La commune de Prades possède un important réseau hydraulique souterrain, dont la plupart des fontaines présentes sont reliées. Celles-ci sont également alimentées par des puits, comme c’est le cas de la fontaine-abreuvoir de la place Gelcen. Le puits se situe à l’intérieur de la maison Gelcen, actuellement lieu d’accueil pour les associations locales et salle d’exposition. La fontaine localisée sur la place de la République est la seule raccordée au réseau d’eau potable. Aussi, plusieurs points d’eau communiquent avec les canaux d’irrigations, notamment dans la zone Sud du quartier des Tanneurs. À l’époque moderne, des lavoirs publics seront aménagés au plus proche de ces cours d’eau. Ils constituent des lieux de vie importants, utilisés jusqu’à la première moitié du 20e siècle. Celui situé en bordure de l’avenue du docteur Lavall est plus récent, puisqu’il apparaît dans les sources historiques dès 1879. Les fontaines visibles à Prades, datent essentiellement de la fin du 19e siècle, à l’exception de la fontaine dite « Aymerich », mentionnée dès 1839.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, des réparations sont engagées sur la plupart des fontaines de Prades, jugées en mauvais état. L’extrait des registres des délibérations du Conseil municipal de la ville en date de 1862, indique que « les fonds alloués au budget de 1862 pour entretenir les fontaines sont épuisés ». De ce fait, la commission municipale décida « d’abattre et de vendre les arbres qui sont en face la maison Bès et ceux du chemin neuf et d’affecter le produit de leur vente à l’entretien des fontaines » [A.D. 66 123 EDt 102]. C’est également à la fin du siècle que les eaux de Prades vont être contaminées, en raison d’un important épisode de choléra survenu en 1884 [CAMPS, 2010, p.7].
Dans le courant du 20e siècle, plusieurs projets fontinaux ont été portés par la municipalité de Prades, afin de moderniser le réseau d’eau potable. Le projet d’alimentation en eau s’effectue sous le mandat de Denis Saleta entre 1904 et 1908, tandis que le premier projet fontinal connu dans les sources communales est mis en place de 1908 à 1912 [CAMPS, 2010, p.7]. Un second projet est réalisé en 1941, en raison des dommages causés au réseau d’adduction d’eau potable par les inondations d’octobre 1940 [A.D.66 : 123 EDt 177]. Pour cela, des travaux ont été engagés l’année suivante, pour un montant total de 168.335 francs. En 1946, une partie a pu être subventionné par l’Etat (133.640 francs), au titre du Ministère de la Reconstruction. L’entrepreneur Léon Fabre a été retenu pour assurer le suivi des travaux à réaliser, comme l’atteste la délibération du Conseil municipal de Prades en date du 6 Juin 1941. Les travaux élevés à 168.335 francs, ont consisté à changer les tuyaux et les manchons pour remplacer une canalisation emportée par les eaux. Par ailleurs, les travaux ont été fabriqués par la Société Minière & Métallurgique du Périgord [A.D.66 : 123 EDt 177]. De nouvelles crues survenues en Avril 1942, nécessitent à nouveau de réparer le réseau d’adduction d’eau. L’entrepreneur de travaux publics à Ria, Michel Angles, se chargea de la réalisation des travaux sous la conduite de l’architecte Parfait Pérez [A.D. 66 123 EDT 102].
En dehors des fontaines et des lavoirs, la ville de Prades s’est équipée d’établissements de bains entre les 19e et 20e siècles, destinés dans un premier temps à la classe bourgeoise. Les plus anciens construits datent de 1840, tandis que ceux édifiés en 1933 en bordure de la rue de San Juan de Porto Rico, sont actuellement occupés par la « Salle Joachim Eyt ». Ces derniers forment un modèle de bains-douches démocratique de la première moitié du 20e siècle, essentiellement utilisés par les populations indigentes.
Fontaines dites du Cami Nou (ou Caminou) :
Les fontaines sont au moins présentes depuis le 18e siècle. Elles sont indiquées au nombre de cinq dans le plan annexé au document relatif au redressement de la Têt, prescrit par arrêt du Conseil d’Etat du Roi daté du 20 Mars 1770.
Fontaine-abreuvoir, Place de la République :
La fontaine de la place centrale de Prades fut initialement construite en 1611, comme l’atteste une lithographie réalisée en 1845 par Mme. Lina Irnsinger [HUSER, CATAFAU, 2011, p.47]. En effet, l’inscription « 1611 » apparaît sur l’une des faces de la borne. Une tête d’animal de la famille des félins et faisant office de sortie d’eau, est visible en dessous de la date. Elle s’écoule dans un bassin circulaire (fontaine) puis dans un abreuvoir rectangulaire, dont un cheval est représenté en train de se désaltérer. Aussi, la partie sommitale est une structure pyramidale, terminée par une sphère portant une croix. Les autres lithographies effectuées entre 1824 et 1835, permettent de visualiser l’emplacement d’origine de la fontaine, qui se situait un peu plus en retrait de sa position actuelle [HUSER, CATAFAU, 2011, pp. 45 et 46].
Avec la transformation de la place publique au 19e siècle, une nouvelle fontaine est installée en 1867. D’influence néo-classique, elle fut réalisée par Martin Grazelles [DELORY, 2014, p.11] dans du marbre griotte. Ce dernier, reconnaissable par l’accumulation de fossiles marins, provient de carrières situées à 300 m de l’ancien lieu-dit de Belloc (commune de Villefranche-de-Conflent). Elles ont été exploitées au 19e siècle et les fragments extraits transformés à la marbrerie de Ria, afin d’épurer (castine) le minerai de fer des hauts-fourneaux. Selon les historiens et archéologues, la fontaine serait le seul monument à se rapporter à l’extraction du marbre griotte [MARTZLUFF, GIRESSE, CATAFAU, DE BARRAU, 2016 [en ligne]].
La fontaine est actuellement reliée au réseau d’eau potable de Prades. Elle est toutefois seulement en fonctionnement le jour du marché hebdomadaire, en raison du mauvais état du réservoir (fuite). De récentes restaurations du point d’eau ont consisté à remplacer le robinet d’eau en laiton de la face Sud par un poussoir.
Fontaine Aymerich et Bains Saint-Michel :
La fontaine est mentionnée en 1839, au moment où un certain Ange Aymerich décide de la faire réparer et déplacer à ses frais. M. Aymerich était à cette époque le propriétaire des Bains dits « Saint-Michel », ouverts vers 1840 [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI Jean, 1992, pp. 26 et 51]. En effet, cet établissement aujourd’hui disparu, a été décoré vers 1835 par une galerie presque complète (douze arcades) composée de chapiteaux, provenant de l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. Deux cartes postales datées de 1905 et 1908, permettent de visualiser la cour intérieure des Bains Saint-Michel, bordée d’une galerie rappelant la disposition du cloître roman de Cuxa. Les chapiteaux seront ensuite intégrés de part et d’autre du portail Ouest de l’église Saint-Pierre, entre 1920 et 1950 [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI Jean, 1992, p.26].
À l’origine, les bains étaient alimentés par l’eau de la fontaine, qui était adossée à la maison Aymerich. L’ensemble se trouvait dans l’actuelle rue du Jardin Aymerich, matérialisée en entrée Sud par un imposant encadrement en plein cintre, construit en pierre de taille (marbre rose). Le voussoir central en saillie, porte la date « 1841 » gravée, qui correspond très certainement à l’année de construction de l’établissement de bains.
Plusieurs incidents liés à la fontaine sont mentionnés dans les sources archivistiques de la première moitié du 19e siècle. C’est le cas en 1846, où les habitants du quartier indiquent la présence dans l’auge de « reptiles immondes…venimeux et répugnants à voir ». Ces reptiles sont en réalité des crapauds, dégagés par la suite de la fontaine [A.D. 66 123 EDT 102]. De plus, la locataire de la maison Aymerich, Mme. Zimmerman, débouchait régulièrement les tuyaux de la fontaine à l’aide de roseaux pointus, ce qui ne manqua pas de blesser les personnes habituées à puiser l’eau [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI Jean, 1992, p.52].
Les conditions hygiéniques liées à l’usage de l’eau sont évoquées à plusieurs reprises, notamment en 1858 par une lettre de l’Ingénieur ordinaire de l’arrondissement de l’Ouest, adressée au Maire de Prades. Il explique que la fontaine « ne servait pas uniquement au passage de l’eau, mais encore à laver tous les ustensiles de ménage, tous les légumes et une infinité de choses qui ne peuvent être tolérées sur la voie publique ». De plus, « le conduit souterrain qui longe la maison Aymeric est complétement engorgé de résidus des lavages (…) et le réservoir placé sous le tuyau de la fontaine qui écoule l’eau dans le conduit est continuellement plein. Le bassin, ainsi plein, sert maintenant d’abreuvoir aux chevaux et aux divers lavages (…) ». La traverse de la Route Impériale N 116 (actuelle avenue du Général de Gaulle), se retrouve donc en permanence inondée par l’eau et encombrée de saletés. Par ailleurs, « l’eau du bassin qui ne trouve plus d’issue se corrompt facilement et les saletés qui se trouvent dans le conduit, répandent dans l’air une odeur infecte qui peut être très pernicieuse à la santé des habitants du quartier ». Il a donc été décidé par cette lettre de « faire enlever le bassin ou réservoir en marbre » et de faire démolir et combler le conduit « en rétablissant le pavé de la rigole par où devra couler l’eau de la fontaine » [A.D. 66 123 EDT 102].
Pour autant, la fontaine continuera de fonctionner, malgré son débit de plus en plus faible au fil du temps. Selon le voiturier François Bigorre, propriétaire des bains Saint-Michel dans les années 1870, la fontaine de la place publique de Prades serait également insuffisante en eau. C’est pourquoi, il propose dans une lettre adressée au Maire le 27 Novembre 1873, d’amener les eaux perdues de la fontaine de la place dans celle des bains Aymeric [A.D. 66 123 EDT 102].
Dans un dossier relatif à une pétition des riverains Malet et veuve Canal datée de 1887 demandant l’alignement de leur propriété du côté de la rue du Chemin rural, il est fait mention du « Réservoir de la Fontaine Aymeric », situé dans la propriété d’Antoine Puig. Le plan de situation joint au dossier, permet de voir l’emplacement du réservoir, qui se trouvait en face de la propriété Castres [A.D. 66 123 EDT 102]. Celle-ci est par ailleurs mentionnée dans un courrier très complet écrit le 7 Juin 1908 par Mme. Marie de Saint Jean, nouvelle propriétaire du lieu. Elle indique que la prise d’eau a bel et bien été établie près de l’ancienne propriété Castres et que « l’eau arrive à la fontaine adossée à la maison Clerc (actuelle habitation n°150 Avenue du Général de Gaulle) ». De plus, un réservoir est établi sur le joint pour permettre « à la moitié de cette eau de se diriger vers et jusqu’à l’établissement des bains ». Cependant, la fontaine a un très petit débit. De plus, « l’eau se perd dans la partie entre la prise d’eau et la fontaine de la maison Clerc, les recherches et les réparations doivent être faites dans la canalisation qui amène l’eau au réservoir qui se trouve devant le terrain des magasins Combo » [A.D. 66 123 EDT 102].
Enfin, dans le cadre de la vente aux enchères du patrimoine immobilier de l’industriel Rémy Jacomy en Mai 1883, la liste des biens fonciers et immobiliers jointe à l’acte de vente de 1884, donne des indications sur le contexte d’urbanisation de l’actuelle rue du Jardin Aymerich. Jacomy possédait un terrain à bâtir d’une superficie de 140 m de long et 20 m de large environ. Il se trouvait au niveau de la rue appelée Jardin d’Aymerich, que l’industriel fit aménager. Diverses bâtisses ont donc été construites sur ce terrain depuis la saisie et sa transcription [CAMPS, 2010, p.22].
Fontaine, Avenue du Docteur Lavall :
Construite dans le courant du 19e siècle, la fontaine se trouvait à l’origine au « Firall d’en Haut », espace public qui correspond à l’actuelle gare routière située à l’intersection de la rue du Pérou, des avenues du Docteur Lavall et du Général de Gaulle [CAMPS, Avril 2001, p.5]. Selon les sources historiques, la fontaine aurait été reconstruite en 1880, en même temps que les travaux réalisés au lavoir et l’abreuvoir alors localisés de l’autre côté de l’avenue [CAMPS, Avril 2001, p.7].
Borne-fontaine – Puits - Bassin :
La place localisée entre l’Avenue du Général de Gaulle et la rue des Neuf Fiancées, a été aménagée en 1996 [témoignage recueilli auprès du service patrimoine de Prades]. L’emprise bâtie comprenait au début du 19e siècle une habitation développée en L, avec un jardin attenant (cadastre de 1807). Au moment de la création de la place, le puits était déjà existant. De plus, la borne-fontaine est un réemploi (19e siècle ?) également antérieur aux travaux. Elle porte la date « 1996 » gravée en relief, qui indique la date d’aménagement de l’espace public.
Borne-fontaine, N°1 rue des Fontaines :
La fontaine a été construite au 19e siècle, comme l’atteste la date « 1870 » gravée sur le fronton.
Borne-fontaine – Abreuvoirs, Place Gelcen :
La borne-fontaine et les bassins de l’abreuvoir sont des réemplois de points d’eau plus anciens, intégrés sur la place entre 1996 et les années 2000. En effet, la borne-fontaine porte la date « 1996 » gravée en relief, qui correspond certainement à la période d’aménagement de l’espace public. Elle est identique à celle de la place du 18 Juin, également reprise à la fin du 20e siècle.
L’ensemble est alimenté en eau grâce à un puits situé dans la maison Gelcen, qui comprend actuellement des salles dédiées aux associations. L’édifice regroupe trois parcelles cadastrées BA 155, 156 et 157, dont la dernière abrite le puits. A l’origine, ces parcelles ne formaient qu’un seul corps de bâtiment, comme l’atteste le cadastre de 1807. L’édifice de plan en U, était formé autour d’une cour (E 512). Aussi, un vaste jardin (E 313) probablement rattaché au bâti, se trouvait à l’emplacement de l’actuelle place Gelcen.
Abreuvoir, Rue des Aires :
Bassin antérieur au 19e siècle ? / 19e et 20e siècles.
Lavoirs, Rue des Fabriques :
Selon les témoignages oraux recueillies sur le terrain, les lavoirs publics sont existants depuis la fin du 18e siècle. Le « Plan du moulin Bonérich et de ses abords » daté de 1866, permet de visualiser quatre emplacements de bassins. Un dernier a semble-il été construit postérieurement, puisque les lavoirs sont actuellement au nombre de cinq. Les lavoirs ont été couverts dans le courant du 19e siècle. Sur l’un d’entre eux, un bloc de pierre porte la date « 1881 » gravée, qui pourrait correspondre à la période de modernisation du site.
Lavoir et fontaine Saint-Côme (disparue) :
Si le lavoir est une construction du 19e siècle, la fontaine est au moins existante depuis le 18e siècle et se situait à proximité de la chapelle Saint-Côme et Saint-Damien du quartier dit du « Peyró ». En effet, elle est mentionnée dans une requête datée du 20 août 1772 présentée à l’Intendant par le viguier du Conflent et Capcir, à l’encontre d’un laboureur de Prades du nom de Silvestre Serrat. Il lui est demandé de « retirer le fumier qu’il a tout près de la fontaine de St Côme à douze pas de distance, de combler le bassin qui le contient et de remettre les choses au même état avant ses entreprises et ce dans le délai de 3 jours » [CAMPS, Avril 2001, p.7.].
Le lavoir a été aménagé après le déplacement du cimetière Ouest de la ville (quartier du Peyró) à la Coste de Clara, décidé par la municipalité en 1868. En effet, celle-ci entrepris à cette époque d’aménager un champ de foire, pour le marché aux bestiaux [Culture & Patrimoine. La salle du foirail. Anciens abattoirs de Prades & Quartier du Foirail [en ligne]. Selon les témoignages recueillis au début des années 2000 par l’historienne locale Jeanne CAMPS, les lavandières dites « Bugaderes » (la lessive ; « la bugada » en catalan) du Peyró, lavaient le linge au lavoir pour les familles aisées de Prades.
La première mention relative à la construction d’un lavoir public remonte à 1879. À cette date, il est également question de reconstruire la fontaine proche du lavoir, tous deux étant situés au lieu-dit Saint-Come [A.D. 66 123 EDT 102]. Les travaux à réaliser pour un montant de 862,99 francs, ont été confiés à l’entrepreneur Joseph Pérabosch, comme l’attestent les archives concernant ce projet. Un plan dressé à Prades le 14 Avril 1879, permet de voir l’emplacement du lavoir projeté au côté d’un abreuvoir à deux bassins rectangulaires, alimentés en eau par la fontaine via une conduite forcée. Celle-ci aujourd’hui disparue, se trouvait vraisemblablement au Sud du lavoir, en bordure Ouest du tombeau de la famille Lacroix. Un second plan produit la même année, projette en coupe la nouvelle fontaine à construire, qui devait être une borne sur plan carré de style néo-classique. Dans la première moitié du 20e siècle, il a été décidé de fermer la source en raison de la mauvaise qualité de l’eau de source, analysée suite à un épisode épidémique de typhoïde survenue pendant les inondations de 1940 [CAMPS, Avril 2001, p.39.].
L’avant-métré et le détail estimatif des travaux, permet de connaître les matériaux employés ainsi que les dépenses prévues. Le lavoir et la fontaine ont été construits avec une maçonnerie ordinaire liée à la chaux, constituée de pierre de taille. La couverture du canal de décharge est prévue en maçonnerie de briques, cayrous et chaux, tandis que le pavage autour de l’abreuvoir devra être réalisé en pierre sèche. De plus, les tuyaux de la fontaine devront être en poterie de 8 cm de diamètre [A.D. 66 123 EDT 102]. En 1880, des travaux supplémentaires portés à 97,20 francs sont effectués, dont l’édification d’une rampe pour arriver au champ de foire ainsi qu’à la nouvelle fontaine Saint Come. Prades, le 30 Mars 1880.
Le lavoir est couvert depuis 1947, année de construction de la dalle de couverture en béton armé, avec entretoises et poutres. Selon les sources historiques conservées aux archives départementales de Perpignan, les travaux ont été portés par l’ingénieur Pérez Parfait, actif à Prades et réalisés par l’entrepreneur Jacques Deixonne pour un montant de 144.900 francs. De plus, le mémoire explicatif en date du 26 Novembre 1946, explique que le lavoir « est fréquenté par de nombreux usagers, car la modeste situation générale des habitants de cette partie de Prades ne leur permet pas d’avoir ou de faire installer à domicile un lavoir familial ». Aussi, malgré le fait que ce soit une construction relativement récente, il est « entièrement à ciel ouvert et ne présente absolument aucun abri contre les intempéries », ce qui laisse les usagers « dans l’impossibilité d’utiliser le lavoir par mauvais temps » [A.D.66 : 123 EDt 166].
Un grillage protège les faces Sud et Est du lavoir depuis 2020, en raison des fréquentes incivilités qui ont eu lieu ces dernières années. En effet, les parois intérieures du lavoir sont couvertes de tags.
Lavoir Saint-Pierre et bains-douches :
Le jardin du Pessebre qui jouxte à l’Est l’ancien lavoir Saint-Pierre, a été aménagé en 1931 sous le mandat d’Antoine Lavall (docteur pradéen) [L’Indépendant, Septembre 2020]. Toujours existant, cet écrin de verdure est actuellement réservé aux scolaires, dans le cadre d’activités « Nature et découverte ». Il fait partie d’un ensemble bâti qui comprenait le lavoir et les bains-douches édifiés en 1933 par l’entreprise en bâtiment Botta-Fico, afin que la population et principalement les plus modestes, puissent bénéficier d’un lieu pour l’hygiène corporelle [L’Indépendant, Décembre 2018]. Les plans de l’édifice ont été réalisés par l’architecte Joseph Berthier actif à Perpignan durant l’entre-deux-guerres, comme l’atteste une plaque en tesselles de mosaïques faisant apparaître l’inscription en noire « J. BERTHIER architecte PERPIGNAN » sur le piédroit latéral droit de la porte axiale Ouest. La partie relative au lavoir a été remaniée postérieurement et comprend désormais la « Salle Joachim Eyt », utilisée pour des manifestations culturelles. La conciergerie qui se trouvait au premier étage du bâtiment, est actuellement dédiée à l’association Mosaïque. De plus, une partie des bains-douches est occupée par la « Salle du Pessebre », où se déroulent plusieurs activités de bien-être dont le Qi Gong et le Tai Chi Chuan.
Architecte