Principale campagne de construction : 4e quart du 15e siècle, 16e siècle
Seconde campagne de construction : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle
La maison « Jourda » ou « Jacomet » est une ancienne habitation de marchands, artisans et vraisemblablement de notables, mentionnée pour la première fois dans un capbreu daté de 1504. À cette date, elle appartient à un juriste issu d’une longue lignée de consuls, du nom de Bartolomeu SAURA. Celui-ci déclare ses possessions qu’il détient pour le seigneur camérier de l’abbaye de Lagrasse, « une maison sur la place touchant de deux côtés à la place, d’un autre à la maison de la pupille et héritière de feu Blaise Fabre, et enfin au cimetière de ce lieu (…), pour laquelle il verse une livre de cire et un denier de cens à la Pentecôte » [fol. 26, A.D.66 : 1J221, In HUSER, CATAFAU, 2011, p.27].
Le nom des propriétaires successifs est également connu des sources historiques, notamment au 17e siècle avec un second capbreu daté de 1657. Dans la déclaration de ce dernier document, la maison est indiquée comme étant la propriété de Jaume GELIEN ou GELSEN (bourgeois et consul), vendue à un négociant de Prades du nom de Antoni NOGUER en 1652, par acte établit devant le notaire Paul BALANDA [fol. 264, A.D.66 : 3E11/117, In HUSER, CATAFAU, 2011, p.28]. De plus, cette mention précise qu’une division de la maison a été faite entre Antoni NOGUER et son fils Francesc NOGUER, qui versent chacun la moitié du cens due pour la maison. Par la suite, l’habitation redevient une seule unité bâtie, comme l’atteste le cadastre de 1807. Une parcelle non bâtie est par ailleurs attenante au Sud. L’ensemble appartient à cette époque à la famille JACOMET, dont Denis JACOMET, marchand de laine en gros et Maire de Prades entre la fin du 18e siècle et la première moitié du 19e siècle [HUSER, CATAFAU, 2011, p.p. 31-32]. À partir de 1851, la cour attenante à l’habitation est bâtie, afin de construire une nouvelle maison. Cela correspond vraisemblablement à l’actuelle n°7 place de la République, qui forme une seule unité cadastrale avec la maison « Jourda » (BD 12). En effet, une nouvelle réunion parcellaire est faite en 1861, par la veuve de Joseph GALAUD, menuisier de Prades, héritière des deux habitations mitoyennes [HUSER, CATAFAU, 2011, p.p. 32-33].
Une carte postale de 1907 illustrant la place de la République avec la maison, permet d’observer le recouvrement des façades par un enduit. Cet aspect commun à de nombreuses habitations de centres anciens, conduit la municipalité à réfléchir sur l’acquisition de l’édifice, afin de le détruire et de construire un bâtiment moderne pour l’accueil des associations [HUSER, CATAFAU, 2011, p.9]. Toutefois, à la suite de cet achat réalisé en 1999 (en dehors du rez-de-chaussée qui appartenait à Mme. ESTIVILL), des études faites sur le bâti ont démontré l’intérêt de la maison, et ont permis de restaurer et de mettre en valeur son architecture de pan-de-bois. Les travaux de restauration effectués au début de l’an 2000, ont été financés par la ville de Prades et le groupe Crédit Industriel et Commercial (CIC), dont une enseigne est depuis présente au rez-de-chaussée du bâtiment. Ils ont été réalisés à la suite d’une étude du bâti préventive dirigée par le SRA, sous la responsabilité d’Astrid Huser avec la collaboration de l’archéologue François Guyonnet, ainsi qu’une étude historique menée par l’historien Aymat Catafau. Par ailleurs, une première étude avait été réalisée en 1998 par Hélène Palouzie, chercheure au Service régional de l'inventaire général du patrimoine culturel [LOEILLET, Journal municipal, numéro 36, Avril 1999, p.12].
(Toulon, 1792 — Perpignan, 1844) ; lithographe et imprimeur français.