Dossier d’œuvre architecture IA66003694 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Gare Prades-Molitg-les-Bains
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Prades
  • Adresse Boulevard de la Gare
  • Cadastre 2022 AT 335 Bâtiments principaux  ; 2022 AT 331 Halle à marchandises

La gare constitue le point d’arrivée de la ligne ferroviaire Perpignan-Prades, dont le projet porté dans les années 1860 s’inscrit dans une volonté de renforcer l’économie locale. Selon l’ancien directeur des Chemins de fer français, Alfred Picard, la construction de cette ligne se devait de « faciliter l’exploitation des riches minerais de fer du Canigou » [CASTEX, 2017, p.18]. En effet, la vallée du Conflent est reconnue pour son important passé industriel, notamment en matière d’exportation du minerai de fer extrait des contreforts du Canigou puis traité dans les forges et les hauts-fourneaux de Ria, édifiés entre 1859 et 1863 [A.D. 66 : 123 Edt 107].

Les aménagements de la ligne de chemin de fer ont été réalisés en plusieurs temps, dont la section comprise entre Perpignan et Ille-sur-Têt mise en service le 13 Décembre 1868 [CASTEX, 2017, p.48]. Parallèlement à la mise en œuvre de ce tronçon, les représentants politiques ont en projet d’établir une gare à Prades, « à l’entrée de la ville, entre le ravin de la calmeille et le carrefour au chemin de Prades à Clara et à Roufagnes ». Les communes de Codalet et de Ria ont quant à elles demandé à ce que la station soit établie sur la rive gauche du ruisseau de la Basse [A.D. 66 : 123 Edt 107]. Par courrier adressé par le Ministre des travaux publics au préfet des Pyrénées-Orientales le 16 Avril 1870, un avis favorable est émis et le projet approuvé sous certaines conditions. Il est stipulé que « le chemin de Prades à Clara, dans la partie comprise entre la route Impériale et l’entrée à faire à l’Ouest de la gare, sera disposé de manière à servir de voie d’accès pour les marchandises. Cette voie aura au moins huit mètres de largeur » [A.D. 66 : 123 Edt 107]. La question de l’emplacement de la gare fit l’objet de nombreux débats, notamment des habitants de communes voisines. Ceux de Los Masos ont dans ce sens demandé à ce que la gare et sa voie d’accès « soient reportées à un kilomètre au moins en aval de Prades, vers Perpignan (…) afin que la gare soit rapprochée de leur commune » [CASTEX, 2017, p.50].

Le 3 Janvier 1877, le tronçon Bouleternère-Prades ouvre et la gare de Prades est mise en service. Par ailleurs, l’exploitation de la ligne fut rétrocédée par l’État à la Compagnie du Midi, de 1884 à 1937 (gestion par la SCNF) [CASTEX, 2017, p.p. 60 et 66].

Le fer provenant des mines du Salver à Taurinya, était acheminé à la gare de Prades au moyen d’un traînage mécanique, mis en œuvre en 1892 [CASTEX, 2017, p. 63]. Par ailleurs, l’appellation de gare « Prades-Molitg-les-Bains » employée pour désigner l’établissement, est liée à son implication dans le développement des stations thermales, dont celle de Molitg.

Avec l’essor de l’industrialisation dans le courant du 20e siècle, le bâtiment de la gare s’inscrit au cœur de nouveaux quartiers périphériques, dont celui de la cité ouvrière des Castors aménagé pendant la Reconstruction. Les jeunes gens tout juste installés, travaillent alors à la gare de Prades. Par ailleurs, les entrepôts de l’entreprise Chefdebien alors spécialisée dans la production de la poudre sulfosteatite cuprique, se trouvaient à la gare. Dans les années 1970, ces derniers vont être investis par des entrepreneurs en bâtiments et par des maçons de la commune.

Des travaux de rénovation ont été réalisés à la gare de Prades entre 2006 et 2009, dont le rehaussement du quai [CASTEX, 2017, p. 82]. En 2019, le quartier de la gare fait l’objet d’un important aménagement, avec la mise en place d’un pôle multimodal [L’Indépendant, 07/02/2021, article en ligne].

La gare est implantée au Sud de la commune de Prades, non loin du quartier dit « des Castors ». Le long de la voie ferrée, elle se compose d’un ensemble de bâtiments alignés : d’Ouest en Est, une halle à marchandises, un corps de bâti quadrangulaire marqué par sa verticalité, le bâtiment des voyageurs (BV) à un étage carré avec pavillons latéraux accolés, ainsi qu’un dernier édifice de plan carré transformé en remise.

Les bâtiments sont construits en moellons enduits et couverts de toitures à longs pans en tuile mécanique et rives de toit en tuiles canal à l’exception des pavillons et du bâtiment compris entre la halle et le BV entièrement couverts de tuiles canal. Entre chaque baie, des jambes en saillie imitant des pilastres en cayrous pleins viennent rythmer les élévations. Elles sont en briques enduites, comme c’est le cas des chaînes d’angle et de la chaîne horizontale moulurée entre le rez-de-chaussée et le premier niveau de la gare. Le cayrou se retrouve sur chaque encadrement de baie, avec arc cintré ou surbaissé à crossettes supérieures.

Cadastré AT 331, la halle à marchandise comprend un rez-de-chaussée ouvert en façades Nord et Sud par deux grandes baies surbaissées, à linteaux bois peint et impostes à barreaux. Le soubassement est en maçonnerie de pierres équarries apparentes à faux joints. Du côté de la voie ferrée, le bâtiment donne sur un quai dont les rails pour le chargement et déchargement des marchandises liées à l’activité métallurgique sont en partie conservées. La face Ouest dispose d’une grande baie à menuiserie récente encadrant une porte à cadre en bois et imposte bois à lames verticales. À gauche de cette entrée se trouve une baie marquée par sa verticalité, avec contrevents en bois et pentures en fer forgé. L’ensemble est rehaussé du nom de la commune peint en majuscule et à moitié effacé. Une seconde entrée plus récente est intégrée en façade Est. Elle est accessible par un petit escalier extérieur métallique. La toiture à longs pans est terminée par deux avant-toits débordants (Nord et Sud) soutenus par des aisseliers.

Le corps de bâtiment placé entre la halle et le BV comprend deux portes à linteau droit au niveau des murs gouttereaux, ainsi que des ouvertures cintrées à encadrement chanfreiné protégées par des barreaux en façades latérales. Si les menuiseries sont récentes, l’une des baies conserve un volet à panneaux en bois peint repliables en tableau.

Le bâtiment des voyageurs présente deux pavillons latéraux à rez-de-chaussée, percés sur chaque mur gouttereau par une baie axiale, dont celles développées au Nord et au Sud présentent un encadrement en faux claveaux de cayrous. Leur toiture est à quatre pentes (Ouest) et à trois pentes (Est). Le corps de bâtiment principal présente une élévation ordonnancée de cinq travées. Au rez-de-chaussée, les ouvertures sont en plein cintre tandis que celles de l’étage supérieur sont surbaissées. En façade Nord et Sud, la travée axiale a une porte d’accès protégée par une marquise aux parois vitrées. Si la plupart des menuiseries ont été reprises, deux portes-fenêtres ont un cadre de charpente formé d’ouvrants à traverses et soubassement en bois. Leur imposte vitrée possède des croisillons de même matériau. Les baies de l’étage supérieur ont un garde-corps ouvragé en fer forgé peint.

À quatre pentes, la toiture est ornée au niveau du faîtage par deux épis coniques à globe en fonte.

Le dernier bâtiment de plan carré, dispose de façades percées d’une unique baie, en dehors de la face Est. Au Nord, une porte de garage vient remplacer les deux entrées d’origine, dont l’encadrement à arc surbaissé a été conservé. Les faces Nord et Sud ont un oculus en registre supérieur, dont l’encadrement mouluré en briques rappelle le modèle d’un fronton classique.

Enfin, les bâtiments de l’entreprise Chefdebien (AT 76) situés au Nord de la gare, sont aujourd’hui occupés par le Centre de formation professionnelle (Mission Locale Jeunes), l’espace de vie sociale « Couleur famille », un centre de kinésithérapie ainsi que les Restos du Cœur. Il s’agit de deux corps de bâti accolés, présentant un rez-de-chaussée à travées rythmées par des pilastres en cayrous. La façade Ouest est décorée d’une peinture en trompe l’œil, représentant la façade des entrepôts Chefdebien tel qu’elle devait être autrefois, avec un cartouche mentionnant l’inscription « Entrepôt des Poudres Chefdebien » / « PREVIENT ET GUERIT LES MALADIES DE LA VIGNE ». La maçonnerie des bâtiments est en moellons de granit et gneiss liés à un abondant mortier de chaux, ainsi qu’en cayrous pour la partie supérieure. Les toitures en double pente et couvertes de tuiles canal, ont un avant-toit formé de chevrons et pannes débordants.

  • Murs
    • moellon enduit
    • brique maçonnerie enduit
  • Toits
    tuile creuse, tuile creuse mécanique
  • Plans
    plan carré régulier, plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
  • Autres organes de circulation
    rampe d'accès
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public de l'Etat, Société Anonyme de la SCNF

Documents d'archives

  • 1861-1887 - 1881-1896

Bibliographie

  • Novembre 2021
  • 2017
  • Avril 2014

Documents multimédia

  • 07/02/2021
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers