Dossier collectif IA66003673 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Ensemble des ouvrages hydrauliques de la commune de Prades
Copyright
  • (c) Communauté de communes Conflent Canigó
  • (c) Inventaire général Région Occitanie

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    canal d'irrigation, moulin à farine, moulin à huile, martinet, moulin à foulon, tannerie, usine, haut fourneau, cheminée d'usine, chocolaterie
  • Aires d'études
    Conflent-Canigou
  • Adresse
    • Commune : Prades
      Lieu-dit : Adresse : 5 Bis rue Saint-Martin, 3 Rue Saint-Martin, 1 Allée de la Plaine Saint-Martin, 26 Rue des Fabriques , 2 bis Rue des Fabriques, 2 Rue Saint-Martin, 11 Rue Saint-Martin, 11 bis Rue Saint-Martin, 4 Rue Saint-Martin, Chemin du Gaz, Route d'Eus, Impasse Gibraltar, N°1 Impasse Gibraltar
      Cadastre : 1807 E 394 Martinet à cuivre du sieur Comte  ; 2021 AZ 33 Martinet à cuivre du sieur Comte / N°5 bis rue Saint-Martin ; 2021 AZ 34 Martinet à cuivre du sieur Comte / N°5 bis rue Saint-Martin ; 1807 E 392 Moulin à farine communal ; 2021 AZ 27 Moulin à farine communal / N°3 rue Saint-Martin  ; 2021 AZ 29 (p) Moulin à farine communal / / N°3 rue Saint-Martin  ; 1807 E 393 Moulin à huile du sieur Tixedor, puis chocolaterie, puis usine électrique  ; 2021 AZ 29 Moulin à huile du sieur Tixedor, puis chocolaterie, puis usine électrique / N°3 rue Saint-Martin et N°1 Allée de la Plaine Saint-Martin ; 1807 E 406 Moulin à farine du sieur Mauran puis moulin à huile  ; 2021 AZ 42 Moulin à farine du sieur Mauran puis moulin à huile / N°26 rue des Fabriques et N°2bis rue des Fabriques ; 1807 E 405 Moulin à huile de Jean Boher, puis martinet, puis usine, puis forge  ; 2021 AZ 44 Moulin à huile de Jean Boher, puis martinet, puis usine, puis forge / N°2 rue Saint-Martin ; 1807 E 400 Moulin à huile de la dame Romeu puis manufacture de textile ; 2021 AZ 40 Moulin à huile de la dame Romeu puis manufacture de textile / N°11 et N°11 bis rue Saint-Martin ; 2021 AZ 41 Moulin à huile de la dame Romeu puis manufacture de textile / N°11 et N°11 bis rue Saint-Martin ; 1807 E 401 Usine Illes  ; 2021 AZ 46 Usine Illes / N°4 rue de Saint-Martin ; 2021 AZ 83 Domaine de la Tannerie / Rue Saint-Martin  ; 2021 AZ 84 Domaine de la Tannerie / Rue Saint-Martin  ; 2021 AZ 53 Domaine de la Tannerie / Chemin du Gaz ; 1807 B3 314 Moulin Bès  ; 2021 AZ 72 Moulin Bès / Route d’Eus et Impasse Gibraltar ; 2021 AE 132 Site industriel de « Gibraltar » / Route d’Eus et N°1 Impasse Gibraltar ; 2021 AE 133 Site industriel de « Gibraltar » / Route d’Eus et N°1 Impasse Gibraltar ; 2021 AE 134 Site industriel de « Gibraltar » / Route d’Eus et N°1 Impasse Gibraltar ; 2021 AE 135 Site industriel de « Gibraltar » / Route d’Eus et N°1 Impasse Gibraltar ; 2021 AE 136 Site industriel de « Gibraltar » / Route d’Eus et N°1 Impasse Gibraltar ; 2021 AE 137 Site industriel de « Gibraltar » / Route d’Eus et N°1 Impasse Gibraltar

Le territoire de Prades possède un riche patrimoine hydraulique, dont de nombreux canaux construits dès le Moyen Âge. Ceux identifiés dans le cadre de cette étude sont dits structurants pour l’irrigation des terres agricoles et le fonctionnement des industries locales, telles que les moulins, tanneries et usines.

Canal de Bohère : Construit de 1864 à 1881 sur la rive droite de la Têt :

Le 19e siècle est marqué par une diversification des cultures agricoles et l’élargissement du périmètre irrigable sur la commune de Prades ainsi que des territoires alentours, afin de faire face à la concurrence de la plaine du Roussillon. Les syndics des canaux de Prades, Ria et Codalet ont dans ce sens adressé une lettre au Préfet des Pyrénées-Orientales en date du 29 juillet 1837 ; « Chaque année, Monsieur le Préfet, chaque jour nous démontre combien il est nécessaire pour nous de profiter des avantages que nous pouvons retirer de la portée actuelle de notre canal, en aval de tous nos ponts, aqueducs et de chercher à donner ainsi un produit des terres qui devraient finir par devenir absolument improductives. Les immenses plantations de vignes qui ont eu lieu depuis un certain nombre d'années dans le premier arrondissement nous réduisent à la nécessité de diminuer nos vignobles, car nos vins ne peuvent soutenir la concurrence de ceux du premier arrondissement dont on nous inonde chaque année, le produit de nos vignes ne peut plus couvrir les frais de culture » [RIAUX, 2007]. Par ailleurs, l’extension des terres arrosables devait permettre aux habitants plus modestes d’accéder à la ressource en eau, jusqu’ici principalement exploitée par les propriétaires aisés. Les communautés d’habitants de l’arrondissement de Prades demandent alors qu’un nouveau canal soit construit, à partir de la dérivation de la Têt. Ce futur canal, dit de Bohère, pourra ainsi transiter par les communes de Ria, Sirach, Codalet, Taurinya, Prades, Clara-Villerach et Los-Masos [RIAUX, 2007]. Cependant, le projet fait l’objet de nombreuses contestations émanant des communautés villageoises de la plaine du Roussillon. En effet, un nouveau prélèvement en amont des prises d’eau existantes, pourrait conduire à une importante pénurie d’eau. Les travaux du canal n’ont ainsi pu démarrer avant la seconde moitié du 19e siècle.

Construit de 1864 à 1881 sur la rive droite de la Têt [MERCADER, 1933, 125 pages], le canal de Bohère est un cours d’eau long de 42 km, qui permet l’irrigation des terres comprises entre sa prise d’eau sur la localité de Serdinya (Haut-Conflent) et Los-Masos. Le territoire de Ria-Sirach bénéficie de l’accès à l’eau du canal, depuis les années 1870. Cet ouvrage fut mainte fois fragilisé par la présence d’un sous-sol argileux, principalement dans la vallée de la Lliterà. D’importants travaux ont donc été réalisés entre 1932 et 1933, par les architectes Félix Mercader et Bernard Banyuls [MERCADER, 1933, p.79]. Malgré les mesures de consolidation prises lors de ces travaux, le canal est à nouveau endommagé au cours du siècle, principalement en raison de l’Aïgat d’Octobre 1940. L’entreprise Fondeville est chargée de réaliser les réparations, parallèlement à la modification du tracé initial.

 Le premier syndicat du canal de Bohère s’est constitué à la suite de la publication d’un décret impérial du 14 mars 1863, accordant aux habitants des communes de Ria, Codalet, Prades, Clara et Los-Masos à se réunir en association Syndicale, appelée « Société du Canal de Bohère » [MERCADER, 1933, p.24]. L’article 16 du décret, indique que « L’association syndicale est autorisée à dériver de la rivière de la Têt un volume d’eau fixé à 700 litres par seconde » [A.D. 66 : 14 Sp 164]. Chargée de l’entretien et de l’exploitation du canal, cette structure toujours existante, est portée par un Syndicat Intercommunal à vocation unique, dont le maire de Los Masos, Monsieur Guy Cassoly, en est l’actuel président. Les communes évoquées ci-dessus sont toujours comprises dans le périmètre. Par ailleurs, l’association « Sauvegarde du canal de Bohère » créée en 2016, est chargée de protéger et de valoriser le patrimoine « historique, culturel, architectural, agricole, touristique, environnemental » du cours d’eau [Journal officiel].

 

 Canal de Canoha :

Ce cours d’eau qui part du Caillau en amont de Ria, est au moins existant depuis le 14e siècle. En effet, le canal fut concédé par bail emphytéotique en Février 1336 par l’abbé Grimald de Banyuls de Saint-Michel-de-Cuxa, aux habitants de Catllar et de Prades [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI. Revue d’Ille et d’Ailleurs. Numéro 26. 1992, p.50]. En raison de la la déviation de la Têt survenue en 1780, il n’arrose plus que certaines terres de Ria, Prades et de la commune de Catllar [VIALLET, 2007, p.115]. En 1858, la prise d’eau est modifiée et déplacée à son emplacement actuel (Nord-Est du centre ancien de Ria).

 

Canal des Prés (actuel canal Pré Saint-Martin) :

La gestion et l’entretien de ce cours d’eau est assuré dans la première moitié du 19e siècle par le syndic de l’association des tenanciers arrosants du canal de Prades dit ruisseau des Prés. Il permet l’arrosage des prairies dites de Saint Martin, situées à l’emplacement de l’ancien lit du fleuve la Têt. D’importantes crues dans le courant du mois de Mai 1853 ont fortement endommagé le canal, qui a donc bénéficié de travaux de réparations [A.D. 66 : 14 Sp 134]. Dans la première moitié du 20e siècle, l’entretien du canal des Prés est à la charge de la « Société des Usines de Prades et de Mailloles ». En effet, la Société utilise une partie des eaux de ce canal pour les besoins de son exploitation industrielle implantée à Prades [A.D. 66 : 1933W181].

 

Canal dit Rec de Dalt :

Plusieurs mentions : « rec de Dalt », « rec Major », « canal de Prades »

 La Têt est franchie par le canal dit Rec de Dalt (d’en Haut), connu comme étant l’un des plus anciens canaux d’irrigations du Conflent. Selon l’historien Jaubert de Passa, la première mention du Rec de Dalt est faite en 1285, au moment où les « religieux de Saint-Michel-de-Cuxa (…) et de Notre-Dame de Lagrasse », décident d’établir un canal sur le territoire de Prades [JAUBERT DE PASSA, 1821, pp.111 et 112]. Afin de l’alimenter en eau, une concession visant à prendre les eaux de la fontaine d’En-Gorner (territoire de Ria) est prévue par l’abbé de Saint-Michel de Cuxa. C’est finalement le roi Jacques II, qui après avoir prouvé que ces eaux étaient dépendantes du district royal de Villefranche et acheté le titre de propriété, se chargea d’instaurer une nouvelle concession en date du 13 juillet 1305, établissant le syndicat du nom de Dalt [A.D. 66 : 14 Sp 134]. Outre la fontaine d’En Gorner, il est également prévu d’utiliser les eaux de la Têt [JAUBERT DE PASSA, 1821, p.114]. Un document daté du 27 Mars 1879, indique la prise d’eau du canal de Dalt, située au niveau de la rivière de la Têt entre Villefranche-de-Conflent et Ria [A.D. 66 : 1933W180].

Des dispositions bien précises liées à l’usage et la gestion de l’eau du canal sont définies dans la concession. En effet, les habitants de Prades et de Codalet ont l’obligation « de se rendre aux ateliers » de construction du canal, sous peine d’une amende ou d’une journée de travail [PATAU, BERNADAS, MONESTIER, 1990, p.16]. De plus, le canal est commun aux habitants de Prades et de Codalet, qui bénéficient d’une autorisation pour « agrandir, refaire et défaire la digue et le canal, toutes les fois qu’ils le jugeront convenable, pour recevoir un volume indéterminé d’eau ».

Selon Jaubert de Passa, le canal d’une largeur estimée à environ 3 pieds, permet d’arroser au 19e siècle 1096 journaux de terre, soit 36189 ares sur les territoires de Ria, Codalet et Prades. À la fin du siècle, le canal irriguait près de 400 hectares [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI. Revue d’Ille et d’Ailleurs. Numéro 26. 1992, p.50].

La concession du canal de Dalt permettait le fonctionnement de moulins à farine, exclusivement réservés aux seigneurs [JAUBERT DE PASSA, 1821, p.117]. Elle fut également utilisée pour l’entretien de quelques usines, dont une manufacture de draps à Prades [JAUBERT DE PASSA, 1821, p.115]. Cette dernière a été établie en 1808 par M. Villar, dans un local qu’il possédait [A.D. 66 : 14 Sp 134]. Vers 1812, des travaux de modernisation et d’agrandissement ont pu être faits, dont l’achat de deux maisons attenantes. L’année suivante, M. Vilar obtient une autorisation par arrêté afin d’établir une prise d’eau pour l’alimentation de son usine. En effet, l’eau du canal de Dalt permettait d’actionner la mécanique de la manufacture, notamment pour carder (opération de démêlage et de lissage) et draper la laine. De plus, l’usine comportait un foulon pour le finissage des draps, dont l’utilisation est très certainement similaire à celui d’un moulin à foulon.

 De nombreuses contestations ont été émises par les tenanciers du canal de Dalt, demandant l’annulation du précèdent arrêté. L’usage de l’eau pour l’industrie pourrait avoir de graves conséquences sur l’irrigation des terres. L’ordonnance du roi Louis XVIII en date de 1814, annule ainsi l’arrêté dans son article 1 et indique dans l’article 4 que le syndicat examinera la demande de M. Villar, qui devra seulement « utiliser le superflu (…), pour le service de la manufacture de drap qu’il a établi à Prades » [A.D. 66 : 14 Sp 134]. En réponse, M. Vilar mentionne le fait que sa manufacture est la plus importante du département des Pyrénées-Orientales et que « la guerre d’indépendance d’Espagne (1808-1814) a eu beaucoup d’impact sur les industries du midi de la France » [A.D. 66 : 14 Sp 134]. Pour répondre à la problématique du manque d’eau des terres arrosables, l’industriel adresse au préfet du département deux documents (sans date), qui comparent la « situation de la dite manufacture telle qu’elle est avec un usage précaire et très accidentel du faible volume d’eau qu’elle peut se procurer (et) telle qu’elle peut être, moyennant l’usage assuré et continu d’un faible volume d’eau déterminé par un ouil de 8 à 8 pouces de diamètre » [A.D. 66 : 14 Sp 134]. Ce dernier est accompagné d’un plan, qui aide à la compréhension de ses propos. Il permet de comprendre le système d’alimentation en eau, composé de plusieurs prises d’eau (dites ouil), dont l’une utilisée pour alimenter la manufacture. Le canal de fuite rejoint par la suite le torrent ou ravin dit de la Basse, relié au canal de Dalt. Grâce à ce système, les terres arrosables ne sont pas affectées par le manque d’eau. De plus, le nombre d’ouvriers (69) et de métiers (52) prévus initialement, serait porté à 83 et 117. Toutefois, la proposition de M. Vilar fut rejetée par les syndics du canal de Dalt lors d’une assemblée tenue en 1816. En effet, « la prise d’eau causerait (…) malgré toutes les précautions possibles, un grand préjudice à l’irrigation des terres inférieures, et par conséquent à l’agriculture ». Finalement, la demande faite par M. Vilar a été accordée le 11 Juin 1816, par courrier officiel du préfet du département des Pyrénées-Orientales. Il s’agit en effet de la seule manufacture de draps du département, qu’il convient de préserver pour assurer l’économie locale [A.D. 66 : 14 Sp 134].

La lecture des documents décrits ci-dessus, donne des indications précises sur les différentes opérations mécaniques exercées au sein de la manufacture, qui correspondent à des métiers ; lavage, battage, triage, diable (pour ouvrir et nettoyer la laine), teinturerie, drousser (démêler la laine à l’aide de grosses cardes nommées droussettes), tour à filer en gros, tour à filer en fin, dévidoir pour chaine, contre-maître, drousser pour lisière, Ourdissage (dévider les bobines de fils sur l'ensouple pour le tissage), métiers à bobiner pour la chaine, métiers à tisser, foulon, lainage et tonte des draps, repassage des draps et enfin le repassage des draps [A.D. 66 : 14 Sp 134].

 Plusieurs règlements rattachés à la concession de 1305 ont été instaurés, dont celui du 8 Mars 1815, approuvé par Monsieur le préfet du département le 26 janvier 1816. Le document régit l’association du canal de Dalt, en vertu d’une ordonnance royale du 7 décembre 1814 [A.D. 66 : 1933W181]. Il permet d’indiquer le temps accordé pour les arrosants, ou encore le nombre de tenanciers arrosants. Ces derniers s’organisent en assemblée, chargée d’élire les syndics titulaires et suppléants. Le canal est administré par le syndic, qui a notamment pour fonction de fixer les taxes pour l’entretien du cours d’eau. Lors d’une réunion des syndics du canal tenue le 18 janvier 1818, il a été question de nommer et de révoquer un bannier ou garde conservateur, chargé de veiller à l’aménagement des eaux et de dresser les procès-verbaux contre les contrevenants aux règlements. De plus, une délibération du conseil municipal de Prades en date du 26 août 1824, indique que « les frais des travaux de quelque nature qu’ils puissent être seront à la charge des propriétaires qui en ont demandé l’exécution ou de ceux qui désireraient y contribuer volontairement ».

Enfin, le canal de Dalt est également connu dans les sources historiques sous le nom de Branche Ancienne. Une seconde branche dite Branche Nouvelle aménagée postérieurement, est présente sur les plans de la seconde moitié du 19e siècle. Elle est toutefois plus ancienne, comme l’atteste une lettre datée de 1816 et adressée par le préfet des Pyrénées-Orientales au procureur général de la cour royale de Montpellier. Celle-ci mentionne l’utilité du prolongement du canal pour arroser « une partie du territoire de Prades non encore irriguée et une portion du territoire des communes voisines », jusqu’à la commune de Los-Masos [A.D. 66 : 1933W180].  

Long de 10 kms, le canal irriguait plus de 400 hectares à la fin du 19e siècle. Actuellement, le Rec de Dalt (Branche Ancienne et Branche Nouvelle) est géré par l’ASA Branche ancienne de Prades, qui regroupe également le Rec de Baix (canal inférieur de Prades édifié vers 1521), conduisant à la création d’un secrétariat partagé dans les années 2000 [ROMEIRA, Juillet 2014].

 

Canal de Marquixanes (dit de la Ville) / Actuel canal Eus Marquixanes :

 Le canal de Marquixanes mentionné en 1035 [PATAU, BERNADAS, MONESTIER, 1990, p.16] est le plus ancien canal de Prades et de ses environs. Au 11e siècle, son débit est porté à 900 litres seconde, soit environ trois meules [VIALLET, 2007, p.112]. Il alimentait le moulin communal de Prades, comme l’atteste les différents plans cartographiques. Sur celui de 1807 (section B3), le canal porte successivement les noms suivants : « canal d’arrosage de Marquixanes », « ruisseau du moulin » puis « ruisseau d’arrosage de Marquixanes ». Il a été restructuré plusieurs fois dans le temps, notamment à la suite de fortes crues. C’est le cas en 1856, où il fut emporté au niveau du canal communal [A.D. 66 : 14 Sp 134]. Le tronçon intitulé « ruisseau du moulin » correspond au canal de dérivation du moulin dit « Neuf », mentionné sur le cadastre napoléonien. Celui-ci apparaît également sur les plans du 24 Novembre 1864 [A.D. 66 : 14SP126] et du 1er Août 1887 [A.D. 66 : 1911W12] conservés aux archives départementales, sous les dénominations « Moulin Bès » et « Moulin Noou » (« Neuf » en catalan). 

Le moulin communal portait également plusieurs noms, liés aux différents propriétaires qui s’y sont succédés : « Moulin Jacomet » en 1864, puis « Moulin de Prades » en 1887. Les dénominations « Canal du moulin Jacomet » et « canal du moulin Bès » (1864), se rattachent directement à l’existence de ces moulins. Par ailleurs, le tronçon situé en amont du « Moulin Bès » appelé « Canal dals ayguals » (1864), se rapporte au nom du lieu-dit.

La description du « Moulin Bès » construit postérieurement au moulin communal, apparaît dans une lettre du meunier Pierre Bès-Viguet écrite en 1852. À trois meules, il est mis « en mouvement par les eaux provenant du ruisseau dit des ayguats, alimenté par le ruisseau dit de la ville » (l’ensemble formant le canal d’Eus Marquixanes) [A.D. 66 : 14 Sp 134]. Le moulin Bès fut acheté par les propriétaires actuels en 1978 à la famille Chefdebien. Alors en état de ruine, il comprenait 17 pièces qui servaient à loger les familles de l’entreprise industrielle dans la première moitié du 20e siècle. De plus, ces pièces possédaient chacune un évier maçonné en granulats.

L’analyse des différents plans de situation du moulin (1807, 1864 et 1887) permet d’observer son emplacement par rapport au canal Eus Marquixanes. C’est dans ce dernier que le canal de dérivation prend sa source. Sur le cadastre napoléonien, un corps de bâtiment principal est représenté à l’intersection de deux branches d’Eus Marquixanes. Il est complété par un second plus petit, qui pourrait correspondre à une annexe. À partir du plan de 1887, le moulin apparaît à l’écart du canal d’amenée. Il ne subsiste plus qu’un unique corps de bâtiment et une des branches du canal semble avoir disparu. Plusieurs remaniements ont certainement été réalisés à la suite des importantes crues du 18e siècle et du redressement du lit de la Têt.   

 

Canal Rec dels Molins, actuel canal Union raccordé à celui dit Rec de Baix :

 Dès l’an 1206, l’abbé de Sant Miquel de Cuxa nommé Pierre Guillaume II, autorise l’abbé de la Grasse et les pradéens à établir une prise d’eau dans la Têt, pour alimenter les moulins par un canal le long des remparts nord, nommé Rec dels Molins. La prise d’eau se trouvait entre la Lliterà (appelée la Ribetera à Prades) et le riu Merder (venu de Sirach) [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI. Revue d’Ille et d’Ailleurs. Numéro 26. 1992, p.49].

La concession est accordée moyennant le paiement de cinq cents sous de Barcelone, soit 25 livres [VIALLET, 2007, p.114]. Cet ouvrage correspond à l’actuel canal de l’Union, raccordé au canal Rec de Baix ou canal inférieur (Branche ancienne de Prades), établi en 1521 par le camérier de Lagrasse, seigneur de Prades [A.D. 66 : 1933W180]. Un document en date de 1879, indique que le canal était alimenté par les eaux de fuite d’un moulin à farine appartenant à « M. Romeu dans les murs de Prades » (…) [A.D. 66 : 1933W180]. En comparant les plans établis au 19e siècle et les tracés actuels des canaux d’irrigations, il est possible de situer le moulin à farine à la jonction entre l’ancien canal Rec dels Molins (actuel canal de l’Union) et le Rec de Baix. Ce dernier constituait le canal de fuite du moulin.

Le plan élaboré le 24 Novembre 1864 cité plus haut, fait état du « canal du moulin Romeu », à quelques mètres du « canal du moulin Jacomet » (moulin communal) [A.D. 66 : 14SP126]. Il appartenait dès la fin des années 1860 à un certain « Bonnerich », dont l’emplacement du corps de bâtiment se trouve à quelques mètres en aval, comme l’atteste le plan des canaux de Prades dressé par l’Ingénieur Ordinaire le 1er août 1887 [A.D. 66 : 1911W12]. Quelques années plus tard, le rapport de l’Ingénieur ordinaire en date des 27-28 Mai 1869, mentionne l’existence d’une usine appartenant à Monsieur Gaudérique Marty (pareur de draps), située au lieu-dit Coste de Saint-Martin et fonctionnant à partir des eaux du canal de fuite du moulin Bonnerich [A.D. 66 : 1933W180]. Cette usine correspond très certainement à une ancienne forge, visible sur le plan de 1887. Elle apparaît sous le nom de « Forge Marty ». Par ailleurs, la manufacture de draps appartenant à M. Villar évoquée avec le canal de Dalt, semble avoir été déplacée à la fin du 19e siècle au plus proche du canal de Baix. En effet, les sources historiques indiquent que son débit, bien qu’inférieur à celui du Rech Major (Rec de Dalt), suffisait à mettre en mouvement les mécaniques de la manufacture de draps, installée dans un nouvel établissement [ROMEIRA, Juillet 2014]. L’édifice pourrait correspondre à l’actuelle habitation n°11 rue de Saint-Martin (AZ 41), qui possède en façade le nom d’une enseigne textile. Il s’agit en effet d’une manufacture de fabrication d’épaulettes, appartenant à un certain Joseph Vidal. Le nom apparaît en enduit sculpté polychromé, caractéristique de la production artistique de la première moitié du 20e siècle. Ce type de décoration est très certainement issu de l’atelier du sculpteur Gustave Violet (1873-1952) situé non loin du bâtiment.

En dehors des industries, le canal de Baix permet l’irrigation quelques parcelles agricoles. En 1879, il arrose 95 hectares, ce qui reste moindre par rapport au canal de Dalt (384 hectares et 35 ares) [A.D. 66 : 1933W180].

 

Les canaux décrits plus bas sont mentionnés très tôt dans les sources historiques et ont permis de mettre en place un ensemble d’industries locales, composées de moulins, de tanneries et de forges hydrauliques dites « à la catalane ». Au Nord de Prades, le quartier « des Tanneurs » regroupe les plus anciennes industries implantées au plus près des cours d’eau. Il se trouve dans la zone dite « Plaine Saint-Martin », où se trouvait autrefois le lit de la Têt. La forme en cuvette de ce dernier est encore visible dans le paysage, avec une coulée verte naturelle développée dans toute la partie Nord. En effet, la Têt a été redressée en 1780, à la suite d’un arrêté du Conseil d’Etat du roi daté du 20 Mars 1780, pour prévenir les risques d’inondations des faubourgs nord de Prades en période de crue [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI, 1992, p.p.12 et 13]. De plus, les moulins étaient régulièrement fragilisés ou détruits par les fortes inondations, notamment tout au long du 18e siècle (1763, 1772, 1777) [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI, 1992, p.50]. Les « tanneries, les usines construites au pied du talus, ont été emportées en partie par les dernières inondations ; le canal d’arrosage, appuyé contre la berge à peu près à quatre toises au-dessus de la rivière, ne se soutien plus qu’à grands frais ; plusieurs murs de soutènement construits pour arrêter les éboulements, ont été emportés ; le rempart est écroulé, entraînant avec lui des murs de clôture » [A.D. 66 : C.1218]. Les travaux de redressement de la Têt ont duré quatre ans (1781-1784), non sans difficultés pour les ouvriers qui ont dû faire face à des difficultés d’ordre géologique, en raison de l’existence de tuf en sous-sol [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI, 1992, p.51].

Une copie du plan de 1780 servant au projet du redressement de lit du fleuve dressé le 16 Mars 1855, est conservée à la Maison de l’eau (Prades). Les corps de bâtiment des industries sont matérialisés et le nom de leur propriétaire apparaissent en légende. Il existait donc en 1780 quatre tanneries, deux moulins à farine, trois moulins à huile, un martinet à cuivre, un moulin à foulon ruiné et une forge. Les édifices décrits plus précisément ci-dessous ont eu une survivance plus ou moins longue et sont pour certains encore conservés. Ils sont mentionnés sur le plan au côté du nom des propriétaires :

 

Martinet à cuivre du sieur Comte, tanneries de Cloter, de la veuve Bès, de Jean Bès et du sieur Tixedor :

 Localisées en rive droite du canal d’Eus Marquixanes, ces anciennes fabriques ont fortement été remaniées. Le martinet à cuivre du sieur Comte abritait un gros marteau à bascule mû par l'énergie hydraulique du moulin communal, pour le battage du cuivre. Il subsiste des vestiges de cette industrie en sous-sol d’une habitation, construite dans les années 1980 (n°5 bis rue de Saint-Martin). De plus, les tanneries de Cloter et de la veuve Bès n’existent plus. À l’emplacement de la première se trouve une partie de l’habitation n°5 rue de Saint-Martin avec cour arrière (AZ 35) et de la parcelle cadastrée AZ 33, tandis que la seconde correspond aux parties Nord de l’habitation n°7 (AZ 36), avec une grange de type cortal construite au XIXe siècle. La tannerie de Jean Bès se trouvait sur une parcelle (AZ 38) dont le bâti est actuellement fragmenté ; il subsiste trois grands piliers de plan carré en cayrous, qui se rapportent vraisemblablement à l’espace où s’opérait la trempe ou le reverdissage des peaux.

Enfin, une grande partie de la tannerie du sieur Tixedor a été réemployé pour la manufacture d’épaulettes (AZ 41) et correspond aussi à l’emplacement d’une remise agricole (n°11 bis rue de Saint-Martin).

Les habitations n°5, n°7 et n°9 se rapportent vraisemblablement à un habitat lié à l’industrie. Les n°7 et n°9 formaient à l’origine un seul corps de bâtiment développé en L, comme l’atteste le cadastre de 1807. Il s’agit de l’ancienne maison de Jacques Bonnerich, dit « El Moliner », qui possédait le moulin à farine situé dans l’actuelle habitation n°26 et n°2 bis rue des Fabriques. Développée sur un rez-de-chaussée et deux niveaux supérieurs, elle se distingue par sa porte d’entrée à arc surbaissé caractéristique du 17e siècle, qui possède au niveau de son linteau une décoration d’enduits sculptés dans du ciment. Ces derniers représentent un troupeau de bovins dans un champ, avec deux arbres pour l’ombrage. À l’origine, les enduits étaient peints, comme l’atteste les traces de peinture ocre sur les animaux. Ces enduits sont probablement l’œuvre du sculpteur et décorateur Gustave Violet (1873-1952), installé dans son atelier à la plaine Saint-Martin de Prades dès 1903. Ils sont en effet caractéristiques du style des années 1930 de l’artiste [BATTLE, GUAL, 2018, p. 220], avec des représentations liées au monde rurale. Par ailleurs, le peintre décorateur Joachim Eyt (1872-1948), fils d’un agriculteur de Prades, était régulièrement amené à travailler avec Gustave Violet dans l’application de la couleur [BATTLE, GUAL, 2018, p. 222]. Les deux artisans ont donc pu travailler ensemble au n°9 rue de Saint-Martin ainsi qu’à l’ancienne manufacture d’épaulettes de Joseph Vidal.

 Moulin à farine de la communauté de Prades :

Il s’agit de l’ancien moulin communal, connu dans les sources historiques depuis 1741 [ROSENSTEIN, 1989, p.34]. À cette date, son produit annuel est estimé à 200 livres. Le moulin apparaît en 1780 sous le nom « Moulin à farine de la communauté de Prades » et dans les sources suivantes :

-          Carte du 24 Novembre 1864 : Moulin « Jacomet » [A.D. 66 : 14SP126]

-          État des moulins à farine en Conflent qui peuvent être utilisés pour le service de l’Administration de la Guerre, sans nuire aux besoins de la consommation locale dressé le 7 mars 1823 : [A.D. 66 : 2 R 109] :

Moulin « Jacomet » à trois meules (le volume d’eau nécessaire pour actionner un moulin est évalué en meules) / Quantité que chaque meule peut moudre par 24 heures : 15 décalitres / quantité que le moulin peut moudre par jour au service des troupes sans nuire au mouvement ordinaire : 36 hectolitres / prix de la mouture en nature : 1/24°.

L’industriel Rémy Jacomy achète le « Moulin de la Ville » le 1er Mai 1874, en vue de construire par la suite une usine métallurgique non loin du bâtiment [GOURBEAULT, 1977, p.44].

-          Carte du 1er Août 1887 : Moulin dit « de Prades » [A.D. 66 : 1911W12]

L’édifice transformé par la suite en habitation, a fait l’objet d’importants travaux de rénovation réalisés entre 1981 et 1982.

 Moulin à huile du sieur Tixedor :

L’édifice localisé dans le prolongement du moulin à farine communal et actuellement maison d'habitation, a été construit au 17e siècle par un nommé Berto, qui le vendit par la suite à Nicolas Romeu [ROSENSTEIN, 1989, p.72]. Détruit au 18e siècle par une crue de la Têt, un foulon fut construit sur le terrain par Jean Olivier, après avoir obtenu une concession d’eau du Conseil Souverain du Roussillon en 1776 [ROSENSTEIN, 1989, p.72]. Également détruit par une inondation en 1776, le foulon emporté est reconstruit par le sieur Hyacinthe Xavier Tixedor, qui l’exploita en tant que moulin à huile. Sur le plan de 1780, il apparaît dans le prolongement du moulin à farine de la communauté de Prades. En 1812, Tixedor vend le moulin à un fabriquant de papier du nom de François Planes. L’édifice est acheté par Jean Illes le 14 Février 1817 puis par l’industriel Louis Rous à la fin du siècle, qui l’exploita comme chocolaterie et usine électrique [ROSENSTEIN, 1989, p.72]. Louis Rous n’était à cette époque pas le seul artisan déclaré en tant que chocolatier à Prades, puisque les sources historiques en mentionnent également six autres ; Delamont aîné, Carbonell aîné, Bordo, Sébastien Pompidor, Sébastien Pons, Thomas Pujol et le maître de forge Rémy Jacomy [ROSENSTEIN, 2002, p.85]. L'analyse des enseignes publicitaires permet de connaître l'emplacement de la boutique de Louis Rous, qui se trouvait au n°20 rue des Marchands. De plus, l'industrie fonctionna au moins jusque dans la première moitié du 20e siècle, comme l'atteste les marques déposées par François Rous en 1928 ; « Esbou », « Cébien » et « Chocolat du Canigou » [ROSENSTEIN, 1989, p.247], ou encore la publicité de Figuéras Capeille, repreneur de la chocolaterie dans les années 1930 [ROSENSTEIN, 1989, p.248].

 Moulin à farine du sieur Mauran :

L’existence d’un premier moulin est attestée au 15e siècle. Au vu de son état de ruine, le prévôt de l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou, F. Jacques de Banyuls, autorisa Monsieur Jean Mauran à « délaisser le moulin à farine (…) tenu alors par François Garau, bâtir et exploiter un nouveau moulin à blé (…) à quelques mètres en amont du foulon préexistant » [ROSENSTEIN, 1989, p.71.]

En 1741, l’édifice appartenant toujours à la famille Mauran, est désormais utilisé en tant que moulin à huile et produit annuellement 200 livres [ROSENSTEIN, 1989, p.62]. Le même propriétaire est mentionné en 1780 mais l’industrie a changé, puisqu’il s’agit à nouveau d’un moulin à farine.

-          Carte du 24 Novembre 1864 : Moulin « Romeu » [A.D. 66 : 14SP126]

-          État des moulins à farine en Conflent qui peuvent être utilisés pour le service de l’Administration de la Guerre, sans nuire aux besoins de la consommation locale dressé le 7 mars 1823 : [A.D. 66 : 2 R 109] :

Moulin « Romeu » à trois meules / Quantité que chaque meule peut moudre par 24 heures : 13 décalitres / Quantité que le moulin peut moudre par jour au service des troupes sans nuire au mouvement ordinaire : 30 hectolitres / Prix de la mouture en nature : 1/24°.

-          Plan du « moulin Bonérich et de ses abords », 1866 [Maison de l’eau, Prades] : L’ensemble du réseau hydraulique qui permet son fonctionnement est matérialisé. Le canal d’amenée (actuel Eus Marquixanes) était en effet scindé en trois parties, où l’eau circulait sous le moulin avant d’être retenue dans un bassin. Ce dernier possédait une vanne d’alimentation des usines de Marty et Maury, de l’usine Illes (absente du plan de 1780) et formait le départ du canal d’irrigation de Baix.

-          Carte du 1er Août 1887 : Moulin Bonnerich » [A.D. 66 : 1911W12]

Transformé postérieurement en habitation, le moulin a fait l’objet d’importants travaux de rénovations intérieurs dans les années 1970 [témoignages de la propriétaire actuelle).

 Moulin à huile de Jean Boher :

À l’origine, le bâti abritait un moulin à foulon, mentionné au 15e siècle à proximité du moulin à farine du sieur Mauran. L’acte de concession mentionne en effet que « si le propriétaire du foulon le rapprochait du bassin de fuite, il lui serait permis de prendre directement pour son usage l’eau du dit bassin » » [ROSENSTEIN, 1989, p. 72]. Le moulin drapier fut par la suite acheté par Jean-Baptiste Do le 15 Juillet 1699, à Bernard Roger et Jeanne Saladrigas. L’édifice devient par la suite un moulin à huile, détenu par la famille Boher. En 1741, il appartenait à Etienne Boher et produisait annuellement 200 livres [ROSENSTEIN, 1989, p.62].

Au 19e siècle, l’édifice appartenant aux sieurs Maury et Marty, est remplacé en 1842 par un martinet. [ROSENSTEIN, 1989, p. 72]. Quelques années plus tard, le rapport de l’Ingénieur ordinaire en date des 27-28 Mai 1869, mentionne l’existence d’une usine appartenant à Monsieur Gaudérique Marty (pareur de draps), située au lieu-dit Coste de Saint-Martin et fonctionnant à partir des eaux du canal de fuite du moulin Bonnerich[9]. Par la suite, l’édifice fut transformé en forge, comme l’atteste le plan daté du 1er août 1887 mentionnant la « Forge Marty ». CARTE 1er aout 1887 focus forge Marty.L’édifice transformé postérieurement en habitation, est actuellement occupé par trois locataires.

 Moulin à foulon du sieur Cir Satgé :

Au 18e siècle, l’édifice est en état de ruine comme l’atteste le plan de 1780 faisant apparaître le « Moulin à foulon ruiné du Sr Cir Satgé ». Son emplacement correspond à l’actuelle parcelle AZ 45, qui n’est plus bâtie. Le corps de bâtiment est également visible sur cadastre de 1807 et le « plan du moulin Bonérich et de ses abords » de 1866.

Le fonctionnement du moulin à foulon est à rapprocher de celui du sieur Bonnail à Prades (emplacement ?), mentionné dans le courant du 19e siècle [ROSENSTEIN, 1989, p.68]. Parmi les différentes opérations de fabrication du textile, le foulage consistant au finissage des draps, s’effectuait à partir de l’énergie hydraulique. Une roue hydraulique verticale à palettes ou augets, était mue par une chute d’eau provenant d’un bassin supérieur « situé à la hauteur de 2,40 m du point où l’eau tombe sur la roue » [ROSENSTEIN, 1989, p.68]. L’essui de la roue était constitué d’un arbre couché portant quatre palettes fixées deux à deux et placées à distances égales. Chaque paire de palettes permettait de soulever un marteau, suspendu par un manche. Les marteaux fonctionnaient par alternance et venaient frapper avec force une pièce de drap, appuyée contre la paroi d’une caisse [ROSENSTEIN, 1989, p.69].

 Moulin à huile de la dame Romeu :

En 1741, l’édifice appartenant à Mme. Catherine Romeu était utilisé en tant que moulin à huile et produisait annuellement 140 livres [ROSENSTEIN, 1989, p.62]. Sur le plan de 1780, le corps de bâtiment est accolé à celui de la tannerie du sieur Tixedor. Les deux parcelles ont par la suite fusionné, notamment lors de l’installation à la fin du 19e siècle d’une manufacture pour la fabrication d’épaulettes, tenue par Joseph Vidal.

 Une dernière tannerie mérite d’être recensée dans le cadre de cette étude, en raison de la conservation de plusieurs éléments liés à la transformation des peaux d’animaux en cuirs. Il s’agit de la tannerie « Guitard », implantée dans le quartier des Tanneurs en bordure de la rue Saint-Martin. Selon les témoignages recueillis sur place, un édifice de type cortal se trouvait à l’emplacement de la bâtisse. Celle-ci aurait été construite en 1780 et la tannerie créée par Madame Rosine Avillach (épicière en gros) en 1898 [Domaine de la Tannerie. Ancienne tannerie datant de 1780 [en ligne]]. Cependant, aucun corps de bâtiment n’apparaît sur le cadastre de 1807 et les plans conservés aux archives départementales.

La tannerie effectuait essentiellement un tannage végétal à partir d’écorces de chêne moulues, de châtaigniers et de quebracho. La proximité avec le ruisseau Rous qui traverse la propriété et des canaux Eus Marquixanes / Baix, a grandement contribué au fonctionnement de la tannerie. En effet, elle possédait en dessous de l’actuelle cuisine des bassins alimentés par l’eau du canal de Baix, à partir d’une canalisation reliée à l’ancienne usine Illes.

Selon un témoignage de Gérard Guitard, arrière-petit-fils de la fondatrice, « les peaux et les cuirs manufacturés finis avec la marque « Le Marteau » étaient vendus en France à des marchands en gros : les crépins fournissaient à leur tour tous les métiers du cuir (bottiers, cordonniers, bourreliers, maroquiniers, etc.) ». De plus, les cuirs étaient également vendus à l’étranger. La tannerie ferme ses portes vers 1950, en raison du non-paiement des marchandises livrées [DELORY, Juin 2014, p.31]. Actuellement, la propriété dénommée « Domaine de la Tannerie », est composée de cinq appartements de vacances, cinq chambres d’hôtes et d’un gîte. Dans les années 2000, le corps de bâtiment situé en parcelle AZ 53 a été racheté pour agrandir le domaine. 

En dehors des moulins et des tanneries, des industries plus récentes se sont installées à Prades en bordure de cours d’eau, telle que l’usine métallurgique située au lieu-dit Gibraltar. C’est l’industriel pradéen Rémy Jacomy (1818-1889) gérant de la « Société des Forges de Ria » à partir de 1850, qui entreprit dès 1874 la construction de cette usine. À cette date, il achète des terres agricoles situées au lieu-dit « Prat de Sant Marí », dont la superficie est estimée à 2ha50 ares [CAMPS, 2010, p.8]. La situation géographique est idéale, en raison de la proximité avec le canal de la ville (canal des Ayguals ou de Marquixanes) et le canal d’arrosage dit Rec de Baix. Par la suite, Rémy Jacomy fonda en 1876 la « Société Métallurgique des Pyrénées-Orientales », constituée du « moulin de la Ville » (communal), de l’usine et du moulin dit « Bataille », localisé entre les deux industries (ancien moulin « Bès » ?) [GOURBEAULT, 1977, p.44]. Le patrimoine foncier comprend alors également une part du moulin à papier de Ria, un moulin à talc, des forges à Codalet, ainsi que des mines de fer sur le territoire de Taurinya. Le site de « Gibraltar » est à cette époque constitué d’un haut-fourneau, qui pouvait produire jusqu’à 16 tonnes de fonte par jour. Il était pour cela alimenté par du fer provenant des mines de Taurinya [GOURBEAULT, 1977, p.44], tandis que le bois indispensable pour son fonctionnement fut acheminé depuis le Domaine de Mosset (1851 ha), acheté à cet effet par Rémy Jacomy [CAMPS, 2010, p.8]. En raison de difficultés d’ordre économique, le patrimoine immobilier de la société va progressivement être démantelé. Le « moulin de la Ville » est le premier bien aliéné et le reste du patrimoine de Jacomy est vendu aux enchères en Mai 1883.

De nombreuses propriétés vont être acquises par le Baron Fernand Marie de Chefdebien Zagarriga (1836-1914), important entrepreneur financier déjà bien actif à Perpignan. Ainsi, il se porte adjudicataire de plusieurs propriétés situées à Mosset et de l’usine « Gibraltar », le tout pour le prix de 30 900 francs [GOURBEAULT, 1977, p.44]. En 1882, l’usine comptait 7 ouvriers puis 10 ouvriers au quatrième trimestre. Face à la concurrence des hauts fourneaux au coke et en raison d’un rendement du haut-fourneau relativement modeste par rapport aux autres industries de France, Fernand de Chefdebien décide en 1884 de stopper son fonctionnement. Ce dernier remplace donc l’activité métallurgique par une activité chimique, en proposant de produire une poudre spécifique, la sulfosteatite cuprique dite « Poudre Chefdebien », capable de traiter les maladies du vignoble dues à un champignon microscopique, dont le mildiou et l’oïdium [GOURBEAULT, 1977, pp. 44 et 45]. Cette poudre inventée par Chefdebien dans son laboratoire de Perpignan en 1880, comprenait un pourcentage de talc issu des carrières de Caillau, dont les qualités liantes ont eu un effet bénéfique sur les plants de vigne [CAMPS, 2010, pp. 12 et 13]. Le talc était transporté depuis Mosset, à partir de charrettes à bœufs puis à chevaux.

Entre 1891 et 1894, la Baronne Marie – Thérèse d’Andoque de Sériège acheta un moulin à talc ainsi que des terrains autour du site de Gibraltar. Après le décès du Baron en 1914, l’usine de Prades est intégrée à celle de Perpignan, formant alors les « Usines de Prades et de Maillole ». Après avoir conçu une nouvelle formule de poudre, l’usine de Prades cesse son activité en 1956. Quatorze ans plus tard, les entrepôts Chefdebien localisés à la gare S.N.C.F. de Prades, sont investis par les entrepreneurs en bâtiments et pour des maçons de la commune. En 1978, Guy de Chefdebien entreprit la vente de l’usine chimique de Prades et des terrains alentours, à M. et Mme. Quérol. Ces derniers les ont ensuite revendus en parcelles, pour l’installation de dépôts et d’ateliers pour les artisans locaux [CAMPS, 2010, p.13]. Le site industriel actuellement composé de 24 lots privés répartis en 18 copropriétaires, abrite toujours une activité artisanale (ébénisterie, ferronnerie, métallerie et menuiserie).

En 2010, l’historienne Jeanne CAMPS en présence de M. Jean CASTEX, a réalisé une visite guidée du site industriel Gibraltar, suite à la parution d’une publication riche en témoignages du patrimoine industriel d’autrefois.

L’appellation « Gibraltar » utilisée pour désigner le site sur lequel fut implantée l’usine métallurgique, est liée à son ancienne situation géographique. En effet, une haute falaise surplombait le fleuve la Têt jusqu’en 1985, date de création de la Route Nationale 116. Les pradéens assimilaient cette falaise au Rocher de Gibraltar, dont l’environnement était marqué par un important réseau hydraulique. Au cours de ses recherches, Jeanne CAMPS a pu recueillir le témoignage de Gilbert BRUNET au sujet de la géographie du site. Ce dernier explique que « l’environnement de l’espace Gibraltar était superbe avec la falaise, une cascade, et une rivière la Têt dont un bras passait au pied du site, on voyait couler l’eau des nombreux canaux d’irrigation qui actionnaient les anciennes industries (tannerie GUITARD, manufactures) ; on y venait pêcher la truite, c’était un endroit privilégié ; maintenant, tous ces canaux sont enfouis et il existe sous le site un réseau important de tranchées » [CAMPS, 2010, p.7]. De cette falaise ne subsiste actuellement qu’une partie bordant la propriété Sant-Martí.

 Enfin, le territoire de Prades est riche en ravins (correcs) alimentés par des sources naturelles, dont le plus connu reste celui de la Basse. Celui-ci prend sa source dans les hauteurs non loin du lieu-dit Mas de Noguerol, et traverse une partie de la ville avant de se jeter dans le Lliscó, puis dans la Têt. Au début du 19e siècle, l’exhaussement du lit de la Basse menace les habitations, ce qui entraîna la mise en place de mesure de sécurité. De plus, l’eau du ruisseau est très souvent polluée d’immondices déversées. La commune a donc décidé de couvrir le ravin à la fin du siècle (1869 et 1885), ainsi que tous les ruisseaux qui traversaient la ville d’Ouest en Est [BLAIZE, D’ARTHUYS, PONSAILLÉ, TOSTI, 1992, p.51].

Canal de Bohère :

Gestionnaire : Syndicat intercommunal du canal de Bohère de cinq communes : Ria-Sirach, Prades, Codalet, Los-Masos, Clara-Villerach. Selon le décret présidentiel de 1932 indiquant les modalités de contribution des propriétaires aux dépenses, les travaux sur le canal doivent être répartis entre les propriétaires, en fonction de la surface irriguée [LAMBERT, Bernard. Canal de Bohère. I. Un canal d’intérêt communautaire. Mars 2020]. Ces derniers restent les principaux usagers mais ne sont pas membres du syndicat.

-Prise d’eau : Fleuve la Têt, dans la commune de Serdinya à 520 m d’altitude. / Coordonnées GPS : X= 598 654 / Y= 1 729 270

À l’échelle du périmètre, le canal irrigue 420 hectares et alimente en eau plus de 25% des surfaces irrigables, cultivées par les agriculteurs sur le territoire de la communauté de communes Conflent Canigó [LAMBERT, Bernard. Canal de Bohère. I. Un canal d’intérêt communautaire. Mars 2020].

Le canal de Bohère traverse les hauteurs de Prades, en passant derrière le stade Clément Padrixe. Principalement à ciel ouvert, il comprend des tronçons avec des bas-côtés béton et un radier en terre/béton.

-Points principaux :

*Branche secondaire dite de Las Fourques : Coordonnées : X = 606864.32 / Y = 33649.22 / Altitude : 488 m

*Ponceau (1) : Coordonnées : X = 607030.00 / Y = 33639.69 / Altitude : 492 m

*Ponceau (2) : Coordonnées : X = 607351.18 / Y = 33413.94 / Largeur : 1,24 m / Altitude : 490 m

*Ponceau (3) : Coordonnées : X = 607353.70 / Y = 33507.27 / Altitude : 489 m

*Ponceau (4) : Coordonnées : X = 1653135.07 / Y = 2155909.51 / Altitude : 484 m

*Ponceau (5) : Coordonnées : X = 607381.82 / Y = 33628.80 / Altitude : 490 m

Ces ouvrages construits en pierre sèche, présentent un voûtement cintré en cayrou. Ils permettent de franchir des correcs (ravins) ou des eaux de ruissellement.

*Décharge dite de la Basse : X = 607316.81 / Y = 33417.06 / Altitude : 489 m. Ce point permet d’évacuer le trop-plein d’eau vers un ravin, traversé par un pont canal en pierre sèche à ouverture cintrée (cayrou).

*Branche secondaire dite de la Basse : Coordonnées : X = 607438.91 / Y = 33834.62 / Altitude : 488 m. Le départ de la branche est matérialisé par une vanne en fonte, localisée en aval d’un pont en pierres.

*Branche secondaire dite de Braquemart : Coordonnées : X = 607583.94 / Y = 33857.65 / Altitude : 487 m. Le point comprend une vanne renforcée sur les bas-côtés par du béton. À environ 150 m de celui-ci se trouve un pont maçonné en pierre sèche (6), accessible par une série de trois marches.

*Branche secondaire dite de Founfret : Coordonnées : X = 607861.86 / Y = 33945.75 / Altitude : 490 m. Présence d’une vanne et d’un pont en béton en amont.

*Branche secondaire dite de Claranne : Coordonnées : X = 608192.62 / Y = 33968.35 / Altitude : 486 m. Une vanne pour alimenter une station de goutte à goutte privée utilisée pour l’alimentation de vergers, est située en aval du départ de la branche.

*Branche secondaire dite de Fenouillix : Coordonnées : X = 608317.59 / Y = 33938.30 / Altitude : 486 m. Les berges alentours sont formées de murs en pierres sèches / terre. En raison de plusieurs fuites dans l’ouvrage, le canal a été revêtu.

*Ponceau (7) : Ouvrage identique à celui de la branche secondaire dite de Braquemart. Coordonnées : X = 608269.05 / Y = 33415.51 / Altitude : 490 m.

*Décharge des Hollandais vers ravin : Coordonnées : X = 608291.49 / Y = 33275.13 / Altitude : 487 m. Ponceau (8) : Coordonnées : X = 608279.37 / Y = 33282.87 / Altitude : 483 m. Ponceau (9) : Coordonnées : X = 608588.09 / Y = 33642.82 / Altitude : 484 m.

Canal de Canoha :

La partie développée sur la commune de Prades se trouve au niveau du Chemin de Canoha, situé en amont de l’avenue Louis Prats (au niveau du pont qui relie Prades à Catllar). Un chemin est aménagé en bordure du canal à hauteur des habitations. Ce dernier est à ciel ouvert et comprend un cuvelage en béton. À hauteur du Chemin de Canoha, la rive droite est protégée par un mur de soutènement en blocs de pierres sèches (granit, gneiss et schiste). De plus, le talus bordant la rive gauche est formé de murs d’anciennes terrasses agricoles, composés de gros blocs de schiste. Ce dernier matériau se retrouve dans la construction de ponceaux, dont deux répertoriés sont formés de dalles recouvertes de terres.

Enfin, des petites agouilles enterrées et embegues avec vannes en fer, permettent l’arrosage des jardins privés Nord de la commune.

*Ponceau (1) : Coordonnées : Latitude = 42,621873 / Longitude = 2,414779 / Altitude : 348 m

*Ponceau (2) : Coordonnées : Latitude = 42,62236 / Longitude = 2,41524 / Altitude : 375 m

Canal Pré Saint-Martin :

-Gestionnaire : ASA de la Branche ancienne (issu de la fusion en 2011 de Branche ancienne (Rec de Dalt et Rec de Baix)) [Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, 2012, p.4 [en ligne]]

Le canal raccordé à celui de l’Union a une longueur totale de 741 m. À ciel ouvert, il présente un radier bétonné, ainsi qu’un tronçon en terre et pierres non revêtu.

-Points principaux :

-Partition Union / Eus Marquixanes / Pré Saint-Martin : départ canal Pré Saint-Martin. Coordonnées : X = 606430.27 / Y = 35580.97 / Altitude : 348 m

-Exutoire : Plan d’eau de Prades, également alimenté par le cours d’eau à partir d’une buse de diamètre 300 mm, précédée d’une grille verticale. Il se rejette ensuite dans la Têt. Coordonnées : X = 606956.72 / Y = 35799.58 / Altitude : 336 m

-Deuxième alimentation du plan d’eau avec un système de vanne. Coordonnées : X = 606996.71 / Y = 35831.70 / Altitude : 334 m

- Exutoire vers ravin : À l’aide d’une buse de diamètre 600 mm. Coordonnées : X = 607012.10 / Y = 35830.05 / Altitude : 333 m

Canal Rec de Dalt :

-Gestionnaire : ASA de la Branche Ancienne, regroupant depuis 2009 Branche ancienne (Rec de Dalt et Rec de Baix) et Branche nouvelle) [Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, 2012, p.4 [en ligne]]

-Prise d’eau : Rive droite du fleuve la Têt, sur la commune de Corneilla-de-Conflent / Altitude : 439 m / Latitude : 42.598318 / Longitude : 2.378401

La resclosa comprend une vanne martelière et des bas-côtés maçonnés en pierres locales (granit, marbre). Elle se trouve à proximité d’un moulin en ruine, en partie recouvert par une abondante végétation.

Branche ancienne :

-Débit : Maximum : 919 L/s

-Longueur : 8435 m

-Superficie : 509.58 hectares

-Revêtement du canal : béton

Le canal à revêtement en béton est essentiellement à ciel ouvert. À la suite d’éboulements de talus survenus en 2008, certains tronçons ont été couverts [ASA du secteur de Prades. Fiches points levés n°1 à 114. Février 2012, p.80]. Il permet d’irriguer les jardins privatifs des lotissements Nord et de la cité des Castors de Prades. La partie aménagée à l’arrière du stade Clément Padrixe, présente un franc-bord régulièrement emprunté pour la marche.

Points principaux Branche ancienne :

-Interconnexion fin de branche secondaire du Rec de Dal Mouly. Coordonnées : X = 606833.65 / Y = 34758.75 / Altitude : 382 m

-Décharge ravin de la Basse ; Le point comprend une vanne de décharge en amont d’un pont canal (gabarit pont canal : largeur = 1,2 m, hauteur = 0,8 m) et une vanne martelière en travers du canal en aval direct de la décharge. Coordonnées : X = 607286.16 / Y = 34759.85 / Altitude : 379 m

-Interconnexion avec fin de branche secondaire canal de Bohère. Coordonnées : X = 607384.38 / Y = 34860.59 / Altitude : 379 m

-Décharge ravin de la Calmeille ; une vanne de décharge est présente sur un pont canal ((gabarit pont canal : largeur = 1,1 m, hauteur = 0,8 m), en amont direct d’une vanne martelière en travers du canal. Coordonnées : X = 607812.27 / Y = 34884.26 / Altitude : 377 m

-Partition entre Branche ancienne et Branche nouvelle ; des blocs de pierre percés sont formés de trois orifices, dont 1 bouché qui serait daté de 1800 [ASA du secteur de Prades. Fiches points levés n°1 à 114. Février 2012, p.93]. Coordonnées : X = 607971.33 / Y = 35118.75 / Altitude : 375 m

-Partition et alimentation de la branche secondaire D’en Balaguetr ; le canal principal est busé en aval de la partition. Coordonnées : X = 608294.88 / Y = 35428.39 / Altitude : 363 m

-Décharge du trop-plein vers le ravin de Saint-Jacques ; présence de deux vannes, dont une de décharge et une en travers du canal en aval. Coordonnées : X = 608765.12 / Y = 35676.72 / Altitude : 354 m

Branche nouvelle :

-Prise d’eau : Canal Branche ancienne

-Longueur : 8347 m

-Déversoir : commune de Los-Masos

Cette branche permet d’irriguer les parcelles qui se trouvent entre le Sud-Est de Prades et la commune de Los-Masos.

Points principaux Branche nouvelle :

-Partition entre Branche ancienne et Branche nouvelle ; des blocs de pierre percés sont formés de trois orifices, dont 1 bouché datant de 1800 [ASA du secteur de Prades. Fiches points levés n°1 à 114. Février 2012, p.93]. Coordonnées : X = 607971.33 / Y = 35118.75 / Altitude : 375 m

-Décharge vers ravin de Fenouillix ; présence d’un ponceau en béton permettant de faire passer les eaux de ruissellements. Une vanne de décharge se trouve en-dessous du ponceau. Coordonnées : X = 608194.55 / Y = 35047.37 / Altitude : 376 m

-Décharge vers ravin de Saint-Jacques (1) ; la vanne de décharge servait initialement pour alimenter une parcelle privée. Un ponceau en béton placé au-dessus du canal, permet le passage de l’eau provenant du canal de Bohère. Coordonnées : X = 608713.22 / Y = 35433.51 / Altitude : 374 m

-Décharge vers ravin de Saint-Jacques (2) ; une vanne en fer forgé permet l’alimentation d’une parcelle privée. Coordonnées : X = 608820.68 / Y = 35276.62 / Altitude : 374 m

-Décharge vers ravin de Saint-Jacques (3) ; Au niveau de la décharge se trouve un ouvrage en béton hexagonal, qui présente un radier surcreusé par rapport à celui du canal. L’ouvrage dispose d’une grille en travers afin d’éviter les embâcles. Coordonnées : X = 608803.88 / Y = 35025.96 / Altitude : 379 m

-Partition et alimentation de la branche de Catjoin ; présence d’une vanne en travers du canal pour alimenter la branche et d’’un tunnel ouvragé en plein cintre pour alimenter l’aval (Los-Masos).

Canal Eus Marquixanes :

-Gestionnaire : ASA Union Prades-Eus-Marquixanes

-Prise d’eau : Raccordement au canal de l’Union

-Débit : 500 L/s

-Longueur : 3480 m

Superficie : 81,15 hectares

Le cours d’eau est à ciel ouvert et comprend essentiellement un revêtement en terre. Il présente également un tronçon avec des berges bétonnées maintenues par un mur de soutènement en pierre sèche.

Points principaux :

-Départ branche principale canal Eus Marquixanes. Coordonnées : X = 606460.22 / Y = 35575.66 / Altitude : 348 m

-Décharge du trop-plein (ouvrage bétonné). Coordonnées : X = 606823.14 / Y = 35447.02 / Altitude : 342 m

-Chute d’eau du moulin à huile du sieur Tixedor. Coordonnées : X = 606879.90 / Y = 35464.79 / Altitude : 338 m

-Décharge vers la Têt ; présence d’une vanne en fonte et d’une grille verticale en travers du canal à aval direct. Coordonnées : X = 607114.92 / Y = 35932.61 / Altitude : 334 m

-Galerie sous bâtiment industriel du site de Gibraltar (AE 137) ; présence d’une grille verticale artisanale. Coordonnées : X = 607201.78 / Y = 35962.55 / Altitude : 334 m. Un ponceau à arc en plein cintre en cayrous se trouve en amont de la galerie. Il est recouvert d’une abondante végétation.

Canal de l’Union :

-Prise d’eau : Rive droite du fleuve la Têt

-Débit : 1400 L/s

-Longueur : 1218 m

-Superficie : 196.7 hectares

Ce canal à ciel ouvert et accessible par un large franc-bord, présente un cuvelage en béton. Le tronçon situé sur la commune étudiée longe la RN 116 et comporte une vanne de décharge en fer vers la Têt (limite Prades - Ria-Sirach / Latitude : 42.615005 – Longitude : 2.411453). L’accès à la prise d’eau est actuellement complexe, en raison d’une abondante végétation.

Points principaux :

-Décharge vers le fleuve Têt ; tête aval d’un siphon pour le passage sous la rivière de la Lliterà. Coordonnées : X = 606139.88 / Y = 35013.55 / Altitude : 353 m

-Partition Union / Eus Marquixanes / Pré Saint-Martin : départ canal Pré Saint-Martin. Coordonnées : X = 606430.27 / Y = 35580.97 / Altitude : 348 m

-Passage sous l’ancien moulin à farine du sieur Mauran (puis moulin à huile) (AZ 42), à partir d’une buse de diamètre 600 mm ; en amont du passage, le canal est couvert de dalles en béton. Une chute d’eau d’environ 6 m se trouverait entre l’amont et l’aval du passage sous l’actuelle habitation [ASA du secteur de Prades. Etude globale des canaux principaux du secteur de Prades. Union. Février 2012, p.25].

Canal de Baix :

Le canal longe le quartier historique des Tanneurs, au niveau des lavoirs alimentés par des sources naturelles et des fontaines dites du Laminou. Constitué d’un revêtement en béton, il comprend des tronçons couverts par des dalles de même matériau et une partie souterraine.

Points principaux :

-Fin canal Union / début Rec de Baix ; l’interconnexion entre les deux canaux s’effectue en aval de l’édifice cadastré AZ 42. Coordonnées : X = 606139.88 / Y = 35013.55 / Altitude : 353 m

-Décharge vers canal d’Eus Marquixanes ; présence d’une vanne martelière en travers du canal à aval direct de la vanne de décharge. Coordonnées : X = 606995.63 / Y = 35451.70 / Altitude : 343 m

-Passage sous les anciennes toilettes du site industriel de Gibraltar (cadastre : AE 139). Coordonnées : X = 607274.24 / Y = 35940.92 / Altitude : 343 m

-Fin canal principal Rec de Baix – Ouvrage de répartition du débit pour deux branches secondaires (souterraine et branche à ciel ouvert en continuité avec le canal principal). Coordonnées : X = 607546.40 / Y = 36056.79 / Altitude : 342 m

-Station de pompage sur réseau secondaire ; existence d’une potence extérieure pour que les agriculteurs puissent venir remplir les citernes. En effet, cette zone de Prades est essentiellement constituée de parcelles agricoles et de vergers. Coordonnées : X = 608113.54 / Y = 36375.32 / Altitude : 333 m

Industries :

Martinet à cuivre du sieur Comte :

Le sous-sol de l’habitation conserve une maçonnerie d’origine, formée de gros blocs de granit et gneiss et de petits cailloutis placés dans l’interstice des joints. Les éléments en fer forgé dépassant des murs attestent d’une ancienne activité industrielle, tout comme les ouvertures inclinées qui devaient communiquer avec le moulin à huile.

Moulin à farine communal de Prades :

L’édifice correspond à l’actuelle habitation n°3 rue de Saint-Martin (AZ 27) et à une partie de l’ancien moulin à huile du sieur Tixedor (AZ 29). Développé sur un plan en L et en pente, il se compose de trois niveaux ainsi que d’un soubassement avec quatre arches voûtées en façade Nord-Est. Celles-ci correspondent aux chambres hydrauliques du moulin, où l’eau provenant du canal d’amenée d’Eus Marquixanes est ensuite évacuée par un canal de fuite. Les arches conservent un encadrement à claveaux de pierre de taille (granit). Deux dates sont gravées sur les piles (« 1559 » et « 1775 »), dont la plus récente est surmontée d’une croix. Le moulin à farine serait donc antérieur à 1741, première mention connue dans les sources historiques. Aucun élément des mécanismes du moulin n’a été gardé en soubassement. Les voûtes intérieures cintrées conservent néanmoins une maçonnerie en blocs de granit et gneiss, liés à un mortier de hourdage en terre et chaux. Au sous-sol subsiste une grande meule en granit d’environ 2 m de diamètre recouverte d’un enduit, qui garde en son centre l’ancrage de l’anille. Le cerclage en fer encore présent est en phase de décomposition, en raison de l’humidité ambiante.

L’espace du sous-sol transformé en cave, est accessible depuis le rez-de-chaussée par un escalier, ou à partir d’une petite porte en bois en façade Ouest. La chambre des meules devait se trouver dans la partie où le plafond est au plus bas. Un mur en parpaing a été rajouté postérieurement. En effet, l’état actuel du bâti se rapporte aux travaux effectués au 20e siècle par les propriétaires actuels. Des photographies prises à cette époque, permettent de visualiser l’état de l’ancien moulin avant transformation. Le premier étage réservé aux chambres n’existe pas et la partie Est est ruinée (toiture disparue). De plus, ces clichés donnent à voir une maçonnerie en pierre apparente. Une entrée de type remise agricole avec un linteau droit en bois n’a pu être réutilisée en porte de garage, en raison de la construction d’un pilier d’entrée (n°5 bis) au droit de la remise. Elle a donc été condamnée par la suite. Le garage, actuellement situé en façade Sud, est prolongé par la porte d’entrée. Cette dernière est non ordonnancée par rapport aux trois baies du premier étage, contrairement aux baies de la façade Sud-Ouest. De plus, malgré la transformation récente des ouvertures, la volumétrie correspond au dernier état connu du moulin à farine.

Enfin, toutes les façades ont été recouvertes d’un enduit, en dehors de la partie Sud (rez-de-chaussée) et de l’angle du bâti formant un retour en L, maçonnés en galets et moellons de pierres. Le retour est matérialisé par une voûte cintrée en pierres posées de chant. Une petite ouverture protégée par une grille métallique, servait probablement à ventiler le bâtiment, tandis qu’une seconde placée au-dessus de l’ancienne remise est adaptée à son usage de l’époque (probablement un grenier). Les toitures couvertes par de la tuile canal, sont à double pente et en appentis.

Moulin à huile du sieur Tixedor, puis chocolaterie, puis usine électrique :

Le corps de bâtiment prolonge au Nord l’ancien moulin communal, dont le parcellaire a été modifié entre les 18e et 20e siècles. En effet, une partie du moulin communal est actuellement comprise dans la parcelle AZ 29. De plan irrégulier et allongé, l’édifice est développé sur un rez-de-chaussée et deux niveaux supérieurs. Il est terminé par un petit édicule trapézoïdal, construit après 1807 (absent du cadastre napoléonien). La face Ouest a la particularité de conserver un plancher à solives en fer et voûtains en briques pleines. Celle située au Nord comprend une unique travée de baies à arc surbaissé et jambages en cayrous. Une porte permet d’accéder à une partie du sous-sol de l’édifice, comportant un pilier carré et un plafond réalisé en briques locales, disposées en assises régulières. Cette partie conserve des éléments de machinerie qui pourraient se rapporter à la production de chocolat de la fin du 19e siècle, dont un probable tapis roulant industriel en fonte. C’est également au sous-sol que se trouvent les restes du moteur hydraulique de l’ancien moulin à huile, composé de la chambre abritant un axe horizontal en bois et la barre de transmission en fonte, où était fixée la meule. Le fonctionnement du moteur s’effectuait à la force d’une chute d’eau du canal Eus Marquixanes, encore visible contre la paroi de la chambre hydraulique, qui donnait le mouvement à une grande roue, actuellement disparue. Il est très probable que le mécanisme en place du moulin à huile ait servi au fonctionnement de la chocolaterie, comme cela a pu être le cas sur la commune d’Arles-sur-Tech (Vallespir). En effet, « la première fabrication mécanique du chocolat paraît avoir été innovée en 1814 à Arles-sur-Tech, par S. Carbone, qui s’était probablement inspiré de l’installation des meules qui fonctionnaient hydrauliquement dans le moulin à huile qu’il exploitait alors concurremment avec le chocolat ; ces meules, encore employées dans cette industrie, se composent d’une pierre horizontale creusée en laissant un rebord assez fort autour et dans laquelle tourne un galet très lourd ». Un foyer en briques avait été placé sous la pierre ; malgré le caractère archaïque du mécanisme employé, celui-ci « donnait en même temps que le mélange du cacao et du sucre qui se faisait antérieurement dans un mortier, un broyage bien supérieur à celui du rouleau à la main » [Confiserie Moderne, s.d. anonyme, p. 674 : Collection A. Labaume, Confiserie du Tech, Perpinyà. In ROSENSTEIN, 2002, p.88].

En dehors des installations liées au moulin et à la chocolaterie, une turbine en fer forgé est présente dans le soubassement du corps de bâtiment. Elle fut très certainement employée pour l’usine électrique, installée postérieurement. Ainsi, une juxtaposition de plusieurs unités de travail et correspondant à différentes activités industrielles a pu être observée lors du repérage de terrain. Enfin, les façades principales de l’ancien moulin à huile ont fait l’objet d’importantes transformations, dont les plus importantes concernent la face Ouest. Celle-ci est formée de plusieurs travées de baies, avec un rez-de-chaussée formant loggia en cayrous et un balcon filant au premier étage. La façade Est conserve toutefois un portail à encadrement chanfreiné en pierre de taille (granit et marbre rose), dont l’accès s’effectue par un ponceau voûté en plein cintre (cayrous). À proximité, une ouverture à arc de décharge a été comblée. Cette partie de l’édifice présente une maçonnerie en pierre apparente, tandis que le reste est recouvert d’un enduit. Les toitures en appentis et à double pente, ont une couverture en tuiles canal.

Moulin à farine du sieur Mauran puis moulin à huile :

De plan trapézoïdal, le bâtiment édifié en pente est actuellement une maison d'habitation. Il est composé d’un soubassement, d’un rez-de-chaussée et de deux étages supérieurs. L’ensemble de la maçonnerie est recouvert d’un crépi et les toitures en appentis ont une couverture en tuiles canal. Les baies non ordonnancées entre elles ont des menuiseries essentiellement de type industriel, en dehors de la baie Nord du rez-de-chaussée, qui possède un contrevent bois à pentures en fer forgé. En façade orientale, les baies du dernier niveau possèdent un garde-corps en fonte. Ce matériau se retrouve sur les rambardes Est, qui délimitent l’accès au bâtiment, positionnées au-dessus d’un mur de soutènement. La présence de ce dernier n’est pas anodine, puisqu’il correspond à l’emplacement de l’ancien bassin du moulin. De plus, la typologie du moulin à huile se retrouve en façade Nord, avec un imposant mur de force. Enfin, de nombreuses transformations ont été faites sur les élévations Sud-Ouest/Sud-Est, notamment l’ajout d’une mezzanine extérieure. Ces parties possèdent un garage métallique de couleur vert.

L’intérieur ne conserve aucun élément lié au mécanisme du moulin. Lors de l’achat du bâtiment par les propriétaires actuels à la fin du 20e siècle, les vestiges n’étaient également pas apparents.

Moulin à huile de Jean Boher, puis martinet, puis usine, puis forge :

Tout comme le précèdent moulin, le corps de bâtiment est de plan trapézoïdal et construit en pente. Il se compose d’un soubassement correspondant à l’ancienne chambre hydraulique, comme l’atteste les deux ouvertures en plein cintre de la façade Nord-Ouest, protégée par des grilles ouvragées. Cet espace transformé en garage et accessible par une large porte à imposte vitrée, conserve le canal d’amenée (Rec de Baix) du moulin positionné contre le mur Ouest. Par ailleurs, quelques pans de murs gardent une maçonnerie en briques, ainsi que des piliers massifs de plan carré. Le reste de l’édifice comprend un rez-de-chaussée et deux étages supérieurs. En façade Est, les deux premiers niveaux ont des baies ordonnancées. Le premier étage dispose d’un balcon filant, tandis que le second des balconnets en fonte. Plusieurs menuiseries sont protégées par des grilles ouvragées, dont trois en façade Sud (1er étage). De forme décroissante vers le haut, les baies sont pour la plupart issues de remaniements de la fin du 19e siècle, avec des contrevents en bois repliables en tableau ainsi que des appuis en béton. Enfin, la toiture à double pente possède une couverture en tuiles canal.

Moulin à huile de la dame Romeu puis manufacture de textile :

Édifié en face de l’ancien moulin à farine du sieur Mauran, le corps de bâtiment est de plan trapézoïdal, avec un retour formant un L. Il s’agit en effet de deux structures bâties distinctes à l’origine, qui ont fusionné à la fin du 19e siècle. L’ensemble est développé sur un sous-sol surélevé d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage. La partie la plus ancienne présente sur le plan de 1807, a une maçonnerie apparente en façade Sud, constituée de blocs et galets de rivière liés à un mortier de chaux/terre. Ce dernier présente des inclusions de terre cuite et de scories de fer. Au niveau de l’actuel n°11 bis se trouvent une porte latérale en bois, à encadrement cintré et jambages en cayrous, ainsi qu’une seconde porte de type garage ajoutée postérieurement. Une unique baie placée en mur Sud-Ouest ainsi que les six ouvertures de la façade Nord conservent ce même type d’encadrement, avec un cadre de charpente d’origine à petits bois.

Au n°11 rue Saint-Martin, la façade Est formant retour d’angle dispose d’une travée de baies ordonnancées, dont la typologie est directement liée à la fonction industrielle de l’édifice. En effet, la porte à deux battants en bois est surmontée d’une grande baie développée en largeur, formée d’un cadre de charpente en fer forgé et de traverses en bois (remaniement). Celle-ci possède des vitres cassées et le reste d’un contrevent en bois (ancienne baie fenière d’origine ?). L’ensemble est couronné d’une décoration en enduit sculpté réalisée dans des tons ocres, indiquant en majuscule et minuscule « MANUFACTURE Joseph Vidal d’EPAULETTES ». La façade méridionale est formée d’un rez-de-chaussée ouvert sur l’extérieur par une baie vitrée à croisillons et ouvrants en fer forgé. L’accès à l’actuelle habitation n°11 de la rue s’effectue au premier étage à partir d’un escalier droit en béton. La menuiserie de la porte est récente, tandis que les fenêtres latérales de facture industrielle, sont identiques à celle du rez-de-chaussée. Sur le côté gauche de la porte se trouve également un enduit sculpté en bon état de conservation, se rapportant à l’industrie textile active au 20e siècle. Il s’agit d’un décor publicitaire mentionnant « COUVRE PIEDS OUATE », dans un style identique au précèdent décrit. Des motifs végétaux sont représentés entre les écritures.

La façade Est comprend trois travées de baies, avec une porte axiale en bois et des ouvertures remaniées. Au Nord, toutes les menuiseries ont été transformées postérieurement. Un bâtiment à un seul niveau couvert d’une toiture en tôle ondulée (AZ 40), prolonge le corps de bâtiment principal.

Enfin, en dehors de la partie en blocs de pierres et de la surélévation Sud en galets de rivière, les façades sont enduites. Les toitures à double pente, possèdent une couverture en tuiles canal et des corniches à un ou plusieurs rangs en briques.

Tout l’intérieur de l’édifice a été repris et aucun vestige lié à l’activité industrielle n’est conservé, en dehors d’une ancienne meule en granit. Celle-ci se trouvait en soubassement du mur Est et à récemment été récupéré par la commune de Prades pour des raisons de conservation.

Usine Illes (plan de 1866) :

L’édifice est un vaste bâtiment de plan quadrangulaire, transformé en maison d’habitation. Comme la plupart des moulins décrits, il se compose de trois niveaux et d’un sous-sol. Toutes les baies ont été reprises et possèdent pour certaines des contrevents récents en bois ainsi que des dispositifs de protection en fonte. Les maçonneries sont recouvertes par un enduit et la toiture à double pente est en tuiles canal.

L’accès au sous-sol s’effectue depuis le jardin extérieur développé à l’Est de l’habitation, à partir de deux entrées, dont l’une présente un voûtement cintré en cayrous. À son niveau se trouvait un bassin, couvert au début des années 2000. Selon la propriétaire actuelle, cette structure serait comprise dans un ensemble ayant servi d’annexe à la tannerie Guitard (AZ 283), séparée du bâtiment par un tronçon du canal Eus Marquixanes. En tout cas, le passé industriel du lieu est visible en sous-sol, avec la présence d’un orifice carré placé en-dessous d’une probable cheminée d’usine et d’un plancher à solives en fer et voûtains en briques pleines. De plus, l’avant-corps du premier étage est porté par des poteaux de soutien en béton et des pieds de force en fer forgé. Les murs sont dans l’ensemble très épais, dont le mur de soutènement Nord est porté à environ 1 m 50.

Enfin, une ancienne fontaine à bordure circulaire maçonnée en cayrous, se trouve dans le jardin. Elle est alimentée par une eau de source souterraine, certainement reliée aux fontaines dites du laminou.

Domaine de la Tannerie Guitard :

Le bâtiment principal de la Tannerie de plan quadrangulaire, présente une typologie caractéristique du 19e siècle. En effet, il se compose d’un rez-de-chaussée et d’un étage supérieur formant six travées de baies ordonnancées, à arc cintré en cayrous. Ce matériau se retrouve au niveau des jambages et des chaînes d’angle harpées. Malgré la conservation de la volumétrie des ouvertures, les menuiseries ont été reprises avec le changement des châssis de fenêtres et l’installation de volets bois à lames verticales. Au rez-de-chaussée, la porte d’entrée est une rénovation récente en bois et heurtoir à pendentif, s’inspirant de modèles rustiques à faux cadre cloué des 18e et 19e siècles. La maçonnerie est constituée dans l’ensemble de galets de rivière et de moellons, liés à un mortier de chaux. En façades Nord et Sud, les joints sont dits « beurrés », en raison de l’excédent qui déborde sur les pierres. La méridionale possède une fenêtre axiale encadrée de cayrous, protégée par une grille en fonte. Elle est placée au-dessus d’une galerie, couverte d’une toiture en appentis à tuiles canal et chevrons bois.

Des constructions annexes sur la parcelle AZ 84 forment un ensemble en L, développé autour d’une cour intérieure. Constituées d’un rez-de-chaussée et d’un premier étage, leurs travées de baies sont délimitées par une chaîne ou un pilier vertical en cayrous. De plus, les maçonneries sont en galets de rivière et en assises de briques. Tout comme le précèdent bâti, les toitures en appentis sont couvertes de tuiles canal.

La préparation des peaux pour la fabrication du cuir consistait en plusieurs opérations, dont le site de la tannerie en garde la mémoire. L’opération de trempe ou de reverdissage se faisait dans un espace proche d’un cours d’eau (d’où le nom de « travail de rivière »), pouvant être couvert par un toit en appentis. La galerie précédemment décrite semble correspondre à cet espace. Les peaux étaient laissées à tremper plusieurs heures ou jours dans des bassins remplies d’eau, afin d’évacuer les souillures et dessaler les dépouilles [MOISDON, Pascale, TIJOU Catherine, Juin 2017]. L’eau provenait vraisemblablement du canal Eus Marquixanes, à partir de canalisations reliées au bâtiment de l’usine Illes.

Deux épaisses meules en silex recouvertes d’un enduit sont visibles dans la cour de la tannerie. Elles permettaient à l’origine d’écraser et de réduire en poudre les écorces de chêne, châtaignier et de quebracho, pour le tannage végétal. Une photographie mise en valeur dans le couloir principal en rez-de-chaussée, permet d’observer le mécanisme d’origine pour le fonctionnement des meules, similaire à celui d’un moulin à huile. En effet, il s’agit d’un moulin à tan à rouet vertical actionnant une couronne horizontale dentée, montée sur un axe principal où sont fixées les meules dans une cuve ouverte en bois.

Le tannage s’effectuait ensuite dans un foulon également en bois, conservé actuellement à proximité des meules. Pour ce faire, les peaux étaient trempées à l’intérieur du foulon, dans un mélange composé d’eau et des éléments végétaux broyés. Enfin, une grande pièce transformée en salle de petit déjeuner pour les hôtes, garde une machine en fonte autrefois utilisée pour lisser le cuir.

Moulin Bès :

L’édifice de plan quadrangulaire, se trouve actuellement à l’intersection du canal Eus Marquixanes et d’une branche secondaire (canal de dérivation du moulin ?). Recouvert en grande partie par de la vigne rouge, il se compose de quatre niveaux ; une chambre hydraulique en sous-sol (en partie comblée, elle n’a pu être visitée), un rez-de-chaussée faisant office de cave et de deux niveaux d’habitation.

L’ensemble comprend en réalité deux corps de bâtiment accolés, dont le plus à l’Ouest est un rajout postérieur. Toutes les ouvertures ont été remaniées, notamment dès la période d’occupation par les familles d’ouvriers actifs sur le site industriel de Gibraltar. Des encrages en fer permettaient de maintenir le bâti, comme l’indique la présence de croix de chaînage en façades Nord et Est. En façade principale (Sud), le rez-de-chaussée est formé de baies vitrées coulissantes, tandis que l’accès au premier étage s’effectue par un escalier droit sur le côté latéral gauche. Un second escalier devait faire pendant au côté opposé mais n’a pas été gardé. Les ouvertures à baies vitrées sont quant à elles plus ou moins ordonnancées.

La façade Ouest, constituée d’une unique travée de baies, comprend au rez-de-chaussée une grande porte en bois à deux vantaux et lames horizontales, qui donne accès à la cave. Des travaux effectués au début des années 2000 ont permis de découvrir à l’intérieur de la serrure une inscription portant la date « 1783 ». Celle-ci peut correspondre à la période de construction de la partie occidentale du moulin. Sur le vantail droit, deux éléments de quincaillerie en fer forgé sont d’origine ; il s’agit du loquet de porte supérieur et du loquet à poucier intermédiaire. La serrure encadrée d’une plaque en forme de cœur, est un rajout des propriétaires actuels. L’espace de la cave a temporairement servi pour un élevage de lapins. Des poutres massives en bois brut (chêne ?) forment le plafond dans la partie la plus ancienne. À l’origine, cette dernière était accessible par une porte à cadre en bois, redécoupée en fenêtre. Une trappe aménagée au sol laisse entrevoir une ancienne voûte (en cayrous selon les propriétaires), qui se rapporte vraisemblablement au départ du canal de fuite. Aucun dispositif de la chambre des meules n’a été conservé dans la pièce. Plusieurs meules en granit liées au mécanisme du moulin à farine sont toutefois éparpillées dans le jardin de la propriété. L’une d’entre elles a été réemployée pour boucher l’entrée d’un puits, tandis que d’autres pour aménager le coin barbecue. Ces meules ont toutes des tailles différentes et ont certainement été utilisées à des périodes différentes. Par ailleurs, il se pourrait qu’un second moulin ait fonctionné dans la première moitié du 19e siècle, comme l’atteste la projection de deux corps de bâtiment sur le cadastre de 1807. Une voûte en plein cintre aménagée en partie inférieure d’un mur de soutènement actuellement inaccessible, pourrait correspondre à la présence d’une autre construction hydraulique. L’analyse sur place reste toutefois complexe, en raison du réaménagement des canaux environnants. Des éléments métalliques de régulation d’eau datés des 19e et 20e siècles sont présents, dont le batardeau d’une vanne martelière et une vanne de décharge vers le canal d’amenée du moulin. Ce dernier contourne au Sud le moulin et vient se jeter dans la Têt ; il ne passe donc pas sous la voûte de la chambre hydraulique. Il se pourrait que la course du canal ait été modifiée ou qu’un autre dispositif hydraulique vers la chambre hydraulique soit disparu.

Site industriel de « Gibraltar » :

Le site est situé sur la rive droite de la Têt au Nord-Est de Prades, en bordure de la Route Nationale 116 et de la Route d’Eus. Les canaux Eus Marquixanes et Rec de Baix traversent la propriété, formée de plusieurs bâtiments dont le haut fourneau édifié d’une hauteur de 11 m. La liste des biens fonciers et immobiliers de Rémy Jacomy jointe à l’acte de vente de 1884, permet de connaître son mode de fonctionnement et sa composition. L’intérieur était constitué d’une protection en briques réfractaires. Sa partie haute se composait du gueulard, utilisé pour verser le minerai. Tout comme les hauts-fourneaux de Ria, celui de Prades fonctionnait au charbon de bois, avec des couches alternées de bois et minerai. En partie basse se trouvaient des étalages, l’ouvrage et le creuset. C’est dans les étalages que s’effectuait la réduction du fer, transformé en fonte. L’air injecté dans le lit de fusion était insufflé par deux machines soufflantes, qui fonctionnaient à partir d’une machine à vapeur « d’une force de 40 chevaux », implantée en bordure du canal dit « de la Ville » [PRACA, 1993, p. 62]. Des tuyères assuraient la ventilation de l’air et le système de refroidissement, grâce à l’eau qui circulait en-dessous de trois d’entre elles [GOURBEAULT, 1977, p. 45]. Celles employées pour le refroidissement étaient au nombre de quatre et formaient une rangée, placée au niveau des parois intérieures du haut fourneau. L’eau provenant très certainement du canal dit « de la Ville » (Eus Marquixanes), était aspirée puis envoyée dans un réservoir en tôle, localisé au-dessus d’un bâtiment qui abritait « la charge de bois et tuiles » à « 17 mètres de hauteur au-dessus de l’aspiration ». D’une capacité de 21 m3, le réservoir permettait d’alimenter les tuyères de rafraichissement et le tuyau pour « mouiller l’ouvrage » [PRACA, 1993, p. 59]. L’ensemble du système fonctionnait grâce à une pompe à vapeur dit « système Loyd », qui pouvait donner au moins 10 000 litres à l’heure.

À proximité du haut fourneau se trouvaient également un bâtiment abritant un laboratoire et un bureau, une forge pour les réparations, deux halles à charbon de bois, une réserve à bois et à tuiles, ainsi qu’un pont avec voie ferrée pour le chargement [PRACA, 1993, p. 54].

La plupart des bâtiments décrits ci-dessous ont pu être visités grâce à un membre de la copropriété du site de Gibraltar, en dehors de la cheminée dont les ouvertures sont actuellement obstruées.

Cheminée :

Il s’agit d’une construction maçonnée en cayrous liés à un mortier de chaux, qui était employée pour évacuer les vapeurs d’eau chaude. Ses quatre entrées situées en soubassement matérialisées par un arc cintré en cayrous, ont été bouchées postérieurement. Des croix de chaînage en fer forgé conservées sur la cheminée, permettaient de relier des tirants métalliques entre l’édifice et le corps de bâtiment situé à proximité. Une corniche moulurée en pierre de taille (marbre rose), est placée au-dessus des croix de chaînage.

Bâtiment à chaudière et turbines :

Édifié sur un plan quadrangulaire à l’Ouest de la cheminée, le bâtiment abritait autrefois une chaudière et des turbines pour la production d’électricité, qui fonctionnaient grâce au canal Rec de Baix. Des canalisations d’eau souterraines étaient par ailleurs reliées à la cheminée. Le corps de bâtiment se compose en façades Nord et Sud d’une travée de baie, avec un grand portail à encadrement et arc en anse de panier (cayrous), à voussoir central en saillie. Chaque portail est encadrée de part et d’autre par des ouvertures elliptiques comblées. Les fermetures sont en bois (Sud) ou à portail coulissant industriel. Quatre travées de baies oblongues à piédroits et impostes, rythment les façades Ouest et Est. Elles possèdent toutes un arc identique à celui des entrées. Une corniche à trois rangs de briques, sépare l’élévation principale du pignon matérialisé par un fronton triangulaire. Au centre de celui-ci se trouve un oculus à encadrement en cayrous. À double pente, la toiture a une couverture en tuiles mécaniques et en tuiles canal au niveau du faîte et des rives. La maçonnerie formée de blocs de pierres locales est apparente en soubassement du bâti, zone qui est partiellement plus recouverte d’un enduit à la chaux. De plus, les chaînages d’angle en cayrous sont harpés.

L’intérieur du bâti transformé en hangar, garde au sol les empreintes de quatre socles destinés à maintenir les turbines. Enfin, la charpente d’origine conservée est composée d’un poinçon, d’arbalétriers, de contrefiches, pannes, chevrons ainsi que d’un entrait. Celui-ci n’occupe pas la totalité de la largeur et est renforcé par une pièce métallique horizontale.

La chaudière du bâti était à l’origine alimentée par une seconde cheminée disparue, dont l’emplacement est visible sur le plan de copropriété annexé à la minute d’un acte reçu par Maître Jean Marie Janer, Notaire à Prades le 21 Avril 1978. Elle se trouvait à l’Ouest de l’édifice décrit et au Sud par un bâtiment abritant le transformateur, également disparu (N°17 sur le plan).

Bâtiments pour la fabrication de la poudre Chefdebien :

Trois édifices de plan quadrangulaire et construits selon la même typologie, sont situés de part et d’autre de l’ancienne voie A. Les wagonnets transportant le talc, entraient à l’intérieur de ces bâtiments à partir d’une imposante porte en bois à lames verticales ou métallique. Caractéristique de l’architecture traditionnelle, le premier modèle dispose d’un accès piéton. Les jambages sont en cayrous, tandis que le linteau droit est métallique. Un linteau en bois crée la séparation entre la porte et le pignon maçonné en briques, composé de deux oculi pour la ventilation. La toiture à double pente, est identique à celle du bâtiment à chaudière et turbines, avec un voligeage et des chevrons en bois.

Bâtiments industriels de l’usine Chefdebien réinvestis par les artisans locaux :

Cadastrés AE 137, ces bâtiments forment un seul et même ensemble pour la fabrication de la poudre. De plan carré, leur façade principale donne sur l’Impasse Gibraltar et sont séparés entre eux par une cour autrefois bâtie. Le bâtiment N°7 du plan de 1978, est actuellement occupé par deux artisans (ébéniste et ferronnier), qui se partagent les espaces. Constitué d’un rez-de-chaussée et de deux étages, il présente une ossature métallique avec des rivets et une maçonnerie en briques alvéolaires/enduite. En façade Nord, le rez-de-chaussée à portes métalliques comprend des ouvertures vitrées en très mauvais état. Au premier étage, un barreaudage est étendu sur toute la longueur. Les deux fenêtres oblongues du second niveau possèdent des petits bois et ont également des vitres brisées. Entre ces deux ouvertures se trouve une enseigne de la fin du 20e siècle, correspondant à des travaux d’ébénisterie et la vente d’antiquités-décoration.

La structure du plafond du rez-de-chaussée conserve un poteau vertical de soutien et des poutres horizontales métalliques à rivets. Le plafond à planches en bois, repose sur des solives de même matériau. Au premier niveau, l’espace intérieur est éclairé par un puits de jour, placé au centre d’une charpente d’origine à pannes, chevrons et liteaux en bois. La structure de la charpente de toit également d’origine, est formée d’entraits, de contrefiches et d’arbalétriers en bois. Les pannes sont métalliques et en bois. Ces dernières sont positionnées en-dessous de chevrons, qui maintiennent les tuiles canal de la toiture. Pour la partie métallique, le toit formé de plaques en fibrociment, repose directement sur les pannes. D’importants travaux mériteraient d’être réalisés sur l’édifice, notamment le remplacement des vitrages et la reprise de la toiture. Celle-ci est menaçante à divers endroits ; certaines poutres rongées par l’humidité menacent de tomber. En effet, plusieurs infiltrations d’eau de pluie ont causé différentes pathologies et risquent de mettre en péril la structure du bâti, malgré l’installation de dispositifs provisoires pour maintenir au mieux ces éléments de toiture dégradés. Une intervention urgente est donc à programmer, afin de sécuriser au mieux les entreprises qui travaillent dans le bâtiment.

Enfin, le dernier bâtiment correspondant au N°9 du plan mentionné ci-dessus et investi par un menuisier, est également développé sur trois niveaux matérialisés en façade méridionale par une bande en brique. Il est formé de trois travées de baies oblongues à encadrement en cayrous, matériau également employé pour les chaînages d’angle harpées. La maçonnerie est en moellons et blocs de pierres locales, à joints beurrés à la chaux. De la toiture ne subsistent plus que les pannes et chevrons en bois, ainsi que le faîte en tuiles canal.

Espaces annexes :

1) Douches et dortoirs : Leur emplacement est matérialisé sur le plan de 1978, au N°12.

2) WC (cadastre : AE 139) : Les murs porteurs en brique alvéolaire sont conservés. L’eau du canal Rec de Baix circule sous la structure composée d’une armature en fer.

3) Habitations : Le bâti développé sur les parcelles cadastrées AE 132, 133, 134 et 135, correspond à des habitations certainement construites au cours du 20e siècle, lorsque le site était exploité pour la fabrication de la poudre Chefdebien. Il se trouve en continuité du bâtiment principal (AE 137) et présente en façade méridionale d’importants remaniements. Les avant-toits constitués d’une corniche à plusieurs rangs en terre cuite et de chevrons en bois sont toutefois d’origine. De plus, des éléments du passé industriel sont conservés, dont une croix de chaînage.

4) Quai de chargement et voie A : Un tronçon de l’ancien quai utilisé pour acheminer la marchandise sur le site est encore visible. Il se présente sous la forme d’un mur de soutènement à maçonnerie apparente, composé d’un rail métallique. Il surmonte la voie A desservant les bâtiments utilisés pour l’usine Chefdebien, également délimitée par des rails.

  • Typologies
    (11e siècle) ; (13e siècle) ; (14e siècle) ; (18e siècle) ; (19e siècle) ; (20e siècle)
  • Toits
    tuile creuse, tuile mécanique, ciment en couverture
  • Murs
    • granite moellon
    • granite galet
    • granite pierre de taille
    • gneiss moellon
    • gneiss galet
    • schiste maçonnerie
    • marbre pierre de taille
    • ciment enduit
    • béton maçonnerie
  • Décompte des œuvres
    • étudiées 17
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Périodiques

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  • Novembre-Décembre 1993
  • Juillet-Août 1993
  • ROSENSTEIN, Jean-Marie. Revue Conflent. Les moulins en Conflent. 1989. 147 pages.

    Médiathèque de Prades
    1989
  • 1977
  • 1894

Documents multimédia

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  • 2012
  • URL : https://books.google.fr/books?id=YPVAAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

    1821
  • Lien URL : https://journals.openedition.org/cm/171

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Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021
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