L’église est mentionnée pour la première fois en 1562, dans une charte du « Livre rouge » indiquant la « Coste de l’hospital » (rue de l’Hospice) « qui va à la capella » (petite église) « de sant Cosme y de sant Damia del peyro » [CAMPS, 2001, p.3]. Elle s’écroule dans la première moitié du 18e siècle puis est rebâtie et consacrée en le 17 Octobre 1734. Selon l’historien Ernest Delamont (1997), l’église n’était pas complètement terminée, puisque la date « 1742 » apparaissait encore sur la clé de la porte d’entrée [DELAMONT, 1997, p.194].
La seconde mention de l’église date du 2 mars 1659. Une nouvelle cloche destinée à la chapelle est baptisée, afin de remplacer celle qu’on lui avait volé. Elle a été fondue par un certain Étienne Colsa, habitant de Perpignan et originaire d’Olot, et a eu pour marraine Madeleine Balanda et pour parrain Jérôme Mairo [DELAMONT, 1997, p.194]. Deux dernières indications attestent de l’existence de l’église Saint-Côme et Saint-Damien. Il s’agit du testament de Rose Felip du 6 Mars 1671, ordonnant « d’y dire cinq messes pour le repos de son âme » et d’une délibération datée du 27 Janvier 1783 évoquant au sujet de l’église que « la communauté ecclésiastique y va célébrer quelquefois pendant l’année » [DELAMONT, 1997, p.195]. Par ailleurs, saint Côme et saint Damien, patrons des chirurgiens, étaient fêtés à l’église le 27 Septembre.
À la révolution française, les reliquaires des saints sont sauvés, puis placés dans l’église de Prades. Ils se trouvent actuellement dans la salle du « Trésor ». L’édifice devient bien national en 1789, avant d’être vendu à des particuliers en 1796, dont Pierre Soubra et François Alaban. Ce dernier apparaît dans un acte notarié rédigé le 1er Mai 1797, mentionnant la contenance de son bien revendu à Francis Avillach et Cubri [CAMPS, 2001, p.71]. Elle comprend « un corps de bâtisse qui faisait par ci-devant partie de l’église de Saint-Côme », avec les parties relatives à « la nef de l’église jusqu’à la chapelle de Notre-Dame », modifiée par l’ajout d’une cloison de séparation. Il est également fait mention de la sacristie et de la chapelle Saint-Charles [CAMPS, 2001, p.72]. En 1800, une partie relative à une ancienne chapelle est vendue au maçon Bonaventure Patuel et Sauvy.
Les remaniements successifs ne permettent plus de retrouver l’emplacement de la porte d’origine. En effet, l’ensemble a été transformé postérieurement en logements. Au début du 19e siècle, Le découpage en plusieurs parcelles habitables est déjà réalisé, comme l’atteste le cadastre de 1807. De plus, le cimetière du quartier dit du Peyró inauguré en 1780 [LOEILLET, 2003], est indiqué au Nord du bâti.
La vocation agricole de l’îlot d’habitation est attestée sur une carte postale des années 1900, avec une maçonnerie apparente caractéristique des constructions rurales, la présence de granges latérales (actuelles parcelles AL 221 et AL 223), ainsi que d’une treille de vigne fixée au-dessus d’une terrasse (actuelle parcelle AL 222).