée au début du 20e siècle dans la Collections des Monuments Historiques. Ce sont certainement des réemplois provenant de l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou, démantelée à la fin du 18e siècle et tombée en ruine au 19e siècle.
Des travaux de réfection du toit de l’église ont été faits en 1980 par l’entreprise Jocaveil [A.C. Registre des délibérations. 1950-1986] et au début des années 2000, notamment en 2002 avec la reprise de la couverture de l’église en plomb épais de 2 mm ainsi que la rénovation du clocher [A.C. : Église paroissiale. Travaux. 2002].
La voûte de l’église et de la chapelle nord sont ornées de fresques contemporaines, illustrant la légende du comte Guifred. Elles ont été réalisées vers 1988 par deux étudiants primés lors d’un concours d’esquisses, sous le contrôle de la Direction Départementale de l’Equipement et des Monuments de France. Aussi, Hélène BARBE, enseignante-plasticienne à l’Ecole d’Architecture Paris La Seine, s’est vue confiée par la Direction l’organisation et l’encadrement artistique de la réalisation des fresques. La recherche de l’esquisse a été confiée à Yarmila VELICOVIC tandis que la réalisation à Fabien TURBLIN [A.C. : Affaire Hélène BARBE. Participation ouvrage. 1990].