Dossier d’œuvre architecture IA66003681 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château Pams puis Hôtel de ville
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Conflent-Canigou
  • Commune Prades
  • Lieu-dit La Riberette
  • Adresse 31 Bis Route de Ria
  • Cadastre 2022 AX 45

L’édifice a été construit sous la Troisième République, sur un terrain vendu par l’avocat pradéen Jean-Baptiste ACEZAT le 3 octobre 1871, à un négociant barcelonais du nom d’Amédée CROS, marié à Mme. Caroline XURIGUER. La famille CROS, originaire de Montpellier, et établie en 1830 en Catalogne du Sud, est alors à la tête d'une importante entreprise de chimie basée à Barcelone.

Selon l'acte de vente conservé aux archives communales, l’ensemble de la propriété était formé de 3 ha 81 a 70 ca de terres, comprenant des dépendances, une conciergerie et le château appelé Cros ou La Rivereta (en raison de la proximité avec le cours d'eau dit La Rivereta) [Archives communales].

Une nouvelle vente est effectuée le 28 septembre 1891, entre M. CROS et Mme. Thérèse VALET, épouse de M. François ECOIFFIER, membre d'une importante famille locale alors propriétaire de la production de l'électricité dans les Pyrénées-Orientales [Témoignage recueilli auprès de Marc TAULERA-TROY, fils de Madeleine MARTY-CROS épouse TROY].

Au 20e siècle, la propriété est reprise par des membres issus de la famille CROS, notamment le 27 mars 1926, date de la vente du bien par Mme. Louise ECOIFFIER (épouse du docteur en droit M. Charles DE LA CROIX) à Mme. Marie LAFABRÈGUE. Les LAFABRÈGUE qui possèdent alors leur maison familiale en bordure de l’avenue Louis Prat, sont liés par le mariage au CROS, comme ce fut le cas avec la liaison entre Alfred LAFABRÈGUE et Marie des Anges CROS-XURIGUER en 1893 [Voir le dossier sur la villa Lafabrègue]. De plus, le mariage de Marie LAFABRÈGUE à l’industriel Edmond PAMS, contribuera à l’essor de l’industrie du vin. Par cette union, la propriété CROS/LAFABRÈGUE prend alors le nom de PAMS [Archives communales].

Un acte notarié en date du 14 mai 1984 rédigé par le notaire Jean-Marie CARMENT et conservé aux archives communales, fait état de la vente de la propriété à la ville de Prades, par M. Pierre PAMS. Il donne une description précise des bâtiments existants, dont « une maison de maître élevée de deux étages sur rez-de-chaussée, une bâtisse à usage de conciergerie, garages dépendances et parc attenant » [Archives communales].

Des travaux de rénovation sont faits à partir de 1985, afin d’aménager l’hôtel de ville de Prades dans le château Pams. La cuisine qui se trouvait au rez-de-chaussée, est transformée en salle de Conseil Municipal, tandis que le bureau du Sénateur-Maire et de ses adjoints, le secrétariat général et les différents services (technique, informatique, etc.) sont aménagés au premier étage. Aussi, le projet a consisté à doter la commune d’un grand parc urbain public. L’acquisition de celui du château a donc été actée. Actuellement, les bureaux de la mairie de Prades se trouvent toujours dans la propriété ; ils seront prochainement transférés dans les locaux de l’ancien tribunal de Prades (rue du Palais de Justice), les services ayant déjà déménagés à Perpignan en décembre 2009 [L’Indépendant. Pyrénées-Orientales - Prades : direction le tribunal pour la nouvelle mairie. 16/05/2021 [en ligne]].

Enfin, la Crèche et Relais d'assistants Maternels "Les bouts de choux" accolée à la façade Sud de la conciergerie, fut construite entre 2013 et 2014.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle , daté par source

L’ensemble de la propriété délimitée au Nord et au Sud-Est par l’alternance de murets/grillages, forme une parcelle cadastrale de 22 400 m², dont le parc de plus de 2 hectares se compose d’arbres centenaires aux essences diverses (Séquoia, cèdres). Le portail d’entrée en fer forgé situé au Nord, comprend des piliers latéraux de plan cruciforme à chasse-roues en marbre rose, maçonnés en cayrous et recouverts d’un enduit à faux joints. Le mur de prolongement Sud en pierre et brique apparente, dispose d’un faîtage en tuiles canal. Une entrée secondaire sur le Chemin de la Llitera plus réduite que la précédente, est également composée de piliers en brique locale. Quelques éléments d’agrément ponctuent le parc, tels qu’un petit kiosque et une fontaine à bassin en granit et rocaille centrale. Au centre du parc se trouve le château Pams de plan quadrangulaire, caractéristique de l’architecture Belle Époque. Les façades marquées par la symétrie sont richement ornées de décorations, influencées de l’antiquité ; moulure, cartouche, agrafe, modillon, oculus. Elles sont toutes recouvertes par un enduit de ciment, protégeant une maçonnerie d’origine en cayrous. Celle-ci est apparente sur certaines parties qui nécessitent d’être réenduites. La toiture à charpente apparente en bois et à quatre pans, est recouverte de plaques d'ardoises. Elle dispose d’une crête de faîtage à ornement et épis métalliques.

Le corps de bâtiment comprend un sous-sol, un soubassement, un étage noble et l’attique pour les combles. Chaque niveau est démarqué par un chaînage horizontal mouluré à cartouches aveugles ronds. Les angles Sud-Ouest et Sud-Est possèdent une tourelle de plan carré, terminée par une toiture pyramidale à arêtiers en zinc. Chaque face est constituée d’une petite ouverture à volets bois et encadrement cintré mouluré, surmontée d’un oculus.

Les façades latérales Ouest et Est (murs pignons) possèdent quatre travées de baies axées, à encadrement mouluré et linteau droit à crossettes supérieures. Les baies du rez-de-chaussée sont ornées de rinceaux à motifs floraux.

Si l’entrée à l’intérieur de l’hôtel de ville s’effectue majoritairement depuis la face Nord, la monumentalité de la façade Sud marque très certainement l’accès principal d’origine. En effet, cette dernière façade développée sur cinq travées de baies ordonnancées, dispose d’un avant-corps richement orné, à arcade simple au rez-de-chaussée et double au premier niveau. Cette partie qui se trouve dans l’axe de la façade, forme un portique d’entrée. L’ouverture de soubassement surbaissé, possède un encadrement mouluré avec une frise torsadée, ponctuée de feuilles d’acanthes sculptées. Celles-ci se retrouvent au niveau de l’agrafe à coquille placé au sommet de l’arc. Au premier niveau, les arcades en plein cintre ont des linteaux à clé centrale en saillie, ainsi que des arcs reposant sur une colonnette centrale et des piédroits à impostes de style dorique. Tout comme le soubassement, les écoinçons sont décorés de motifs floraux. Les travées de baies sont délimitées par six colonnes à cannelures, formant une galerie (rez-de-chaussée) et une loggia à l’étage supérieur. Les baies en soubassement sont des petites niches aveugles, encadrant deux portes-fenêtres à persiennes. Celles du niveau supérieur sont également des portes-fenêtres récentes. Deux portes latérales donnent accès aux tourelles d’angle. La structure des planchers est composée de voûtains recouverts par un enduit blanc. L’attique possède des oculi séparés entre eux par des cartouches. Tout comme la façade Nord, le vestibule intérieur est accessible par un portail en fer forgé ouvragé, dessiné par l’architecte Edouard Mas-Chancel [Exposition à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine. Notre-Dame de Riquer-Catllar, p.17].

La façade Nord se compose de cinq travées de baies, dont l’avant-corps central modifié postérieurement rappelle brièvement celui décrit en face Sud. Un escalier à sept marches en granit et rampes en fer forgé terminées en volute, donne sur le palier orné d’une mosaïque contemporaine. Également en tessons de granito, cette dernière représente un cours d’eau « La Rivereta », au centre d’un paysage composé d’arbres et de collines. L’arrière-plan comprend la représentation de l'abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa et le Canigou. Le portail d’entrée est encadré de moulures et de modillons à motifs floraux. Il est complété par deux cartouches latéraux surmontés de méandres, comprenant en leur centre un lampadaire en fer forgé (atelier Ner ?). Au rez-de-chaussée, les baies ont un encadrement à linteau droit à crossettes supérieures et décoration florale ainsi qu’un garde-corps ouvragé en fonte. Les deux portes-fenêtres supérieures ont des moulures d’encadrement et un linteau terminé par un fronton triangulaire. Elles donnent sur un balcon ouvragé, maintenu par des pieds de force en fonte.

Le vestibule d’entrée dessert au rez-de-chaussée la salle de conseil ainsi que les bureaux d’urbanisme. Il comporte en son centre une rangée de trois arcades en plein cintre reposant sur des colonnes à chapiteaux finement sculptés et bases octogonales. Cet espace est recouvert d’un enduit bleuté et décoré de motifs floraux peints réalisés dans le courant du 20e siècle. Les plafonds sont à caissons, dont les croisements ont des moulures en staff. De plus, le sol se compose de carreaux de ciment à décor géométrique. Le vestibule comprend également une statue de géant issue de la tradition catalane.

Les niveaux supérieurs sont desservis par un escalier à quatre volées droites, présentant des marches et une rampe en bois. Au premier étage, le palier comprend des chevrons de lames de parquet débitées en bois, tandis que les espaces de bureau ont un sol en tomettes. Des arcades recouvertes par un enduit délimitent le couloir principal.

Enfin, le bâtiment de l’ancienne conciergerie localisé dans l’enceinte du parc, est prolongé au Sud par la Crèche et Relais d'assistants Maternels "Les bouts de choux". Il conserve toutefois son plan en L d’origine et l’ordonnancement marqué des façades. Celles-ci ont des baies à dominante verticale mis en œuvre sur un rez-de-chaussée, un étage supérieur et un niveau de combles marqué par des oculi. Les façades Nord et Sud ont quatre travées de baies, tandis que les façades Ouest et Est en possèdent trois. Le rez-de-chaussée s’ouvre sur chaque côté par une porte centrale en bois, à encadrement cintré enduit identique aux fenêtres. Des chevrons bois composent l’avant-toit, terminé par une couverture en tuiles canal à trois et quatre pans.

Un édifice de plan allongé formé de combles à surcroît (double pente) et de bas-côtés (appentis) localisé à l’Est du château, se rapport très certainement à une ancienne dépendance. À l’Ouest, deux ouvertures latérales cintrées sont rehaussées d’un oculus colmaté. Une grande porte de type garage est protégée par un auvent à charpente en bois et rives de toit métallique. Elle est surmontée d’un linteau formant corniche décorative, recouverte par un enduit ocre. L’avant-toit comprend un voligeage bois, avec des pannes reposant sur des consoles incurvées.

  • Murs
    • brique maçonnerie enduit
  • Toits
    ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier, plan régulier en L
  • Étages
    sous-sol, étage de soubassement, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Jardins
    massif d'arbres
  • Typologies
  • État de conservation
    état moyen
  • Techniques
    • ferronnerie
    • mosaïque
    • peinture
    • sculpture
  • Représentations
    • agrafe
    • colonne
    • ordre dorique
    • pilastre
    • denticule
    • cercle
    • entrelacs
    • palmette
    • rinceau
    • torsade
    • volute
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    hôtel de ville

Documents d'archives

  • 14 Mai 1984

Bibliographie

  • 2004
  • 1997

Périodiques

  • 1984

Documents multimédia

  • 16 Mai 2021
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
(c) Communauté de communes Conflent Canigó
(c) Inventaire général Région Occitanie
Articulation des dossiers