L’emprise bâtie sur laquelle a été construit le palais de justice est issue de la fusion de deux parcelles, qui comprenaient chacune une cour arrière (E 318/318 c, E 320/320c). De plus, l’espace non-bâti situé au Nord de la parcelle, correspond à un ancien jardin (E 319).
Le projet de se doter d’un Tribunal est envisagé dès le premier quart du siècle, notamment en 1820 où le Ministère de l’Intérieur et le Département, proposent d’aménager le Tribunal et la Maison d’Arrêt dans une propriété sis à la Grande Rue (actuelle rue du Palais de Justice). Cette propriété qui appartenait au Département, est aussi connue sous le nom de maison Izos et comprend alors un grand jardin [CAMPS, 2015, p.16]. Ce dernier se rapporte à celui cadastré E 319 sur le plan de 1807. Finalement, seul le Tribunal est choisi pour rester en ce lieu et la prison est transférée plus en amont de la rue.
La construction du palais de justice s’inscrit dans le projet de réaménagement urbain, porté par la ville de Prades dans la première moitié du 19e siècle. Sur l’avant-projet établi entre 1820 et 1825, figure la volonté de regrouper le Palais de justice, la maison d’arrêt et la caserne de Gendarmerie [LOEILLET, Février 2013, p.1]. L'édifice apparaît également sur le plan d’alignement et de redressement des rues dressé le 12 Août 1847, par l’architecte Auguste Caffes, dans la continuité du front bâti dessiné [A.D.66 : 123 EDt 101]. En effet, il se trouve non loin de la prison (actuelle espace Martin Vivès) et de la caserne de gendarmerie, déjà construites entre 1827 et 1830 [CAMPS, 2015, p.p.16-18].
Le Palais de justice entre en fonction dès 1830, mais n'est achevé qu'en 1857 (plaque dans le patio). En 1940, il se transforme en Mairie de Menton afin d’aider la population à trouver un logement provisoire. Cet évènement fait suite à l’évacuation des mentonnais décidée par le commandement militaire français, en contexte de guerre avec les Italiens puis les Allemands. Selon les sources locales, le poste de concierge de la Mairie a été confié à un ancien boulanger du nom de Jacques Vigué, puis à la fille de ce dernier jusqu’en 1970. La loge se trouvait au niveau de l’entrée du Tribunal, tandis que le logement au dernier étage. Aussi, les bureaux du greffier et de la dactylo pour le tribunal étaient situés au rez-de-chaussée et le premier étage concentrait la salle d’audience, la salle des pas perdus et le bureau du juge [CAMPS, 2015, p.20].
À partir de 1958, le bâtiment qui appartenait jusqu’à présent au Département devient communal, et les tribunaux de première instance sont supprimés. Aussi, plusieurs services vont se succéder dans les locaux du rez-de-chaussée, dont ceux de la Mairie avec les archives, la bibliothèque etc. ainsi que l’Inspection Primaire. Avec la fermeture du Tribunal le 31 Décembre 2009, les services sont transférés au Tribunal de Grande Instance de Perpignan [CAMPS, 2015, p.20].
Actuellement, la Mairie de Prades porte un projet de réaménagement de l’ancien Tribunal, afin d’intégrer les services municipaux actuellement concentrés au château Pams [L’Indépendant. Article publié le 16/05/2021 [en ligne]]. Les travaux sont menés sous la maîtrise d’œuvre de l’architecte Manuel Branco.
Maîtres d’œuvres pour la construction du Palais de justice-Tribunal : Jules Vignol, Architecte / M. Nuixe, Entrepreneur de maçonnerie
[AGORHA. Bases de données de l’Institut national d’histoire de l’art] : Matricule de l'Ecole des Beaux-Arts : 1134. Antoine Jules Vignol, né à Paris 2è le 3 novembre 1823, fils d'André Germain Vignol et de Marie Jeanne Lucile Noël, élève de Vasserot, admis le 23 décembre 1840, obtient un total de 20 valeurs dont 1 Médaille en construction générale, 1è classe le 7 avril 1848, obtient 1 Seconde Médaille en esquisse, 7è logiste au Concours de Rome et dernière mention le 8 mai 1852 (architecte à ?; inspecteur des travaux de la Ville de Paris [J. Vignol, architecte à Perpignan, architecte du département des Pyrénées-Orientales en 1861 ?]; Archives nationales de France, AJ/52/385, dossier d'élève; Delaire).