Dossier d’œuvre architecture IA66003682 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Église paroissiale Saint-Pierre
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Prades
  • Adresse 3 Place de la République , 3 Rue de l’Église
  • Cadastre 1807 E 732  ; 2022 BE 79  ; 2022 BE 80

L’existence de l’église de Prades est attestée dès 846 ; elle est alors placée sous le vocable de trois patrons que sont Saint-Sauveur, Saint-Pierre et Saint-Jean [DELAMONT, 1997, p.131]. Un plaid (procès) effectué en 865 dans l’église Saint-Etienne du « castrum » de Pomers, fait état de la donation à l’abbaye de la Grasse « de la villa de Prada et du vilar de Mata, avec leurs églises », par le comte Sunifred et sa femme Ermesinde [CAZES, 1977, p.10]. De plus, un précepte de Charles le Chauve en date de 870, indique les possessions du monastère dont l’église de Prades, mentionnée en tant que « cella » (dépendance de La Grasse). Par ailleurs, l’église « Saint-Sauveur » apparaît dans la charte de donation de Prades à l’abbaye, rédigée en 888 [DELAMONT, 1997, p.132]. Les biens de la Grasse seront confirmés dans un document du 11e siècle, évoquant les églises dédiées à Saint-Pierre, Saint-Sauveur, Saint-Jean, Saint-Gervais et Saint-Celse [CAZES, 1977, p.10]. C’est également au 11e siècle que les reliques de saint Gaudérique auraient été transportées de l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou à l’église de Prades, en raison d’une « grande sécheresse qui se fit sentir dans le pays (…) » [DELAMONT, 1997, p.131]. En effet, le saint patron des agriculteurs était régulièrement vénéré pour obtenir la pluie.

La dernière mention de l’église primitive de Prades apparaît dans un acte daté du 4 novembre 1398. Elle se trouvait à l’intérieur du château de Prades, tout comme le presbytère ; « Fortalicium dicti intus quod est sita ecclesia parrochialis dicti loci et rectoria » [Llibre Rotg, fol. 357, In DELAMONT, 1997, p.131].

Devenue trop petite pour l’accueil des fidèles, l’église paroissiale est agrandie dès le début du 17e siècle. Le 10 Novembre 1605, l’emplacement du futur lieu de culte est défini à partir de croix plantées par Onuphre Reart, évêque d’Elne. Les travaux s’étendent tout au long du siècle, avec de nouveaux agrandissements au 18e siècle [CAZES, 1969, p.3]. Plusieurs dates inscrites sur la pierre de taille permettent de retracer les campagnes de constructions : 1606 (première pierre posée à l’angle extérieur Nord-Ouest) ; 1610 et 1614 (piliers du sanctuaire) ; 1622 (arc du transept nord) ; 1465 (clé de voûte de la chapelle de la porte latérale) ; 1664 (angle extérieur Sud-Ouest) ; 1668 (portail d’entrée) ; 1670 (porte supérieure de la tribune) ; 1685 (œil de bœuf de la façade Ouest) ; 1686 (pinacle de la façade Ouest) ; 1696 (pilier Nord-Est de la chapelle du Christ) ; 1735 (première pierre du transept Sud) et 1749 (transept nord) [CAZES, 1969, p.3]. Les peintures murales conservées dans l’église ont été réalisées en 1872 par Léo Polge (1832-1894), peintre décorateur catalan, tandis que l’orgue fabriqué par les frères Grinda vers 1818.

En 1913, une galerie presque complète de l’abbaye Saint-Michel-de-Cuxa et précédemment intégrée dans la cour de l’établissement de bains publics à Prades (1835), est placée de part et d’autre du portail de l’église. La proposition de classement de l’église de Prades au titre des Monuments Historiques, a été décidée dans le courant de l’été 1948 ; certaines conditions ont été émises par la Commission des Monuments Historiques, telle que la restitution des arcades accolées à la façade principale au cloître de Saint-Michel-de-Cuxa [A.D.66 : 123 EDt 166]. Elles retrouveront leur emplacement d’origine en 1950, lorsque l’architecte Puig i Cadafalch entreprend la restauration de l’abbaye. Cette année est également marquée par l’organisation du premier festival de musique de chambre, au sein même de l’église paroissiale, dont le violoncelliste Pablo Casals (1876-1973) en dirigea l’orchestre. De nombreux artistes se réunissent depuis chaque année à Prades à l’occasion du Festival Pablo Casals.

  • Période(s)
    • Principale : 9e siècle, 11e siècle, 12e siècle , daté par source
    • Secondaire : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle , porte la date, daté par source

Orientée Ouest-Est, l’église est un édifice à nef unique à six travées couvertes en croisées d’ogives et terminé par un chevet plat. La nef formée d’un arc en plein cintre légèrement brisé, est flanquée de douze chapelles latérales couvertes en plein cintre entre les contreforts. Les arcs du transept sont quant à eux en anse de panier. Toutes les clés de voûtes sont sculptées, dont celles des quatre premières travées correspondant aux chapelles latérales illustrent les saints patrons et des armoiries. La cinquième travée ainsi que le transept, ont des voûtes sexpartites. Le retable majeur est quant à lui couronné d’une voûte d’ogives à liernes et tiercerons.

Les chapelles abritent des retables construits entre les 17e et 19e siècles ;

Nord : chapelles Notre-Dame du Mont Carmel, Notre-Dame des Victoires, Saint-Gaudérique (1714), Saint-Jean Baptiste (1699), du Rosaire et de la Conception (1839).

Sud : chapelles Saint-Sébastien, de la porte latérale, Saint-Louis de Gonzague, de la Trinité (1681), Notre-Dame de la Salette et celle de Saint-Benoît présentant une architecture baroque.

À l’Est, la chapelle du Christ fut édifiée en 1696 par un notaire de Prades du nom de Jean-Michel Bertran, inhumé en son centre. Elle présente des peintures murales restaurées en 1996 et une coupole sur pendentifs.

Le sol de l’église est en marbre rose de Villefranche-de-Conflent, tandis que la double volée de marches menant au maître-autel de style Louis XV, provient de Caune-Minervois (Aude) [BRUN- LENOIR DEBOVE, LOEILLET, 2014, p.46].

L’accès à l’intérieur de l’église s’effectue en façade Ouest, par un portail en plein cintre, composé de piédroits à impostes moulurées et d’un linteau chanfreiné constitué de larges claveaux de pierre de taille (marbre rose). Un boudin décoratif vient orner l’archivolte, tandis que la clé centrale de l’encadrement porte la date « 1668 » gravée deux fois. La porte d’origine en bois et cloutée possède un guichet central. Une seconde porte vitrée récente permet de sécuriser l’entrée.

Au-dessus du portail se trouve une niche cintrée encadrée de blocs de marbre rose taillés, abritant une statue de Saint-Pierre. L’ensemble est rehaussé d’un oculus à embrasure profonde en marbre rose, protégée par une grille en ferronnerie. Le faîtage est orné d’une pierre de taille indiquant le nom de l’église et la fin des travaux. Cette dernière est surmontée d’un couronnement pyramidal et d’une sphère, dominés par une croix latine en ferronnerie. Trois petites baies à barreau vertical en fer composent la partie droite de la façade, et permettent d’éclairer l’escalier menant à l’orgue.

Au Sud de la nef se trouve le clocher-tour du 12e siècle de 6,15 m de côté, agencé sur cinq niveaux. Il comporte en soubassement deux arcatures aveugles, des lésènes angulaires et deux fenêtres d’archer au Sud. Au premier niveau, se trouve une frise de six arcatures distribuées par trois entre deux lésènes angulaires (face Ouest) et une baie géminée à fenêtre d’archer (face Sud). Le 2ième et le 3ième niveaux disposent de six arcatures, au centre desquelles se trouve baie une géminée en plein cintre supportée par une colonnette à chapiteau cubique décoré. La fenêtre de la face orientale est obstruée. Des modillons décoratifs ornent chaque arcature du 3ième niveau. Ce dernier est surmonté sur chaque face d’une grande baie géminée en plein cintre, reposant sur un pilier maçonné. Sur une des faces au-dessus de cette baie, se trouve l’horloge. Chaque niveau est délimité par une frise en dents d’engrenage. La partie située au-dessus de la dernière baie, et comprenant la toiture en forme de pyramide octogonale, date de 1852 [CCRP. Fiche architecture. Prades – 66. Église paroissiale Saint-Pierre. 2005]. Cette couverture est surmontée d’une cage, ornée d’une croix, comportant deux cloches. Ce clocher est appareillé en carreaux de granite doré bien taillés et polis, aux joints bien ajustés. L'intérieur du clocher est accessible par une petite porte depuis la salle du Trésor. Les deux premiers étages sont desservis par un escalier à vis, tandis que les derniers niveaux par un escalier en bois et des échelles. La chambre des cloches abrite quatre cloches ; l'une d'entre elles datée de 1634 proviendrait de Saint-Martin-du-Canigou et les trois autres sont respectivement datées de 1739, 1826 et 1856 [BRUN- LENOIR DEBOVE, LOEILLET, 2014, p.41].

La façade Nord correspondant au début des travaux de construction de l’église moderne, dispose de quatre contreforts en saillie, dont la face la plus étroite est formée de pierre de taille en marbre rose et granit. Chaque espace entre les contreforts est percé d’une baie à arc en plein cintre. Trois d’entre elles sont aveugles et possèdent une embrasure importante. Leur appui est en brique et l’encadrement en marbre rose mêlé à des moellons posés de chant. L’une d’entre elles se démarque par son arc légèrement outrepassé et un encadrement intérieur en marbre rose. Deux autres ouvertures contemporaines des précédentes ont un ventail à petits carreaux. Le second niveau correspondant aux fenêtres d’éclairage de la nef, les baies oblongues sont axées verticalement à celles du premier et possèdent un linteau droit en pierre de taille.

Le chevet plat conserve les vestiges de deux tours demi-circulaires des anciennes fortifications, dont l’une correspond à la chapelle du Christ. Elles se distinguent par leur appareillage composé de galets de rivière et la base légèrement talutée. Au centre du chevet se trouve une baie aveugle en arc brisé, à claveaux en marbre rose. Cette partie a certainement été colmatée suite à la construction du retable entre 1696 et 1699. De plus, la baie devait probablement être ornée d’un vitrail [BRUN- LENOIR DEBOVE, LOEILLET, 2014, p.36]. Dans la première moitié du 18e siècle, l’angle Nord-Est est modifié par l’ajout de la sacristie et d’un espace dédié au sacristain. Des percements aléatoires composent la façade, qui possède également une petite porte en bois à lames verticales cloutée et un encadrement surbaissé en cayrous. Elle est accessible par deux marches en marbre rose et granit.

L’angle Sud-Est correspond au Trésor de Prades soit à la salle des reliques, possédant trois ouvertures sur rue de l’Église. Leur fenêtre est à petits bois et l’encadrement surbaissé ainsi que les jambages sont en cayrous. Dans la continuité du bâti se trouve la façade extérieure Sud de la chapelle Saint-Benoît, percée d’une baie similaire à celles de la façade Nord. Elle constitue le prolongement du bras du transept droite, datant de 1735. La maison du sacristain placée entre la chapelle Saint-Benoît et le clocher, comprend un rez-de-chaussée surélevé d’un étage. Deux travées de baies ordonnancées sont fermées par des volets bois et disposent d’un encadrement cintré en cayrous.

Enfin, quatre baies de facture différente composent la façade Sud de l’église. La première en plein cintre, est encadrée de claveaux en marbre rose. La seconde de style roman, et placée au niveau de l’unique contrefort, est à ébrasement et encadré de petits claveaux taillés dans du granit. Au-dessus de l’entrée latérale modifiée postérieurement, se trouve une baie similaire à la première, avec un appui en marbre. La dernière baie à encadrement mêlé de granit et de marbre est actuellement aveugle. La maçonnerie de cette façade Sud est constituée d’un appareil moyen de galets disposés en assises plus ou moins régulières. Elle pourrait correspondre au parement de l’église romane primitive, alors comprise dans le « castrum » fortifiée [BRUN- LENOIR DEBOVE, LOEILLET, 2014, p.37]. Le reste de l’édifice est également appareillé en galets de rivière et en moellons de pierres locales, liés mortier à un mortier de chaux.

La toiture principale de l’édifice est à deux pentes et en tuiles canal. Au Nord, le premier niveau constituant la toiture des chapelles latérales est en appentis. De plus, le toit de la chapelle Saint-Benoît est octogonal.

  • Murs
    • granite galet
    • granite moellon
    • granite pierre de taille
    • gneiss galet
    • gneiss moellon
    • marbre pierre de taille
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'ogives
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en berceau en anse-de-panier
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis
    • escalier dans-oeuvre
  • Énergies
  • Typologies
    chevet plat (17e siècle) ;
  • État de conservation
    bon état, restauré
  • Techniques
    • peinture
    • sculpture
  • Mesures
    • h : 17 m
    • l : 55 m
    • la : 13,7 m
  • Précision dimensions

    Longueur : 55 mètres de longueur / Largeur de la nef : 13,70 mètres / Hauteur : 17 mètres

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    église paroissiale
  • Protections
    classé MH, 1948/11/05
  • Précisions sur la protection

    Église : classement par arrêté du 5 novembre 1948

  • Référence MH

Documents d'archives

  • Sans date
  • 1928-1977
  • 1807

Bibliographie

  • 2014
  • 1997
  • 1969

Documents figurés

  • Sans date
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers