L’important réseau de canaux d’irrigation présent sur le territoire de Ria-Sirach n’a pas seulement servi à l’irrigation des terres agricoles, mais également à l’alimentation en eau des habitants du village. C’est le cas du canal dit « de la forge » existant déjà au 19e siècle et possédant une prise d’eau à Villefranche-de-Conflent, qui fut prolongé en 1858. Les travaux devaient ainsi permettre de procurer l’eau qui manque « pour les besoins domestiques, et le moyen d’assainir les rues très étroites (du) village » [TOSTI, BLAIZE, Revue D'Ille et d'Ailleurs, Numéro 22, Avril 1991, p.65].
Malgré la présence de ces nombreux canaux, certaines parties du territoire souffrent du manque d’eau. C’est le cas du hameau de Llúgols dans la première moitié du 20e siècle, dont la principale source d’alimentation en eau localisée au pied d’un rocher ne permet plus d’assurer les besoins quotidiens [TOSTI, BLAIZE, Revue D'Ille et d'Ailleurs, Numéro 22, Avril 1991, p.7]. Une seconde source située non loin de la chapelle-ermitage Saint-Christophe est toujours en fonction. À son emplacement se trouve la fontaine dite « Font del Castanyer », complétée dans les années 1980 par un forage.
Actuellement, l’alimentation en eau potable gérée en régie communale, est assurée par trois réservoirs et une station de pompage. Le captage s’effectue dans une faille du massif karstique du Madres, dans un lac de 30 m de profondeur. De plus, la commune de Ria-Sirach bénéficie d’une alimentation assurée par la source karstique dite « d’en Gorner ». [SEGALEN, Etude PNRPC Canaux Haut-Conflent. Bassin versant du Caillan et secteur T2-T3 du bassin versant de la Têt, 2018, p.18].
Plusieurs fontaines et lavoirs ont été construits entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle, au débouché de sources et d’eau d’infiltration. Celle localisée à Ria sur la place de la République, est également raccordée au réseau d’eau de la commune. Chaque quartier de Ria (la Llissa, le Pont, la Route Nationale) ainsi que la localité de Sirach, ont la particularité de posséder leur propre point d’eau et lavoirs. Certaines fontaines sont décorées d’une plaque en céramique, réalisée dans les années 2000 par le céramiste Eric Freixinos, originaire de Cerdagne.
Pour des questions de santé publique et face à l’urgence de doter la commune d’eau potable, la municipalité de Ria décide vers Mars 1890 de construire des fontaines à la Llissa. Le projet de création de ces points d’eau a été confié à M. Baxès, architecte actif à Prades [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.116]. L’eau provenait initialement de la « Font del Castanyer » et circulait à partir de conduites en fonte.
Au début du 20e siècle, le quartier de la Llissa comptait quatre lavoirs ainsi que quelques fontaines publiques. Avec la création du projet fontinal dans les années 1950, de nombreuses fontaines arrêtent de fonctionner. Actuellement, le remplissage des lavoirs de Ria s’effectue par le canal dit « Rec d’en Cassà ». Les abreuvoirs et lavoirs localisés au niveau de la RN 1116, étaient quant à eux alimentés par les canaux dits « Rec Gros » et de « Prada » ou « Rec de Dalt » [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, pp. 115 et 137].
Trois fontaines publiques et plusieurs sources privées permettaient d’alimenter en eau potable les habitations de la route nationale. Certaines fontaines sont elles—mêmes reliées à ces sources, comme celle de la rue de la Marbrerie qui est toujours en fonction. Leur construction est liée au projet fontinal mis en place en 1888, en raison d’une mauvaise hygiène de vie liée à « l’état épidémique qui s’acharne depuis quelques temps à faire de nombreuses victimes dans l’arrondissement ». Il a donc été décidé de « combattre ce mauvais état sanitaire en créant et réparant les fontaines publiques » [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.137].
D’autres fontaines isolées localisées à l’emplacement de sources et situées en direction de Conat, ont été identifiées par l'association El casal d'Arria. Il s’agit de la « Font de Manrolis », emportée par l’éboulement d’un mur de jardin et de la « Font dels Ous Coats », qui aurait des vertus curatives pour les problèmes de peau [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.116].
En dehors de ces points d’eau, le nouveau projet fontinal de 1911 et terminé en 1920, était destiné à alimenter la commune de Prades à partir d’une dérivation des sources d’en Gorner. Un système de canalisation est alors mis en place depuis la rive droite de la Têt, sur le territoire de Ria [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, pp. 137-138].
Enfin, la localité de Sirach comprend également d’anciennes fontaines qui permettaient d’alimenter les habitations. Des puits privatifs se trouvaient dans certaines de ces maisons. Trois fontaines forment le paysage vernaculaire du village ; la Font d’en Pou, la Font d’Avall et la Font d’en Boher [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.138].
Fontaine dite « Font del Castanyer » / Hameau de Llúgols :
Au début du 20e siècle, la fontaine permet d’alimenter en eau potable deux fontaines de la Llissa. Son nom se rapporte à sa proximité avec un grand châtaigner.
Deux dates ont été gravées sur la fontaine ; « 1937 » sur du ciment à côté de la niche et « 6.8.67 » sur la bordure du bassin. Depuis les années 1980-1990, la fontaine est reliée à une citerne d’eau placée en-dessous de la tour ruinée.
Fontaine-lavoir dite « Font de la Place » / Place de la République (la Llissa) :
Les quatre dalles en marbre rose sont des réemplois d’un lavoir démoli, qui se trouvait devant la Poste [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.115]. Une photographie prise au début des années 2000 permet de visualiser la fontaine-lavoir avec des bassins à margelles en béton maçonnés en galets de rivière et en granit. Les bassins en marbre actuels ne sont donc pas d’origine et ont été rajoutés postérieurement.
Lavoir-abreuvoir dit « Font d’en Monells » / Rue de la République (la Llissa) :
Première moitié du 20e siècle ?
Le nom attribué se réfère à un ancien du village, M. André Monells, qui utilisait ce point d’eau pour abreuver ses vaches [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.115].
Lavoir-abreuvoir dit « Font de la Placeta » / Placette de la Lliça (la Llissa) :
Point d’eau localisé à l’emplacement d’un ancien abreuvoir, autrefois employé pour aiguiser des outils agricoles [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.115].
Fontaine / Place Guifred el Pelos (la Llissa) :
Construction récente.
Lavoir du Castell dit « la Bassa » / Ria :
Première moitié du 20e siècle ? Il était encore utilisé au début des années 2000 par une lavandière du nom d’Alphonsine [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.115].
Fontaine dite « Font d’en Mas » / Rue du Pont (le Pont) :
La fontaine tire son nom de l’habitation n°1 rue du Pont (0C 272) située en face d'elle, qui appartenait à la famille Mas.
Fontaine dite « Font d’en Pau » / (le Pont) :
La fontaine était principalement utilisée par les habitants de la rue d’Avall (quartier du Pont) et pour abreuver des chevaux, dont ceux de la famille Hullo [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.116]. Elle est actuellement tarie.
Fontaine / Rue de la Marbrerie (le Pont) :
Première moitié du 20e siècle ?
La fontaine a été restructurée dans les années 2000. Il s’agissait à l’origine d’une borne fontaine à petit bassin carré, comme l’atteste une photographie prise en 1995. Sa typologie se rapprochait de celle auparavant située en bordure de la route nationale (actuel emplacement d’un arrêt de bus).
Fontaine dite « Font de la Zète » ou « Font d’en Paratana » / Route nationale 116 :
En 1890, la municipalité décide d’aménager un point d’eau potable utilisant les eaux de source provenant du plateau de Sirach. La fontaine dite « Font de la Zète » est donc construite, à l’entrée de ville Est de Ria. Comme pour de nombreuses autres fontaines, son nom attribué est lié à une personnalité de la commune ; il s’agit du diminutif du prénom porté par la belle-mère de Mme. Fernande Anglès, centenaire de Ria. La fontaine porta par la suite le nom de « Font d’en Paratana » [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.137].
Fontaine dite « Font de L’Aixau » / Ria :
La construction de cette fontaine s’inscrit dans le projet fontinal du quartier de la route nationale, réalisé à la fin du 19e siècle. Avant l’adoption de son nom actuel, elle était appelée « Font de la Pairera » puis « Font d’en Grau » [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.137].
Fontaine et lavoir dits « del Café » / Route nationale 116 :
Datée de 1908 (inscription sur une plaque de marbre rose conservée par les ateliers municipaux), la fontaine était à l’origine accolée à un abreuvoir pour animaux. Les chevaux de particuliers comme Mrs. Paul Anglès et Marc, s’y rendaient régulièrement. En aval de ce point d’eau se trouvait également un lavoir. Un abri de bus se trouve actuellement à l’emplacement de la fontaine, dont la plaque est conservée dans les locaux de la Mairie.
Fontaine-lavoir dite « Font d’en Boher » / Rue du Lavoir (Sirach) :
En 1880, la municipalité de de Sirach décide de se doter d’une nouvelle fontaine et d’un lavoir. Ces derniers seront finalement construits au début du 20e siècle [TOSTI, BLAIZE, Revue D'Ille et d'Ailleurs, Numéro 22, Avril 1991, p.46]. La date 1910 mentionnée sur une plaque émaillée, correspond à la date de construction de l’ensemble.
Ensemble fontaine-abreuvoir-lavoir dit « Font d’en Pou » / Traverse de Sirach :
Première moitié du 20e siècle ?
Fontaine dite « du Foyer » / Rue du Foyer (Sirach) :
Seconde moitié du 19e siècle / Première moitié du 20e siècle ?
Fontaine dite « Font d’Avall » / Sirach :
Cette fontaine était utilisée pour laver les tripes du porc le jour de la « matança » [Bulletins du casal d’Arrià. 1991-2005. Prades. Novembre 2020, p.138], coutume catalane qui consistait à tuer un cochon élevé dans chaque maison du village, à la fin du mois de janvier ou au début février.
Architecte de Prades au 20e siècle