L’édifice développé sur un plan en U, comprend un corps central en retrait possédant son entrée sur la cour d’honneur, flanqué par deux corps de bâtiments latéraux (pavillons) à une travée de baie en façades Nord et Sud. Celui développé à l’Ouest sert de conciergerie et donne sur une petite cour, permettant d’accéder à un parc. L’ensemble est ceinturé au Nord d’une grille à deux portails en fonte et d’un mur en maçonnerie de pierre apparente sur les autres côtés. Le corps de logis principal a une toiture à quatre pentes avec plusieurs souches de cheminées, tandis que les autres bâtiments sont terminés par un toit en bâtière. Toutes les couvertures sont en tuiles canal. Les murs ont une maçonnerie en brique, protégée par un enduit à faux joints tracés en creux pour les façades sur cour d’honneur.
Le logis est constitué d’un niveau de soubassement et de deux étages supérieurs. La façade sur cour d’honneur est marquée par une diversité d’éléments d’architecture et une richesse décorative, caractéristique du style néoclassique. Elle est organisée en cinq travées de baies ordonnancées aux dimensions décroissantes vers le haut et divisée en trois parties par des pilastres à lignes de refend, identiques aux chaînages d’angle. Les baies possèdent un encadrement mouluré en enduit sculpté, à crossettes supérieures et linteau cintré décoré d’une agrafe. Elles se composent d’une porte-fenêtre à grands carreaux fermées par des volets en bois peints repliables en tableau, et sont agrémentées de balustres en fausse pierre de taille (terre cuite enduite) ornées d’un médaillon central en creux. La porte accessible par trois marches d’escalier, est à imposte et panneaux ouvragés en fonte. Le soubassement orné de pointes de diamant, est surmonté de deux boutons en fonte. Au premier étage, le garde-corps repose sur des consoles chantournées décorées de feuilles d’acanthe en partie basse. Son registre inférieur comporte une plaque en marbre blanc, sur laquelle est gravé le nom des maîtres d’œuvre de la sous-préfecture, accompagné de la date « 1869 ».
Chaque niveau est délimité par une chaîne horizontale moulurée, dont celle qui sépare les deux derniers est complétée de denticules.
L’avant-toit est terminé par un fronton triangulaire avec base ouverte et étagée, encadrant l’inscription gravée et peinte en noir « HOTEL DE LA SOUS PREFECTURE ». Celle-ci est couronnée de la date « 1865 », également gravée dans un cartouche. Des fleurs de lys terminées par des volutes en terre cuite, décorent le fronton et le reste de l’avant-toit. De plus, le fronton est encadré de part et d’autre par deux personnages allégoriques, représentant « le Canigou » (homme barbu assimilé à la figure de Moïse) et la « ville de Prades » (figure féminine aux cheveux longs, vêtue d’un drapé et portant une couronne).
L’organisation de la façade sur jardin est identique à la précédente mais est traitée avec sobriété. La décoration est absente, en dehors des garde-corps ouvragés en fonte peint.
Enfin, les bâtiments latéraux ont une unique baie en façade sur rue, à encadrement en cayrous, linteau surbaissé et arc de décharge en terre cuite. La partie sommitale forme un fronton triangulaire percé d’un oculus, encadré de rangs de briques.
Le bâtiment oriental dispose en faces Ouest de trois baies à encadrement similaire en cayrous enduits, reposant sur un appui mouluré imposant en hauteur. En face Est, les jambages ainsi que l’art surbaissé sont en cayrous apparents et l’encadrement se distingue par des crossettes supérieures. Le prolongement du bâti construit postérieurement, comprend une rangée de trois baies à chambranle en enduit sculpté et arc de décharge cintré en briques, surmontées d’oculus. L’accès à l’espace d’accueil s’effectue au Nord par une petite cour reliant un porche à lignes de refend. Ces dernières se retrouvent au niveau de la baie Sud-Est, dont le garde-corps en balustrade est d’influence classique.
Le bâtiment Ouest est quant à lui percé en façade sur cour de deux baies, positionnées de part et d’autre d’une porte de remise à lames verticales en bois peint et arc en anse de panier. Un large portail en fonte à losanges décoratifs et piédroits terminés par un chapiteau dorique, mène à une seconde cour et au logement du concierge. Ce dernier concentré dans la partie occidentale du bâtiment, dispose d’un rez-de-chaussée accessible par deux portes à menuiserie bois et fenêtres vitrées à grands carreaux, précédées d’un petit escalier droit. Des percements aléatoires sont présents de part et d’autre des portes et au premier étage. Un édicule à rez-de-chaussée construit postérieurement, complète la façade au Nord. Sa couverture est en appentis, contrairement au reste de la sous-préfecture. La porte fenêtre d’entrée est protégée par une marquise vitrée maintenue par des volutes décoratives en fonte.
[AGORHA. Bases de données de l’Institut national d’histoire de l’art] : Matricule de l'Ecole des Beaux-Arts : 1134. Antoine Jules Vignol, né à Paris 2è le 3 novembre 1823, fils d'André Germain Vignol et de Marie Jeanne Lucile Noël, élève de Vasserot, admis le 23 décembre 1840, obtient un total de 20 valeurs dont 1 Médaille en construction générale, 1è classe le 7 avril 1848, obtient 1 Seconde Médaille en esquisse, 7è logiste au Concours de Rome et dernière mention le 8 mai 1852 (architecte à ?; inspecteur des travaux de la Ville de Paris [J. Vignol, architecte à Perpignan, architecte du département des Pyrénées-Orientales en 1861 ?]; Archives nationales de France, AJ/52/385, dossier d'élève; Delaire).