Dossier d’œuvre architecture IA66003684 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Église Saint-Côme et Saint-Damien puis maisons d’habitation
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Prades
  • Adresse 53 bis Rue du Pérou , 55 Rue du Pérou , 57 Rue du Pérou , 59 Rue du Pérou , 61 Rue du Pérou , 63 Rue de l'Abattoir , 8 Rue de l'Abattoir
  • Cadastre 1807 E 74  ; 1807 E 75  ; 1807 E 76  ; 1807 E 77  ; 1807 E 78  ; 1807 E 79  ; 2022 AL 221 N°53 bis rue du Pérou ; 2022 AL 220 N°55 rue du Pérou ; 2022 AL 219 N°57 rue du Pérou ; 2022 AL 222 N°59 rue du Pérou ; 2022 AL 223 N°61 rue du Pérou ; 2022 AL 218 N°63 rue de l'Abattoir et N°8 rue de l'Abattoir

L’église est mentionnée pour la première fois en 1562, dans une charte du « Livre rouge » indiquant la « Coste de l’hospital » (rue de l’Hospice) « qui va à la capella » (petite église) « de sant Cosme y de sant Damia del peyro » [CAMPS, 2001, p.3]. Elle s’écroule dans la première moitié du 18e siècle puis est rebâtie et consacrée en le 17 Octobre 1734. Selon l’historien Ernest Delamont (1997), l’église n’était pas complètement terminée, puisque la date « 1742 » apparaissait encore sur la clé de la porte d’entrée [DELAMONT, 1997, p.194].

La seconde mention de l’église date du 2 mars 1659. Une nouvelle cloche destinée à la chapelle est baptisée, afin de remplacer celle qu’on lui avait volé. Elle a été fondue par un certain Étienne Colsa, habitant de Perpignan et originaire d’Olot, et a eu pour marraine Madeleine Balanda et pour parrain Jérôme Mairo [DELAMONT, 1997, p.194]. Deux dernières indications attestent de l’existence de l’église Saint-Côme et Saint-Damien. Il s’agit du testament de Rose Felip du 6 Mars 1671, ordonnant « d’y dire cinq messes pour le repos de son âme » et d’une délibération datée du 27 Janvier 1783 évoquant au sujet de l’église que « la communauté ecclésiastique y va célébrer quelquefois pendant l’année » [DELAMONT, 1997, p.195]. Par ailleurs, saint Côme et saint Damien, patrons des chirurgiens, étaient fêtés à l’église le 27 Septembre.

À la révolution française, les reliquaires des saints sont sauvés, puis placés dans l’église de Prades. Ils se trouvent actuellement dans la salle du « Trésor ». L’édifice devient bien national en 1789, avant d’être vendu à des particuliers en 1796, dont Pierre Soubra et François Alaban. Ce dernier apparaît dans un acte notarié rédigé le 1er Mai 1797, mentionnant la contenance de son bien revendu à Francis Avillach et Cubri [CAMPS, 2001, p.71]. Elle comprend « un corps de bâtisse qui faisait par ci-devant partie de l’église de Saint-Côme », avec les parties relatives à « la nef de l’église jusqu’à la chapelle de Notre-Dame », modifiée par l’ajout d’une cloison de séparation. Il est également fait mention de la sacristie et de la chapelle Saint-Charles [CAMPS, 2001, p.72]. En 1800, une partie relative à une ancienne chapelle est vendue au maçon Bonaventure Patuel et Sauvy.

Les remaniements successifs ne permettent plus de retrouver l’emplacement de la porte d’origine. En effet, l’ensemble a été transformé postérieurement en logements. Au début du 19e siècle, Le découpage en plusieurs parcelles habitables est déjà réalisé, comme l’atteste le cadastre de 1807. De plus, le cimetière du quartier dit du Peyró inauguré en 1780 [LOEILLET, 2003], est indiqué au Nord du bâti.

La vocation agricole de l’îlot d’habitation est attestée sur une carte postale des années 1900, avec une maçonnerie apparente caractéristique des constructions rurales, la présence de granges latérales (actuelles parcelles AL 221 et AL 223), ainsi que d’une treille de vigne fixée au-dessus d’une terrasse (actuelle parcelle AL 222).

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle, 17e siècle , daté par source
    • Secondaire : 18e siècle, 19e siècle , daté par source

L’îlot d’habitations bâti en pente et construit à l’emplacement de l’église Saint-Côme et Saint-Damien, se trouve en entrée de ville Est, en bordure de l’avenue du Docteur Lavall. Pour autant, le bâti est principalement cadastré sur la rue du Pérou, puisqu’il se trouve dans l’aboutissement orientale de celle-ci.

Malgré la transformation quasi-totale de l’édifice d’origine, il subsiste quelques vestiges extérieurs qui témoignent de l’existence d’une église. L’ancien clocher-mur à deux arcades en plein cintre et en cayrous, est intégré dans la façade Ouest de l’habitation cadastrée AL 220. Le système de voûtes quadripartites d’origine est encore visible, comme l’atteste l’observation des nervures des toitures. Par ailleurs, s'il n'a pas été possible de rentrer à l'intérieur des bâtiments actuels, les archives de Prades conservent une photographie de l'intérieur d'une habitation (non datée), présentant une voûte sur croisée d'ogives.

L’édifice devait comprendre au moins quatre chapelles latérales ; les parties supérieures des faces Nord et Sud possèdent une paire de deux fenêtres d’éclairage de la nef à large ébrasement. En façade Est se trouve également un imposant encadrement cintré en cayrous, rehaussé de claveaux en pierre de taille recouverts d’un enduit (AL 222). De plus, des traces de linteaux en plein cintre sont présentes au niveau des baies remaniées et du soubassement oriental de l’habitation N°61 rue du Pérou. Il subsiste également une niche cintrée en face Ouest de l’habitation N°53 bis rue du Pérou, comportant deux statues contemporaines des saints Côme et Damien. L’encadrement de cette niche est composé de voussures en pierre de taille, à enduit en mauvais état de conservation. L’armature de la niche est en fer et un double vitrage brisé en bois renforcé par un grillage, permet de protéger les statues.

Description des maisons d’habitation :

N°53 Bis rue du Pérou (AL 221) : De plan quadrangulaire, le bâti comprend un rez-de-chaussée, un étage supérieur et un niveau de combles. La façade Sud possède deux travées de baies ordonnancées à menuiseries en bois. Au rez-de-chaussée se trouvent une porte d’entrée à panneaux et un garage latéral à deux battants. Les baies du premier étage (façades Nord, Sud et Ouest) ont des volets bois peint repliables en tableau. En façade occidentale (mur gouttereau), le niveau de combles est matérialisé par une petite baie carrée.

N°55 rue du Pérou (AL 220) et N°57 rue du Pérou (AL 219) : Parcelles étroites sur une travée de baies, comprenant un rez-de-chaussée, deux niveaux supérieurs et une terrasse de toit. Celle-ci donne sur une partie d’une chapelle de l’ancienne église. L’ensemble des baies a été remanié. La face Ouest du N°55 maçonnée en galets de rivière, garde trace de l’ancien clocher-mur.

N°59 rue du Pérou (AL 222) : Développé sur un plan en L, le corps de bâtiment dispose en face Nord d’un rez-de-chaussée et de trois niveaux supérieurs. La maçonnerie est en moellons et galets apparents, mêlés à un abondant mortier de chaux. Toutes les baies ont été remaniées d’importants raccords sont à noter. La façade sur rue principale se compose d’un large portail à lames transversales qui remplace un porche voûté en plein cintre, tel que l’atteste la carte postale des années 1900. Les deux niveaux supérieurs sont en retrait par rapport au front bâti. Au premier étage se trouve une terrasse surmontée d’une treille de vigne. Les deux ouvertures du deuxième étage sont à volets bois repliables en tableau, caractéristiques de la fin du 19e siècle.

Toute la partie Nord-Est comprenant un rez-de-chaussée et trois niveaux supérieurs est en maçonnerie apparente. D’importantes restructurations ont été apportées, dont l’ajout d’une habitation supplémentaire avec perron ouvert sur rue par une porte en bois à jambages en cayrous (N°63 rue de l’Abattoir). La fonction agricole du bâti au cours des 19e et 20e siècles est visible au rez-de-chaussée, à partir d’un portail en bois à système coulissant en fer forgé, surmonté d’une baie fenière transformée en volet. Deux ouvertures comportent un linteau droit en bois et un arc de décharge cintré en cayrous/granit. Par ailleurs, la partie supérieure conserve un encadrement en cayrous, dont la volumétrie est certainement d’origine (baie du chevet plat de l’église ?).

N°91 rue du Pérou (AL 223) : La façade méridionale est développée sur un rez-de-chaussée et deux étages supérieurs, à deux travées de baies plus ou moins ordonnancées. La porte d’entrée latérale possède des panneaux bois moulurés et un heurtoir central en fonte. L’ensemble a été surélevé d’un niveau à toit-terrasse en appentis, protégée par un claustra en brique. En soubassement Est se trouve une ouverture bouchée à linteau cintré et pierres posées de chant.

N°8 rue de l’Abattoir (AL 218) : La façade Nord se compose d’un rez-de-chaussée à porte latérale en bois et auvent récent et baie unique à jambages en cayrous. Une unique travée de baies compose les trois niveaux supérieurs. Le soubassement est maçonné en galets de rivière et forme un talus (présence d’une fortification ?).

  • Murs
    • granite moellon
    • granite galet
    • gneiss moellon
    • gneiss galet
    • schiste moellon
    • brique maçonnerie
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
  • Escaliers
  • Typologies
    clocher mur
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • Avril 2001
  • 1997
  • 1969
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers