Dossier d’œuvre architecture IA66003689 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Palais de justice-Tribunal
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Prades
  • Adresse 56 Rue du Palais de Justice
  • Cadastre 1807 E 318  ; 1807 E 318 c Cour arrière  ; 1807 E 320  ; 1807 E 320 c Cour arrière  ; 1807 E 319 Jardin  ; 2022 BE 169
  • Dénominations
    palais de justice, tribunal
  • Appellations
    Palais de justice-Tribunal

L’emprise bâtie sur laquelle a été construit le palais de justice est issue de la fusion de deux parcelles, qui comprenaient chacune une cour arrière (E 318/318 c, E 320/320c). De plus, l’espace non-bâti situé au Nord de la parcelle, correspond à un ancien jardin (E 319).

Le projet de se doter d’un Tribunal est envisagé dès le premier quart du siècle, notamment en 1820 où le Ministère de l’Intérieur et le Département, proposent d’aménager le Tribunal et la Maison d’Arrêt dans une propriété sis à la Grande Rue (actuelle rue du Palais de Justice). Cette propriété qui appartenait au Département, est aussi connue sous le nom de maison Izos et comprend alors un grand jardin [CAMPS, 2015, p.16]. Ce dernier se rapporte à celui cadastré E 319 sur le plan de 1807. Finalement, seul le Tribunal est choisi pour rester en ce lieu et la prison est transférée plus en amont de la rue.

La construction du palais de justice s’inscrit dans le projet de réaménagement urbain, porté par la ville de Prades dans la première moitié du 19e siècle. Sur l’avant-projet établi entre 1820 et 1825, figure la volonté de regrouper le Palais de justice, la maison d’arrêt et la caserne de Gendarmerie [LOEILLET, Février 2013, p.1]. L'édifice apparaît également sur le plan d’alignement et de redressement des rues dressé le 12 Août 1847, par l’architecte Auguste Caffes, dans la continuité du front bâti dessiné [A.D.66 : 123 EDt 101]. En effet, il se trouve non loin de la prison (actuelle espace Martin Vivès) et de la caserne de gendarmerie, déjà construites entre 1827 et 1830 [CAMPS, 2015, p.p.16-18].

Le Palais de justice entre en fonction dès 1830, mais n'est achevé qu'en 1857 (plaque dans le patio). En 1940, il se transforme en Mairie de Menton afin d’aider la population à trouver un logement provisoire. Cet évènement fait suite à l’évacuation des mentonnais décidée par le commandement militaire français, en contexte de guerre avec les Italiens puis les Allemands. Selon les sources locales, le poste de concierge de la Mairie a été confié à un ancien boulanger du nom de Jacques Vigué, puis à la fille de ce dernier jusqu’en 1970. La loge se trouvait au niveau de l’entrée du Tribunal, tandis que le logement au dernier étage. Aussi, les bureaux du greffier et de la dactylo pour le tribunal étaient situés au rez-de-chaussée et le premier étage concentrait la salle d’audience, la salle des pas perdus et le bureau du juge [CAMPS, 2015, p.20].

À partir de 1958, le bâtiment qui appartenait jusqu’à présent au Département devient communal, et les tribunaux de première instance sont supprimés. Aussi, plusieurs services vont se succéder dans les locaux du rez-de-chaussée, dont ceux de la Mairie avec les archives, la bibliothèque etc. ainsi que l’Inspection Primaire. Avec la fermeture du Tribunal le 31 Décembre 2009, les services sont transférés au Tribunal de Grande Instance de Perpignan [CAMPS, 2015, p.20].

Actuellement, la Mairie de Prades porte un projet de réaménagement de l’ancien Tribunal, afin d’intégrer les services municipaux actuellement concentrés au château Pams [L’Indépendant. Article publié le 16/05/2021 [en ligne]]. Les travaux sont menés sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte Manuel Branco.

Maîtres d’œuvres pour la construction du Palais de justice-Tribunal : Jules Vignol, Architecte / M. Nuixe, Entrepreneur de maçonnerie

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle , daté par source, porte la date
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle , daté par source, daté par tradition orale
    • Secondaire : 21e siècle
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      VIGNOL Jules
      VIGNOL Jules

      [AGORHA. Bases de données de l’Institut national d’histoire de l’art] : Matricule de l'Ecole des Beaux-Arts : 1134. Antoine Jules Vignol, né à Paris 2è le 3 novembre 1823, fils d'André Germain Vignol et de Marie Jeanne Lucile Noël, élève de Vasserot, admis le 23 décembre 1840, obtient un total de 20 valeurs dont 1 Médaille en construction générale, 1è classe le 7 avril 1848, obtient 1 Seconde Médaille en esquisse, 7è logiste au Concours de Rome et dernière mention le 8 mai 1852 (architecte à ?; inspecteur des travaux de la Ville de Paris [J. Vignol, architecte à Perpignan, architecte du département des Pyrénées-Orientales en 1861 ?]; Archives nationales de France, AJ/52/385, dossier d'élève; Delaire).

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    • Auteur : entrepreneur attribution par source
    • Auteur : architecte attribution par source

Le Palais de Justice-Tribunal de Prades issu du courant néoclassique, est caractéristique du style de l’architecte Jules Vignol, également maître d’œuvre du Palais de Justice de Perpignan entre 1862 et 1865 [REYNAL, CASTILLO, 2007, p.50]. Il comprend un rez-de-chaussée et deux niveaux supérieurs, à ordonnancement vertical marqué. La façade principale sur rue (Sud), dispose de quatre travées de baies développées de part et d’autre d’une entrée monumentale. Les ouvertures aux dimensions décroissantes vers le haut, se composent d’un encadrement à linteau droit et feuillure réalisé dans un enduit sculpté. Leur chambranle est en bois peint, tout comme les volets à panneaux repliables en tableau. Au rez-de-chaussée, les baies prennent appui sur un soubassement en pierre de taille piquée. Celles du premier niveau se distinguent par un encadrement mouluré à crossettes supérieures et la présence d’un garde-corps en fonte aux motifs géométriques. La distinction entre cet étage et le soubassement, est matérialisée par une corniche moulurée et enduite. Au dernier niveau, les baies sont de taille plus réduite et ont un encadrement droit à simple moulure.

Le caractère monumental de l’entrée est matérialisé par deux piédroits latéraux avec chapiteaux de style dorique, dont le registre supérieur forme un entablement. Celui-ci se compose d’une première frise très finement sculptée, ornée de rais-de-cœur. Elle est surmontée d’une seconde frise plus large, composée d’oves décoratives. Les rais-de-cœur se retrouvent dans des médaillons disposés par alternance au-dessus des oves et au niveau des bandeaux placés entre la dernière corniche en applique, soutenue par des modillons à feuilles d’acanthes. Le registre supérieur présente une table rentrante, portant l’inscription gravée « PALAIS DE JUSTICE » en majuscule et dans un enduit. Il est couronné d’un parapet à volutes décoratives et motif végétal, porté par des modillons de tradition classique. L’ensemble de l’ornementation décrite est en terre cuite, recouverte par un enduit d’imitation de pierre de taille. Le reste de la façade présente un enduit à faux joints tracés en creux, couvrant une maçonnerie en cayrous.

Enfin, les toitures sont à longs-pans (double pente et appentis) et couvertes de tuiles canal. L’ouverture qui donne sur le patio intérieur, est encadrée par des toitures à quatre pans, dont l’inclinaison rappelle l’architecture des villas romaines. Le patio est précédé de l’entrée monumental, à plafond en caissons moulurés.

  • Murs
    • brique maçonnerie enduit
    • pierre pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Typologies
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    palais de justice, tribunal

Bibliographie

  • 2015
  • Février 2013
  • 2007
  • 1997

Périodiques

  • 1992
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers