Dossier d’œuvre architecture IA66003688 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Maison Jourda (maison Jacomet)
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Prades
  • Adresse 9 Place de la République
  • Cadastre 1807 E 265 corps de bâtiment et cour Sud ; 2022 BD 12

Principale campagne de construction : 4e quart du 15e siècle, 16e siècle

Seconde campagne de construction : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle

La maison « Jourda » ou « Jacomet » est une ancienne habitation de marchands, artisans et vraisemblablement de notables, mentionnée pour la première fois dans un capbreu daté de 1504. À cette date, elle appartient à un juriste issu d’une longue lignée de consuls, du nom de Bartolomeu SAURA. Celui-ci déclare ses possessions qu’il détient pour le seigneur camérier de l’abbaye de Lagrasse, « une maison sur la place touchant de deux côtés à la place, d’un autre à la maison de la pupille et héritière de feu Blaise Fabre, et enfin au cimetière de ce lieu (…), pour laquelle il verse une livre de cire et un denier de cens à la Pentecôte » [fol. 26, A.D.66 : 1J221, In HUSER, CATAFAU, 2011, p.27].

Le nom des propriétaires successifs est également connu des sources historiques, notamment au 17e siècle avec un second capbreu daté de 1657. Dans la déclaration de ce dernier document, la maison est indiquée comme étant la propriété de Jaume GELIEN ou GELSEN (bourgeois et consul), vendue à un négociant de Prades du nom de Antoni NOGUER en 1652, par acte établit devant le notaire Paul BALANDA [fol. 264, A.D.66 : 3E11/117, In HUSER, CATAFAU, 2011, p.28]. De plus, cette mention précise qu’une division de la maison a été faite entre Antoni NOGUER et son fils Francesc NOGUER, qui versent chacun la moitié du cens due pour la maison. Par la suite, l’habitation redevient une seule unité bâtie, comme l’atteste le cadastre de 1807. Une parcelle non bâtie est par ailleurs attenante au Sud. L’ensemble appartient à cette époque à la famille JACOMET, dont Denis JACOMET, marchand de laine en gros et Maire de Prades entre la fin du 18e siècle et la première moitié du 19e siècle [HUSER, CATAFAU, 2011, p.p. 31-32]. À partir de 1851, la cour attenante à l’habitation est bâtie, afin de construire une nouvelle maison. Cela correspond vraisemblablement à l’actuelle n°7 place de la République, qui forme une seule unité cadastrale avec la maison « Jourda » (BD 12). En effet, une nouvelle réunion parcellaire est faite en 1861, par la veuve de Joseph GALAUD, menuisier de Prades, héritière des deux habitations mitoyennes [HUSER, CATAFAU, 2011, p.p. 32-33].

Une carte postale de 1907 illustrant la place de la République avec la maison, permet d’observer le recouvrement des façades par un enduit. Cet aspect commun à de nombreuses habitations de centres anciens, conduit la municipalité à réfléchir sur l’acquisition de l’édifice, afin de le détruire et de construire un bâtiment moderne pour l’accueil des associations [HUSER, CATAFAU, 2011, p.9]. Toutefois, à la suite de cet achat réalisé en 1999 (en dehors du rez-de-chaussée qui appartenait à Mme. ESTIVILL), des études faites sur le bâti ont démontré l’intérêt de la maison, et ont permis de restaurer et de mettre en valeur son architecture de pan-de-bois. Les travaux de restauration effectués au début de l’an 2000, ont été financés par la ville de Prades et le groupe Crédit Industriel et Commercial (CIC), dont une enseigne est depuis présente au rez-de-chaussée du bâtiment. Ils ont été réalisés à la suite d’une étude du bâti préventive dirigée par le SRA, sous la responsabilité d’Astrid Huser avec la collaboration de l’archéologue François Guyonnet, ainsi qu’une étude historique menée par l’historien Aymat Catafau. Par ailleurs, une première étude avait été réalisée en 1998 par Hélène Palouzie, chercheure au Service régional de l'inventaire général du patrimoine culturel [LOEILLET, Journal municipal, numéro 36, Avril 1999, p.12].

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle, 16e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Secondaire : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle , daté par source, daté par travaux historiques, datation par dendrochronologie

L’édifice localisé à l’angle de la rue du Palais de Justice, est une maison bourgeoise dont l’état actuel résulte de plusieurs campagnes de construction comprises entre le 15e siècle et le 19e siècle. Les caractéristiques constructives liées à une architecture à pan-de-bois et encorbellements, restent néanmoins typiques de la fin du 15e siècle-16e siècle. Elle en constitue l’unique exemple aujourd’hui à Prades, les autres ayant été détruites à la fin du 20e siècle [HUSER, CATAFAU, 2011, p.p. 66 et 68]. De plus, l’ossature en bois a la particularité d’être composée de colombes et de guettes courtes, formant un assemblage complexe. Cette multiplicité d’éléments permet d’assurer l’équilibre du bâti. Le remplissage entre les pièces de bois est quant à lui fait d’un mélange de terre et de mortier. Le hourdis initial a été conçu en torchis, comme l’atteste l’étude archéologique du bâti menée en 2000.

La maison « Jourda » ou « Jacomet » est une habitation charpentée à deux étages carrés sur rez-de-chaussée et étage de comble. Au rez-de-chaussée, la maçonnerie est formée de moellons apparents de pierres locales, à joints beurrés au mortier de chaux. Le chaînage d'angle Nord-Est, est en gros blocs de pierre de taille (marbre et granit).

La façade principale orientée à l’Est (mur pignon), comprend plusieurs travées de baies aux dimensions décroissantes vers le haut. Au rez-de-chaussée, les anciennes baies ont été remplacées par des ouvertures plus récentes, qui correspondent à celles de la banque CIC. De plus, l’étal commercial devait certainement se trouver à ce niveau. En effet, des lithographies de la première moitié du 19e siècle, donnent à voir le rôle commercial de l’édifice. C’est le cas de celle élaborée en 1824 d'après le Chevalier de Basterot, qui permet de visualiser une table pliante installée devant la maison « Jacomet » [HUSER, CATAFAU, 2011, p.45].

La délimitation entre le rez-de-chaussée et le premier étage s’effectue à partir d’une solive d’encorbellement en bois, ponctuée de consoles chantournées de même matériau. Au premier niveau (étage noble), les deux anciennes fenêtres à meneaux supérieurs encadrent une fenêtre à croisée à arc surbaissé (début 18e siècle ou postérieur). Ces trois baies vitrées sont à croisillons et ont un chambranle bois à feuillure, dont l’un d’entre eux est décoré de fines écailles de poisson sculptées. De plus, elles présentent un décor de faux balustres de bois (potelets moulurés formant allège), qui se prolonge en façade Nord. Par ailleurs, ces balustres semblent représentés sur la lithographie précédemment décrite, au niveau de la façade Sud. Les ouvertures du second étage ont une menuiserie plus récente et disposent d’un garde-corps en fonte, tout comme les deux ouvertures de combles. Au troisième étage se trouvait initialement un pigeonnier, comme l’atteste la découverte dans les années 2000 de cinq vases de 0,20 m de diamètre, alignés au-dessus d’un faux-plafond [HUSER, CATAFAU, 2011, p.114]. Le toit est quant à lui porté par un système de potelets formant cloison.

En façade Nord, l’unique travée de baies est axée. La grande ouverture en rez-de-chaussée qui fait actuellement office d’une baie vitrée, devait être à l’origine une porte d’entrée. Celle-ci possède un encadrement chanfreiné en gros claveaux de pierre de taille et un arc cintré. La typologie des baies supérieures aux formes décroissantes vers le haut, est similaire à celle de la façade principale (ouvertures au moins présentes au 18e siècle). Les potelets sculptés au premier niveau matérialisent une seconde ouverture, colmatée postérieurement.

Enfin, la toiture à double pente est recouverte de tuiles canal. Son avant-toit est constitué d’un débord de poutres et chevrons, qui permettent de protéger les façades charpentées.

  • Murs
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • marbre pierre de taille
    • pan de bois
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Typologies
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune, Propriété de la commune : lots n° 2, 3, 4, 6, 7, 8
    propriété privée, Propriété privée : lots n° 1, 5
  • Éléments remarquables
    maison, pan de bois
  • Protections
    inscrit MH, 2001/05/22
  • Précisions sur la protection

    Maison en totalité (cad. BD 12) : inscription par arrêté du 22 mai 2001

  • Référence MH

Documents d'archives

  • 1917

Bibliographie

  • 2011

Périodiques

  • Juillet 2000
  • Avril 1999

Documents multimédia

  • 2002-2021
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers