Dossier d’œuvre architecture IA66003683 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Chapelle Notre-Dame-du-Rosaire puis Halle et Mairie
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Prades
  • Adresse 9 Place de la République
  • Cadastre 1807 E 266  ; 2022 BD 13

La chapelle Notre-Dame-du-Rosaire ou del Roser, fut établie au 16e siècle sur un terrain acheté à Joseph Boixo et concédé à Bernard David, par l’intermédiaire des consuls et du Conseil général de la ville de Prades. Cette transaction apparaît dans une délibération générale de la communauté de Prades, prise le 23 mai 1573 [DELAMONT, 1997, p.191]. Selon les conditions émises par la communauté, la chapelle devait être terminée « dans l’espace de trois ans à compter du jour de la concession et si elle ne l’était pas, la ville se réservait le droit de la reprendre et de la faire terminer [DELAMONT, 1997, p.191]. La construction est terminée le 1er octobre 1581, date de la consécration par l’évêque d’Elne, Monseigneur Jean Terès. Celui-ci décida d’accorder des indulgences aux personnes qui viendraient visiter la chapelle le jour anniversaire de la consécration. De plus, il plaça dans l’autel des reliques de Saint-Sébastien, Saint-Blaise et Saint-André [DELAMONT, 1997, p.192]. Une statue de la Vierge est par ailleurs mentionnée en 1651 par le Père Camos.

Au 18e siècle, des réparations de l’édifice s’imposent, en raison du mauvais état de la chapelle. Le manque de moyens amène le Conseil de Prades à demander la charité auprès de la population, afin de « subvenir à l’entretien d’une lampe qui devait toujours être allumée [DELAMONT, 1997, p.192].

Le conseil de la ville de Prades s’est régulièrement assemblé dans la chapelle, jusqu’à la révolution française. En effet, la fonction de consul a été supprimée le 14 décembre 1789, par décret de l’Assemblée nationale. Initialement conservée dans la chapelle, la statue de la Vierge est déplacée dans l’église paroissiale après la révolution.

Plusieurs projets de réaffectation de la chapelle ont été émis dans le courant du 19e siècle. C’est le cas de la translation de la prison alors située dans une tour du « castrum » [A.D.66 : 123 EDT 98]. Finalement, l’édifice sera détruit en 1854, afin d’élever la nouvelle Mairie de Prades [DELAMONT, 1997, p.193]. Les travaux ont été confiés à l’architecte M. Laffon, qui possédait son cabinet à Perpignan. Dans une lettre du 23 Mai 1846 adressée par l’architecte à M. Paillarès, Maire de Prades, il est également question de placer la justice de Paix au second étage du bâtiment. Selon lui, « l’établissement de la justice de paix au rez-de-chaussée, détruira la grandiose de l’entrée » il « privera d’un marché couvert, et donnera assez de difficultés pour faire l’entrée de la Mairie d’une manière convenable. A Rivesaltes, la justice de paix est au second étage, et l’escalier est bien loin d’être aussi grandiose que celui projeté pour (la) Mairie » [A.D.66 : 123 EDT 93]. La lettre évoque également la distribution des espaces du nouveau bâtiment, prévoyant au rez-de-chaussée une halle ou marché couvert ainsi que la loge du concierge ou le corps de garde. Le premier étage comprend le cabinet particulier du Maire, la salle du Conseil, le secrétariat et les archives de la Mairie. Enfin, le second étage illustré sur un plan joint à la lettre, dispose du Prétoire de la justice de paix, le cabinet du juge de paix, le bureau du commissaire de police et la salle des témoins. De plus, l’architecte prévoit de défendre l’escalier intérieur par « une porte en bois avec panneaux en fer à claire-voie, ou par une grille », dans le cas où le marché devait se faire au rez-de-chaussée [A.D.66 : 123 EDT 93]. Si le projet de placer le tribunal dans l’ancienne chapelle a été abandonné, la halle appelée localement « Pallol », a bien été intégrée au rez-de-chaussée. Actuellement, l’édifice est occupé par la mairie annexe de Prades.

Le cadastre napoléonien permet de visualiser l’emprise bâtie de la chapelle avant sa démolition. Cette dernière se trouvait entre la maison du viguier rasée en 1959 pour ouvrir vers la rue Jean Jaurès, et un hôtel particulier édifié au 16e siècle (actuel N°3 place de la République [JANDOT, Archéo-66, n°35, 2020, p.p. 126-132]. De plus, l’emplacement du second cimetière de Prades qui se trouvait à proximité de la chapelle du Rosaire entre le 17e siècle et la seconde moitié du 18e siècle (déplacement dans le quartier dit du Peyró) [LOEILLET, 2003], correspond sur le cadastre à la cour de l’hôtel particulier.

L’édifice de plan carré est situé entre la place de la République et la place de Catalogne. Il comprend un rez-de-chaussée et deux niveaux supérieurs, ainsi qu’une toiture à double pente en tuiles canal. La maçonnerie comprend des galets de rivière et des moellons de pierres locales liés à un mortier de chaux. La façade Nord de style néoclassique (mur gouttereau), est ordonnancée sur quatre travées de baies. Trois marches en marbre rose donnent accès à la porte en bois axiale, à imposte vitrée et panneaux sculptés. L’encadrement de cette dernière est composé de claveaux harpés en pierre de taille, de même matériau que les marches. Les trois baies du soubassement en plein cintre, ont un châssis et des croisillons de fenêtre en bois. L’imposte en demi-lune également en bois, est rehaussée d’un encadrement en cayrous qui se prolonge jusqu’aux jambages. Au premier niveau se trouve un balcon filant en fonte, reposant sur un plancher et des consoles chantournées en marbre rose. Les quatre portes-fenêtres ont un chambranle mouluré, un montant avec croisillons et un entablement en bois. La fonction du bâtiment est rappelée par le cartouche centrale, portant l’inscription « MAIRIE » gravée et peinte au-dessus d’un buste de Marianne. Enfin, le second niveau possède quatre baies de facture plus simple, avec un linteau droit en bois et des jambages en cayrous. Ces dernières ont des fenêtres à petits bois et un balconnet en fonte. Les initiales « RF » en relief surmontent le cartouche. La corniche en terre cuite dispose de trois rangs décoratifs, développés de haut en bas comme suit : frise végétale sur modillons, denticules et oves.

En façade Est, les percements ont tous été repris postérieurement. Des toilettes publiques ont été aménagées au rez-de-chaussée, tandis que l’unique travée de baies supérieure est axée aux dimensions décroissantes vers le haut. Une dernière baie en soubassement est un rajout plus ou moins récent. Cette façade possède également un contrefort prenant appui contre le mur.

L’accueil de la mairie annexe s’effectue en façade Sud, à partir d’une large porte en plein cintre. La baie latérale droite ainsi que les niveaux supérieurs sont des aménagements contemporains.

  • Murs
    • granite galet
    • granite moellon
    • gneiss galet
    • gneiss moellon
    • brique maçonnerie
    • marbre pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
    • escalier intérieur
  • Typologies
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • 1846

Bibliographie

  • 2015
  • 1997

Périodiques

  • 2020
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers